Au début, peu de paroles, des couleurs sombres et des regards tristes, tous les personnages en habits traditionnels finissent par se ressembler.
Cet album met en scène 24heures de la vie de Mendleman, un juif d'Europe de l'est, qui va au marché pour vendre ses tapis - et il a mis tant de soin à les faire !
Ces 24 heures, ce sont celles qui vont changer radicalement la vie de cet homme bientôt père de famille.
Lorsqu'il arrive au marché, il décrit et voit cet endroit comme u lieu d'évasion et de réconfort. Pendant un court instant il oublie les difficultés du quotidien, mais cette sensation ne dure pas...
Après que le grossiste ait refusé de lui acheter ses tapis, c'est le début de la fin, tout bascule. Le marché qu'il avait décrit avec tendresse et enthousiasme quelques instants plus tôt devient un lieu angoissant, un microcosme de tous les malheurs de sa communauté. Ce marché c'est la cours des miracles du shtetl.
James Sturm nous livre un album sensible et pudique, au dessin très travaillé qui se passe facilement de mot pour décrire la journée - et le quotidien - de Mendleman et de sa communauté.
Grâce à son dessin et à sa narration fidèle à l'esprit du "juif du shtetl", James Sturm réussit à ressusciter "un monde qui n'est plus" (pour paraphraser Israël Joshua Singer).
Comme l'a si bien signalé le chroniqueur du New York Times, il réussit à donner un visage et une dimension intime à un phénomène majeure qui a marqué l'évolution de la société. Ici, fini les relations chaleureuses avec le grossiste, qu'on considère presque comme un ami, les grands magasins et les économies d'échelles arrivent et ne laissent plus de place au petit artisan...
Une vraie découverte qui m'a donné envie de lire sa trilogie sur les Etats-Unis.
Commenter  J’apprécie         280
B.D empruntée par hasard, d’abord pour son titre et aussi pour sa chouette couverture, « le swing du golem » s’est avéré une bonne surprise. Je ne savais pas à quoi m’attendre, je ne connaissais rien de cette B.D avant de l’ouvrir, la surprise a donc été totale.
« Le swing du golem » suit les « Stars of David » une équipe de base-ball quasiment entièrement composée de juifs dans l’Amérique des années 20.
L’aspect sportif ne m’a pas complètement convaincue. Il faut dire que je ne comprends strictement rien au base-ball, ce sport m’apparait aussi énigmatique que sympathique. En effet, j’ai beau ne rien comprendre à ce sport, je le trouve à la fois cool et élégant. En préambule l’auteur évoque l’influence des mangas de sport sur son ouvrage. Justement, je trouve que sur cet aspect la B.D de James Sturm souffre un peu de la comparaison avec les mangas de sport. Sans être une spécialiste de ce registre, il me semble que l’efficacité et l’impact des mangas sportifs tiennent en grande partie au dynamisme du découpage ainsi qu’à l’usage des gros plans au cœur de l’action que ce soient sur des visages très expressifs ou des plans qui insistent sur la force et le mouvement (je pense notamment aux ballons déformés par la vitesse). Si Sturm a, à juste titre, été impressionné par cet impact visuel des mangas de sport, je trouve que cette influence ne se fait pas vraiment sentir dans sa B.D. Au contraire, les séquences de match m’ont semblée assez lentes et un peu statiques.
En revanche, j’ai beaucoup apprécié l’aspect humain de cette histoire. En peu de pages et peu de dialogues, Sturm donne vie à une belle galerie de personnages vivants et attachants.
Autre très bon point, l’auteur évite tout misérabilisme. Si l’antisémitisme est bien entendu évoqué au cours du récit, on est quand même dans les années 20 avec une équipe sportive composée de joueurs juifs, l’auteur ne tombe jamais dans la pleurnicherie victimaire ni dans le simplisme. Dans les villages qu’ils traversent, les « Stars of David » sont parfois confrontés à de vrais connards mais ce n’est pas systématique. Et bien souvent, c’est la curiosité (une curiosité teintée de méconnaissance) qui anime les habitants. Ainsi, on voit des spectateurs affirmer qu’ils ne sont pas vraiment venus assister à un match mais qu’ils « sont venus voir les juifs ».
Enfin, l’élément narratif qui donne son titre à la B.D est juste une superbe idée, à la fois poétique et drôle, que je vous laisse découvrir.
Un sujet original traité de façon subtile et sensible. Une jolie découverte.
Commenter  J’apprécie         270
Après la jolie surprise qu’avait constitué la lecture du « swing du golem », j’étais curieuse de lire d’autres titres de James Sturm. J’ai jeté mon dévolu sur « le jour du marché » qui est venu me confirmer le talent de son auteur.
L’histoire prend place dans la communauté juive d’un pays de l’est au début du XXème siècle, on suit un tisserand venu vendre ses tapis aux grossistes du marché. Comme on le voit à ce résumé, l’argument est très ténu. « Le jour du marché » est une œuvre très épurée, que ce soit narrativement ou visuellement. Pas de péripéties, très peu de paroles et un trait extrêmement simple. S’il ne se passe pas grand-chose, le propos est fort et profond. En s’attachant aux pas d’un homme très ancré dans une communauté, Sturm parvient à avoir un propos universel. En effet, l’auteur évoque ici un monde qui change, un monde dans lequel une économie déconnectée de l’humain va remplacer une économie de proximité. Dans ce monde du marché triomphant, le soin avec lequel le tisserand a travaillé son ouvrage importe peu, seule compte la vitesse d’exécution, la quantité plutôt que la qualité. Cette mutation économique broie au passage les hommes de l’ancien monde. Il est certain que « le jour du marché » n’est pas une lecture très gaie mais très pertinente et toujours d’actualité.
Le dessin, très épuré aussi, illustre parfaitement ce propos avec pudeur et sensibilité.
James Sturm est décidément un auteur très intéressant dont j’ai bien envie de poursuivre la découverte.
Commenter  J’apprécie         210
Cet album regroupe trois histoires avec en toile de fond l’Amérique profonde : une histoire de fanatisme religieux dans le Kentucky en 1801, une histoire de chercheur d’or en 1886 dans l’Idaho et enfin une histoire d’équipe juive de baseball au début des années 20. Ce qui relie ces histoires, c’est la ferveur religieuse et les croyances superstitieuses. James Sturm s’attache tout particulièrement aux rapports entre les gens, amitié, méfiance, racisme… Il y a une ambiance sombre dans les deux premiers récits, le graphisme renforce cette impression. Changement de lumière dans le troisième, autour du baseball, là, je suis parfois un peu perdu car je ne comprends pas grand-chose aux règles de ce sport, mais on ressent bien le folklore qui draine autour, avec des équipes “ethniques”, les cubains, les indiens... Malgré la description d’une pauvreté intellectuelle, allant jusqu’à l’obscurantisme, il se dégage de ces récits une certaine tendresse, bien qu’un peu condescendante pour ces hommes, James Sturm ne cherche pas forcément à condamner, c’est simplement une manière de raconter que l’Amérique s’est construite comme ça et que c’est ce qui lui donne aujourd’hui sa personnalité trouble. C’est en cela que cette bande dessinée est particulièrement réussie et juste.
Commenter  J’apprécie         130
« Black star » est un roman graphique racontant l’histoire (réelle) de Satchel Paige, vedette noire du baseball aux Etats-Unis à la carrière relativement longue (des années 20 aux années 60 environ). Il faut être franc, je n’ai jamais entendu parler de ce lanceur surdoué. L’histoire ne manque pourtant pas d’intérêt, même si elle n’est pas forcément évidente à suivre pour celles et ceux ne maitrisant pas les règles du baseball (nous devons être un certain nombre dans ce cas…). Elle permet en revanche de mettre en lumière de façon assez crue, la ségrégation raciale en vigueur à cette époque aux Etats-Unis : sur le seul plan du baseball, les noirs ne pouvaient ainsi jouer dans les mêmes équipes que les blancs, les conduisant à créer leur propre ligue professionnelle (la negro league). Effarant quand même… la carrière exceptionnellement longue de Paige, et son fabuleux niveau, lui permettront de figurer au Baseball Hall of Fame en 1971.
Commenter  J’apprécie         100
Nous suivons pendant 24 heures un vendeur juif qui part sur le marché afin de faire quelques bonnes affaires. C'est un marchand de tapis. Véridique. Une fois arrivé sur place, le grossiste lui refuse sa marchandise. Il décide de tout arrêter et s'octroie des derniers plaisirs lors d'une petite ballade.
L'auteur voulait montrer que de nouvelles forces sociales et économiques peuvent affecter une vie. Certes mais encore ? Il ne se passera pas grand chose et la réflexion philosophique de ce conte moral va tourner court du genre Dieu se révélera dans la nature de votre travail. Ce voyage ne sera pas aussi bouleversant que cela car il n'y a pas mort d'homme. Non, point de révélation ou d'illumination. Désolé.
Commenter  J’apprécie         60
Le graphisme est un peu raide, la couleur est traitée en aplats, essentiellement avec des nuances de gris sombres, tantôt froids, tantôt chauds, cela crée une ambiance de monde désœuvré, on sent le froid, la boue gelée de ce pays d’Europe de l’Est. On découvre la vie d’une petite communauté juive, Mandelman est artisan qui fabrique des tapis de qualité sur son métier à tisser, il se rend au marché pour les vendre. C’est une société en évolution, Mandelman n’est plus adapté à ce nouveau monde. C’est un récit tout en lenteur, rythmé par ces gris funestes, Il ne se passe pas grand chose, mais c’est ce genre de récit qui en dit plus par quelques images, quelques aplats de gris, telles des peintures naturalistes du XIXe siècle, qui montre une réalité sociale, ordinaire mais tristement réaliste. C’est un récit émouvant, simple et modeste, et chargé d’une douce mélancolie.
Commenter  J’apprécie         41
Quand une équipe de Baseball se déplace de ville en ville, en bus, pour jouer contre qui le veut bien...
Une capsule sur le Baseball aux Etats-Unis dans les années 1920, qui n'est pas sans rappeler les péripéties des équipes "noires" et de la fameuse "Negro League".
Ici, les joueurs sont tous juifs, et arborent fièrement leur étoile sur leur maillot des "Stars of David".
Mais pour faire rentrer des sous dans la caisse, il en faut plus que le talent de joueur. Il faut innover, trouver quelque chose qui fasse venir les gens au stade, ou du moins, aux abords des champs de patates sur lesquels ils doivent parfois se produire.
C'est alors qu'une idée va venir faire la réputation de l'équipe, puisée dans les contes, dans le fantastique... les "Stars of David" jouent avec un... Golem !!!
Commenter  J’apprécie         40
3 histoires issues du folklore américain.
3 époques.
3 ambiances.
Sans être inoubliable, l’ouvrage se lit facilement, nous mettant face à une culture différente, une histoire particulière qui s’est construite, comme souvent, dans les larmes et la douleur.
Le fil rouge est la religion. Ses dérives et ses accès. Ses combats aussi… Même si les références ne sont pas les nôtres, l’ouvrage ne laisse pas indifférent. Le dessin, quant à lui, est simple et efficace.
Enfin, la troisième histoire, la plus longue, vous permettra de vous familiariser un peu avec les règles obscures du base-ball.
Commenter  J’apprécie         40
Ce tome comprend les épisodes 1 à 4 de la minisérie, initialement parue en 2003, formant une histoire complète, relativement indépendante (il faut connaître les caractéristiques principales du premier épisode des Fantastic Four pour l'apprécier). Le scénario est de James Sturm, les dessins et l'encrage de Guy Davis. Robert Sikoryak dessine et encre les cases consacrées au comics de Vapor Girl.
Le récit commence par 2 pages de texte dans lesquelles James Sturm explique qu'il s'est rendu compte que Stan Lee et Jack Kirby avaient basé les personnages des Fantastic Four sur des membres de sa propre famille ayant réellement existé. Viennent ensuite une reproduction des pages 9 à 13 de l'épisode 1 de la série "Fantastic Four", initialement paru en 1961.
L'histoire commence en 1958, alors que le professeur Reed Richard étudie le comportement de molécules étranges. Il reçoit la visite d'un groupe d'étudiant dont un certain Adrian Lampham assez critique et impertinent. Susan Sturm se conduit en épouse modèle, en veillant sur son petit frère depuis le décès de leurs parents, et en s'occupant des tâches domestiques dans le foyer de Reed Richards (même s'ils ne sont pas mariés). Johnny Sturm zone dans les rues, avec Rich Mannelman son meilleur ami. Ben Grimm est une célébrité locale dans son quartier, entraineur de boxe, apprécié de ces dames (en particulier Myrna, sa compagne du moment).
Quand le lecteur commence sa lecture, il perçoit nettement l'influence d'Alan Moore dans la forme du récit. James Sturm inscrit cette histoire dans une époque déterminée, il rédige des textes venant étoffer le concept de départ qui est que les Sturm, Richards et Grimm étaient des individus ayant vraiment existé, qui auraient servi de modèles à Jack Kirby et Stan Lee pour créer la dynamique familiale des Fantastic Four.
Le lecteur a le plaisir de (re)découvrir les dessins à l'élégance discrète de Guy Davis, dessinateur attitré de la série BPRD pendant plusieurs années (à commencer par Plague of frogs). Ce dessinateur combine une apparence surannée (adaptée aux années 1950), avec un aspect évoquant des croquis rapides (pour une impression de spontanéité), et un degré de précision épatant. Il recrée les années 1950 avec une fidélité et une authenticité sans faille, qu'il s'agisse des vêtements, des constructions, des sous-vêtements (le soutien-gorge de Susan), des véhicules, etc.
Alors même que le lecteur éprouve l'impression donnée par des dessins vite-faits, il constate dans le même temps que le langage corporel est mesuré et expressif, que les individus ont des morphologies variées et réalistes. Guy Davis conçoit des mises en scène qui évitent les suites de têtes en train de parler, au profit de la gestuelle des individus, de leurs déplacements permettant d'avoir d'autres aperçus de leur environnement. Guy Davis est donc un metteur en scène très compétent, doublé d'un accessoiriste intelligent. La reconstitution s'avère passionnante sans être envahissante ou écrasante. La direction d'acteurs est aussi discrète que parlante, le lecteur s'attachant immédiatement à chacun des personnages.
Alors que le titre laisse présager un lien très fort avec les superhéros des Fantastic Four (les fameuses molécules instables dont sont faits leurs costumes), le lecteur constate rapidement que ce récit est plutôt l'occasion de dresser un portrait de la société des États-Unis en 1958, à l'amorce d'une évolution sociale significative.
James Sturm commence par montrer que Susan Sturm se trouve à l'étroit dans son rôle de femme au foyer. Ben Grimm ressent un malaise existentiel, en ressentant ses limites d'individu sans espoir d'évolution. Johnny Sturm ne trouve pas sa place dans l'establishment, pas plus que son ami Rich Mannelman. Reed Richards regrette déjà que Susan Sturm ne lui soit pas inféodée, comme une dépendance au service de sa propre carrière.
James Sturm évoque cette période de l'histoire des États-Unis avec habilité. Susan Sturm lit Peyton Place (1956) de Grace Metalious. Johnny rencontre Joey King qui mène une vie de beatnik et qui lit Sur la route (1957) de Jack Kerouac. Il ne s'agit pas d'une reconstitution de surface. Le scénariste met en scène des problèmes de société (style de vie alternatif, homosexualité, femme au foyer, délinquance juvénile, femme battue, main baladeuse) en montrant en quoi ces caractéristiques sont inacceptables, soit par l'establishment, soit par les victimes. Il montre comment le carcan castrateur de la société de l'époque commence à présenter des fissures, annonciatrices de bouleversements culturels majeurs. De ce point, cette reconstitution est très réussie, et parlante.
Du coup, le lecteur a du mal à comprendre pourquoi le scénariste accorde la même importance à inscrire son récit dans la mythologie Marvel. Il est donc fait référence au premier comics des Fantastic Four. Stan Lee et Jack Kirby font une apparition dans une soirée donnée par les Richards. Il est question de la place sociale des artistes de comics (et même du statut d'un lettreur). Plus pointu, Sturm intègre des références à l'histoire des comics Marvel, à l'époque où cette entreprise n'existait pas encore et portait un autre nom. C'est le cas par exemple de la référence à Patsy Walker, personnage de comics à destination d'un lectorat féminin (bien avant qu'elle ne soit intégrée à l'univers partagé Marvel, comme superhéroïne).
Le sous-texte de ces références à Marvel (Ben Grimm parle aussi de sa tante Petunia) semble insister sur le fait que les comics Marvel sont le produit de cette époque révolue. Plus pernicieux, le fait que Stan Lee ait fait des Fantastic Four une famille soudée contre vents et marées semblent signifier qu'il évoquait un âge d'or révolu, une époque bénie où la cellule familiale constituait une valeur sûre (enfin surtout pour les hommes intégrés à la société, avec des revenus suffisants).
Au final, le lecteur ressort séduit par cette reconstitution visuelle des États-Unis de la fin des années 1950, convaincu par le portrait des lézardes sociales, mais un peu décontenancé par le rattachement forcé aux personnages Marvel. 4 étoiles si le lecteur est venu pour les Fantastic Four. 5 étoiles si le lecteur accepte que les thèmes du récit sont assez forts pour faire oublier ce lien imposé de force entre les Sturm et les Storm.
Commenter  J’apprécie         40
Juste excellent.
Une très belle mise en images du quotidien des joueurs de couleur aux Etats-Unis pendant cette période bien sombre se la ségrégation raciale.
Les noirs étaient privés de tout, ne pouvaient quasi profiter d'aucune facilité accordée aux blancs, mais... leur amour du Baseball était intact.
Ils avaient même créé la "Negro League", composée essentiellement de joueurs noirs, mais aussi hispaniques etc... et leur niveau de jeu n'avait rien à envier aux "Pros" blancs.
D'ailleurs, lorsqu'un match inter-racial tournait en faveur des noirs, bien souvent cela se terminait tragiquement pour ces derniers : coups, décisions arbitrales plus que douteuses, agressions, jets de pierre... rien ne leur était épargné.
Leur plus belle revanche ? La signature de Jackie Robinson chez les Dodgers de Brooklyn en 1945.
Mais le meilleur joueur de la Negro League était le lanceur Satchel Paige qui finira par rejoindre les Indians de Cleveland en 1948, à l'âge de... 42 ans.
Voici son histoire...
Voici leur histoire !
Commenter  J’apprécie         30
Il est parfois des histoires qui fonctionnent sur nous sans que l'on ne sache trop pourquoi. C'est le cas avec "Le jour du marché". J'ai beaucoup réfléchi au pourquoi de mon enthousiasme, dans un registre qui ne me parle pas habituellement. Prose rapide, à l'épure, dessin personnel quasiment en nuances de gris, la lecture de ce récit d'un marchand de tapis sur un marché est aisée et appréciable.
Le ton est neutre, simple voire simplet, naïf. Cette candeur crée une réelle émotion, mais sans la chercher ! C'est bien là tout l'attrait de cette narration. James Sturm ne mendie pas la larme, ne sombre pas dans le dramatique, quand bien même il évoque de vraies misères. Par cette tonalité anodine, il retranscrit plus fortement encore les aspérités d'une époque difficile (communauté juive de 1920 en Europe de l'Est). L'auteur ne prend pas la misère en otage, il la dépeint, au milieu de la vie. Il ne nous crie pas son point de vue à l'oreille, il nous la glisse dans l’œil, comme si l'on y était.
Je ne pensais pas être imprégné de la sorte par une telle façon de faire. C'est pour moi une nouveauté qui me laisse songeur, une voie à creuser.
Commenter  J’apprécie         20
Euh?!! Moi, y'en a pas avoir compris grand'chose. (Mais bon, j'm'attendais quand même pas vraiment au coup de foudre; j'y connais pas grand chose au base ball. Gloups.)
Commenter  J’apprécie         20
On continue le voyage des marginaux du baseball avec le regard d'une équipe juive, tout aussi maltraité que les Africains-Americains. L'équipe "stars of David" nous éloigne de l'historiographie du volume consacré à Satchel Paige, pour nous plonger dans un roman graphique plus personnel et humain.
Démontrant que pour survivre, certains sont obligés d'accepter les clichés véhiculé et même d'en vivre. Véritable freaks show ou seul la haine prend le dessus sur un sport au signification importante.
Un combat contre le racisme, de ceux qui apprécie le jeu et souhaite seulement le pratiquer en sécurité et avec respect.
Commenter  J’apprécie         10
Roman graphique d'une sobriété étonnante, qui sous couvert d'un faux titre biographique, se révèle d'une documentation complète et casé avec pertinence.
Une époque où la communauté Africaine-Americaine trouve du réconfort dans le national pastime à travers les negro-leagues, qui aura marqué les esprits avec la première star noire de l'époque. Le récit nous emporte dans cette période ségrégationniste vu et revu, qui sortira du lot de par la légende Satchel Paige. Le héros d'une communauté de par ses performances sportives et ses qualités de showman, transcendant la color Line d'un monde qui changera peut à peut.
Commenter  J’apprécie         10