Jan Kepons

Qui a dit qu'il ne se passait jamais rien en Suisse ? Magouilles bancaires sur fond de délits d'initié sont au cœur du polar de Jan Kepons. " Le Modèle " est publié en cette année 2018 chez 180°éditions.

Adepte des sports extrêmes, Paul Nosky, trente-cinq ans, doit  retrouver aujourd'hui ses amis pour un vol d'initiation au parapente. Paul est spécialiste dans la gestion des clients européens au sein de la World Trust Bank à Genève.

Mais ce jour-là, lorsqu'ils suivent du regard un homme s'élancer juste avant eux et s'écraser contre la paroi, choqués, ils renoncent.

Le lendemain, il apprend que cet homme, Patrick Melen, était un collègue.

p. 18 : " Paul revit d'un seul coup toute la scène en accéléré : le parapentiste prit dans sa toile, ses gestes désespérés pour se redresser, et puis la chute brutale contre la paroi. Ce malheureux était donc un collègue. Quelques minutes avant le drame, ils étaient ainsi deux employés de la World Trust Bank, à quelques mètres l'un de l'autre, prêts tous les deux à s'élancer quasi simultanément des hauteurs de Salève. Une coïncidence troublante, au vu de ce qui était arrivé. Il ne connaissait pas ce Patrick Melen, mais il pouvait désormais mettre un nom sur cette silhouette qu'il revoyait en boucle prendre les airs avant d'aller s'écraser contre le flanc de la montagne. "

Anne, la sœur de Patrick, entre en contact avec Paul pour lui faire part de ses doutes sur les circonstances de l'accident dont a été victime son frère. En effet, celui-ci travaillait à la Corporate Unit, une partie hautement confidentielle de la World Trust Bank. Anne lui explique que son frère travaillait sur l'efficience des marchés. Ce domaine bancaire n'est pas totalement inconnu à Paul, néanmoins il n'en maîtrise pas tout le concept, ni l'ensemble de ces algorithmes.

Lorsque Anne lui demande de l'accompagner à l'appartement de son défunt frère pour y récupérer quelques affaires, l'état de celui-ci leur indique que d'autres sont passés avant eux, à la recherche de quelque chose de bien précis semble-t-il...

Paul a le pressentiment que derrière ce meurtre se cache tout un système parallèle, bien plus puissant qu'un simple délit d'initié.

Mettant sa vie et celle de ses contacts en péril, il va malgré tout tenter de démanteler ce réseau ultra-complexe, n'hésitant pas à aller à la rencontre d'éminents professeurs en sciences économiques à travers le monde, dans le but de comprendre les travaux de recherche sur la modélisation des mouvements des marchés.

La traque est lancée. Le danger est partout, même là où on ne l'imagine pas...

p. 113 : " Qui dans la banque savait et avait accepté de se taire en échange de sa vie ? Il devait se méfier de tout le monde à présent, sa vie et celle d'Anne étaient en jeu."

" Le Modèle " est un polar très contemporain qui s'immisce dans un secteur plutôt peu exploité dans la littérature. Jan Kepons a su démystifier le sujet en vulgarisant les termes des systèmes de marchés bancaires. Ainsi décomplexé, le lecteur peut prendre part à cette intrigue, superbement construite !

Un polar palpitant, aux mille rebondissements. Croyez-moi, vous ne verrez plus les systèmes bancaires du même œil après la lecture de ce roman !
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Voici un roman passionnant ayant pour sujet le monde de la finance et ses cohortes de requins cherchant à tout contrôler pour un maximum de profit.

L'affaire est rondement menée et nous tient en haleine par des rebondissements nombreux et variés.

Tout commence par l'accident d'un parapentiste dont Paul Nosky, banquier basé à Genève est le témoin par hasard. Le lendemain, il apprend que d'une part c'est un collègue de la banque qui est mort et d'autre part, qu'il ne s'agirait probablement pas d'un accident.

Il décide de mener l'enquête, discrètement.

Au final, cela donne un ouvrage crédible, mais qui à mon sens aurait pu être encore mieux affiné car nous rencontrons en cours de lecture un certain Francesco dont on n'apprend le rôle assez confusément qu'à la toute fin de l'ouvrage. Du coup cela noie un peu le poisson, mais espérons que cet auteur poursuivra sur sa lancée car pour un premier roman, c'est tout à fait prometteur.

J’ai passé un bon moment en terres genevoises avec ce polar, dont le rythme est soutenu. Les chapitres s’enchaînent sans temps mort (par contre on enchaîne les cadavres!). Avec une plume sans fioriture, le style de l’auteur est direct et efficace.



Le monde des médicaments, les big pharmas, les théories complotistes… En voilà des thèmes terriblement actuels ! l’intrigue est donc dans l’air du temps et intéressante. Les problématiques abordées par l’auteur me parlent beaucoup mais je peux imaginer que pour certains lecteurs, ces idées peuvent sembler tirées par les cheveux. Malheureusement, le scénario m’a paru léger et aurait mérité d’être beaucoup plus approfondi. A mon sens, il y avait matière à pousser un peu plus loin la réflexion et le côté complotiste, pour obtenir un polar encore plus glaçant et machiavélique.



Après coup, j’ai vu que l’auteur avait déjà mis en scène le personnage de Paul dans deux précédents ouvrages, à savoir Le modèle (2018) et L’enveloppe (2019). N’ayant pas lu ces deux romans, cela ne m’a pas posé de problème dans la compréhension de la présente histoire. Néanmoins notre héros m’est apparu manquant plusieurs fois de professionnalisme pour un agent spécial. Certaines scènes le faisaient passer pour un amateur (ou alors je suis trop parano ou je lis trop de polars bien plus retors).



En résumé, une lecture très agréable et rythmée mais qui aurait mérité plus d’approfondissement à mon goût…


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