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Critiques de Jan Thirion (42)
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Le foyer

Livre lu dans le cadre de la Masse Critique de Mars 2016.



Je remercie les éditions du Jasmin et Babelio pour l'envoi de ce livre. Lors de la sélection des livres, celui-ci m'avait intrigué par son résumé atypique. La lecture de ce livre a été agréable mais j'ai l'impression que l'histoire n'est pas finie ou qu'il manque différents éléments.



L'histoire se déroule au Vietnam en septembre 1945 et notre héros est un jeune adolescent de 13 ans paralysé des membres inférieurs. Il est français et vit là-bas avec sa mère. Suite au départ des Japonais, il doit déménager à Saïgon pour plus de sécurité, il sera logé dans un foyer pour handicapés. Il y passera sa première nuit seul car le foyer n'est pas encore ouvert. Suite au passage mouvementé d'un homme blessé, il se retrouvera en possession d'un curieux livre capable de bien des miracles.



L'auteur place son histoire au milieu d'un contexte historique fort : départ des Japonais et horreurs perpétrées par les Viêt Minh. Il a inséré dans ce petit roman (180p) différentes aventures que va vivre notre héros handicapé ainsi que le début d'une histoire d'amour. Il déroule son histoire sur une période de 7 jours, chaque chapitre correspondant à un jour, durant lesquels les évènements ne sont pas de tout repos pour notre jeune héros. L'histoire est assez agréable à lire malgré les nombreuses coquilles laissées par la maison d'édition : mots en trop, mots manquants, mots avec plus ou moins de lettres (peu-être...). Je pense que mon sentiment d'inachevé pour ce roman vient de la courte période de narration. Nous découvrons les bienfaits de ce livre mystérieux en même temps que Jean notre héros, on y apprend son origine mystique et la convoitise qu'il exerce chez tout le monde car il semble plus connu qu'il n'y paraît au début.



Comme vous l'aurez compris, la lecture de ce roman a été agréable car le style de l'auteur est simple mais percutant suivant le contexte historique. La découverte du livre magique et son utilisation sont rapides et il est dommage qu'on n'aille pas plus loin dans l'histoire : les contreparties du livre, combien de temps va-t-il le garder en sa possession ?, …. Un sentiment d'inachevé donc pour ma part. Je vous conseille néanmoins de le découvrir car l'histoire est sympathique et peut s'adresser à de jeunes lecteurs à partir de 12 ans, malgré certaines horreurs. Mon seul hic viendrait des coquilles un peu trop présentes à mon goût.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Le foyer

Je n'avais aucun a priori sur ce livre, ne connaissant pas l'auteur (malheureusement décédé depuis peu) et c'est pourquoi j'ai coché cet ouvrage lors de la dernière Masse Critique Jeunesse. Après tout, je n'étais pas à l'abri d'un coup de cœur inattendu.

Cependant, bien que je remercie vivement Babelio et les Editions du Jasmin pour cet envoi, je n'ai pas été séduite par ma lecture. Je l'ai trouvée parfois trop plate, les personnages pas très attachants, voire peu crédibles dans leur manière de s'exprimer et de se comporter. Le style n'est pas transcendant, et comme souligné dans le commentaire précédent, le texte est truffé de fautes assez aberrantes qui me font douter du fait qu'un correcteur y ait même jeté un œil distrait (si quelqu'un des éditions du Jasmin me lit, je me porte volontaire pour relire vos livres avant qu'ils ne partent chez l'imprimeur, vous en avez grand besoin!).

Sinon, l'idée est plutôt bonne et le cadre de l'histoire plutôt intéressant. Je ne connais pas grand-chose de l'Indochine et des conflits qui y ont eu lieu, donc c'était une découverte pour moi.

Une lecture pas inoubliable mais pas complètement indigne d'intérêt non plus, donc. Je retiendrai surtout l'ambiance de l'Asie des années 40 et la magie présente dans l'aventure vécue par Jean.
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Histoires de lard

4 nouvelles autour du cochon qui montre la richesse et l'émulsion des projets et écritures collectives. 4 auteurs de polars, 4 univers, 4 styles, 4 ressorts du noir pour une seule issue la fin du Cochon !

Bref ce coffret est une dégustation pour fins gourmets de mots et de mets fins pour un voyage dans les ressorts du polar. Une expérience unique à partager seul ou entre amis !
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Mikko ou Je n'entends rien au japonais

Dans son roman satirique "Mikko", l'auteur Jan Thirion nous plonge dans un monde où une simple télécommande de télévision devient la clé du bonheur, mais également une énigme existentielle. L'histoire gravite autour de Cyril Poisson, un professeur de mathématiques en proie à une profonde dépression depuis le départ de sa femme. C'est alors qu'il découvre un pouvoir étonnant : la capacité de manipuler le destin des gens à l'aide d'une télécommande qu'il baptise affectueusement Mikko.



Le roman s'ouvre sur une note humoristique, avec Cyril, désespéré, cherchant frénétiquement le mode d'emploi de cette télécommande. Ce manuel devient son Graal, son sésame pour remodeler à volonté sa propre vie et celle des autres. Mikko, dans ses mains, devient une source de pouvoir presque tout-puissant, un peu comme si la clefs du succès réside dans quelque chose que l’on peut contrôler.



"Mikko" ne se contente pas d'être une histoire divertissante ; le récit se révèle également une métaphore saisissante de la société moderne. Dans un monde où la technologie envahit tous les aspects de notre vie, Cyril Poisson incarne l'individu contemporain à la recherche du bonheur. Il est un être ordinaire, confronté aux choix et aux dilemmes que la technologie offre à chacun d'entre nous. Toutefois, l'une des questions fondamentales que ce livre pose est la suivante : devrions-nous nécessairement obtenir tout ce que nous désirons dans la vie, et à tout prix ? À travers des situations tantôt hilarantes, tantôt absurdes, l'auteur nous encourage à réfléchir dans un monde où la destinée est en grande partie entre les mains d'une simple télécommande. Mais en sommes nous le détenteur ou l’esclave ?



Jan Thirion maîtrise habilement le mélange d'humour et de philosophie dans "Mikko". Derrière les péripéties légères de Cyril, émergent des questions profondes sur la nature humaine et notre relation avec la technologie, et j’irai même plus loin : avec son omniprésence dans nos vies. Cette légèreté, teintée de profondeur et de réflexion, offre au lecteur une expérience de lecture à la fois divertissante et stimulante.



Cyril, en tant que personnage, incarne la lutte intérieure entre le pouvoir qu'il possède déjà et celui qu'il désire obtenir. Le roman explore également les limites morales et physiques de la technologie, nous amenant à réfléchir à la complexité de la relation entre l'homme et la technologie à l'ère moderne. Comment le monde va évoluer à l’ère où l’IA devient de plus en plus présente… ?



En bref : "Mikko" est un récit qui nous invite à questionner nos propres désirs et à considérer la place de la technologie dans nos vies. L'histoire nous rappelle que même lorsque nous avons la possibilité de tout contrôler, il existe des limites, à la fois physiques et morales, que nous devrions peut-être respecter. Le livre offre un équilibre parfait entre humour et réflexion et s'avère une lecture incontournable pour quiconque souhaite explorer les complexités de l'homme face à la technologie à l'ère de la gratification instantanée et de la connectivité totale.

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Du côté des abattoirs

Livre reçu dans le cadre de l'opération Masse critique septembre 2012.

« Du côté des Abattoirs » est paru une première fois aux éditions Krakoen, sous le titre « Ego Fatum » en 2006. Réécrit et développé, le texte est beaucoup plus noir que dans la première version.

Nous retrouvons Cédric Mangata, flic toulousain. Sa vie dérape brutalement lorsque la fille de sa compagne tombe de l’escalier sous ses yeux et se tue. Commence alors une suite de calamités, accompagnée d'une valse de morts violentes. Dans le même temps, depuis quelques semaines des cadavres sont retrouvés dans des congélateurs. En charge de cette affaire, Cédric Mangana découvre très rapidement l'auteur de ces meurtres qui l'agresse lors d'une audition au commissariat.

Les chapitres et les phrases sont courtes et rythmées. Le style sec et nerveux épouse l’action et les pensées décousues du héros dépassé par cette cascade improbable de calamités. Unité de lieu : Toulouse. Unité d’action : les conséquences de la rencontre funeste avec une araignée. Unité de temps : tout se passe au cours d’une seule et même nuit.



Un gros bémol pour la fin que je trouve un peu tiré par les cheveux, voir clairement improbable, mais « Du côté des Abattoirs » mérite le détour.
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Les Lucioles

Ce roman est vraiment beau, sa couverture mais encore ses rabats cartonnés, je l'ai déjà mentionné pour cette maison d'édition mais forcément c'est signé Lajouanie et c'est une habitude chez eux.

Alors je me dis qu'on ne peut que tendre la main quand on se trouve dans une librairie.

J'ai commencé par lire la biographie de l'auteur puis c'est avec des frissons que j'ai commencé ma lecture.



Tyrone a sept ans ou plutôt treize mais sa vie semble s'être arrêtée après la disparition de sa mère donc il ne grandit plus.

Depuis le choc il est aussi sourd et muet, ce n'est pas un enfant malheureux, il a un papa qui l'aime, une belle-maman, un demi-frère et une demi-sœur, sans oublier le chien Biscoto mais quelque chose s'est cassé en lui.

Un parti politique appelé "Les Lucioles" va devenir envahissant et restreindre bon nombre de libertés, jusqu'à devenir invivable...



L'écriture est particulièrement fluide et en rend la lecture facile, je comprends mieux la mention "Pour les jeunes lecteurs de 10 à 110 ans" qui avait attisé ma curiosité.



J'ai été extrêmement touchée par cette histoire, j'ai eu l'impression de rentrer dans un monde enchanté, du moins au début et irréel alors que pas du tout il s'agit de la vie quotidienne d'un petit garçon traumatisé par la vie.

Je pense que l'auteur y a mis de la magie tout simplement mais surtout j'ai vu un message envoyé à travers ces lignes, une réflexion sur la liberté ou plutôt sa privation.

En effet il y a matière à réfléchir sur l'occupation de la ville, puis la déportation de ses occupants, ou comment comparer la vie de Tyrone à la seconde guerre mondiale.



Une magie triste mais de la magie tout de même, je ressors de cette lecture époustouflée et je n'ai qu'une hâte vous faire découvrir "Les lucioles", à vous mais aussi à ma mère et à ma grand-mère puis à ma fille dans quelques années.

En attendant je serais ravie d'avoir d'autres retours de lecture d'adultes et d'enfants, j'ai refermé le roman mais je n'ai pas terminé, maintenant j'ai envie d'en parler... longtemps...


Lien : https://leshootdeloley.blogs..
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Inconsolables Sorcières

Voici un roman noir qui sort des sentiers battus.

Paru depuis déjà plusieurs années, l'intrigue se passe à Toulouse.



Inconsolables Sorcières, c'est l'histoire de deux gangs très organisés des banlieues Toulousaines. Les Inconsolables d'un côté, les Sorcières de l'autre. Au milieu de ces gangs on retrouve Xavier, jeune auteur d'un livre nommé "CATA" en hommage à sa mère qui devenait folle en voyant les actualités et la folie des gens. L'auteur est aussi internaute; et il passe son temps sur un site de plaintes qui comptabilise beaucoup d'utilisateurs. Lui-même cherchera ceux qui se trouvent dans la ville de Toulouse afin de les aider.



Xavier sera dès le premier chapitre du livre spectateur d'un crime entre les deux gangs.



Nous avons donc deux histoires croisées, et quelques flics au milieu de tout ça, pour notre plus grand plaisir. Dieu protège sa ville. Oui, Dieu, c'est le nom du flic, personnage plein d'humour et sans trop de clichés à deux balles. C'est un nouveau souffle pour le roman noir.



Ce n'est pas tout. Les amateurs de poésies seront également ravis par la dimension sentimentale du roman; et évidement les amateurs de dramaturgie seront aux anges en révisant les pièces de Shakespeare. Que font-elles là ? A vous de le découvrir; et de vous marrer un coup tout en tremblant !
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Sextoy : Made in China

c’est un polar, un petit polar pas prétentieux et divertissant, drôle voire un peu loufoque et aussi une critique un peu acide de notre époque. Drôle d’époque tout de même où « Toute la gauche est tibétaine. Toute la droite est communiste et veut vendre aux chinois tout ce qu'elle a en magasin», où les journalistes travaillent pour des feuilles de chou désormais virtuelles, où les magasins de sextoys côtoient les armureries dans les centres commerciaux…



Voici un polar qui colle à l’actualité (à noter : il a été publié en août 2010 et à peine quelques mois plus tard, en novembre, Hu-Jintao était en visite à l’Elysée), parfaitement ancré dans son temps. « Moderne » comme disent les vieux, aussi bien dans le style que dans les moeurs étudiées.



L’intrigue n’est pas ce qui tient le lecteur en haleine, par contre la patte de l’auteur, qui donne des petits coups de griffe à droite à gauche, et son style plein d’humour en font une lecture très agréable.


Lien : http://lesgridouillis.over-b..
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Du côté des abattoirs

Le policier toulousain Cédric Mangata assiste, impuissant, à la mort accidentelle de la fille de sa compagne. C'est le début d'une longue série de morts violentes.

Notre flic va voire mystérieusement ses proches, voisins, collègues et même des malfrats mourir la nuit de la Toussaint. Mais pendant ce temps, son ennemi juré court toujours.



Un polar déjà paru en 2007 dans une version courte chez Krakoen. (Les édition Krakoen qui au passage était de sacré défricheur de talent mais refermant la parenthèse) Jan Thirion a donc réécrit son texte et l'a étoffé. Cette nouvelle version est sans doute moins burlesque et donc beaucoup plus noire. On y côtoie la malchance, la poise, la mouise qui jouxtent le hasard et l'absurde. Mais ce qui vaut sans pesant d’or ici c’est le portrait sans concession que fait l’auteur de son anti-héros et c’est aussi l’écriture sèche presque économe de Jan Thirion qui traduit parfaitement la détresse dans laquelle il se trouve. Pour les amateurs de bonne littérature policière qui s'aventurent hors des sentiers battus…


Lien : https://collectifpolar.com/
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Du côté des abattoirs

Un avis mitigé pour cette lecture dont la préface promettait de passer un bon moment de frissons.Cédric Mangata, flic aux pensées malsaines monte à l'étage pour voir sa belle-fille, l'idée qui lui trotte dans la tête n'est pas très catholique, voire très sexuelle. Cependant la jeune fille aperçoit une araignée et sous la peur, tombe du haut de l'escalier et là, s'enchaînent une série de morts aussi violentes les unes que les autres.

En parallèle, le flic enquête sur un tueur en série qui congèle ses victimes dont j'ai trouvé l'idée assez percutante et qui méritait de s'approfondir un peu plus puisque, Pol R cet artiste hors-norme est présent au début mais s'estompe au fil des chapitres jusqu'à le revoir un peu à la fin. Dommage !

Les chapitres sont courts, secs et sobres par une écriture rapide et nerveuse. Des très courtes phrases par des mots noirs et bruts, dans le but je pense que le lecteur en prenne plein la vue. Cela fonctionne par moments mais certains chapitres auraient mérité un peu plus de détails.

Finalement on connaît peu de chose de ce Cédric Mangata et de ce Pol R.



L'intrigue en elle-même reste très intéressante mais trop brève à mon goût, et je reste un peu sur ma faim. Ce roman très débridé et burlesque trouvera preneur pour les lecteurs qui aime les histoires déjantées. Comme le dit si bien la préface, ce roman reste une sanglante comédie.



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Ego fatum

Je ne mets qu'une petite note , car si l'histoire est assez sympa mais quand même loufoque , le style m'a beaucoup gêné .
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Ego fatum

Tout a commencé à cause d’un adorable arachnide velu. Enfin, pas tout à fait. Tout a commencé par un coup dans la tronche de l’inspecteur Cédric alors qu’il cuisinait, à l’huile ou au beurre, on ne sait pas, un dangereux récidiviste réputé pour être violent. Un nommé Grégorioux dit le Gaulois. L’individu suspecté d’avoir tué un vieil homme a profité d’un moment d’inattention de Cédric pour lui balancer un coup de pied magistral en pleine tête. Résultat un arrêt de travail suite à un coma provoqué dans l’exercice de ses fonctions.



Et c’est comme ça qu’il se retrouve dans l’appartement de sa maîtresse, la fine Delphine, à zapper les films ou séries policières. Car un flic, même lorsqu’il est en congé forcé, s’instruit afin de parfaire ses connaissances. Et ce n’est pas parce que c’est la période d’Halloween et que le Beaujolais nouveau se profile qu’il faut se laisser aller.



Il pense soudain que dans la pièce du dessus, se repose Milly, la fille de Delphine, treize ans. Une idée qui lui procure une réaction qui déforme son pantalon. Il monte et naturellement, elle est là, jambes nues, un long T-shirt noir cachant le haut du corps. Elle veut bien discuter un moment avec lui, mais il a trop bu de boisson gazeuse sucrée, et inévitablement le trop plein demande à être évacué dans les toilettes proches.



Alors qu’il satisfait une miction bienfaisante pour sa vessie, il entend hurler Milly. Il se précipite, se demande ce qui lui arrive, et aperçoit une énorme araignée qui a profité que la fenêtre soit ouverte alors que le radiateur chauffe, pour s’immiscer dans la pièce. Milly qui est arachnophobe, encore fallait-il le savoir, enjambe la balustrade de la mezzanine et tombe malencontreusement. L’araignée, elle, se cache et Cédric est affolé. Milly gît en bas et elle ne criera plus lorsqu’elle apercevra une épeire en train de déambuler.



Cédric se demande bien comment se dépatouiller de cette situation lorsque Delphine entre. Horreur, malheur, ce qu’elle voit en premier, c’est Cédric, le vermisseau sortant de son pantalon, tenant dans ses bras Milly allongée à terre. Une situation qui prête à confusion. Elle n’accepte pas le début d’une explication, crie, le traite de tous les noms et s’engage une lutte entre les deux amants, lutte qui se termine par le retentissement du gong. Au revoir, ou plutôt adieu, Delphine.



Une tragédie dont il est l’acteur involontaire, mais ce n’est pas fini, comme les séries à épisodes qu’il aurait mieux fait de continuer à visionner au lieu de monter voir sa belle-fille. Car une petite vieille, une voisine, passe la tête par la porte restée entrouverte et naturellement voit le carnage. Elle repart vers son appartement, il la suit, elle entre chez elle et n’a pas le temps de fermer sa porte qu’elle est bousculée. Qu’elles sont bousculées. La porte et la petite vieille qui était derrière et qui ne pourra pas établir un compte-rendu de la situation à son mari arrimé à une bouteille d’oxygène.



La série continue…



Alors Cédric balance entre deux solutions : se suicider ou faire appel à quelques-unes de ses connaissances qui lui doivent un petit service, lui qui les a aidés lorsqu’ils étaient dans le besoin.







Araignée du matin, chagrin ; araignée du soir, espoir. Les dictons sont parfois, souvent, mensongers.



Comme un mantra, qui est l’une des phrases favorites de son chef, tourne dans sa tête cette évidence, cette lapalissade : Tant qu’on n’est pas mort, on est vivant.



Mais Cédric pourrait tout autant chanter Ô Toulouse comme Nougaro. To lose surtout serait plus approprié. Mais il n’a pas le cœur à fredonner ce texte, ode à la ville où il travaille et vit. Il pense surtout à se dépatouiller de cet engrenage infernal dans lequel il est entraîné à son corps et son esprit défendant.



Un engrenage infernal qui se produit à cause d’une confusion, qui pourrait prêter à sourire, comme l’escalade de mauvaises nouvelles dans la chanson Tout va très bien madame la marquise de Ray Ventura. Sauf que Cédric n’a vraiment pas le cœur à fredonner, plutôt à s’extirper de cette spirale infernale qui continue, encore et encore.



Jan Thirion manipule ses personnages et le lecteur par une histoire baroque, insolite, biscornue, se jouant des situations avec une écriture fouillée, travaillée, parfois ciselée au scalpel. Il œuvre dans la dérision tout en construisant une intrigue dont l’épilogue ne peut être qu’un pied de nez au destin.
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Du côté des abattoirs

Pol R est, depuis le plus jeune âge, attiré par le pouvoir de la glace sur l'être vivant. Adulte, il confirmera son art en figeant des victimes humaines dans des postures éternelles.



L'artiste qui expose actuellement aux Abattoirs de Toulouse est-il la même personne que ce tueur en série qui enferme ses victimes dans un congélateur ? C'est la question que se pose Cédric Mangata, flic toulousain.



Et là... rupture totale avec la trame de l'histoire jusque là très conventionnelle. On bascule ailleurs, sur une autre problématique... Cédric Mangata se voit le malheureux témoin d'accidents mortels à répétition. Pol R devient alors accessoire, Pol R devient sporadique, il est là sans être là.



Le récit est alors noir et caustique à souhait... voire déjanté !



Les phrases sont courte et rythmées, les chapitres tout autant et on a du mal à retrouver son souffle. L'écriture est aussi savoureuse que l'absurde des situations vécues par le policier.

"Du côté des Abattoirs" est un livre court mais intense qui nous fait perdre haleine.
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Sextoy : Made in China

Si vous cherchez un roman divertissant plongé au cœur d’une actualité politique mouvante, alors ce livre est pour vous. La visite du président chinois sert ici de contexte à une enquête menée tambour battant par un personnage féminin à la fois fort attachant mais aussi énervant : Attachant car on la suit quand elle essaie de se dépétrer dans cette affaire complètement folle, énervant car c’est un personnage que j’appellerai Morpion. En effet, une fois qu’elle a pris en charge une affaire, elle s’y accroche quitte à harceler les gens qu’elle interroge. Avec un humour omniprésent, cynique et légèrement décalé, la galerie de personnages est fort bien faite avec des travers amusants, surtout sexuels. Ce roman s’avère donc une lecture fort divertissante, à insérer entre deux romans plus sérieux ou plus noirs.
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John et Yoko sont dans un hosto

Malgré la limitation de la vitesse à 80 km/h, limitation respectée puisqu’elle roule légèrement en deçà, Billie Holiday décède dans un accident de voiture. Elle était au volant et n’a pu éviter un autobus (Macron ?) qui arrivait dans l’autre sens. Résultat, deux morts, elle et sa fille Janis Joplin qui était auprès d’elle. Les deux autres enfants, placés à l’arrière, John Lennon et Yoko Ono s’en sortent mais non sans dommages corporels.



Pour Luis Mariano, le père putatif et adoptif des deux garçons, John Lennon et Yoko Ono, un petit Vietnamien de douze ans n’en paraissant que huit et qui vient d’être adopté, c’est une brisure, une fracture, une amputation familiale. John a eu la jambe brisée, et se déplace en fauteuil, tandis que Yoko est devenu paraplégique, sans grand espoir de pouvoir remarcher un jour. Il a échappé à une mine dans son pays natal, mais pas à son destin.



Donc les deux garçons sont soignés à l’hôpital Raymond Poincaré AP HP de Garches où ils bénéficient également de la scolarité. John peut déambuler tranquillement d’un bâtiment à l’autre, en empruntant les souterrains. Il rencontre de temps en temps Yoko accompagné en permanence de son panda, une peluche-sac fétiche.



Mais cet hôpital est particulier, puisque aussi bien personnel soignant que patients possèdent des patronymes d’artistes de variétés, dont certains avouons-le, sont oubliés des mémoires. Car cette histoire se déroule en 1968, et l’on y retrouve des personnages du nom d’Aznavour, Mike Brant, Maurice Chevalier, Marcel Amont, Françoise Hardy, Sylvie Vartan, Annie Cordy, Buffy Sainte-Marie et combien d’autres dont Jim Morrison et son homme de main Tini Young (vous vous souveniez de la petite protégée d’Henri Salvador ?).



Dans une ambiance surréaliste, le lecteur accompagne John dans divers épisodes qui ne manquent pas de sel. Ainsi alors qu’il emprunte les sous-sols comme à son habitude pour rejoindre son bâtiment, John est abordé par Franck Sinatra qui lui demande s’il sait jouer à la belote. John, qui n’y connait rien affirme que oui. Franck Sinatra est le caïd de l’étage, et leurs deux adversaires seront Dario Moreno, cul-de-jatte sourd-muet, et l’obèse Yvan Rebroff. Quant à John il remplace au pied levé un dénommé Jacques Brel parti le matin même en croisière aux îles Scalpel et Bistouri. Contre toute attente, John gagne puis il participera à un tournoi de Poker. C’est là qu’il se rend compte qu’il possède un don, par exemple celui de voir les cartes de ses adversaires. Ainsi s’enchaînent les épisodes d’un séjour mouvementé, et un début de liaison avec Sylvie Vartan, puis avec Françoise Hardy. Leur copine France Gall étant prise (façon de parler) par ailleurs. Sans oublier des concerts par un groupe issu du sérail hospitalier et John Lennon lisant L’écume des jours, son livre de chevet.



Mais l’univers hospitalier n’est pas rose, ou blanc, puisque certains mandarins s’activent et que les électrochocs sont distribués à volonté ; que d’étranges animaux, chiens, rats, ou autres, John n’arrive pas à cerner leur morphologie, se promènent en toute impunité dans les couloirs des sous-sols ; et qu’un petit train, conduit par Georges Moustaki, circule distribuant les repas, navigant vers les urgences ou direction la morgue, au gré des défaillances.



En lisant ce roman complètement farfelu et tendre, un voyage en absurdie totalement maîtrisé et à l’épilogue renversant, s’intercalent la voix petite voix et des extraits de chansons que vous ne manquerez pas de fredonner, si vous avez connu cette période bénie des dieux et des vieux.



En fin de volume, sont répertoriés les titres des chansons évoquées en interlude ainsi que les noms de leurs interprètes. Souvenirs, souvenirs de chansons pas si idiotes que ça quoique Jean-Bernard Pouy les catalogue ainsi.
Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Les Lucioles

Tyrone vit heureux dans sa famille recomposée, avec Edgar, Saskia et leur maman, et s’il n’y avait sa différence, il serait semblable à tous les enfants du monde. Mais suite à la perte de sa maman, il a arrêté de parler et sa croissance s’est stoppée également. Aujourd’hui, il a 13 ans mais en parait 7. C’est lui qui nous raconte, dans ce roman à suspens, l’histoire de sa famille et de sa ville. Parfois, il s’exprime comme un enfant de 7 ans, parfois il trouve les mots justes et semble d’avantage avoir 13 ans. Ses phrases sont courtes et ses idées concises et cela rend donc la lecture facile et rapide pour les bons lecteurs.



La vie de cette famille va changer peu à peu. Nous sommes en période électorale et le parti des Lucioles mène campagne. Une grande kermesse est organisée où chaque enfant reçoit de petits cadeaux alors que les adultes écoutent des orateurs leur promettent une vie meilleure et plus lumineuse. Leur couleur est le noir à pois blancs. Elle se décline en foulards, fanions, pulls et se retrouve même sur les véhicules officiels du parti. Tyrone s’amuse de voir que son petit bichon, Biscoto, est à l’inverse blanc, avec un œil cerclé de noir. A la télévision, des reportages montrent les militants Lucioles en action dans les quartiers défavorisés et dans les rues. Ils portent des colis, des couvertures et apportent leur soutien aux résidents des maisons de retraite. A l’école, des adultes viennent expliquer aux enfants le bien fondé des idées du parti… Aux élections, les Lucioles sont les grands vainqueurs.

Et lentement, les changements se mettent en place. Tyrone se voit d’abord obligé de tenir son petit chien en laisse quand il se promène dans le parc et ne peut plus gambader sur les pelouses. Il assiste impuissant au tabassage en règle d’un accordéoniste bien connu du quartier que la milice va arrêter… Saskia et Edgard partent chaque week-end s’amuser dans des stages de formation et leurs relations avec la famille se transforment peu à peu… Le jour où ses parents perdent leur travail et où ils voient deux amis handicapés quitter sa classe, Tyrone comprend que plus rien ne sera plus comme avant.



Avec doigté, Jan Thirion décrit à la perfection la mise en place d’un régime dictatorial. De la phase de séduction, à l’horreur la plus infâme, il trouve les mots justes pour expliquer aux jeunes comment on parvient à manipuler les gens et leur ôter tout esprit critique. Criant d’actualité, ce récit met en scène un parti démocratiquement élu qui, une fois au pouvoir, montre réellement son vrai visage. Au-delà de cette dénonciation, l’auteur nous propose aussi un roman d’apprentissage. Le jeune héros va beaucoup changer tout au long du récit. Il va passer par toute une palette de sentiments, se confronter à la dureté de la vie, à la violence de certaines situations et comprendre peu à peu en qui on peut avoir confiance et de qui on doit se méfier. La présence de son chien l’aidera terriblement jusqu’au moment de sa perte. Des épisodes de grande intensité que l’auteur nous offre là.



Ce roman extrêmement juste plaira sans aucun doute aux jeunes. Selon l’âge différents niveaux de lecture peuvent être proposés. C’est LE roman idéal pour aborder le processus démocratique, la montée des extrémismes, la mise en place d’un régime totalitaire et les conséquences sur la population. A faire lire absolument.
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Les Lucioles

Suite au départ de sa mère, Tyrone, 7 ans ou plutôt 13, décide de devenir sourd-muet et de ne grandit plus. Il vit avec son père remarié à une femme, mère d'un garçon et d'une fille et leur chien, Biscoto quand un nouveau parti politique émerge, les Lucioles.

Après l'engouement d'avant-élection, le cauchemar commence.

Encore une maison d'édition qui mérite d'être connue tant les romans sont bons et les sujets diversifiés.

L'histoire, vue avec les yeux d'un petit garçon, à la fois touchante et dure rappelle les faits de l'invasion nazie.

Ou, comment, grâce à la persuasion et de belles promesses, la politique peut endoctriner le peuple.

L'auteur, trop tôt disparu, nous offre un message fort aussi bien pour les enfants que les adultes avec néanmoins une lueur d'espoir.

Un roman qui devrait être au programme littéraire des écoles.
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Les Lucioles

Ce livre est plutôt destiné à un jeune public. Il explique de manière imagée, au travers des personnages de Tyronne, jeune sourd-muet, et de sa famille les dangers de se laisser convaincre par de belles paroles. Cela pouvant mener à des actes extrémes et terribles, jusquà la mort.

Le danger est ici symbolisé par les lucioles, un parti politique sensé apporter bonheur et prospérité à tous.Il en sera tout autrement.



Le lecteur adulte fera bien sur le parallèle avec la vie réelle, où il n'y a pas si longtemps la folie d'un homme et l'aveuglement de beaucoup ont permis l'anéantissement de millions d'êtres humains.



C'est poétiquement raconté et si le fond est terrible, l'auteur trop tôt disparu, Jean Thirion, y mets aussi de l'espoir.



Un beau livre, édité chez les éditions Lajouanie qui recèle dans ses tiroirs bien des pépites.
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Le foyer

Je vais commencer par remercier Babelio ainsi que les éditions du Jasmin de m’avoir permis de lire ce roman. Le résumé m’intriguait vraiment de même que ce livre aux pouvoir fantastiques. La couverture n’est pas à mon gout par contre mais le contenu prime sur la beauté pour moi !



Voyons un peu l’intrigue. Jean, un jeune homme français paralysé en fauteuil, va se réfugier dans un établissement spécialisé à Saigon alors que la guerre est sur le point de finir au Vietnam. Sa mère le rejoindra plus tard. Alors que la situation est plutôt tendue, Jean se retrouve en possession d’un livre qui va se révéler magique. Il va pouvoir chaque nuit, retrouver l’usage de ses jambes et obtenir un pouvoir. Que ce soit quelques minutes ou des heures Jean en est complètement abasourdi et heureux. Il décide de garder le secret et sort donc de nuit, profitant de ce répit accordé par le livre. Et bientôt il va rencontrer Lan, une jeune de son âge mais révolutionnaire. De plus il va vite se rendre compte que son fameux livre est recherché…



Il n’est pas bien compliqué de suivre l’histoire de ce roman pour peu de connaître un minimum l’histoire du Vietnam. Entre les japonais qui se retirent après la guerre, les révolutionnaires qui tentent de prendre le pouvoir et les autres, c’est parfois un peu le fouillis mais on prend très vite ses marques. Le problème de ce roman va se situer, selon moi, dans son rythme. Il est très lent. Résultat, on s’ennuie rapidement. Tout se met en place à vitesse d’escargot et bien que je comprenne qu’il s’agit d’un livre jeunesse, c’est trop. On devine tout bien avant que cela ne se passe, et on reste sur notre fin. Je ne sais pas si une suite est prévue mais s’il n’y en a pas, il n’y a tout bonnement aucune fin.



Paradoxalement à la lenteur évoquée, il m’a manqué également de la profondeur. Hormis Jean et un peu Lan on connaît très peu les personnages. Même ceux ci sont réduits au minimum. Aussi est il difficile de s’identifier à l’un ou de s’attacher à un autre. C’est franchement dommage car l’idée de base, de même que l’histoire en générale sont originales et intéressantes. Pour moi ce roman manque donc de travail, d’affinage et de profondeur. Je ne peux pas dire que je suis déçue car j’ai apprécié le déroulement de l’intrigue, mais il est évident que je n’ai pas passé le moment auquel je pensais.



Un ressenti mitigé donc pendant et après ma lecture.
Lien : https://refugelitteraire.wor..
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20 manières de se débarrasser des limaces

"20 manières de se débarrasser des limaces"...le titre fait sourire et non je ne m'interresse pas au jardinage comme l'a pensé au départ mon libraire. Dans ce roman politico-policier, Jan Thirion dresse une galerie de portraits de personnages qui n'ont rien pour se rencontrer au départ...sauf quelques secrets entre l'un ou l'autre...formant des binôme au cœur d'une machination dont je ne vous dévoilerai rien. La seconde partie du roman m'a rappelé l'ambiance ambiance pesante d'un film de Robert Enrico que j'avais particulièrement aimé: Zone Rouge...mais déjà je vous en dis trop..alors même si vous n'êtes pas férus de botanique...vous verrez que s'inspirer des méthodes de destruction des limaces n'est pas si loin de celle pour se détruire entre nous....un régal
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