Citations de Jane Elliott (28)
Maintenant que je parlais si ouvertement à tant de personnes de ce qui était arrivé dans le passé, je commençais à avoir les idées plus claires et à me sentir mieux.
Quand j'eus seize ans et commençai à travailler à plein temps au magasin de chaussures, j’espérai encore une fois que les choses s'arrangeraient et que j'aurais un peu plus de liberté.
Étudier était considéré comme du snobisme chez nous. Si nos parents nous surprenaient en train de lire, ils trouvaient que nous prenions un air supérieur comme si nous voulions prouver que nous étions meilleurs qu’eux, alors aucun de nous ne lisait jamais.
C'est terrible de savoir qu'on doit faire quelque chose, mais de ne pas avoir assez de courage pour agir. C'est un poison qui se répand tous les jours.
La phase d’écriture en elle-même fut difficile, car elle remua des souvenirs et des émotions que j’essayais d’oublier. Mais après avoir dénoncé au monde entier toutes les choses qu’on m’avait ordonné de garder secrètes, je sens qu’un poids énorme a été soulevé de mes épaules.
A un moment de ma vie où j'aurais dû nager dans le bonheur, il réussit à me rendre plus suicidaire que jamais.
De temps en temps, les souvenirs perdus me reviennent quand je ne m'y attend pas et, le plus souvent, j'aurais préféré qu'ils restent égarés. J'ai le terrible sentiment qu'il y a encore certains compartiments dont mon subconscient a définitivement perdu la clé, de peur que je ne puisse pas faire face, mais qui un jour finiront par se déverrouiller comme d'autres avant eux. C'est comme s'ils attendaient que je sois assez forte pour accepter ce qu'ils révéleront. Je n'ai pas vraiment hâte de voir ce qu'ils contiennent.
Aucun enfant ne voudrait penser que sa mère sait qu’il souffre mais choisit de ne rien faire.
Quand je me suis résolue à affronter mes souvenirs et à raconter toute mon histoire, c’était comme si je laissais enfin entrer la lumière dans une pièce plongée dans le noir depuis des siècles et un vent frais venir nettoyer l’air empoisonné.
Quand on a été une esclave toute sa vie, habituée à recevoir des ordres et à être maltraitée du matin au soir, il est impossible de s'adapter à une vie normale du jour au lendemain. Je n'avais jamais eu la possibilité de prendre mes propres décisions et ne savais absolument pas comment m'y prendre. J'étais comme un oiseau qui aurait été élevé en captivité et qu'on relâchait soudain dans la nature : j'avais perdu tous mes moyens.
Je m'efforçait de remplir au mieux les tâches qu'il m'attribuaient, mais ce n'était jamais assez. En réalité, je pense que plus j'essayai de le contenter, plus il me poussait à bout, simplement pour me montrer qu'il le pouvait, pour me faire souffrir, pour me faire comprendre que j'étais en vie seulement parce qu'il avait décidé de ne pas me tuer.
L'idée de me faire du mal devait occuper son esprit tout le temps et l'envie de montrer le pouvoir qu'il avait sur moi si délicieuse qu'il ne pouvait y résister.
Quand on est enfant, on s’imagine que notre vie est normale, que tout le monde vit le même genre d’expérience que nous.
J’ai le terrible sentiment qu’il y a encore certains compartiments dont mon subconscient a définitivement perdu la clé, de peur que je ne puisse pas faire face, mais qui un jour finiront par se déverrouiller comme d’autres avant eux. C’est comme s’ils attendaient que je sois assez forte pour accepter ce qu’ils révéleront.
Tous ceux qui s'approchaient de moi se faisaient immédiatement engloutir dans mon terrible monde où tout n'est que secret, souffrance et peur.
J'avais peur et honte et je me sentais coupable, tout à la fois.
Mais après avoir été réprimée pendant tant d'années, ma colère s'exprimait maintenant comme une tornade et me donnait une force incroyable. Il était inutile de vouloir l'arrêter avant qu'elle se soit épuisée.
La douleur était tellement insupportable qu'au fond de moi j'espérais mourir.
Si j'ai tenté de toutes mes forces d'effacer tous ces souvenirs de ma mémoire depuis des années, ils ne sont jamais partis.
Le mal est banal et toujours humain, il partage notre lit et mange à notre table.
Au fond, j'espérais qu'il arriverait à me tuer, mais il était trop rusé pour ça et s'arrêtait toujours à la dernière minute.