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Critiques de Jane Harper (440)
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Canicule

Ce polar s'ouvre sur le retour d'un paria, celui d'Aaron Falk dans la communauté rurale de Kiewarra, à une heure de Melbourne, en plein outback australien. Plus de vingt ans qu'il n'y avait pas mis les pieds, chassés lorsqu'il était adolescent avec son père ( pour une raison volontairement cachée au lecteur durant un certain temps). Lui, qui n'a vécu que pour mettre son passé derrière lui, revient suite à l'injonction à la fois laconique et comminatoire du père de son ami d'enfance, Luke,  qui s'est suicidé après avoir assassiné femme et enfant : «  Tu as menti. Luke a menti. Sois présent aux funérailles. »



Aaron se retrouve rapidement à gratter derrière les apparences et les faux-semblants pour comprendre les ressorts ce qui s'est réellement passé, tout en se débattant avec ses souvenirs à lui. Et rien à dire, l'auteure mène parfaitement son intrigue, les pages se tournent toutes seules, d'autant plus que les pensées d'Aaron échappées du passé et tous les flash-backs sont en italique, ce qui rend très fluide et aisé leur raccrochage aux événements du présent.



Si le récit en lui-même est classique et mène à une résolution impeccable ( et surprenante, je n'avais pas vu venir le dénouement malgré les indices astucieusement semés ), le plus intéressant dans ce polar, c'est son ambiance, parfaitement ancrée dans le terroir australien. Jane Harper sait prendre son temps pour faire ressentir la canicule qui écrase cette communauté agricole au bord de la crise de nerfs. Son écriture est tellement visuelle et cinématographique que le lecteur est complètement immergé, presque suffoquant dans ce huis-clos rural pourtant ouvert sur l'immensité des paysages âpres et monotones du bush, effaré aussi par la violence de ces hommes que la faillite liée à la sécheresse rend dingue.



Si le personnage principal manque un peu de charisme, ce polar atmosphérique et efficace est très réussi. Il a d'ailleurs été couronné du Prix des lecteurs Livre de Poche 2018.



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Lost Man

Qu'est- ce qu'il est agréable de pouvoir dire , en tournant la dernière page d'un livre " qu'est-ce que c'était bien " ...Et bien voilà , c'est fait . Celui - ci , les amies et amis , ne le laissez surtout pas passer , vous perdriez un de ces grands moments de bonheur que seule la lecture peut nous procurer .Pas moins , c'est mon avis .

Inclassable , en tout cas pas polar , peut- être thriller psychologique d'une remarquable finesse . Peu d'actions . Tout en intelligence , en habileté , du grand art , vraiment . Peu d'actions disais- je , mais des confrontations perpétuelles entre des protagonistes marqués par le poids du passé, un passé qui s'immiscera tout en douceur dans le récit, une sorte de " drogue " qui va nous rendre " addict " , parce que, comble du bonheur , nous , lecteur ou lectrice allons nous immerger complètement dans cette histoire , jusqu'à en devenir " acteur " , nous sentir impliqués comme si nous faisions partie de cette famille Bright dont l'enfant du milieu , le préféré, Cameron , vient de décéder loin de son ranch , au coeur des contrées arides de l'outback australien , là où la transpiration fait "coller" sur les corps , une poussière rouge qui recouvre même les rares véhicules qui s'attardent dans ces contrées malveillantes . Cameron est mort dans des conditions dramatiques à quelques kilomètres de sa voiture en parfait état et garnie de provisions ....Débute alors une sorte de huis clos étouffant, oppressant mais vraiment bluffant . Il y a Liz ,la mère, Ilse, l'épouse , Lo et Sophie , les enfants ,Nathan et Bub , les frères, l'oncle Harry , Sander, le fils de Nathan, Simon et Katy , un couple de jeunes anglais embauchés pour quelques temps ...Parler d'eux , oh que non , pas envie ...de " divulgacher " ...Sachez que la ville se trouve à trois heures de route ....Prêt ou prête à vous laisser guider dans l' écrasante chaleur poisseuse ? Dans ce ranch où aucune route bitumée n'arrive ? Ce ranch où plane encore l'âme du père,Carl , et celle du mystérieux " stokman" , celui qui s'est égaré ? Bravo , c'est courageux mais , sachez que la récompense sera à la hauteur....On commence : que la parole se libère et .....

J'avais beaucoup aimé " Canicule " , j'ai adoré " Lost man " , l'une de mes " très belles lectures " de 2020 . Et même si les polars et les thrillers ne sont pas votre " tasse de thé " , laissez vous tenter . J'dis ça , j'dis rien , mais ...quand même.
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Canicule

J’avais vu passer ce livre sur le blog de Belette, "The Cannibal Lecteur". Et je dois bien avouer que j’ai passé quelques bonnes heures de lecture !



Alors, de quoi ça parle (pour ceux qui n’aiment pas lire les quatrièmes de couverture) ? Le Sud-Est de l’Australie fait face à la canicule depuis deux ans. Pas le moment de demander si quelqu’un a du feu ou de faire un barbecue ! Pas le moment non plus de titiller les gens qui ont les nerfs à fleur de peau ! Au point de dézinguer toute sa famille ? Il semblerait en tous les cas ! Car dans la famille Hadler, on réclame la carabine ! Luke aurait ainsi tué sa femme, Karen, et son fils, Bill avant de se tirer une balle en pleine poire. Pourquoi a-t-il laissé Charlotte, le bébé, en vie ? Mystère ! C’est son ami d’enfance, Aaron Falk qui va enquêter. Cependant, celui-ci n’est vraiment pas le bienvenu. En effet, il y a des années en arrière, une jeune fille, Ellie, avait été retrouvée noyée. Celle-ci, côtoyait les deux garçons et tout accusait Falk. Querelle d’amoureux ayant mal tournée ? N’avait-il pas supporté qu’elle choisisse Luke ? Pourtant, ce dernier avait toujours dit qu’ils étaient, Aaron et lui, à la chasse aux lapins. En voyant le carnage de sa famille, Luke n’aurait-il pas été capable de ce meurtre en sachant qu’elle tournait autour de son copain ? Deux enquêtes étroitement imbriquées dans ce trou paumé où chacun fait sa loi…



Ce roman est aussi aride que des champs de maïs brûlés par le soleil ! On se met tour à tour dans la peau des personnages, on pousse la porte du bar pour éviter la déshydratation, on essaie de comprendre ce qu’il s’est passé… et on se prend un bel uppercut au final ! Eh bien moi, je dis BRAVO !
Lien : https://promenadesculturelle..
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Canicule

Kiewarra, petite bourgade au sud-est de l'Australie, subit, depuis quelques mois, une véritable canicule. L'on n'avait pas vu pire depuis un siècle. Des conditions météorologiques terribles qui mettent à mal aussi bien les hommes que les animaux. Serait-ce à cause de cela que Luke aurait tué sa femme et son fils avant de retourner l'arme contre lui, laissant sa petite fille, âgée de 13 mois, seule ? Toujours est-il que toute la population se presse pour assister aux funérailles de la petite famille. Au premier plan, les parents de Luke, Gerry et Barb Hadler, faisant fi des messes basses concernant leur fils. Au fond de l'église, Aaron Falk, policier au service du renseignement financier, est venu tout spécialement de Melbourne. D'une part parce que Luke était son ami d'enfance, même si leur dernière rencontre date d'il y a 5 ans ; d'autre part parce que Gerry lui a envoyé un petit mot explicite le sommant de venir. Lorsque ce dernier lui demande d'enquêter sur ce drame, Aaron sait qu'il va se heurter à une population peu loquace, voire hargneuse et hostile, un drame survenu il y a 20 ans et impliquant le policier étant encore dans toutes les mémoires...



Revenir sur les lieux de son enfance après leur avoir tourné le dos définitivement, qui plus est suite à des décès, n'est pas ce qu'Aaron Falk, désormais installé à Melbourne, avait noté dans son agenda. N'était le mot un brin étrange du père de Luke, il se serait bien privé de l'ambiance glaciale qui l'accueille malgré une canicule meurtrière. Chargé d'enquêter sur ce qui s'est réellement passé, les parents de ce dernier peinant à croire à des meurtres puis un suicide, le policier va peu à peu mettre en lumière un présent peu reluisant et remonter à la surface un drame qui a laissé de nombreuses blessures. Jane Harper sait y faire pour installer une ambiance oppressante et tisser un scénario diabolique et rondement mené au dénouement inattendu. Entremêlant subtilement passé et présent, un véritable huis clos dans l'immensité du bush australien...

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Lost Man

Sous un soleil plombant, au pied d'une tombe poussiéreuse, gît le corps d'un homme. Face à lui, ses deux frères, Nathan et Bub. Ils regardent, incrédules, encore sous le choc, la forme de la bâche qui recouvre le corps du cadet. Que faisait-il ici, au milieu de nulle part ? Pourquoi s'est-il aventuré par ici, lui qui connaissait parfaitement les dangers de l'Outback australien ? Nathan peine à cacher son incompréhension lorsque son jeune frère l'informe que la voiture de Cameron se trouve à 8 kms de là, non loin de la clôture qui sépare leurs terres. En compagnie de Bub et de Xander, son fils venu tout droit de Brisbane pour passer les fêtes de Noël, il retrouve la voiture de leur frère sur le sommet aplani d'une éminence rocheuse. La porte conducteur ouverte, les clés de contact sur le siège passager et un coffre rempli de nourriture, d'eau et de bidons d'essence. Le sergent Ludlow, qui ne tarde pas à les rejoindre, évoque un suicide. Mais Nathan n'y croit pas. Dans la ferme familiale tenue aujourd'hui par Cameron, il va retrouver sa mère, la femme et les deux filles de son frère, oncle Harry et un couple de backpackers anglais. Il va alors tenter de chercher des réponses à cette mort tragique...





L'Outback australien, une chaleur accablante qui peut s'avérer mortelle, des voisins éloignés à plus de 200 kms, des terres de 700 km²... C'est au cœur de l'Outback, véritable personnage à part entière, que Jane Harper plante le décor de ce roman suffocant. Une mort tragique et inexpliquée. Une famille meurtrie. Deux frères, Nathan et Bub, qui vont tenter de comprendre les circonstances de ce drame. Car, que pouvait bien faire Cameron, lui pourtant aguerri, au pied de la tombe du Stockman, loin de toute habitation et sous un soleil suffocant ? Nathan, logé pour l'occasion dans la ferme familiale avec son fils, va peu à peu lever le voile sur les quelques jours/mois qui ont précédé cette mort. De la veuve meurtrie à la maman éplorée, en passant par le couple de backpackers étrangement indifférent et les deux gamines jusqu'ici secrètes, chacun va redessiner le portrait de cet homme aimé et admiré. Ce huis clos à ciel ouvert, étouffant, au cœur de ces vastes terres inhospitalières et désertiques, sous une chaleur accablante, se révèle remarquable et captivant. Dans une ambiance pesante et un style acéré, Jane Harper déterre un sombre passé...
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Sauvage

Alors que BaileyTennants, un cabinet d'expertise comptable renommé, organise un séminaire d'entreprise dans les monts Giralang, l'une des participante, Alice Russel, disparaît mystérieusement... Deux équipes, l'une féminine, l'autre masculine, à leur tête respectivement la présidente Jill Bailey et le directeur général, Daniel Bailey, entament leur randonnée le jeudi et doivent se retrouver le dimanche. Deux équipes munies d'un strict minimum (lampe, tente, trousse de secours, boussole et carte), chacune devant rallier les points d'approvisionnement. Le but : resserrer les liens entre collègues. Malheureusement, des cinq femmes au départ, elles ne seront plus que quatre à l'arrivée. Lorsque Aaron Falk, de la brigade financière, reçoit un appel de son binôme, Carmen Cooper, l'informant qu'Alice a disparu, il en est bouleversé. Car la jeune femme devait les aider, notamment en leur fournissant des documents commerciaux, dans l'enquête sur les Bailey...



Une randonnée entre collègues dans le bush, l'espoir (sur papier seulement) de franches rigolades entre filles et de confidences sur l'oreiller... Oui mais non ! Avec Jane Harper aux commandes, l'on est certain que le temps des réjouissances va vite virer au cauchemar. D'autant plus que l'une des participantes, Alice Russel, va manquer à l'appel à l'arrivée. Témoin-clé dans une importante enquête de la brigade financière, menée par Falk et Cooper, sa disparition risque fort de les inquiéter et de faire porter, par là même, le soupçon sur tous les participants. Alternant le récit des quatre jours de randonnée avec l'enquête dirigée par Aaron et le sergent King, l'auteure révèle peu à peu les personnalités de chacun, au cœur d'une ambiance de plus en plus tendue. Par ce procédé, le rythme n'en est que plus haletant et le récit captivant. Malmenant le lecteur de soupçons en fausses pistes, Jane Harper nous offre un roman palpitant et habilement orchestré, au cœur d'une nature hostile.

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Lost Man

Le premier roman de Jane Harper était magistral, le second était magistral et le petit dernier est magistral...

Tout d'abord , il y a le décor... une claque !

L'Outback australien, ses fermes de 700 kilomètres carrés, la terre .. rouge qui s'infiltre dans les plis de tes vêtements, et la chaleur...

La chaleur qui nécessite, à chaque fois qu'on prend la voiture, d'avoir des litres de flotte dans le coffre , au cas où.. Au cas, où on se perdrait et que le seul flic de garde pour des milliers de kilomètres, mettrait une semaine à te retrouver .[ Ça y est tu visualises ? ]

Alors comment se fait-il que Cameron, fermier, ait été retrouvé mort de soif , au milieu de nulle part , sa voiture bien plus loin , lui qui savait tout ça ? C'est la question que se pose Nathan, son frère aîné, appelé sur les lieux avec le frère cadet, Bub.

♫ Ça cache kékchose , attends toi à des distorsions... ♫

Nathan , qui recevait son fils pour les vacances, va pour des raisons pratiques être hébergé dans la ferme familiale qu'avait repris avec succès son frère décédé et va chercher des réponses. Ceux qui peuvent y répondre se trouvent ici : la femme de Cameron, ses filles, leur mère, Bub, (le frère cadet) , un vieil employé qui fait presque parie de la famille et un jeune couple d'Anglais.

Une poignée de témoins, ou une poignée de suspects?

Il parait que depuis quelques temps Cam n'allait pas bien ... Lost Man ...

Une famille, neuf personnes au milieu de nulle part, sans aucune distraction, aucune visite, aucune possibilité d'évasion. Il y avait une publicité , il y a quelques années qui disait : "Le luxe c'est l'espace."..

Oui, mais chez jane Harper, l'espace , ça peut être une prison...

Les grands espaces: une solitude subie...

Et le soleil , un meurtrier...

Magistral, efficace, émouvant, puissant, et immensément dépaysant .

Lost man : un grand moment de kiff de lecture de ouf !



Challenge Mauvais genres



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Canicule

Entre polar d'ambiance et roman noir, ce premier roman d'une auteure australienne n'est pas à proprement parler un livre captivant par le nombre d'actions, puisqu'il y en a peu.

Captivé, on reste néanmoins par la qualité de son suspens ingénieusement distillé. Non pas tant par les deux intrigues entremêlées, que par l'habilité avec laquelle Jane Harper sait faire parler ses personnages qui reviennent sur leurs passés.



Un passé qui se réveille, vingt ans après des événements qui avaient alors créé un climat de suspicion dans cette petite ville agricole et extrêmement appauvrie par une sécheresse qui perdure.

Quand Aaron Falk (agent fédéral des services de fraudes) y revient pour assister aux obsèques d'un ami d'enfance, il remue, sans le vouloir, les poussières à peine déposées des rancoeurs, liées à un secret d'un petit groupe d'adolescents. Sollicité par les parents de son copain décédé et un doute sur le suicide de ce dernier, vont entraîner Falk dans une enquête qui déclenchera les excès vindicatifs de certains habitants...



Dans un style d'écriture très naturel, distinguant présent et passé par deux typographies différentes, l'auteure nous amène à réfléchir sur ce que le destin de l'un(e) ou l'autre aurait pu être SI seulement...

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Sauvage

J'avais adoré le premier roman de Jane Harper mettant en scène l' inspecteur Aaron Falk, et j'ai adoré sa seconde aventure …

Embarquement immédiat pour l'Australie, direction le bush et sa nature sauvage.

Une entreprise familiale , surveillée de très prés par la brigade financière ( où travaille désormais notre cher inspecteur Aaron Falk ), a la brillante idée d'organiser un séminaire dans le bush. Deux équipes , l'une masculine, l'autre féminine vont devoir partir d'un point A pour rejoindre un point B, armées chacune, d'une boussole et d'une carte . Elles étaient cinq collègues au départ, et après s'être égarées quelques jours, elles ne seront plus que quatre à l'arrivée… Celle qui a disparu n'est autre qu' Alice Russell , celle qui devait aider Aaron et ses supérieurs à faire plonger la boite.



Et pendant que nous plongeons dans un délicieux suspens, nous pénétrons peu à peu dans la canopée et son univers impitoyable .

J'ai perdu la boussole en observant ces cinq femmes perdre peu à peu le nord et leur calme. Comme Jill, la fille du patron, j'ai eu des ampoules au pied à cause de mes chaussures neuves. J'ai crevé la dalle lorsque les provisions sont venues à manquer, j'ai vécu douloureusement la rencontre avec une grosse bébette. Et comme les autres, j'ai eu envie d'étrangler Alice…

La Alice qui …?

Oui, celle qui devait fournir des dossiers à Aaron Falk et sa collègue Carmen , à l'insu de ses patrons .

" P... , mais où est passé ce fichu sentier !"





Jane Harper nous égare dans cette nature hostile , comme elle nous égare dans les fausses pistes. Son deuxième tome met également la nature australienne au premier plan tout en changeant résolument d'ambiance et de décor. C'est fort , ..

" Les passagers sont invités à se présenter porte S. "

"S comme Sauvage...

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Les Survivants

Trois ans déjà que Kieran n'avait pas remis les pieds sur sa terre natale, à Evelyn Bay. Ses parents étaient bien venus le voir, lui et sa compagne, Mia, à Sydney, mais maintenant, l'état de santé de son père, Brian, ne lui permettait plus de prendre l'avion, aussi Verity était-elle venue seule faire connaissance avec sa petite-fille, Audrey, trois mois auparavant. Kieran et Mia sont revenus aujourd'hui pour aider cette dernière à préparer leur déménagement, Brian devant dorénavant s'installer dans une maison de retraite. Revenir à Evelyn Bay, c'était retrouver les amis de longue date, notamment Sean et Ash, ce dernier étant en couple avec Olivia, faire connaissance avec Bronte, serveuse au Surf & Turf et colocataire de cette dernière, subir les regards en coin de certains habitants aussi. Mais c'était aussi se souvenir du double drame survenu douze ans auparavant qui a brisé bien des cœurs... L'ambiance, déjà un brin pesante, va encore s'alourdir lorsque, le lendemain de son arrivée, le corps de Bronte est retrouvé sans vie sur la plage...



Changement de décor cette fois puisque Jane Harper délaisse le bush australien pour nous emmener en Tasmanie, à Evelyn Bay, une petite station balnéaire où, en dehors de la saison touristique, tout le monde se connaît. Aussi les drames qui se sont joués douze ans auparavant ont-ils marqué durablement toute la communauté. Notamment Kieran Elliott, trainant depuis toutes ces années un lourd sentiment de culpabilité. Le corps sans vie de Bronte va, peu à peu, faire remonter de pénibles souvenirs mais aussi révéler de lourds secrets depuis trop longtemps immergés. Dans ce décor tasmanien parfaitement dépeint, aussi magnifique que dangereux, l'auteure joue sur deux temporalités, dévoilant petit à petit le passé pour mieux expliquer les faits présents. Entre non-dits, mensonges, rancœurs, culpabilité, secrets, l'ambiance devient de plus en plus sombre et tendue. Les personnages, fouillés et attachants, apportent de la profondeur à ce roman prenant et original.
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Lost Man

L'outback australien. Son désert. Ses terres arides. Son soleil accablant. Sa chaleur insupportable. Ses kilomètres à perte de vue d'exploitation. Ses vaches, veaux et chevaux quasi redevenus sauvages. Ses humains en constante survie. Voilà le décor.

L'outback australien peuplé de ces hommes, de ces femmes, de ces familles isolées quand le plus proche voisin est à trois heures de route, travaillant dur et sans répit pour se construire une vie. Des gens qui doivent tout prévoir-nourriture pour des mois, essence, eau- des humains qui doivent être capable de se débrouiller seuls car il en va de leur vie. Voilà les personnages.

Et toujours ce désert que l'on doit, jour après jour, tenter de mâter sinon d'apprivoiser mais surtout de comprendre car il en va de notre vie. Ce désert qui fait peur et qui tue.

Alors comment expliquer que l'on retrouve Cameron Bright, mort de soif et de chaud, dans ce désert, sa voiture à quelques kilomètres de là (9 km très exactement) alors qu'il était un habitant plus qu'aguerri de ces conditions? Alors que dans sa voiture tout y était pour assurer sa survie pour plusieurs jours? Alors que ce n'est pas du tout à cet endroit du désert qu'il devait se trouver selon les registres de sorties des habitants de la ferme?

Alors que son plus jeune frère , Bub, l'attend ailleurs afin de réparer une tour de relais ?

C'est à toutes ces questions auxquelles Nathan , le frère ainé , devra répondre . Nathan exploitant seul la ferme voisine à des heures de route de là, ira rejoindre la ferme familiale et se surprendra à revisiter le passé familial et le sien. Passé aux effets insidieux sur le présent.

Jane Harper avec les mots justes et le ton pertinent nous sert plutôt qu'un polar, malgré le cadavre, un excellent thriller psychologique.

J'ai sué sous ce soleil implacable, j'ai mangé la poussière de cette terre rouge et je me suis sentie bien seule et isolée. Mais surtout, j'ai aimé cotoyé la famille Bright et tous ces hommes perdus .Une excellente lecture.
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Canicule

L'intrigue est bien ficelée et bien articulée, avec des rebondissements inattendus.

Déterrer un cold case qui pourrait avoir un lien direct avec une enquête en cours est toujours un scénario qui ouvre beaucoup de possibilités. Secrets bien gardés, non-dits et flashbacks rythment le récit.



Jane Harper utilise parfaitement les éléments du décor et exploite les personnages rongés par leurs démons, signant un envoûtant thriller chaud comme le soleil de l'Australie, inoculant dans l'esprit du lecteur un sentiment grandissant de malaise et d'incertitude.



Un premier thriller bien prometteur !!





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Canicule

Quand Aaron Falk a reçu un courrier le sommant d'aller aux funérailles de son ami d'enfance , il y est allé .

Quand le père de cet ami, le jour de l'enterrement lui demande d'enquêter sur ce drame qui a fait trois victimes , il accepte d'aider le jeune policier local et un peu seul. Et pourtant ...

Et pourtant , il n'est vraiment pas le bienvenu dans cette ville . Accusé de la mort d'une adolescente par le père en personne , il a dû fuir avec son paternel pour échapper à la colère de la famille, quelques années plus tôt .

Aujourd'hui , flic dans la brigade financière de Melbourne , sa ville natale lui parait hostile ... [ euh , à nous aussi !]

Kiewarra, bled rural au sud-est de l'Australie, une canicule qui dure depuis 2 ans et ravage tout sur son passage .

Kiewarra où le bétail qui se meurt, les fermiers qui courent à la ruine, les commerces qui ferment les uns après les autres, les habitants à bout ... Comme dirait Johnny : "il suffirait d'une étincelle" pour que tout s'enflamme, les terres, les coeurs, les âmes ...

Alors que s'est-il passé dans la ferme de Luke , l'ami d'Aaron ?



Elle est très agréable cette canicule, on se sent bien dans ce polar incendiaire tellement l'auteur a du talent .

Mêlant habilement le passé , la "cold case" et l'enquête en cours , Jane Harper nous entraine dans une radiographie d'un petit bled australien, sa communauté , son désespoir , le harcèlement, la vindicte populaire , les émois de l'adolescence, ses secrets . C'est un polar extrêmement riche , plusieurs pistes s'offrent à nous, plusieurs histoires s'imbriquent . On suit les tâtonnements de l'enquête, les hésitations du personnage principal obligé de se confronter à son passé , les risques qu'il prend en restant .

Les deux flics sont super sympas , j'aimerai bien que Jane Harper en fasse des personnages récurrents, [ et puis, pour ne rien vous cacher je visiterais bien Melbourne ! ].

Un premier roman et un sans faute pour cet auteur australienne , qui est née et a fait ses études en Angleterre .



Les droits cinématographiques de ce roman ont été acheté par l'actrice américaine, Reese Witherspoon. [ Encore elle !:-)]
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Les Survivants

Encore une fois, Jane Harper ( qui s'est en trois romans, glissée parmi mes auteures préférées) réussit à me surprendre. Et la surprise vient en partie de la destination, la Tasmanie.. Embarquement immédiat...



Kieran Elliott et sa compagne, Mia , sont de retour après quelques années, dans la petite station balnéaire de leur jeunesse. Ce n'est pas en pleine saison, et c'est des vacances bien tristes qu'ils s'apprêtent à passer, le père de Kieran étant atteint par la maladie d'Alzheimer, il va être placé en maison spécialisée. ils sont là pour aider la mère à faire les cartons...Et des le début, on sent des tensions qui vont au delà de ce problème médical. Il y a quelques années, Kieran, de par son imprudence , a été à l'origine de la mort de deux jeunes hommes venus le secourir en mer , dont son frère.

En profitant de revoir leurs amis d'enfance, Kieran est en butte à l'hostilité de certains habitants qui ne lui pardonnent pas...

Mais juste après cette double noyade, à l'époque , une jeune adolescente, meilleure amie de Mia, s'était volatilisée pendant une tempête d'anthologie. Et tous les souvenirs, et le chagrin de remonter à la surface, avec le meurtre d'une jeune femme qui était serveuse, dans un café, sorte de QG de la bande d'amis...



Ce qui frappe en premier dans les Survivants , c'est le décor...

Une station balnéaire hors saison, entre deux tragédies. Une poignée d'habitants qui se connaissent depuis toujours. Une eau froide dans laquelle Kieran aime faire des longueurs. Une falaise, des grottes qui se retrouvent englouties avec la marée, des grottes que ces anciens adolescents connaissaient bien. Et puis les Survivants qui guettent : trois sculptures qui n'étaient pas destinées au départ à surveiller l'océan, mais qu'un maire avisé a eu l'idée de placer en sentinelle.

Les Survivants, comme ces pauvres familles qui tentent depuis douze ans de faire le deuil impossible d'un fils, d'une fille, d'une soeur, d'un père, d'un ami...

Roman sur la culpabilité, le deuil , la reconstruction qui passe ici, par le couple et un bébé. Une enquêtrice et des parents qui vont foutre un grand coup de pied dans une fourmilière, et des choses qui remontent , comme des bulles à la surface de l'eau .

Thriller efficace , ultra simple, qui ferait encore une fois avec Jane Harper, un film formidable...
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Les oubliés de Marralee

Aaron a enfin pris des vacances et il essaie de ne pas culpabliser...

Il séjourne à Maralee, car son meilleur ami Greg Raco et sa femme, vont baptiser leur petit dernier dont il sera le parrain.

L'année dernière , à la même période, une jeune femme avait disparu, à la fête du vin, laissant son bébé abandonné dans une poussette.

Un an après , le mystère de son absence plane encore, comme une mauvaise ombre. Elle envellope, au quotidien, tous les amis d'enfance de cette jeune femme. le frère de Greg, Charlie ,était son ex et le père de sa première fille, Zara ; une adolescente qui n'arrive pas à vivre avec cette interrogation, d'autant que son meilleur ami Joel a ,lui aussi, perdu son père dans un accident de voiture causé par un chauffard toujours non identifié..

De façon tout à fait informelle, ces deux gamins vont charger Falk de débrouiller le fil de l'histoire. Une question suivant une autre question, une preuve, jusque là cachée, va apparaitre.



Pourquoi Falk , alors que la famille Raco compte deux policiers dans ces rangs ? Pourquoi Falk , alors que le policier en charge des affaires n'est pas le dernier à s'y intéresser ? Peut-être parce qu'il n'est que de passage, et que c'est du coup plus facile de se confier à lui. Peut-être qu'il sait écouter, parce qu'il est trés doux, très délicat avec ces deux jeunes orphelins ? Peut-être juste parce que Falk est un excellent policier, même si son terrain à lui , c'est le domaine financier...





C'est un roman policier original parce qu'il aborde deux disparitions, sous un angle différent.

Tout d'abord, l'enquête est non officielle. Et curieusement, tout le monde a l'air de trouver normal qu'Aaron s'y intéresse, tous collaborent, sans vexation, sans jalousie professionnelle, comme si la gentillesse, l' autorité naturelle, son sérieux, sa simplicité, la droiture de ce personnage lui ouvrait un boulevard, lui offrait un laisser-passer. Les autres policiers étant trop "dedans" , trop impliqués, trop ancrés dans la communauté, il faudra un regard extérieur pour que toutes les pièces du puzzle, s'assemblent.



C'est très agréable pour le lecteur : nulle prise de tête entre ces amis, ils s'aiment , sont complices, se font confiance sans arrière pensée, tout est simple.

Aaron est comme un personnage qui flotte entre son besoin de détente, de vacances, et ce métier qui fait partie de son ADN, qui l'oblige.

Une enquête résolue entre deux verres de vin, deux rires, deux échanges amicaux, deux mystères et une histoire d'amour qui s'offre à lui, dans toute sa clarté, son évidence. C'est un roman policier qui n'a rien de malsain, et qui pourtant dans sa résolution, vers la toute fin ( quand Kim, la jeune femme disparue se raconte), ébranle et surprend le lecteur qui se croyait presque en vacances dans un domaine viticole... Et on se dit, "bon sang, mais c' était évident ! "

Car, pendant les trois quarts du roman, on ne suit pas "la "ou "les" victimes, mais leurs proches qui ne s'en remettent pas, ceux qui restent...

Et ici, ce sont, essentiellement, deux enfants, c'est d'autant plus touchant.



Roman très réaliste, policier très lent, très subtil, très observateur .



Voici un extrait (et le début ) des remerciements, à la fin, de l'auteure :

" Parfois, les recherches préalables à l'écriture d'un livre éxigent des tonnes de patience, de frustration et de détails ; et parfois, elles se composent de longues journées splendides à profiter de la beauté luxuriante des régions viticoles d'Australie-Méridionale. L'écriture de ce roman a été une joie absolue..;"



Et bien ! le sentiment de l'auteure transparait à chaque page, chaque ligne et j'ai pris un plaisir fou à retrouver Aaron et Jane Harper qui signe un sans faute, comme tous ses livres que je vous invite à lire, si ce n'est déjà fait !
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Canicule

Dans la petite ville australienne de Kiewarra écrasée par une canicule et une désertification qui appauvrissent les éleveurs du coin, un homme, Luke Hadler assassine sa femme Karen, son gamin Billy. Ensuite, il se tue plus loin avec sa carabine.

Les parents de Luke appellent Aaron Falk , un ami d'enfance de Luke et un agent fédéral habitué à démêler des tricheries financières à Melbourne.

Arrivé sur les lieux, des éléments du passé vont resurgir où on avait accusé Aaron de mentir sur la mort d'une de leurs amies.

Moment douloureux pour Aaron qui avait malgré tout accepté de revenir pour l'amitié qu'il portait aux parents.

Avec l'aide du policier local qui ne croit pas au meurtre effectué par Luke, ils vont enquêter.

J'ai beaucoup aimé l'ambiance créée par Jane Harper et les soupçons qui commencent à peser sur l'une, sur l'autre pour finalement aboutir à un suspect pas du tout éloigné des affaires qu'Aaron a l'habitude de traiter dans son métier.

C'est le premier roman de Jane Harper si j'ai bien compris et Aaron Falk va réapparaître dans son deuxième roman.

Le livre s'est transformé en page-turner vers la fin pour moi tellement j'étais impatiente de connaître le coupable.

La description des scènes de violence à la fin également étaient pour moi un peu inutiles mais quand même je l'avoue, c'est un très bon roman.
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Sauvage

Une belle découverte de cette auteure qu'est Jane Harper. Le livre tient en haleine jusqu'au bout, un bon thriller digne de ce nom.

Dans le bush, près de Melbourne, en Australie, une petite entreprise organise un stage pour resserrer les liens entre les employés. Deux équipes s'affrontent celles des hommes et celles de femmes composées chacune de cinq personnes. Quatre jours et trois nuits en randonnée et campement. Les conditions de ce séminaire sont difficiles. L'équipe des hommes arrive à l'heure dite et même un peu avant, les femmes prennent plus de temps voire quelques jours de plus. On s'inquiète bien évidement, mais l'heure d'arrivée voit venir quatre femmes au lieu de cinq. Ou est la cinquième ? Celle qui manque à l'appel se nomme Alice Russel, une femme avec une personnalité forte, égoïste et peu sociable. S'est-elle perdue dans le bush ? Est-elle blessée ? Se cache t-elle quelque part ? Il faut dire que la disparue, travaille dans une société dont les dirigeants sont soupçonnés de blanchiment d'argent à grande échelle. Les enquêteurs Aaron Falk et Carmen qui sont de la brigade financière, ont chargé Alice Russel d'être leur informatrice. On suit cette enquête riche en rebondissements et parallèlement, on nous fait la description de ces quatres jours passés avec ces femmes.

C'est le premier polar de Jane Harper que je lis et j'en lirai d'autres notamment son précédent "Canicule" et celui qui vient de sortir "Lost man".

Je ne peux que vous le conseiller.
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Lost Man

Bienvenue dans l'Outback australien.

Le grand rien.

Aussi grandiose que terrifiant.

Des touristes inconscients y ont laissé leur peau. Rien d'étonnant. Ne jamais jouer à Indiana Jones lorsqu'on a pas les épaules, ni la gourde salvatrice en peau de chamois.

Mais lorsqu'un enfant du pays est retrouvé sans vie, là, ça pose problème.

Comment se pusse-t-il qu'un type aussi rompu aux règles élémentaires de survie en territoire hostile ait pu se laisser piéger par la soif, retrouvé à des bornes de sa bagnole emplie ras la gueule de victuailles et de flotte?

Fan de Suicidal Tendencies ?

Peu probable. Y avait moyen de faire plus simple et moins douloureux.

Cameron n'est plus. C'est un fait établi.

L'amie suspicion vient de faire une entrée fracassante.

En effet, en de si vastes contrées, rares sont les étrangers à mêmes d'y pénétrer en échappant à la patrouille.

Fort de ce constat, il ne serait donc pas follement saugrenu d'imaginer un proche comme possible responsable de ce drame intime...



Lost Man est une tragédie grecque.

Un presque huis-clos aux relents putrides de désintégration familiale prophétisée.

Peu d'action à se mettre sous le kangourou (expression typiquement australienne, de source tarie) mais une ambiance aussi oppressante que ce putain de climat qui y sévit.



Je découvre Jane Harper. J'ai été harponné. Direct. Sans coup de semonce.

Ce récit, c'est de l'ADN de bonheur en barres, petit cœur avec les doigts.

Intelligent dans son propos et sa construction, il s'appuie sur une cellule familiale éclatée évoluant au quotidien sur une terre particulièrement inhospitalière.

De quoi tisser sur les joies ineffables des petits secrets entre amis tout en faisant la part belle à un environnement atypique, l'Outback, et ses moult dangers. De ceux qui feraient passer notre dernière canicule pour une agréable brise printanière.



L'interaction entre les divers personnages et la tension qui en découle participent grandement à cette électricité, version courant continu, qui semble avoir pris ses quartiers au pays des Bright.

Jeu de dupes où chacun fait figure de possible pêcheur devant l'éternel, Lost Man se lit en apnée, ce qui est rarement conseillé par plus de 50° à l'ombre. Surtout lorsqu'on sait qu'il n'y a pas d'ombre !



Harper m'a happé.

C'est certain, un jour, j'y reviendrai.
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Les oubliés de Marralee

À Marralee se tient, tous les ans, la Fête du vin et de la gastronomie. C'est au cours du premier soir des festivités que Kim Gillespie disparaît mystérieusement. Plus étrange encore, elle a laissé seule sa petite fille, Zoe, âgée alors de six semaines, bien au chaud dans son landau rangé parmi des dizaines d'autres dans l'aire prévue à cet effet. Son mari, Rohan, sortait tout juste du restaurant dans lequel il avait dîné avec ses parents lorsqu'on l'a prévenu. Des recherches sont aussitôt entreprises. Comme la chaussure de Kim est retrouvée, deux jours plus tard, coincée dans les filtres du barrage, des plongeurs spécialisés sont envoyés aussitôt au centre de la retenue d'eau naturelle. Malheureusement, la jeune mère de famille n'est jamais retrouvée...

Un an plus tard, Aaron Falk refait le même trajet, depuis Melbourne, pour assister au baptême de son filleul, le fils de ses amis, Greg et Rita Raco, annulé dès l'annonce de la disparition de Kim. En effet, Kim était l'ex-compagne de Charlie Raco, le frère de ce dernier, et la mère de sa fille, Zara. Sur la route qui le mène à Marralee, Aaron rencontre, par hasard, Rohan, venu tout spécialement pour l'appel à témoins qui doit se tenir le soir-même. En effet, Zara ne désespère pas qu'on retrouve sa mère et met tout en œuvre pour relancer l'enquête. Pour se faire, elle est épaulée par Charlie, évidemment, et son ami, Joel, qui, lui aussi, a perdu son père, fauché par une voiture, six ans auparavant, tout près de l'étendue d'eau, dont le conducteur n'a jamais été retrouvé...



Un an après sa disparition mystérieuse, l'ombre de Kim hante encore tous les esprits des habitants de Marralee. Sa fille, Zara, bien sûr, pour qui cette disparition reste insensée, son ex-compagnon, Charlie, qui a partagé sa vie pendant 20 ans, Greg et Rita mais aussi Aaron Falk, un ami des Raco, policier fédéral au sein de la brigade financière à Melbourne. Si l'enquête, un an après, n'a toujours pas été résolue, si la thèse du suicide semble improbable aux yeux de sa famille sachant Kim dépressive, ce dernier va tenter, officieusement, de trouver des réponses. Ainsi, durant ces quelques jours de vacances, au sein du vignoble de Charlie, il va se remémorer tout ce que lui et la famille Raco, ainsi que Rohan et quelques amis, ont pu faire ou penser faire ce jour-là, de même ce qui a pu leur échapper. Au fil des témoignages, des recoupements, des discussions entre amis autour d'un verre, le mystère autour de cette disparition va peu à peu s'éclaircir. Par la même occasion, Aaron va, touché par Joel qui a perdu son père, se pencher sur ce meurtre impuni. Cette histoire familiale complexe est passionnante de bout en bout, l'on est immédiatement transporté à Marralee avec cette impression de retrouver des amis. En effet, Jane Harper peaufine ses personnages, prend le temps de s'attarder sur chacun d'eux, chacun avec son lot de failles. L'ambiance, également, y est parfaitement rendue. L'intrigue, originale dans sa façon d'être abordée, n'en est que plus captivante, jusqu'aux révélations finales inattendues. Tout sonne incroyablement juste.

Un roman dense et subtil...

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Canicule

Des histoires de personnes revenant au bercail après des années d'absence, y en a pléthore.

Tout comme le fait que le retour de ces revenants ait comme un p'tit arrière goût d'amertume, pour le palet par trop délicat des autochtones, au vu du souvenir laissé en amont avant qu'ils ne tirent leur révérence.

C'est ici le cas d'Aaron Falk qui remet les pieds dans la riante bourgade de Kiewarra écrasée par un astre solaire bloqué sur thermostat 12.

Première étape pour Aaron, histoire de regagner un semblant d'optimisme, assister à l'enterrement de son poto d'enfance, Luke, retrouvé suicidé après avoir fait profiter de son désir d'au-delà à sa femme et son fils. Étonnamment, il semblerait que dame euphorie soit restée aux abonnées absentes.

Deuxième étape, dans le but illusoire de se racheter une certaine légitimité aux yeux revanchards d'une populace justicière, élucider une tragédie familiale qui n'a sans doute pas livré tous ses noirs secrets.

Bon courage, l'ami.

Tu devrais en avoir grandement besoin.



La Harper's touch fonctionne toujours à plein.

Prenez un coin paumé rissolant de jour comme de nuit.

Instaurez-y une intrigue se jouant kouasi à huis clos.

Laissez l'auteur tisser une toile qui ne manquera pas de vous emmailloter et laissez-vous porter par la plume experte d'une habituée du genre.



Lost Man, Sauvage, Canicule, le sans-faute en terme de plaisir pur et de dépaysement gracieusement délivré par Air Harper qui se rit ainsi du confinement pour nous entraîner en des contrées peu affriolantes géographiquement mais terriblement propices en terme d'intrigues aux p'tits oignons.



Un passé au tissu cicatriciel toujours sensible et un présent affichant une plaie béante.

Au centre de ce maelsrtöem de rancoeur et de douleur, Aaron Falk.



Ce sera l'occasion, pour lui, de renouer avec un passé nostalgique qu'il refoulait au plus profond tout en démêlant l'écheveau d'un suicide qui n'en porte que le nom, la bestialité ouvertement affichée de certains contribuant assez peu à la sérénité d'une enquête à la zénitude bouddhiste.



C'est bon, c'est éblouissant dans tous les sens du terme, c'est Harper encore une fois au rendez-vous du thriller chiadé au pays des kangourous.
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