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Critiques de Janwillem Van de Wetering (41)
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Van Gulik : Sa vie, son oeuvre

Janwillem Van de Wetering, titre son étude « Van Gulik : Sa vie, son œuvre » mais s’intéresse beaucoup plus à l’œuvre qu’à la vie de l’écrivain, calligraphe et diplomate.

Cette étude littéraire est instructive, notamment sur la série consacrée au Juge Ti, et les ouvrages consacrés à la culture japonaise et chinoise. Mais elle oublie en grande partie la carrière diplomatique notamment en Chine durant la guerre mondiale.



Imaginerait-on une biographie de Malraux qui omettrait la guerre d’Espagne et la Résistance et s’intéresserait essentiellement à l’écrivain et ministre ?



Je suis donc resté sur ma faim et, même si je vais conserver dans ma bibliothèque cette étude, je vais essayer de trouver l’étude de Carl Barkman « Les trois vies de Robert van Gulik : Une biographie ».
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Le papou d'Amsterdam



En plein quartier chaud d’Amsterdam, le corps de Piet Verboom est trouvé pendu dans son domicile le long d’un des canaux qui font le charme de cette ville hollandaise.



Ce Piet est un drôle de zèbre. Il est le fondateur et le dirigeant de la "Fondation Hindue" dont le but proclamé est l’amélioration du genre humain. En fait, il s’agit d’une fondation à la noix, pseudo orientale, située quelque part entre l’hindouisme et le bouddhisme, créée pour des raisons fiscales et certains avantages sociaux. La fondation dispose d’un magasin, d’un restaurant et d’un bar, où bossent des convertis qui n’ont guère besoin d’un salaire normal.



En plus, l’endroit semble fonctionner comme plaque tournante du trafic de drogues dures.



Le nombre de suspects qui ont intérêt à imposer un silence final à cet individu est donc légion et représente pour les inspecteurs de police Grijpstra et De Gier de la brigade criminelle amstellodamoise une mission quasiment impossible.



Parmi les suspects, 2 personnages occupent une place de choix, à savoir : sa séduisante épouse Constance, qui se trouvait à Paris au moment du crime, mais n’a pas d’alibi vérifiable et un certain Van Meteren, un Papou, originaire de la Nouvelle-Guinée, qui a pour un huitième de sang blanc. Un personnage intelligent mais énigmatique au centre d’un peu tout.



Sans oublier, bien entendu, les marchands clandestins de haschich en provenance du Pakistan, tels les jeunes Reuzekom et Ringma, qui mènent une vie de nabab.



Une première enquête pour Hans Grijpstra et Rinus De Gier qui n’a rien d’une sinécure, d’autant plus que leurs chefs, le commissaire et le divisionnaire, font preuve d’autant d’impatience que les journalistes des tabloïds locaux.



Ce roman policier de Janwillem van de Wetering (1931-2008), sorti aux Pays-Bas en 1975, est le tout premier d’une longue série de polars autour de ce duo d’inspecteurs très populaires chez nos voisins du nord.



Pour être honnête, j’avoue que le rythme du roman est peut-être un peu lent. Un inconvénient que je trouve cependant largement compensé par la description originale d’une ville à la fois particulière et attirante à sa façon et d’un duo d’inspecteurs aux considérations rarement orthodoxes.



Comme le remarque Grijpstra par exemple à un moment donné à son pote, le problème c’est que "les criminels sont plus intelligents que nous".



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Le chasseur de papillons

« Absalon était le fils de David. (…) le Livre de Samuel nous dit qu'il était le plus bel homme de son époque, une superstar des temps anciens avec de longs cheveux brillants. Même la plante de ses pieds était jolie, ce fait est explicitement énoncé ».



Caché au coeur de ce Chasseur de papillons, un tableau de Rembrandt représentant Absalon détérioré un soir d'ivresse 1946 par Eddy Sachs, ancien officier hollandais de la Sécurité Alliée et récupéré par un lieutenant véreux , va régir la vie du protagoniste pendant près de 40 ans. Faut-il chercher dans la mort de Floris, le demi-frère d'Eddy (un autre Amnon) survenue en 1933, le lien symbolique avec ce tableau spolié qui cache en son sein la clé d'un trésor nazi?



Incisif, enlevé, ce bon polar batave signé Van de Wetering conte une redoutable partie de chasse sans filet menée par un héros cynique aux mille vies, qui ne s'embarrasse d'aucun scrupule pour parvenir à ses fins, et ce jusqu'au Nicaragua des années 80 agité par les coups d'état.

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Le Cadavre japonais

D’habitude j’aime bien les vieux roman policier. Mais là je me suis ennuyé… peut-être parce qu’il n’y a pas beaucoup d’action.

Tout se passe en douceur… et c’est long…

Le point positif, c’est les « quelques » faits historiques, et les traditions japonaise… sinon, l’enquête en elle même, à peine à t’elle commencé qu’elle est déjà finis !



Bonne lecture !
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Murder by Remote Control

Ce tome comprend une histoire complète et indépendante de toute autre. Il est paru sans prépublication en 1986, publié par Ballantine Books. Le scénario est de Janwillem van de Wetering (1931-2008), les dessins de Paul Kirchner. Il s'agit d'une bande dessinée de 100 pages en noir & blanc. Ce tome comprend également une introduction de 3 pages datant de 2015, de l'artiste expliquant les circonstances de la genèse, de la réalisation et de la publication initiale de cet ouvrage. Il se termine par une copieuse postface de 11 pages, rédigée par Stephen R. Bissette passant en revue par le menu détail tout ce qui rend cette œuvre unique, ainsi que le contexte de sa parution.



Le Maine est l'état des vacances : c'est inscrit sur toutes les plaques minéralogiques des voitures. C'est un véritable paradis terrestre avec sa côte, ses îles, ses baies. Malheureusement, c'est un endroit accessible aux profiteurs à court terme. Que se passe-t-il quand deux des plus grandes forces des États-Unis s'y affronte dans un combat mortel, la quête pour la productivité, et l'envie d'un environnement vierge de toute souillure ? À Woodcock County, monsieur Jones vient de s'installer et d'acheter des terrains côtiers pour implanter une raffinerie de pétrole. C'est samedi, et monsieur Jones est en tenue décontractée avec son bob sur la tête, en train de pêcher sur le lac, bien installé dans sa barque avec sa maison bien en vue sur la rive. Tout en tenant sa canne à pêche de la main droite, Jones prend une canette de bière dans la glacière et en retire la languette pour en savourer le breuvage. Il sent une prise tirer sur la ligne et il jette la cannette à l'eau derrière lui pour s'occuper du poisson. Il a attrapé un beau morceau et le prend avec sa main droite pour l'assommer d'un geste violent contre le banc de nage. Il prend une autre canette pour se rincer le gosier et relance l'hameçon dans l'eau. Il remarque un avion jouet radio-contrôlé qui passe loin au-dessus de sa tête. Il l'observe du coin de l'œil.



L'avion radio-contrôlé effectue un passage juste devant le visage de monsieur Jones qui lève la main pour se protéger, et qui constate que l'aéronef a entaillé sa main droite qui saigne. L'avion effectue un deuxième passage, et Jones s'écarte plus vite, s'affalant au fond de l'embarcation. Il cherche alors à redémarrer son moteur pour rentrer à l'embarcadère, mais la personne contrôlant le modèle réduit le dirige droit sur le visage de Jones qui est frappé de plein fouet et tombe en arrière dans sa barque en perdant la vie. Il est temps de faire connaissance avec les habitants des quatre maisons sur le rivage proche. Monsieur Kane un homme âgé vivant en autonomie des produits de sa ferme, en solitaire. Il sait ce que monsieur Jones souhaitait construire et peut-être qu'il n'aimait pas Jones pour ça. Valerie Curtis, une femme encore jeune, vivant d'une rente, et cultivant ses plantes. Joe McLoon, un ancien rebelle paralysé en dessous de la ceinture, vivant avec deux jeunes aides-soignantes. Steve Goodrich, un ancien acteur millionnaire, avec son majordome Erik van Heineken. Le shérif est bientôt à pied d'œuvre pour examiner le cadavre.



Une couverture intrigante avec un dessin très propre sur lui, un revolver d'une taille réaliste, un détective privé avec un troisième œil, et un titre aguicheur promettant un meurtre par une méthode originale. Après cette invitation à passer des vacances dans le Maine, le lecteur plonge dans la préface de l'artiste, évoquant son rythme lent pour produire les pages, et le manque de succès de la première édition, malgré la renommée du scénariste, celui-ci étant un auteur de romans policiers, connu pour sa série Grijpstra et De Gier comptant plus de 15 tomes. Kirchner lui est connu pour des bandes surréalistes comme Dope Rider : Pour une poignée de délires . Il a connu le scénarise pour ses deux ouvrages biographiques traitant de sa pratique du Zen, et van de Wetering a apprécié ses premiers comics. Bissette développe en détails la genèse de ce comics, sortant complètement du moule de la chaîne de production des comics industriels, une exception remarquable pour l'époque. Tout commence comme un bon polar, avec une enquête sur un meurtre. Un magnat s'apprête à faire des affaires sur la côte, ce qui aura pour effet de détruire le paysage et la tranquillité. Le dessinateur réalise des images descriptives, avec des contours nets et précis, une représentation adulte et un peu épurée. Chaque case est ainsi très facile à lire quel que soit la densité d'informations visuelles, la profondeur de champ étant accentuée par de petits aplats de noir et des zones grisées, avec différentes nuances de gris.



Tout commence comme un meurtre dans la campagne, avec quatre ou cinq suspects : il ne manque que Jane Marple ou Hercule Poirot et une tasse de thé. Les voisins ne sont pas si caricaturaux que ça, et le shérif est immédiatement antipathique, pour son côté bourrin. Kirchner s'amuse bien à représenter lesdits voisins, avec un dessin en pleine page pour chacun et une case en insert, jouant sur des clichés. Kane en train de bichonner son tracteur John Deere, Valerie taillant délicatement un rosier dans une belle jupe et une pose gracieuse, Mcloon sur son chopper-tricycle avec deux belles poupées à l'arrière, Steve Goodrich en maillot de bain sur un transat avec son fume-cigarette et son serviteur lui apportant un cocktail sur un plateau. Le lecteur sourit et présume que cette forme discrète de dérision annonce un récit parodique sous couvert d'un roman policier. Ça change avec les planches 21 à 23 : l'inspecteur Jim Brady attend bien tranquillement sur banc devant la gare ferroviaire que le shérif vienne le chercher. Un habitant du coin s'assoit à côté de lui et évoque les siècles passés : les indiens, les vikings, les guerres franco-indiennes, les britanniques. Euh ?!? Le shérif arrive enfin et emmène l'inspecteur sur le rivage où le corps a été retrouvé. Toujours cintré dans sa gabardine fermée, Brady ne met pas longtemps à retrouver l'avion radiocommandé et les traces de sang. Cette fois-ci, le shérif a une tête de phacochère massif. Euh ?!? Les dessins sont toujours aussi précis et propres sur eux, premier degré, figuratifs.



L'inspecteur rend alors visite successivement à chacun des quatre voisins, et leur forte personnalité apparaît à la fois dans leur intérieur et leur comportement, et à la fois dans des illustrations qui révèlent la manière dont ils se perçoivent, ou le mode de vie qu'ils incarnent, ou encore des souvenirs esthétiquement embellis. Il y a donc bien un glissement dans le surréalisme, pas parce que les auteurs utilisent leurs forces psychiques pour créer, mais parce que l'enquêteur perçoit la vie psychique de ses interlocuteurs. Cela donne lieu à de planches saisissantes : le shérif avec une tête de rhinocéros, un suspect assis sur une chaise posée sur dragon enveloppant un globe terrestre, une vision de Valerie en robe dans un atelier de sorcière regardant Jim comme une proie, Steve pilotant un ULM tous les deux miniaturisés volant à travers le grand hall de sa demeure, le shérif avec une immense mitrailleuse dans les mains, bardés de cartouchières, le shérif en tricératops, les deux aides-soignantes en princesse des mille et une nuits avec Joe sur son chopper gravissant un grand huit en arrière-plan, ou encore Kane en prédicateur d'une église ornée d'un gigantesque crâne de renne. D'un côté, ces images plongent dans l'absurde, avec une part d'exagération et de clichés visuels ridicules dans leur naïveté.



D'un autre côté, ces images révèlent les mythes et les illusions qui animent les individus concernés. Certes elles comprennent des clichés visuels, mais chaque composition prise dans son entièreté est originale, mêlant une forme de fierté de l'individu avec la dérision de la matérialité de ses rêves ainsi ramenés à de simples dessins. Ces derniers fonctionnent d'autant mieux que l'artiste ne change pas de registre graphique et qu'ils sont sur le même plan que les représentations très posées de la réalité normale, avec des détails remarquables comme un poisson, un oiseau, ou un animal sauvage. L'enquête acquiert alors une dimension psychique, que le lecteur peut également prendre comme étant l'expression de la forte empathie de l'inspecteur pour les personnes qu'ils rencontrent, sa capacité à les écouter vraiment, à percevoir leur personnalité profonde dans leur comportement et leurs propos. Ils sont à la fois de véritables individus animés par des valeurs et leur histoire personnelle, à la fois l'incarnation de grandes forces sociales, comme l'armée, la rébellion, la pulsion sexuelle, le désir de renommée, etc.



Voilà une bande dessinée singulière. La narration visuelle est très transparente, dans un registre descriptif appliqué et légèrement simplifié pour que les images soient assimilables instantanément. L'intrigue repose sur une enquête policière simple, bien construite et révélatrice à la fois des forces systémiques de cette petite communauté, à la fois des aspirations et de l'âme de chaque personnage. Le dénouement est clair et révèle le coupable avec ses motivations. En même temps, chaque personnage est une véritable allégorie, permettant de lire ce polar comme une radiographie de la société américaine, des rêves qu'elle véhicule, et de la violence consubstantielle de sa dynamique.
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Le Massacre du Maine

J'avais trouvé ce livre en même temps que les autres du même auteur et je n'avais pas envie de le lire : j'aime bien ces trois policiers qui enquêtent à Amsterdam et je les imaginais perdus dans une mégapole américaine, face au crime organisé...Mais ce n'est pas ça l'histoire.

La soeur du commissaire, qui vit aux Etats Unis vient de perdre son mari, mort accidentellement. On l'a toujours connue plus larmoyante qu'efficace, et là, il faut qu'elle règle la succession, qu'elle vende la maison puisqu'elle souhaite revenir à Amsterdam : elle ne va jamais y arriver toute seule, le commissaire doit aller l'aider.

Ses hommes sont inquiets pour lui : sa santé est fragile et là-bas, dans le Maine, il fait très froid. L'adjudant Grijpstra a une idée : il existe des programmes d'échange entre les polices : le sergent de Gier va partir, il "observera" le travail du shériff de Jameson.

Le commissaire et de Gier arrivent sur place à quelques heures d'intervalle. Le sergent loge au poste de police : l'hiver tous les hôtels sont fermés. mais l'endroit est bien tenu par les prisonniers qui assurent aussi les repas, plutôt bons.

Le commissaire et de Gier apprennent presque en même temps que, avant le beau frère, trois de ses voisins ont également été victimes d'accidents et qu'un quatrième a préféré disparaître. Cela n'avait pas étonné le shériff précédent mais le nouveau trouve ça étrange.

Il ne peut pas enquêter sur des meurtres, il doit prévenir la police d'état, mais le sergent étranger, peut être...

Mais qui peut être coupable ? Bien sûr, comme on est aux Etats Unis, à Jameson il y a un "gang". Mais il s'agit plutôt de jeunes désoeuvrés qui commettent des enfantillages...A moins que l'une de leurs "expériences" ?

Et pourquoi les terrains ont ils l'air abandonnés ? Pourquoi deux des maisons vides ont-elle brûlé ?

Il fait froid, très froid et les routes sont couvertes de glace : difficile de conduire quand on a l'habitude d'une grande ville européenne. Et la bas, les habitants ont plus l'habitude de garder leurs impressions pour eux que d'en faire part au premier venu. Et ce n'est pas Suzanne, la soeur, qui va aider beaucoup...Elle est trop occupée à emballer ses précieuses (hideuses) porcelaines pour ça...

Mais bien sûr, aidés par toute la police locale (pas grand monde) le commissaire et le sergent vont trouver la raison de tous ces accidents...

Un livre "sérieux" qui a obtenu le grand prix de littérature policière en 1984.
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Comme un rat mort

En lisant Comme un Rat Mort je ne peux m'empêcher de penser à la critique de rat des champs à propos de L'Autre Fils de Dieu : "ai-je bien lu ce que je crois que je viens de lire ?". Oui, je l'ai lu !

La Frise ? Vous connaissez la Frise ? C'est une des régions des Pays Bas. Enfin, c'est ce que pensent les habitants des autres régions. Les frisons, eux, n'en sont pas sûrs. La Frise est une sorte de huitième merveille du monde. Tout y est mieux qu'ailleurs. En Frise "tout vient bien" : les légumes, les moutons, les vaches et les hommes, qui sont plus grands et plus forts qu'ailleurs, les romains le disaient déjà. Il y a donc la Frise et les Pays Bas.

Dans un des ports d'Amsterdam on trouve un doris en partie brulé, un cadavre à l'intérieur. Le cadavre, brûlé lui aussi, est difficile à identifier mais il a des dents superbes : il doit être facile de trouver le dentiste responsable du travail qui identifiera le mort.

Il S'agit de Douwe Senerjoen : un frison. Que faisait-il à Amsterdam, mis à part s'y faire tuer ? Il faut aller enquêter en Frise !

Le commissaire et l'adjudant Grijpstra sont immédiatement volontaires : ils sont frisons ! Le commissaire étant en mauvaise santé, c'est l'adjudant qui partira. Le sergent de Gier va l'accompagner mais il ne pourra pas être très utile : il est né à Rotterdam alors il ne comprendra rien à la Frise ni aux frisons.

Ils partent. Grijpstra enquête. De Gier garde la maison qu'on leur a prêtée. Il prépare les repas, transporte des tomates, va chercher du poisson frais dans les îles...Surtout il s'occupe d'un rat apprivoisé, un rat qui grince. Est-il malade, est-ce de l'asthme ?

Le commissaire et l'agent Cardozo font des allers et retours...

L'enquête est difficile : la victime était très désagréable : il escroquait même ses collèges marchands de moutons. Ses collègues frisons : c'est impensable...Alors en plus de sa famille et de ses proches, des ennemis, il devait en avoir beaucoup...

Quand on connait enfin l'assassin on se rend compte que de Gier et Cardozo, qui n'est pas frison lui non plus ont été bien utiles ! Est-ce étonnant ?

Encore un livre de cet auteur qui ne me fait pas du tout penser à Simenon !

Mais cela m'a fait penser à un livre de Nicolas Freeman qui se passe en Drenthe, je crois. On dirait que les hollandais ont comme du mépris pour ces provinces périphériques !
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Sale temps

Sale Temps : cela commence par un gros orage et se termine sous une averse. Mais Sale Temps, ce n'est pas seulement la météo, c'est aussi la vie de trois policiers que l'on cherche à empêcher de travailler par tous les moyens en mettant même leur vie en danger.

Le commissaire, l'adjudant Grijpstra et le sergent de Gier ont quitté Amsterdam pour différentes raisons, vacances, travail. En revenant ils cherchent à savoir ce qui s'est passé en leur absence.

Quatre morts et aucune enquête ! Un propriétaire et directeur de banque s'est suicidé dans sa belle maison près du canal, trois drogués sont morts d'une overdose dans une péniche sur le quai devant la maison.

Les policiers qui les remplaçaient ne sont pas connus pour leur zèle intempestif mais notre équipe s'étonne. Le "suicidé" s'est tiré deux balles dans la tête, les "overdosés" se sont tués avec de l'héroïne pure qu'on ne trouve bien entendu en vente nulle part. Cela les rend curieux et nous qui en avons appris un peu plus dans le premier chapitre nous leur donnons raison.

Bien qu'on ait essayé de les décourager ils commencent à fouiller un peu et...le commissaire est l'objet d'une enquête administrative, de Gier est mis à pied, Grispstra victime d'un accident grave...

Arriveront-ils à rassembler les preuves, à faire condamner le coupable et surtout le commanditaire...???

Pour cela il faudra, par exemple, regrouper des témoins dans la maison du commissaire pour les mettre à l'abri, entre autres une vieille dame, harcelée par des musiciens, et par les lézards qui tourmentaient son mari atteint de délirium trémens.

Ce livre n'est pas dans la lignée Simenon mais plutôt dans la lignée "délire permanent" comme je l'appelle.

Je ne suis pas calée en zenitude ni en bouddhisme (et j'ignorais complètement les connaissances de l'auteur dans ce domaine), alors je n'ai rien repéré à ce sujet. Le commissaire et son "ami" d'enfance invoquent Nietzsche assez souvent, mais il me semble que ce n'est pas la même chose.

Mais qu'on lise ce livre avec une optique ou une autre, il en vaut la peine.

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L'autre fils de Dieu

Deux enquêtes dans ce livre, une menée par l'adjudant Grijpstra l'autre par le sergent de Gier. Le commissaire est un peu en retrait, comme un choeur antique il commente et conclut.

Vendredi soir, tard...Grijpstra et de Gier retournent au commissariat, ils devraient déjà être en week-end mais un attroupement sur le bord d'un canal attire leur attention. Les agents Ketchup et Karaté (leur surnom vient de l'état dans lequel ils laissent les suspect si par hasard on leur a confiés) sont là. Ils pourraient partir tranquillement mais ils sont curieux ! L'agent Karaté est dans le canal : il tente d'attraper un individu qui se défend avec sa béquille. De Gier plonge pour l'aider. Grijpstra apprend que celui qui est dans le canal, Frits Fortune n'a vraiment pas de chance : il vient de trouver son appartement entièrement vidé de tout ce qu'il contenait et sa femme disparue...L'adjudant en est sûr immédiatement : Fortune a tué sa femme ! Où est le corps ? Pas compliqué : à Amsterdam, il y a toujours un chantier qui commence et un qui finit, on ouvre un trottoir, on ferme une chaussée...Il suffit de placer le corps dans un de ces trous, de la reboucher, les ouvriers ne savent jamais où ils en sont...

Et voila Grijpstra qui enquête, persuadé qu'il est sur la piste d'un meurtre...

Bien sûr, l'histoire sera très différente de ce qu'il avait imaginé...

Pendant leur enquête les deux policiers sont souvent allés au Beleema, le café sur le quai. L'endroit est sympathique, le patron aussi. Il cherche toujours à aider ceux qui en ont besoin : les clients l'appellent "l'autre fils de Dieu". Ils y ont remarqué un allemand désagréable qui se plaint de tout, tout le temps...

Là, il se plaint encore : on lui a volé sa voiture ! On retrouve rapidement le véhicule avec un cadavre dans le coffre...mais le mort a succombé à une mort naturelle ; ulcère perforé...

On avait un meurtre sans cadavre, là on a un cadavre sans meurtre. C'est de Gier qui trouve l'affaire trop louche et qui va se lancer dans une enquête...

Et là encore il va faire des découvertes étonnantes...

Presque "sérieux" si on le compare à d'autres livres du même auteur, mais une vraie récréation quand même !
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L'autre fils de Dieu

Toutes les 10 pages environ, je ne pouvais m'empêcher de me demander : "ai-je bien lu ce que je crois que je viens de lire?" La réponse étant OUI, oui, et encore OUI. Ebouriffant. Plus que le mistral de ces derniers jours, et c'est dire!

Des dialogues hallucinants, de l'ordre de ceux que l'on a toujours eu envie de sortir à ses collègues et/ou à sa hiérarchie... totalement décalés, réjouissants, de quoi se réconcilier définitivement avec l'humain et la philosophie (de comptoir, sans doute, mais philosophie, je le maintiens).

Vite, peaufiner mes connaissances linguistiques, et m'en aller bavasser et philosopher dans les cafés d'Amsterdam!

Quant à l'intrigue... elle est à la hauteur des mots et des personnages : une pseudo-disparition, un appartement totalement vidé de son contenu, son propriétaire jeté dans un canal par les forces de l'ordre, des amours mises en scène, un policier qui a arrêté de fumer et en hallucine, et ma vieille tendresse pour le commissaire qui souffre de rhumatismes...

Un régal.

Une urgence.

Beaucoup d'étoiles au firmament.

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Le Perroquet perfide

Il aurait pu s'agir de mon premier roman policier néerlandais si j'avais été capable d'aller au bout de celui-ci mais si il est une chose qu'on apprend avec l'âge c'est que le temps est compté, que beaucoup de bons livres nous attendent. Aussi , et même si c'est toujours un arrachement pour moi, je parviens désormais à abandonner un bouquin.



J'aurai dû me méfier en lisant l'évocation en quatrième de couverture d'un "roman zen et toujours plein d'humour dans lequel les héros tendent vers le zéro".



Le récit est cahotique, et très probablement la traduction aussi. L'auteur multiplie les digressions sans intérêt. La faute à une intrigue trop mince ?



Allez je cesse de tourner les pages de ce livre et en tourne La page.
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Le miroir vide

Est-il nécessaire de subir la torture physique pour atteindre l'illumination spirituelle?



À mon avis, c'est la question principale à laquelle Janwillem Van de Wetering cherche une réponse dans son livre. Dans les années d'après-guerre, ce Néerlandais s'interroge sur le sens de la vie, étudie la philosophie, aime les motos et rejoint les beatniks. Alors, un tel amoureux de la liberté vient au Japon pour devenir novice dans un monastère bouddhiste zen. À mon avis, il n'y a pas de mentalités plus incomparables que japonaise et néerlandaise. Et voilà, il est placé dans un environnement de soumission absolue, de discipline rigide et d'exercices de méditation qui l'amènent à un épuisement complet. Le livre donc est consacré à la description des tortures que l'homme occidental subit dans un monastère bouddhiste zen.



A chacun sa manière. Vous n'avez pas besoin d'être novice dans un monastère pour grandir spirituellement et pratiquer la philosophie zen dans la vie. Et pourtant, sans effort, sans calme intérieur, aucune croissance spirituelle n'est possible. L'expérience de l'écrivain néerlandais le montre très bien.



Il est bien que Janwillem Van de Wetering n'ait jamais atteint l'illumination. Après tout, cela lui a ouvert une nouvelle voie. Il est devenu écrivain. Et cette occupation, bien sûr, a complètement rempli sa vie.
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Maria de Curacao

Tumbleweed : j'avais repéré par hasard le titre anglais. Pour moi Tumbleweeds, c'est Tony Hillerman, la réserve Navajo, les déserts de l'Arizona où les "herbes qui roulent" sont arrachées et promenées par le vent. Le rapport avec Amsterdam et ses canaux ? Plus j'avançais dans le livre et moins je comprenais. Il faut arriver aux dernières pages pour savoir et, du reste, ça n'a pas énormément d'importance...

Les services du contre-espionnage ont demandé à la police de surveiller une péniche. Facile...L'adjudant Grijpstra et le sergent de Gier s'en occupent. La péniche est occupée par une jeune femme qui y reçoit ses amants, peut être plutôt ses clients : un riche homme d'affaire hollandais, un diplomate belge, un militaire américain, spécialiste des armes, basé en Allemagne.

Mais la jeune femme est retrouvée morte, assassinée.

L'un des trois hommes est-il le coupable ? Une affaire personnelle, jalousie, par exemple. Mais tous les trois ont un solide alibi. Il est vrai qu'à ce niveau de fortune et de puissance ont peut se payer un tueur...

Où faut il regarder du coté du voisin, un peintre timide qui s'occupait du chat et l'a recueilli ? Ou du côté d'un visiteur du dimanche matin, qui venait avec son fils ? Ou alors était-ce vraiment une affaire d'espionnage ?

Mais la jeune femme cultivait des plantes bizarres . Etait- elle un peu sorcière Est-ce la sorcière qu'on a voulu tuer ?

Le commissaire va parti pour Curaçao, d'où la victime était originaire, pour connaître sa vie d'avant. La chaleur sèche, ce sera bon pour ses rhumatismes.

Grijpstra et de Gier vont dans l'île où habite l'homme d'affaire. Pour eux c'est froid, vent et humidité !

Et malgré la distance ils vont trouver le nom de coupable pratiquement en même temps !

Maria de Curaçao est un roman "sérieux", dans la mesure où l'auteur peut l'être et j'ai mieux compris en le lisant pourquoi on avait pu le comparer à Simenon.
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Meurtre sur la digue

The Corpse on the Dike - Janwillem van de Wetering - 1976



La troisième enquête du commissaire et des deux G., ma jauge des Wetering à découvrir s'approche du zéro.

Délicieusement loufoque, avec un chat à demi moustachu, une souris qui balance et même un éléphant savant. Plus proche d'Alice que de Maigret. On découvre une hollande libérale et libertaire, bien éloignée de notre hexagone inquisiteur et jacobin. Les trois policiers reconstitueront le puzzle en méditant. le zen est toujours omniprésent. Et le mauvais karma du criminel scellera son sort.

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L'Ange au regard vide

Un roman déconcertant pour les inconditionnels d'Agatha Christie. Les assassins insoupçonnables font des pieds et des mains pour être punis. L'enquêteur sympathique dépouille le voleur à la tire de Central Park. Les victimes sont des bourreaux qui méritaient leur mort.



C'est donc plus un conte philosophique qu'un polar classique. Une leçon de vie administrée par l'ange de la mort. Où Nietzsche nous éclaire plus que Bertillon. Et où l'on évoque dans une mise en abyme Paco Ignacio Taibo II pour « No Happy Ending ».



Sans doute mon Wetering préféré, un des plus déjanté. À signaler aussi l'excellence de la traduction d'Isabelle Reinharez en particulier dans l'exercice ardu de rendre de la poésie.
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Le papou d'Amsterdam

* réédition de ce roman paru pour la première fois en 1980

* tome 1 d’une série de quatorze enquêtes.



Cet auteur, inconnu pour moi, m’est apparu lors d’une lecture de la critique de ce livre. Juste par le titre je m’y suis intéressé. Voyez-vous, mon père décédé récemment, était surnommé “Le Papou”. Mais là s’arrête toute similarité, car le papou de ce roman policier est un citoyen autochtones de la Papouasie Nouvelle-Guinée qui habite Amsterdam.



L’adjudant-détective Grijpstra et le sergent-détective Gier de la police municipale d'Amsterdam sont appelés à enquêter sur la mort du prêtre de la Fondation Hindue. Est-ce un suicide ou un meurtre ? Et quelle en est la raison ? L’homme qui les accueille est-il un suspect ?



Roman policier “soft” ou l’on prend le temps de bien camper la personnalité de nos deux détectives et ou l’enquête policière semble banale. Avec réalisme, le côté sombre et scabreux d’Amsterdam nous est dévoilé … Un roman que j’ai trouvé lent mais sympathique. Vraiment pas pour les lecteurs à la recherche de sensations fortes.

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Le Cadavre japonais

Une serveuse de restaurant japonais vient annoncer à la police d'Amsterdam la disparition de son fiancé. Il serait mêlé à un trafic d'oeuvres d'art pour le compte de yakusas. Le commissaire Jan et son adjoint De Gier partent donc pour le Japon alors que Grijpstra continue l'enquête sur place.

Une enquête tout en douceur pour le plus zen des auteurs de polars. Tout se passe avec une lenteur qui cache pourtant beaucoup de tensions et de violence. Et chaque personnage est parfaitement campé. On suit à la fois l'intrigue policière mais aussi en partie la vie personnelle des flics ainsi que leurs états d'âmes.

Jan, vieux maître zen, semble toujours avoir la situation parfaitement en main et l'affrontement avec les yakusas est un moment anthologique, une espèce de tableau oriental non dénué d'humour.

Un régal bien loin de certains romans à la violence ostentatoire menés à cent à l'heure.
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Cash-cash millions

Wetering est aujourd'hui en dessous des radars. C'est dommage. Une belle découverte de plus grâce au flair de François Guérif. Une voix hollandaise originale, pleine d'humour et de philosophie. Unité de ton, mais diversité des thèmes. Une fortune en héritage, à moitié envolée, va entraîner une curieuse équipe à un étrange périple. Ils retrouveront plus que le magot, une leçon de vie.
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Un éclair d'éternité

J'ai déniché ce livre, totalement par hasard, sous une pile de bouquins poussiéreux, au fin fond d'une librairie d'occasion. Au départ, la couverture n'est pas très racoleuse, les couleurs ont un peu passé et les coins sont cornées. Même l'image de couverture est un brin tristounette. Mais le titre m'intrigue, de même que la quatrième de couverture.

Ayant attendu plusieurs mois, je me retrouve la veille d'un long trajet en train et plus rien à me mettre sous la dent. Dépité, j'embarque celui-ci. Et là...je le dévore tout d'une traite !

L'auteur raconte son expérience de traite zen, autour de séances de méditation collectives et solitaires. Avec humour, tendresse et beaucoup de fluidité, on découvre l'art du haïku, la philosophie zen, la méditation pour le corps et l'esprit. Un petit livre qui laisse une impression de bien-être et de sérénité. À lire dans les transports, lorsque ceux-ci peuvent être stressants !
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Van Gulik : Sa vie, son oeuvre

Lui-même auteur de romans policiers, J. Van de Wetering côtoya Robert Van Gulik dans les dernières années de sa vie. Après la disparition du diplomate écrivain, son ami entreprit de rédiger cette courte biographie. Un bel hommage.
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