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Citations de Jared Mason Diamond (138)


Des économistes justifient rationnellement ce souci exclusif des profits à court terme en arguant qu’il peut-être de meilleur aloi de récolter une ressource aujourd’hui que demain, dès lors que les profits d’aujourd’hui peuvent être investis et que les intérêts de cet investissement entre aujourd’hui et demain tendent à rendre la récolte d’aujourd’hui plus valable que celle de demain. Quitte à ce que les conséquences néfastes soient supportées par la génération à venir, qui, par définition, n’est pas encore ici pour faire droit à une prospective à long terme. (page 672)
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L'histoire a suivi des cours différents pour les différents peuples en raison des différences de milieux, non pas de différences biologiques entre ces peuples.
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Tous autant que nous sommes – propriétaires, investisseurs, politiques, administrateurs d'universités, etc. –, nous pouvons nous permettre de négliger un certain nombre de gaspillages lorsque la conjoncture économique est bonne. Nous oublions toutefois que les conditions fluctuent et qu'il est possible que nous ne soyons pas capables d'anticiper le moment où la conjoncture se retournera. À ce moment-là, nous nous serons peut-être déjà habitués à un mode de vie dispendieux, ce qui ne nous laisserait comme issue qu'une alternative : la réduction drastique de notre mode de vie ou l'effondrement.
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On se prend à imaginer ce que put être l'état d'esprit du Pascuan qui abattit le dernier palmier au moment précis où il l'abattait. Comme les forestiers modernes, s'est-il écrié : « Du travail, pas des arbres ! » ? Ou : « La technologie va résoudre nos problèmes, il n'y a rien à craindre, nous trouverons des substituts au bois » ? Voire : « Nous n'avons aucune preuve qu'il n'existe pas de palmier ailleurs sur l'île de Pâques, il faut chercher encore, votre proposition d'interdire la coupe des arbres est prématurée et n'est motivée que par la peur » ?
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Naguère, les spécialistes citaient volontiers ces mots de Thomas Hobbes pour caractériser la vie des chasseurs-cueilleurs : « sale, grossière et brève. » Ils semblaient devoir travailler dur, être mus par la quête quotidienne de nourriture, souvent au bord de la disette, manquer des conforts quotidiens élémentaires tels que lits moelleux et vêtements adaptés, et mourir jeunes.

En réalité, c'est uniquement pour les citoyens prospères du premier monde, qui n'ont pas à produire eux-mêmes leurs vivres, que la production alimentaire réalisée dans des régions lointaines est synonyme de moindre travail physique, de plus de confort, de libération de la disette et d'une plus longue espérance de vie. La plupart des paysans, agriculteurs et éleveurs, qui constituent la grande majorité des producteurs alimentaires du monde, ne sont pas nécessairement mieux pourvus que les chasseurs-cueilleurs. Les études de leur « budget temps » indiquent que leurs journées de travail sont plus lourdes, non pas moins, que celles des chasseurs-cueilleurs. Les archéologues ont établi que les premiers agriculteurs étaient plus petits et moins bien nourris, souffraient de maladies plus graves et mourraient en moyenne plus jeunes que les chasseurs-cueilleurs qu'ils remplaçaient. Si ces premiers agriculteurs avaient pu prévoir les conséquences de l'adoption de la production alimentaire, sans doute se seraient-ils abstenus.
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Les archéologues qui étudient l'origine de l'agriculture ont réussi à reconstituer les grandes caractéristiques du moment où nous avons pris l'une des décisions les plus cruciales de l'histoire humaine : forcés de choisir entre limiter la croissance de la population humaine ou accroître la production alimentaire, nous avons opté pour le second terme de cette alternative, d'où il a résulté la famine, la guerre, la division sociale et la tyrannie. Or, le même choix se pose à nous à présent, à la différence près que nous pouvons maintenant disposer des leçons du passé.
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Une certitude concernant les problèmes actuels d'environnement en Chine: les choses empireront avant de s'améliorer, du fait des décalages temporels et de l'ampleur des dégâts en cours.
" La Chine, géant qui titube"
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Le passé est pour nous une riche banque de données dans laquelle nous pouvons puiser pour nous instruire, si nous voulons continuer à aller de l'avant. [p.16]
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Par ailleurs, je ne connais aucun cas dans lequel l’effondrement d’une société ne serait attribuable qu’aux seuls dommages écologiques d’autres facteurs entrent toujours en jeu.Lorsque j’ai formé le projet de cette enquête, je n’avais pas mesuré l’ampleur de sa complexité, naïvement convaincu que je n’aurais à traiter que de dommages environnementaux. Je suis finalement parvenu à définir une grille d’analyse constituée de cinq facteurs potentiellement à l’œuvre que je prends désormais en compte quand j’entends comprendre tout effondrement environnemental éventuel.
Quatre facteurs — dommages environnementaux, changement climatique, voisins hostiles et partenaires commerciaux — peuvent se révéler significatifs ou pas pour une société donnée. Le cinquième facteur — les réponses apportées par une société à ses problèmes environnementaux — est toujours significatif.
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Conclure que c'est à l'opinion, au public, au consommateur d'assurer la responsabilité ultime dans le comportement des entreprises à l'égard de l'environnement n'est pas un impératif moral qui se situerait sur le plan de l'altruisme contre l'égoïsme, du bien contre le mal. C'est, plus prosaïquement, une prédiction, fondée sur ce que j'ai vu se produire dans le passé. Les entreprises ont changé quand elles ont vu le public attendre et exiger un comportement différent, récompenser celles qui adopteraient le comportement qu'il voulait et rendre les choses plus difficiles pour celles qui s'accrochaient à des comportements dont il ne voulait pas. J'ai l'impression que dans l'avenir, comme dans le passé, les changements d'attitude du public seront essentiels pour changer les pratiques des entreprises en matière d'environnement.
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Les riches qui règnent sur une société en voie d effondrement s achètent seulement le privilège d être les derniers à mourir de faim.
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Pour ce qui est de la taille de la population, les chefferies étaient nettement plus importantes que les tribus : de quelques milliers à plusieurs dizaines de milliers d'habitants. Ce fait créait de sérieux risques de conflits internes parce que, pour tout habitant de la chefferie, l'immense majorité des autres ne lui étaient ni apparentés par le sang ou par alliance ni connus de nom. Avec l'essor des chefferies, les gens durent apprendre, pour la première fois de l'histoire, à rencontrer régulièrement des inconnus sans chercher à les tuer.
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Il semble logique de supposer que la configuration de l'histoire réfléchit des différences innées parmi les populations. Certes, on nous fait observer que ce ne sont pas des choses qui se disent en public. Nous lisons des études techniques qui prétendent mettre en évidence des différences innées, mais aussi des réfutations qui les prétendent entachées de lacunes techniques. Dans notre vie quotidienne, nous voyons bien que, des siècles après la conquête et la traite des esclaves, certaines populations conquises continuent à former une sous-classe. Et l'on nous dit qu'il ne faut pas attribuer cette situation à des insuffisances biologiques mais à des handicaps sociaux et à une gamme d'occasions plus limitées.

Force nous est néanmoins de nous interroger. Ces différences flagrantes et persistantes dans le statut des différentes populations continuent à nous sauter aux yeux. On nous assure que l'explication biologique apparemment transparente des inégalités mondiales en l'an 1500 de notre ère est fausse, mais on se garde bien de nous indiquer quelle est la bonne explication. Tant que nous ne disposerons pas d'une explication convaincante, détaillée et acceptée de la configuration de l'histoire, la plupart des gens continueront à se dire que l'explication biologique et raciste est, somme toute, la bonne.
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Ce résultat se retrouve résumé dans le sinogramme chinois pour "crise", lequel se prononce "wei-ji" et se compose lui-même de deux sinogrammes : "wei", qui signifie "danger", et "ji", qui signifie "occasion, clé, point critique, opportunité". Le philosophe allemand Friedrich Nietzsche a exprimé une idée similaire par sa remarque "Ce qui ne me fait as mourir me rend plus fort". Un autre équivalent pourrait être le mot d'esprit de Winston Churchill : "Il ne faut jamais gaspiller une bonne crise."

p.48
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À l'heure actuelle, il est politiquement intenable pour les dirigeants du Premier Monde de proposer à leurs citoyens d'abaisser leur niveau de vie pour consommer moins de ressources et produire moins de déchets. Que se passera-t-il lorsque tous les habitants du Tiers-Monde entreverront que le niveau de vie actuel du Premier Monde leur est inaccessible et que le Premier Monde refuse d'abandonner son niveau de vie ? L'existence est riche en choix terribles dictés par des compromis, mais c'est le plus terrible des compromis que nous aurons à trouver : encourager et aider la planète à atteindre un meilleur niveau de vie, sans ruiner ce nouveau niveau de vie par la surexploitation des ressources globales.
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Nous tenons George Washington pour un homme d’État parce qu’il consacra l’argent des impôts à des programmes suscitant l’admiration et qu’il ne s’est pas enrichi à la faveur de ses fonctions présidentielles. Il n’en est pas moins né fortuné, dans un pays où la richesse est beaucoup plus inégalement distribuée qu’elle ne l’est dans les villages néo-guinéens.
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Ne commettons pas l'erreur de penser que l'échec est un risque réservé aux petites sociétés périphériques vivant dans des contrées fragiles ; les Mayas nous prouvent que les sociétés les plus avancées et les plus créatives peuvent aussi s'effondrer.
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Il a fallu la résistance acharnée des Finlandais et leur volonté d'y risquer la vie, ainsi que la prise de conscience du coût d'un conflit traînant en longueur, pour dissuader l'Union soviétique de conquérir toute la Finlande en mars 1940.

P.106
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D'autres échecs s'expliquent par le «comportement irrationnel», c'est à dire le comportement dommageable non plus à certains ni à la majorité mais à tous. Un tel comportement irrationnel survient souvent quand chacun, individuellement, est travaillé par un conflit de valeurs : on veut ignorer un mauvais statu quo parce qu'il résulte de l'application des valeurs auxquelles on tient profondément. «La persistance dans l'erreur», «le raidissement», «le refus de tirer les conclusions qui s'imposent à partir de signes négatifs», «l'immobilisme», «la stagnation mentale» sont les causes que Barbara Tuchman recense. Les psychologues, eux, parlent d'«effet de ruine» pour désigner un trait voisin : l'hésitation à abandonner une politique - ou à vendre une action - dans laquelle il a déjà beaucoup été investi.
Certaines motivations irrationnelles courantes tiennent au fait que l'opinion peut ne pas apprécier ceux qui perçoivent un problème les premiers et le dénoncent - comme le parti vert de Tasmanie qui a le premier protesté contre l'introduction de renards en Tasmanie. Ou bien, les avertissements peuvent ou non être entendus du fait de mises en garde antérieures qui se sont révélées de fausses alertes. Ou bien encore, l'opinion peut décider de n'avoir tout simplement pas d'avis sur la question.
Mais il est un facteur clé : les valeurs religieuses. Profondément implantées, elles sont donc de fréquentes causes de comportement désastreux. Par exemple, une bonne partie de la déforestation dans l'île de Pâques résultait d'une motivation religieuse : il fallait disposer de troncs d'arbres pour transporter et ériger les statues géantes de pierre qui étaient des objets de vénération. Au même moment, mais à six mille kilomètres de là et dans l'autre hémisphère, les norvégiens du Groenland suivaient simplement leurs valeurs chrétiennes. Ces mêmes valeurs qui leur permirent de survivre pendant des siècles les empêchèrent d'opérer des changements drastiques dans leur style de vie et d'adopter certaines technologies inuits qui les auraient aidés à survivre plus longtemps.

[Chap. "Pourquoi des décisions catastrophiques" p. 668-669]
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La même expérience m’attendait à la page suivante, avec la photographie d’une bouteille de whisky sur une table, d’un homme en train de boire dans un verre un breuvage vraisemblablement tiré de la bouteille et d’une jeune femme manifestement apte à la reproduction contemplant le buveur avec admiration comme si elle était prête à tomber dans ses bras. Chacun sait pourtant que l’alcool interfère avec la fonction sexuelle, tend à rendre les hommes impuissants, perturbe le sens de l’équilibre et la capacité de raisonnement, prédispose à la cirrhose et à d’autres maladies débilitantes.
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