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Critiques de Jasmin Darznik (52)
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L'oiseau captif

C'est la triste mais passionnante histoire de la poétesse iranienne Forough Farrokhzad, grande figure du féminisme iranien, morte à 32 ans dans un accident de voiture. Née en 1935 à Téhéran, dans une famille plutôt aisée de sept enfants, alors qu'une bonne fille iranienne se doit d'être pieuse, modeste et soignée, elle est impulsive, raisonneuse et désordonnée. Elle se considère l'égal de ses frères, avec l'esprit et l'audace qu'il faut pour répondre aux leurs. Ce qui n'est ni dû goût de sa mère, ni de la société iranienne de l'époque. Quand au père, colonel du Shah, il se contente d'engendrer et de veiller superficiellement à une discipline de fer dans sa famille. Son destin basculera avec sa rencontre avec Parviz Shapour, son cousin et poète, connu en 1950.....une première rencontre avec l'amour et la poésie.....d'autres suivront.....pour le meilleur ou le pire....



Racontée à la première personne, jalonnée de sa poésie, Jasmin Darznik nous offre ici une superbe biographie romancée de Farrokhzad, grande poétesse iranienne méconnue du grand public, en occident. Un livre qu'on lit la gorge serrée, face a tant d'injustices faites à la femme dans l'Iran chiite et à son courage, qui défiera tout interdit. Calvaire chez le père, calvaire chez le mari, une vie de captive basée sur des règles absurdes d'une société, régit par une religion vécue et pratiquée d'une manière encore plus absurde. Au nom de Dieu, tout est désamour, frustrations, cruautés et violences, au point qu'on se demande où et quel Dieu se trouve dans cet enfer ?

Finalement, c'est par le biais de la littérature et surtout de la poésie qu'arrivera le salut, pour cette femme libre dans son corps, libre dans son esprit. Comme quoi encore une fois la preuve que la volonté ne connaît pas de limites, et que même en milieu hostile, quand on s'y accroche, on peut réaliser tout ses rêves, ou presque...

Un livre passionnant qui révèle aussi plusieurs pans tragiques de l'Histoire iranienne, des années 40 à 60 et qui débouchera directement sur la dictature des mollahs qui sévit aujourd'hui le pays; dont celui de la lutte du pétrole entre l'Iran et le couple Etats-Unis / Angleterre , qui se l'approprieront pour un temps, en faisant chuter Mossadegh, le premier ministre iranien de l'époque.....

Lu d'une traite, magnifiquement traduit de l'anglais, un roman splendide sur une femme devenue une icône dans son pays !

Un coup de coeur !



Un grand merci à NetGalley et aux Éditions Stéphane Marsan pour l'envoie et la découverte de ce superbe livre !



“Tout mon être n'est qu'un verset obscure

Qui te célébrera jusqu'à l'aube des éclosions

Et floraisons éternelles.

D'un soupir, dans cette mélopée, je te fais surgir;

A l'arbre, à l'eau, au feu

Je te greffe.”

( Une autre naissance )

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L'oiseau captif

Même avant la révolution islamique des mollahs en 1979, même du temps où l'Iran était relativement moderne sous le régime du Shah dans les années 1940-1960, la vie des femmes était compliquée dans ce pays. Étouffées sous un carcan de traditions religieuses et patriarcales, elles n'avaient pas beaucoup d'autres choix que de se soumettre à la volonté de leur père, de leur mari, de leurs frères, sans protestation possible et en faisant bonne figure, tant qu'à faire. Alors quand, dès l'enfance, vous avez le malheur de développer un tempérament turbulent, contestataire, et qu'en plus vous vous fichez de votre apparence de garçon manqué, vous êtes prédestinée à souffrir. Tel a été le sort de Forough Farrokhzad, née en 1935 dans une fratrie de sept enfants. Une famille aisée de Téhéran, avec un père militaire et fidèle colonel du Shah, inflexible et impitoyable, et une mère obsédée par les apparences et le qu'en-dira-t-ton, tétanisée par la dureté de son mari.



A quinze ans, Forough s'éprend de son cousin Parviz, 25 ans. Tous deux sont férus de poésie, il en écrit et est publié, elle dévore tous les recueils qu'elle peut dénicher. Ils s'écrivent et se retrouvent en cachette, mais sont rapidement découverts. Pour éviter un scandale, on les force à se marier. Forough, amoureuse, croit faire un mariage romantique. Ce n'est hélas que le début d'un cruel désenchantement, qui passera entre autres par son internement forcé en hôpital psychiatrique. Entre-temps Forough s'est mise elle aussi à écrire des poèmes qui, après bien des difficultés, sont publiés. Et qui provoquent un tollé, tant ils sont révolutionnaires : pour la première fois en Iran, une femme écrit explicitement sur l'amour, le désir, le plaisir charnel des femmes. Désormais précédée d'une réputation sulfureuse de femme dépravée, Forough essuie d'innombrables critiques, sarcasmes et réflexions sexistes, mais commence également à susciter une certaine admiration. Encouragée sur la voie de l'émancipation et de la liberté, elle ne s'arrêtera plus. Elle poursuivra son exploration de la poésie, mais découvrira aussi le cinéma, nourrie et touchée, pour le meilleur et pour le pire, par les événements qui secouent l'Iran à cette époque : la montée du communisme, sa répression brutale par le régime, l'éternel conflit pétrolier entre nationalisation et privatisation (mais appropriation par les compagnies pétrolières US et UK). Un contexte chaotique qui ouvre une voie royale à la prise de pouvoir de Khomeini en 1979, que Forough n'aura pas le malheur de connaître, puisqu'elle meurt dans un accident de voiture en 1967.



Biographie romancée de la grande poétesse iranienne, décédée à l'âge de 32 ans, « L'oiseau captif » dresse le portrait d'une jeune femme courageuse, opiniâtre, qui n'a jamais renoncé à sa liberté en dépit de toutes les cruautés et les blessures qu'on lui a infligées. Un livre passionné et passionnant, une écriture sensible qui donne chair et vie à un personnage marquant, devenue une icône dans son pays, et dont la tombe continue à être fleurie encore aujourd'hui.
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L'oiseau captif

En ce joli mois de mars, se perpétue la journée internationale des droits de la femme et s’ouvre, sur la beauté, le printemps des poètes. L’oiseau captif fait partie des magnificences qu’il faut saisir avant de le laisser s’envoler vers son destin.

Pour dire la femme, pour dire la poésie, pour dire la liberté et pour crier la liberté de la femme poète et iranienne voici venir l’histoire de l’audacieuse, de l’opiniâtre Forough Farrokhzad.

Une maman conventionnelle, obsédée par le rangement et le regard de Dieu ; un père militaire et intransigeant, une haute stature éloignée de ses enfants et de leur éducation, mais un colonel qui parle de poésie persane avec ses amis.

C’est dans ce créneau que va s’insinuer Forough, celui de la création poétique, pour accrocher le regard paternel.

Forough Farrokhzad détonne dans cette société entravée par le carcan des traditions et la soumission féminine. Les rencontres parfois malveillantes, souvent condescendantes et humiliantes, rarement amicales vont la hisser sur le faîte de la notoriété au prix de renoncements inimaginables et douloureux.

Jasmin Darznik agite sa plume avec détermination pour rendre hommage au courage et à la persévérance de la jeune poète. Elle reconstitue avec fougue et inspiration cette chaîne de souffrances et de concessions, cette force d’indépendance farouche, cette créativité poétique nouvelle et audacieuse.



(…)Il est une rue là-bas

Où des garçons qui étaient de moi amoureux, encore

Avec les mêmes cheveux en bataille, leurs cous graciles

et leurs jambes grêles,

Pensent aux sourires innocents d'une fillette qu'une nuit

le vent a emportée avec lui.

Il est une ruelle

Que mon cœur a volée aux quartiers de mon enfance. (…)



Une biographie romancée avec élégance, une écriture magnétique qui ravira même les réfractaires à la poésie.



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L'oiseau captif

Ô ciel ! Si un jour je décidais de fuir

cette prison sombre, que pourrais-je dire

devant les yeux de cet enfant en larmes ?

Laissez-moi car je suis un oiseau captif.



Je suis la lampe qui illumine une ruine,

du feu de mon coeur,

si je décidais de l'éteindre,

je détruirais une famille.



« La Captive » - Forough Farrokhzad.



Je ne suis habituellement pas portée sur les biographies romancées mais je suis bien contente d'avoir lu celle-ci. Elle m'a permis de découvrir la poétesse iranienne Forough Farrokhzad (1935-1967) - qui m'était jusqu'alors inconnue.



Ecrit à la première personne, comme une autobiographie, Jasmin Darznik dresse un magnifique portrait de femme, celle d'une femme éprise de liberté et de poésie, qui avait juste envie de vivre intensément sa vie et goûter à toutes les nuances d'un monde que les hommes et les traditions tentaient de lui dissimiler.



« J'apprenais à marcher dans les rues de Téhéran comme si elles m'avaient toujours appartenu, et à mesure que je découvrais le plaisir d'observer le monde, je me rendais compte que les restrictions de mon enfance n'étaient pas simplement destinées à nous cacher, nous les filles, de la vue des autres, mais aussi à nous dissimuler l'ampleur du monde. »



Elle n'a eu de cesse à travers sa poésie de porter la voix des femmes, de mettre en poèmes l'amour et le désir des femmes. Cela lui a valu bien des ennuis et des sacrifices. La poésie aura été, à la fois sa croix et son salut.



« Écrire m'avait tant coûté, mais c'était aussi la seule chose qui m'avait sauvée, m'avait permis de vivre. »



Un livre poignant à l'écriture délicate sur une femme audacieuse et volontaire, décédée bien trop jeune. Il est agrémenté de quelques-uns de ses poèmes, judicieusement choisis pour répondre aux moments charnières de sa vie, et donnent une furieuse envie de découvrir plus en profondeur son oeuvre.

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L'oiseau captif

Comment vivre libre, lorsqu'on est un oiseau captif? Comment s'épanouir dans son art quand on est une femme iranienne? Même à l'époque de modernisation du pays, sous le règne du Shah, cela paraît impossible. Forough Farrokhzad y est pourtant parvenue, mais à quel prix...



Jasmin Darznik, née à Téhéran et vivant aux Etats-Unis, dans un narration à la première personne, nous fait entrer dans l'intimité de cette femme poète au destin courageux, déchirant et symbolique du désir de libération des femmes de son pays, toujours en proie aux archaïsmes, au patriarcat exacerbé, à la religion sectaire.



Forough, dont le prénom signifie " halo de lumière" était pourtant vouée à mener une vie sombre, retranchée, au service de sa belle-famille, une fois mariée et mère. Elle, la rebelle dès l'enfance, qui ne comprenait pas pourquoi ses frères pouvaient jouer dans la rue et pas elle, pensait échapper à ce parcours féminin cruel et humiliant , en épousant à 16 ans son cousin, dont elle est très amoureuse. Mais elle déchante vite, prisonnière , en dépit de son caractère fort, des traditions, et c'est la poésie qui la sauve du désespoir, cette poésie qu'elle écrit depuis l'âge de 11 ans.



Elle envoie ses poèmes à des éditeurs et commence à être publiée dans des revues, malgré le mépris masculin. Vue comme une femme dépravée osant parler du désir féminin, elle sejournera de force dans une cilnique psychiatrique, et surtout elle sera contrainte de divorcer et douleur inouïe, d'être séparée de son fils, dont son mari aura la garde absolue...Elle s'initiera également au cinéma et réalisera un film. Elle jouera aussi. Quels talents artistiques!



L'auteure nous la rend terriblement vivante, son écriture est sensible, inspirée, entrecoupée des magnifiques poèmes de Forough Farrokhzad, tourmentés souvent et vibrants, sensuels:



" Dans cette retraite sombre et sans voix

Dévastée à ses côtés je m'asseyais

Ses lèvres ont versé sur mes lèvres la tentation

Me délivrant de la tristesse d'un coeur fou."



( extrait du " Péché")



Un destin fascinant , foudroyé trop tôt, conté avec beaucoup d'empathie et de passion. Que nous partageons. A lire!







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L'oiseau captif

Encore un merci à Bookyccoky (cela devient une habitude pour mon grand bonheur !) Quel merveilleux roman ! Quel beau portrait de femme qui a réellement existée. Dès les premières pages, une terrible consultation dépendra de la future vie de femme de la poète (poétesse est ironique dans la bouche des hommes) iranienne Forough Farrokhzad. Déjà petite, son caractère rebelle n’est pas apprécié. Elle préfère jouer avec ses frères en pissant comme un garçon que d’être bien présentable, dévouée et prier, pour un futur mari. Une femme qui se veut libre dans sa tête et son corps, mais à Téhéran dans les années 50, pour la gente féminine, relève de l’utopie. On y trouve une belle histoire d’amitié dans ces amours tumultueux. Un élément m’a intrigué, (est-ce propre à ce pays ?) Alors qu’elle demeure chez ses parents, elle dit chez le colonel pour son père et dans le salon de ma mère.

Bernardo Bertolucci a exprimé son admiration pour sa poésie et le film qu’elle a réalisé. La presse iranienne écrivait que c’est son amant qui était derrière ses poèmes et son film, parce que ce n’est pas possible qu’une femme créée de l’art.

Une grande dame, hélas, disparue trop tôt à 32 ans et que je ne suis pas prête d’oublier. Je ne comprends pas que cette œuvre passionnante n’a pas plus de lecteurs. J’espère que cette critique contribuera à la faire connaître un peu plus.





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L'oiseau captif

Raconté à la première personne, on a l'impression de lire l'autobiographie de la poétesse iranienne Forough Farrokhzad, un père colonel qui terrorise ses enfants mais récite de la poésie le soir avec ses amis, un mariage d'amour à 16 ans avec le cousin poète Parviz qu'elle quitte à 18 ans pour une aventure sentimentale avec un éditeur qui la manipule, fureur du colonel qui l'enferme dans l'enfer d'un asile psychiatrique dont la sauvera la princesse déchue Leila mais un accident mettra fin à ses jours à 32 ans.



Très bien, trop bien romancé par Jasmin Darznik, la crédibilité en a pris un coup bien que cette vie sulfureuse, inconcevable aujourd'hui en Iran, fut possible en 1930 du temps du Shah.



L'auteur souligne le machisme, la montée des intégristes et rend hommage au courage de Forough mais j'ai peu de compassion pour celle qui abandonne son fils et son mari et construit sa carrière en séduisant des hommes mariés.

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L'oiseau captif

C'est le portrait sensible d'une femme en avance sur son temps, la poète iranienne, Forough Farrokhzad (1935 - 1967). Forough est libre dans une société iranienne qui ne permet pas aux femmes de l'être. Elle paiera cher le prix de cette liberté. C'est beau, c'est triste. Le texte de Jasmin Darznik est parsemé de magnifiques poèmes de Forough. Une lecture inoubliable.
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Les bohémiennes

J'ai été attirée par la couverture et le titre. Un très bon moment de lecture en compagnie de Jasmin Darznik : Les bohémiennes.



Je ne connaissais pas du tout cette photographe, ce livre m'aura permis de la découvrir.



En 1918, Dorothea Lange, se sent à l'étroit entre sa mère, sa grand-mère, son poste d'assistante photographe, elle décide de quitter New York.

Elle a 20 ans et pense qu'en se rendant en Californie, à San Francisco, elle pourra développer son talent et être tout simplement photographe, plus précisément portraitiste.



Son arrivée, ne se passe pas aussi bien qu'elle le prévoyait, victime d'un vol, elle connaitra des moments difficiles.

Sa rencontre avec Caroline, l'aidera énormément, elle lui trouvera un logement, lui présentera un grand nombre de personnages qui l'aideront pour son futur objectif.

Au Monkey Block, haut lieu de la bohème, elle rencontrera le monde de l'art et de la politique.



Elle se bat, ne baisse jamais la tête, arrivera à percer cette aura masculine qui règne sur tous les métiers.

Grâce à ses relations et à l'aide de Caroline, elle pourra enfin ouvrir son studio.



Mais tout ne sera pas rose, car il faudra lutter contre la grippe espagnol, le racisme qui prend des proportions ignobles, surtout contre les chinois et cela la touche de très près.

"_ Peu importe combien de temps il reste ici, le chinois est incapable de s'assimiler. Son regard, et même son âme et son coeur, est toujours orienté vers le passé, vers sa vraie maison. Sa loyauté à la chine est tissée dans son coeur aussi étroitement que le sont les nattes qu'il porte sur la tête. Comme le nègre et ses cousins le Jap et l'hindou, c'est un corps inassimilable, un élément étranger."



Elle croisera, la violence, la pauvreté, la maladie, les machos, la grande dépression, mais c'est une femme forte.



Un livre qui m'a passionné, une belle découverte que je vous conseille.
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L'oiseau captif

Jasmin Darznik nous livre un récit passionnant, elle met en scène la vie de la poétesse iranienne Forough Farrokhzad.

L'histoire se passe sous le règne du Shah Mohammad Reza Pahlavi dans le Téhéran des années 1930-1960.

D'une écriture alerte, fine et raffinée Jasmin Darznik nous révèle la vie de Forough. Dès l'enfance Forough est une petite fille révoltée et turbulente et ressent toute l'injustice de sa condition féminine. Dans cette société peu permissive, sa liberté est réduite à la maison familiale et à l'enceinte du jardin. Elle rêve de découvrir le monde, de continuer ses études mais cet espace est réservé à ses frères !

Son père, militaire proche du Shah, est sévère et autoritaire, il est craint par toute la famille mais Forough va découvrir à ses côtés les grands poètes persans et rêver de les imiter. Très tôt elle écrit ses premiers poèmes.

Intrépide elle fait le mur et brave tous les interdits. Pour éviter un scandale son père la marie très tôt, à 16 ans. Son mariage sera un échec. Dès lors elle décide de prendre sa vie en main.

Jasmin Darznik nous livre un récit-fiction émouvant et très fort ; ce récit est le résultat de sa « rencontre-passion » avec l'oeuvre de Forough Farrokhzad, des vers terriblement libres et nouveaux, une poésie vraie, vibrante d'émotions.

Forough Farrokhzad paiera cher d'avoir oser écrire des vers sur le désir féminin en laissant libre court à une grande sensualité. Elle sera enfermée dans un hôpital psychiatrique sur ordre même de son père.

« …J'ai vu son oeil plein de secrets Dans ma poitrine, mon coeur frémit aux prières de son regard avide.

…Dans son oreille je racontai l'histoire d'aimer Je te veux, ô ma substance, je te veux, ô mon étreinte qui me ranime. Je te veux mon amour fou.

de désir sa prunelle alors s'est embrasée le rouge du vin a dansé dans la coupe Mon corps au creux de ses doux draps

Contre son corps ivre a tremblé. »



Toute sa vie sera jalonnée de difficultés, divorcée, elle sera aussi privée de son fils, elle connaitra le grand amour mais restera l'irrégulière et enfin elle enchainera les scandales dans une société archaïque. Et pourtant dans les années 60 elle devient, dans son pays, une figure du féminisme, femme courage et fidèle à ses convictions. Forough Farrokhzad est décédé en 1967

« Un poème pour toi » (A mon fils Kâmyâr, en attendant les jours à venir)



A la grève de la bonne réputation, j'ai fait naufrage en mon coeur gît une étoile orageuse.

L'endroit où s'enflamme ma colère est hélas l'espace obscur d'une prison.



J'ai posé mon front douloureux

Contre une porte sombre J'y frotte mes doigts,

Osseux et froids.



Elle n'est guère aisée, La lutte contre la perfidie

Ma ville et la tienne, mon doux enfant,

Sont depuis longtemps le nid de Satan.

Un jour viendra où tes yeux se brouilleront A l'écoute de ce chant douloureux.

Tu me chercheras dans mes mots Et tu te diras : ma mère fut ainsi."

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L'oiseau captif

🪽Chronique Sororité🪽



Ô ciel! Si un jour je décidai de fuir

Cette prison sombre…



Est-ce que de la-haut, on nous regarde? Est-ce que de là-haut, quelque chose ou quelqu’un est en mesure de comprendre la souffrance qui tient les nôtres, enfermées? Brimées. Rejetées. Captives. Est-ce que les poétesses ont raison de se tourner vers le ciel, pour adresser des prières et des vers, qui ne parlent que de libertés?



…que pourrais-je dire

Devant les yeux de cet enfant en larmes?



Que pourrais-je vous dire, qui ne m’ait pas déchiré le cœur? La vie de la poétesse iranienne, Forough Farrokhzad est passionnante mais tellement tragique. Dès sa plus tendre enfance, on la sent contrainte, bridée mais aussi, passionnément, éprise de liberté et amoureuse de la poésie. Et toute sa vie, ce sera ça, cette rébellion contre sa condition. Quitte à faire pleurer, quitte à perdre l’enfant, mais toujours avec ce même dévouement indéfectible, à la poésie. Que pourrai-je dire devant tant d’enfermement(s)? Les larmes ne suffisent pas, alors reste les recueils de poésie qui, heureusement, dépassent les frontières…



Laissez-moi car je suis un oiseau captif.



Laissez-moi, rêver comme elle. Laissez-moi écrire des poèmes et des chroniques qui l’Honorent et la célèbrent, elle, la merveilleuse Forough. Comme tous les oiseaux que l’on enferme, elle se meurt dans ces prisons de voiles, de briques, et d’obscurantisme, mais elle reste cette femme, qui n’a de cesse de vouloir déployer ses ailes, envers et contre tout, vers le ciel. Elle rêve de crever les plafonds de verre, d’éclater les barrières patriarcales, de faire voler des mots sensuels et libérateurs, même en temps de crise…Laissez-moi admirer, son talent, sa fougue, son engagement. Laissez-moi car je sais l’oiseau captif.



Je suis la lampe qui illumine une ruine



Bien sûr, que le contexte politique et social en Iran, est difficile. Encore plus, pour les femmes, qui n’ont guère de possibilités professionnelles et personnelles, pour sortir de la spirale infernale qui les annihilent, et pourtant, cette jeune poétesse est une lumière, un espoir naissant, une promesse pour toute cette génération.



Du feu de mon cœur

Si je décidais de l’éteindre



De ce même feu de mon cœur, si je ne pourrai me décider à éteindre ce coup de cœur. Parce que c’est une biographie passionnante. Jasmin Darznik nous fait revivre avec L’oiseau Captif, tous les temps forts, les blessures, les déchirures, l’émancipation, l’engagement et la passion qui anime cette jeune poétesse, à présent, une icône dans son pays, pour notre plus grand plaisir. C’est une histoire bouleversante et un portrait de femme fabuleux.



Je détruirais une famille.



Mais quel est ce fléau qui entrave les oiseaux?



« La Captive »

Forough Farrokhzad
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L'oiseau captif

L'oiseau captif de Jasmin Darznik est un magnifique ouvrage découvert grâce aux éditions Castelmore et net galley.

Forough Farrokhzad a grandi à Téhéran dans les années 1930, au sein d'une famille de sept enfants. Dans la maison règne une discipline de fer, et les enfants n'appellent pas leur père "papa", mais "général".

Très tôt, Forough manifeste un vif intérêt pour la poésie persane et dévore les recueils que ses frères étudient, eux qui ont la chance d'aller à l'école.

À l'âge de seize ans, Forough épouse son amour de jeunesse, Parviz, sur décision du général qui tient à éviter un scandale. Mais alors que beaucoup de jeunes filles n'ont pas la chance d'épouser l'homme qu'elle aiment, Forough ne tarde pas à déchanter : l'homme qu'elle a épousé n'est pas exactement celui qu'elle imaginait...

L'oiseau captif est la biographie romancée de Forough Farrokhzad, une poétesse contemporaine iranienne. Je vous avoue que je l'ai découverte car je ne la connaissais pas du tout.

J'ai lu cet ouvrage comme un roman, et j'ai trouvé ma lecture captivante. J'ai appris de nombreuses choses sur l'Iran, sur la conditions des femmes dans les années 40 à 60.

Forough est une femme très touchante, et son salut va venir de l'écriture, notamment de poèmes.

L'oiseau captif est un très bon livre qui m'a pris énormément touché, je vous le conseille vivement et je lui donne un énorme cinq étoiles.
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Les bohémiennes

J'ai beaucoup aimé lire cette histoire de bohémiennes, faire la connaissance de Dorothea Lange, je ne connaissais pas cette photographe... ce roman m'a permis de découvrir également le San Francisco historique dès 1918. Dans Les bohémiennes, on découvre son parcours pour s'établir en tant que professionnelle mais aussi le racisme de l'époque ciblé contre les Chinois. C'est terrible de voir comment les immigrants sont persécutés et de voir la haine qu'ils suscitent. Malgré les moments difficiles de l'histoire (le racisme, la grippe espagnole, la grande dépression...), j'ai apprécié son amitié grandissante avec Caroline mais aussi toutes les rencontres qu'elle fera dans la grande ville californienne. Ce roman très fortement biographique est très agréable à lire et m'a donné envie de regarder ses photos !

Une petite déception : la fin qui file rapidement sur les années sans s'attarder sur les évenements marquants de la vie de Dorothea, parfois sans respecter la chronologie. Je comprends le point de vue de l'auteur de cibler l'amitié avec son amie mais c'est un peu dommage.

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L'oiseau captif

De l’Histoire de l’Iran au XXème siècle, je ne connaissais que la Révolution islamique de 1979 grâce à la bande dessinée Persepolis de Marjane Satrapi. En effet, la proclamation d’une république islamique par Khomeini met fin à vingt-cinq ans de règne du Shah Mohammad Reza Pahlavi et exile ce dernier. Ce qui m’avait interpelé dans la BD de Marjane, c’était la condition des femmes qui s’était radicalement détériorée avec l’avènement du nouveau régime, le règne du Shah étant présenté comme plus permissif et en faveur de la libéralisation des femmes. En réalité, avec la lecture de ce roman, L’oiseau captif qui se déroule vingt-trente ans auparavant, les choses sont beaucoup plus complexes.



Forough Farrokhzad est née dans une famille privilégiée dont le père est un militaire, proche du régime du Shah, à Téhéran. Très tôt, la petite fille apprend à ses dépens que ses droits dûs à sa condition féminine sont bien plus restreints que ceux de ses frères. Ces derniers peuvent sortir dans la rue comme ils le veulent ou continuer leurs études alors même que cela est refusé à Forough. Sa colère et le sentiment d’injustice qui l’habitent deviennent les principaux terreaux de son écriture et de sa plume si particulière. Forough que l’on souhaite faire taire, que l’on marie dès seize ans pour réprimer son caractère turbulent et éviter le déshonneur sur la famille, bouillonne intérieurement et rêve d’une vie qu’elle entend mener comme elle l’entend. Mais, les carcans de la société iranienne sont si étriqués que Forough paiera très cher ses désirs de liberté et d’indépendance…



L’auteure d’origine iranienne, Jasmin Darznik explique dans une note à la fin de l’ouvrage comment elle a connu cette fameuse poétesse qui avait tant fait scandale dans l’Iran des années 60 mais était aussi devenue une figure de proue du féminisme. En effet, la famille de Jasmin est partie aux Etats-Unis peu avant la Révolution de 1979 emportant avec elle seulement deux valises dans une desquelles se trouvait un petit recueil de poésies de Forough. Cette écriture si libre et si percutante a tant fasciné Jasmin depuis qu’elle est toute petite qu’elle a suivi les traces de la poétesse jusque dans ses études de littérature iranienne. Malheureusement, les sources peu nombreuses ont manqué à l’auteure dès le début de la rédaction de L’oiseau captif. En effet, la famille de la poétesse a fait disparaître tous les journaux de Forough après sa mort, désirant ne pas attirer l’attention sur elle lors des temps troublés qui ont suivi la Révolution islamique de 1979. Jasmin s’est donc basée sur l’oeuvre littéraire de la poétesse (Le captif paru en 1955, Le Mur en 1956 et La rébellion en 1958), sur des ouvrages d’historiens (A Lonely woman de Michael C. Hillman publié en 1980 et Forough Farrokhzad : A literary biography de Farzaneh. M. Milani en 2016) mais s’est également documentée sur le contexte historique. Et en cela, L’oiseau captif est vraiment réussi car Jasmin Darznik est parvenue avec une facilité déconcertante à redonner une voix à Forough, à nous livrer ses pensées les plus intimes et à la faire revivre en quelque sorte.



Comme je le disais en introduction, la société sous le régime du Shah des années 50 et 60 n’a pas été aussi permissif que la bande dessinée Persépolis l’avait laissée entendre bien que les choses se soient effectivement empirées après 1979. En effet, les femmes étaient « éduquées » avant tout pour être de bonnes épouses et de bonnes mères. Il était donc « inutile » que la jeune fille poursuive des études, sa seule virginité avant le mariage devait être un indicateur de sa bonne réputation. S’ensuit dans le roman, une scène absolument hallucinante de Forough emmenée de force par sa mère dans un quartier malfamé de Téhéran. En effet, surprise en train de boire un verre dans un bar à Téhéran avec son cousin, sa réputation a été compromise. Afin de préserver l’honneur de la famille, Forough a dû alors prouver qu’elle n’avait pas perdu sa virginité grâce à l’obtention d’un certificat. Et une fois mariée, il eut été vain de se croire « sauvée »! Se promener seule dans les rues sans mari était un gage de mœurs légères, quant à voyager seule… Il était de plus quasiment impossible d’exercer un travail, alors se faire publier, n’en parlons même pas! Et pourtant, Forough s’est battue non sans mal contre ces carcans qui entravaient sa liberté et son indépendance, ce qui lui a valu autant l’admiration que l’opprobre.



Dans L’oiseau captif, Jasmin Darznik nous livre un portrait fort et émouvant de cette poétesse iranienne, Forough Farrokhzad. Je ne la connaissais absolument pas et je me rends compte qu’elle aurait très bien pu faire partie de ces femmes d’exception présentes dans les deux tomes de la bande dessinée, Culottées de Pénélope Bagieu. Bref, je ne peux donc que vous conseiller ce roman.
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L'oiseau captif

Je me suis procurée ce livre lors d'une grossop de Bragelonne, forte des critiques élogieuses. Ce titre est ressorti par hasard, ayant décidé un soir de lire un livre de ma liseuse qui ne me disait absolument plus rien….

« L'oiseau Captif » de Jasmin Darznik est une biographie romancée de Forough Farrokhzad, poétesse scandaleuse, féministe dans l'Iran des années 60.

Forough Farrokhzad est née dans un milieu privilégié de Téhéran. Son père est militaire, proche du Shah qui pousse son pays dans le modernisme occidental. Très tôt, la petite fille developpe un sentiment d'injustice face aux libertés accordées à ses frères. Sa condition féminine, son désir de liberté alimentera son envie d'écrire. La poésie persane l'enchante, elle concrétise ses envies par l'écriture de rimes. Adolescente, elle arrive à publier dans un petit quotidien. Mais la société iranienne de cette époque n'est pas indulgente, les femmes doivent être de bonnes épouses, de bonnes mères. Pour une jeune fille, étudier est une futilité et exercer une profession presque impossible. Mariée à 16 ans pour réprimer son caractère rebelle, elle rêve pourtant de liberté et de mener la vie qu'elle désire.

Forough est un personnage complexe dont les écrits, très modernes, montrent de la personnalité et du talent, mais aussi des rêves brisés et un côté sulfureux. Avec ses poèmes qui magnifient l'amour, pas toujours légitime, elle bouscule la tradition, heurte les iraniens et brave les interdits.

Forough Farrokhzad est décédée à l'âge de 32 ans d'un accident de voiture. "L'Oiseau Captif" est un livre à découvrir, merci à Jasmin Darznik pour cet hommage.

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L'oiseau captif

Entre histoire et fiction, Jasmin Darznik nous conte la vie courte, intense et farouchement déterminée de Forough Farrokhzad : poétesse iranienne qui a avancé coûte que coûte pour affirmer son oeuvre poétique, certains diront féministe, je dirai son oeuvre poétique tout court. On peut imaginer la détermination et la force de cette femme inspirante : osant, bravant tous les interdits dès sa plus tendre enfance ..pour vivre.
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L'oiseau captif

Un vrai coup de coeur !

Très belle histoire sur la vie d'une poétesse iranienne que je ne connaissais pas. Peu importe si tous les évènements relatés dans le livre ne soient pas l'exacte vérité, je pense que le plus important est que l'auteure ait réussi à transmettre ce qui devait constituer l'âme de son travail et de son existence.

Un esprit rebelle et passionné qui ne parvint finalement à trouver sa liberté que dans la mort.

Je pense donc que suite à ce livre, je vais me procurer un recueil de ses poèmes.
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L'oiseau captif

J'ai lu beaucoup de romans qui se rapportent aux conditions de vie des femmes dans les pays du moyen-orient.



L'originalité de l'oiseau captif réside dans le lieu et l'époque à laquelle l'histoire a lieu. Nous sommes en Iran, avant la révolution islamique. Le décalage entre une société traditionnelle et la volonté d'ouverture prônée par le shah est très bien révélé par les aspirations d'indépendance de Forough. Par ses poèmes sur le sentiment amoureux, le désir et l'amour charnel, elle va bousculer une société qui n'est pas encore prête à accepter ces écrits sous la plume d'une femme.



Cette biographie romancée d'une femme en avance sur son époque m'a conquis.
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L'oiseau captif

Je ne sais pas si vous avez déjà entendu parler de Forough Farrokhzad. En ce qui me concerne, je ne connaissais rien de cette poétesse iranienne avant de dévorer "l'oiseau captif" de Jasmin Darznic.





Forrougn Farrokhazad est née en 1934 à Téhéran dans une famille où l'on ne plaisante pas avec la discipline. Pour s'évader, elle écrit des poèmes et se cultive en cachette de son père. A seize ans, elle est contrainte de se marier après avoir flirté avec un jeune homme. Son mariage est un désastre. La jeune femme est trop avide de liberté pour se laisser enfermer dans une vie familiale classique. Pour gagner sa liberté, elle quitte son mari et doit laisser derrière elle son enfant. Ses poèmes, très osés pour l'époque, lui valent des tas d'ennuis dont un séjour musclé dans un hôpital psychiatrique. Grâce à sa détermination, elle parviendra toutefois à atteindre l'accomplissement personnel auquel elle aspire. Dans un pays où les femmes sont écrasées par le poids de la religion, Fourough va écrire, réaliser des documentaires... sans jamais plier sous la menace.





J'ai accueilli cette biographie romancée avec beaucoup d'enthousiasme. La lecture est fluide et bien rythmée. Jasmin Darznic s'est glissée dans la peau de la poétesse. Son style est tout à fait en phase avec la poésie de Forrough Farrokhazad, que nous découvrons au travers d'extraits, tout au long du roman.



Un aperçu du style de l'auteure :



-Dieu est partout, me dit un jour ma mère alors que je n’étais encore qu’une fillette.

Plissant des yeux , elle me cloua du regard et ajouta:

-Il est partout, il voit tout ce que tu fais.

Bien qu’elle ne fût pas voilée, sa vie serait toujours un tapis de prière devant l’autel de la peur.



Un aperçu de la poésie de Forrough Farrokhazad :



"Je suis l'oiseau, cet oiseau qui depuis longtemps

Songe à prendre son envol

Mon chant s'est fait plainte dans ma poitrine serrée

Et dans les désirs, ma vie a reflué



Viens, ouvre la porte, que je m'envole

Vers le ciel limpide du poème

Si tu me laisses m'envoler

Je me ferai rose à la roseraie du poème



Mais ô homme, homme égoïste

Ne dis pas c'est une honte, que mon poème est honteux

Pour ceux dont le cœur est enfiévré, le sais-tu,

L'espace de cette cage est étroite, si étroite ?"









Je me suis passionnée pour ce destin hors norme, impressionnée par la modernité et le courage de cette femme. En arrière-plan, le contexte historique joue bien-entendu un rôle important. Le hasard (ou pas ?) fait que l'Iran revient régulièrement dans mes lectures en ce moment. Mes précédentes lectures couvraient la période allant de 1960 à nos jours alors que celui-ci commence en 1935 pour finir en 1960. Mes différentes lectures se complètent donc.





Un très beau roman et mon premier coup de cœur de l'année
Lien : http://www.sylire.com/2019/0..
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L'oiseau captif

Quelle poésie, quelle délicatesse d’écriture , quel gros coup de cœur pour ce roman de Jasmin Darznik, L'oiseau captif , qui signe là un superbe portrait d’une femme figure du féminisme en Iran, un roman captivant, émouvant qui nous ouvre les portes de ce pays , qui évoque les conditions de vie des femmes dans les années 1040 à 1960, qui montre l’injustice dans laquelle elles évoluaient , enduraient, ce manque d’égalité homme femme, ce manque de liberté.

L’auteur nous conte la biographie romancée de Forough Farrokhzad , poétesse iranienne , qui a vécu dans les années 1930 à Téhéran au sein d'une grande fratrie et d’une famille où les maitres mots étaient rigueur et discipline, une famille dans laquelle les enfants n'appelaient pas leur père "papa"., mais « colonel » Un pays où la police du Sha veillait à l’ordre public .

La jeune Forough s’intéresse très tôt à la poésie persane et se nourrit des recueils que ses frères étudient, eux qui ont la chance extrême d'aller à l'école. Elle, la rebelle qui brave les interdits, révoltée par sa condition qu’exige sa position de fille, compose des rimes . A seize ans, elle épouse son amour de jeunesse, Parviz, pour éviter un scandale. Mais Forough ne tarde pas à déchanter : l'homme qu'elle a épousé n'est pas exactement celui qu'elle imaginait...et elle part en quête de sa liberté qui passera par la poésie, des rimes pour affirmer sa liberté d’être, d’aimer, de ressentir, de vivre , sa liberté d’être une femme , d’avoir des envies, des désirs, du plaisir ... une délivrance par les mots ...

« Quand ma confiance était pendue à la corde souple de la justice

Et que dans toute la ville

On morcelait les cœurs de mes lumières,

Quand l’on fermait les yeux enfantins de mon amour

Avec le bandeau noir de la loi

Et que des temps troublés de mes yeux

Jaillissait le sang

Et que dans ma vie

Il n’y avait rien, rien que le tic-tac de l’horloge

J’ai compris : il faut, il faut, il faut

Que j’aime à la folie » poème de Forough



Comment ne pas tomber sous le charme de cette femme touchante , vibrante, moderne, éprise d d’amour, à qui l’écriture à donner la voie de sa vie, à donner des ailes de liberté et de désir .

Une femme à qui j’ai envie de dédier ses quelques vers

« ...Elle voudrait planer dans l’océan du ciel,

Ange elle-même, suivre un ange Ithuriel,

S’enivrer d’infini, d’amour et de lumière,

Et remonter enfin à la cause première.

Mais, grand Dieu ! quelle main ouvrira sa prison,

Quelle main à son vol livrera l’horizon « Théophile Gautier ( l’oiseau captif )



Forough a trouvé cette main, la sienne , source d’écriture , ivresse de liberté et roman à la magnifique écriture que je ne peux que vous recommandez



Merci aux éditions Stéphane Marsan et à Netgalleyfrance pour cet envoi
Lien : https://www.voyagelivresque...
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