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Critiques de Jason Ciamarella (55)
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The Cape

Ce qui frappe à la lecture de « The cape » c’est l’incroyable inventivité du scénario. Joe Hill (rejeton du grand Stephen King, bon sang ne serait mentir) nous donne une histoire de super héros en tout point génial. Il bouscule les archétypes du genre avec une jubilation amorale jouissive. Récit haletant ou les flash back viennent donner le grain à moudre pour tenter de comprendre le destin des deux frangins Eric et Nicky. Tandis que le premier fait la fierté de Maman, Nicky lui ronge son frein entre amertume et jalousie. Une rupture et cette fameuse cape vont le projeter dans une descente aux enfers, infernale, ultraviolente, sans retour possible.

Rien que pour le premier chapitre « The cape » mérite sa lecture. Une chute (!) imprévisible donne le tempo à une histoire aussi effrayante que passionnante.

Une plongée ou un envol (au choix) vers les méandres du mal et de la folie.

Et comme le graphisme est à la hauteur du récit autant vous dire que « The cape » va vous mettre sans dessus dessous.

Amateur du genre ou non, un vrai régal.



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The Cape : 1969

Vous voulez connaitre les origines de « La Cape » ? Joe Hill s’en charge. Cette fameuse année n’a rien d’érotique comme le chantait Jane Birkin. En plein bourbier Viêt-Cong, Gordon Chase est pilote d’hélico. Alors que les plaisanteries entre soldats vont bon train, la rigolade tourne à la tragédie et à l’horreur. Efficacité, tel est le maitre mot de cet excellent préquel ou Joe Hill nous prend par le colbac dès les premières pages. Immersion totale dans l’horreur absolue de la guerre avec une efficacité garantie. Aidé en cela par la noirceur et le réalisme des dessins de Nelson Daniel, pas le moindre répit pour le lecteur. Et lorsque Gordon Chase devient un être froid et vengeur, l’intensité est à son comble. Une plongée hallucinante teintée de fantastique qui vous laisse sans voix, devant tant de cruauté. Hill c’est du solide et les dessins de Nelson n’on rien de « Melody » (pour conclure avec Gainsbourg). Hill une valeur sure, The Cape un avenir radieux.



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The Cape

Cape ou pas Cape ?... de vous élancer dans les airs, uniquement soutenu par la cape fétiche de votre enfance ? de faire régner votre sens de la justice à l’aide de vos nouveaux pouvoirs ? Par le biais de l’outil indispensable à tout costume de super-héros, aussi fortuit qu’inutile bien souvent, The Cape mise sur l’imaginaire collectif autour de cette figure symbolique.



Avec cette histoire sordide adaptée d’une nouvelle de Joe Hill, un des nouveaux maîtres du fantastiques, accessoirement fils de Stephen King, Jason Ciaramella nous concocte un scénario où il prend l’état de super-héros, le retourne et lui assène un coup de poing là où ça fait bien mal. Ce drame à la Chronicle (pour citer des références récentes, disons, car je n’ai pas aimé le film alors que j’ai bien apprécié ce comics), Milady Graphics nous le vend comme un comics qui « pulvérise le mythe du super-héros et enveloppe sa dépouille sanglante dans un linceul d’un bleu éclatant ». Il faut reconnaître que leur expression fait mouche et est parfaitement adaptée à ce que nous lisons là.

Entre jeux d’enfants et désirs d’adultes, les thèmes abordés ici sont très convaincants et surtout touchants. Comme c’est un scénario adapté d’une nouvelle, les événements se précipitent parfois trop vite, mais cela permet de maintenir un rythme compulsif et de ne pas s’enfermer dans des théories vaseuses : il y a un fait, le héros et son environnement y font face de manières différentes, et cela demande une résolution.

De leur côté, je ne sais pas comment ils se sont répartis le travail, mais les dessins de Zach Howard et de Nelson Daniel sont vraiment d’une grande beauté et surtout l’enchaînement des cases est rarement malheureux. Je retiens surtout l’aperçu rapide de ce qui se trame dans la tête du héros, du beau boulot ! Je peux comprendre qu’ils étaient nominés au Eisner Award, car tant sur les visages que dans le mouvement ou sur les petits détails, je trouve l’ensemble de qualité et cela m’a suffisamment transporté.

Merci donc à Babelio, à son opération Masse Critique et aux éditions Milady Graphics qui m’ont permis de découvrir ce petit bijou (d'autant plus vu les 20€ qu'il m'aurait fallu débourser en d'autres circonstances...) ; je le conseille évidemment à tous les fans d’histoire tragique, mais également à tous ceux qui ne peuvent pas blairer le concept de « super-héros » : vous y trouverez votre compte !



Un one-shot d’une rare violence, qui nous fait passer de bains de sang atroces à des moments tendres et touchants. Ce grand écart est surtout très bien servi par l’organisation graphique des dessinateurs qui mise, comme le scénariste, sur un réalisme des plus cruels, mais ô combien bienvenu. Une bien belle découverte !



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Thumbprint

Si Stephen King privilégie le surnaturel, l'univers de Joe Hill, le fiston, s'ancre ici dans un réel bien sordide.

Point de départ, le scandale relatant les tortures pratiquées dans la prison d'Abou Ghraib par des soldats américains sur des détenus irakiens.

Le soldat Mallory Grennan s'y entendait pour faire parler l'ennemi.

Mais ça, c'était avant.

Avant son retour au pays, l'esprit gangréné par les remords.

Désormais barmaid, poursuivi par les avances lourdingues du boss et des regrets bien tardifs, elle tente de reprendre pied, hanté par ses fantômes et un danger bien plus tangible.



S'appuyant sur un scénario solide de Ciaramella, le coup de crayon expressif de Malhotra, les décors de Roger Hart et les costumes de Donald Cardwell, de mémoire, Thumbprint, tout droit issu de l'esprit fertile d'un Joe Hill véritablement inspiré, allie histoire contemporaine et climat anxiogène avec brio.

Une étude psychologique convaincante appuyée par un trait épuré qui fait le job et c'est avec un contentement certain que l'on suit les malheurs de Mallory qu'a vraiment rien à envier à la cousine Sophie.



A noter la revisite originale de l'homme qui a vu l'ours en cadeau bonus, y a pas de mal à se faire du bien.
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The Cape

Eric et son frère Nicky jouent souvent ensemble, notamment aux super-héros, l'un étant l'Eclair rouge et l'autre Le traceur. C'est vêtu d'une cape bleue, anciennement un plaid devenu trop abîmé dans lequel sa mère a fait quelques retouches et qu'elle a paré d'un éclair de feutre rouge que le benjamin court, tente de semer son aîné et grimpe aux arbres. C'est alors qu'un jour, juché sur une branche, cette dernière se casse sous son poids et fait dégringoler ainsi le jeune garçon de plusieurs mètres. Heureusement pour lui, la chute ne lui fut pas fatale, seulement quelques blessures dont il se remettra vite.

Quelques années plus tard, Eric vit avec Angie, une ex de son frère. Il a beaucoup moins réussi que son aîné devenu médecin. Ne trouvant aucun boulot plaisant, il ne fait que traîner dans l'appartement à longueur de journée ou à jouer aux jeux vidéos. Lassée, sa copine le quitte. Il est alors contraint de retourner vivre chez sa maman, ne pouvant assumer le loyer. Assez irritable, il tourne en rond et perd patience. Un soir où il se trouve à la cave, il tombe sur sa cape. Content comme tout, il la passe sur ses épaules, se couche avec … et s'envole! Comme il l'avait pressenti quelques années plus tôt, cette cape aurait-elle des pouvoirs magiques? Et que faisait-elle dans la cave? Tout fier de lui et voulant alors prouvant à Angie qu'il est capable lui aussi de faire quelque chose de sa vie tout comme son frère, il se rend chez elle. Voulant alors lui montrer les pouvoirs de sa cape, il l'emmène avec elle dans les airs. Mais il est là pour se venger du mal qu'elle lui a fait ne le quittant et la lâche froidement. Celle-ci atterrit dans une fontaine. Eric tient sa revanche et ne compte pas s'arrêter là...



Romancier reconnu et fils du non moins célèbre Stephen King, Joe Hill s'attaque cette fois au 9ième art. Eric, ce super héros brisé par la vie, déçu par ses proches et amer, saura utiliser les pouvoirs de la cape pour assouvir sa vengeance. Il est bien loin des super héros qui sèment le bien autour d'eux et sauvent la vie des gens. Ce scénario original, fantastique et terriblement obscur est étonnant. Distillant ici et là quelques flashbacks permettant de comprendre comment il a pu en arriver là, l'auteur nous offre un personnage tourmenté et violent. Avec un dessin assez gras, fouillé et épais et des couleurs sombres hachurées d'un noir provocateur, cet album aux pouvoirs magiques est machiavélique à souhait.



The Cape... à enfiler!
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The Cape

Joe Hill , fier rejeton d'un papa qui pourrait , se murmure-t-il dans les milieux autorisés , y aller de sa petite carrière d'écrivain mondialement connu et reconnu à savoir Stephen King , prouve ici qu'il possède également un sens certain du fantastique et qu'il n'est pas là pour conter fleurette , oh non...



Eric et Nicky , deux frangins jouant aux super-héros comme nous jouions aux gendarmes et aux voleurs . Nicky s'épanouissait dans le rôle du gentil , le traceur , alors que son frère vénérait un méchant qu'il incarnait drapé dans sa cape 100% plaid et doudou officiel auquel sa mère avait accolé en plein centre un éclair de feutre rouge et un écusson des marines de son père retrouvé dans sa cantine militaire , seule rescapée du Vietnam . L'éclair rouge était né ! Le Mal adolescent à l'état pur ! Seulement voilà , lorsque ce super vilain fit une super gamelle à l'age de huit ans – les branches sont souvent super traitresses – le destin d'Eric allait également basculer...



The Cape, magistrale adaptation d'une nouvelle de Joe Hill par Jason Ciaramella au scénario et Zach Howard au graphisme , pulvérise méticuleusement le mythe du super-héros . Une simple cape vous conférant la possibilité de voler . Que feriez-vous ? Eric , lui , ne se posera pas la question bien longtemps . Depuis ce magistral gadin alors qu'il n'était encore qu'un gamin insouciant , il ne vit plus que dans l'ombre de son frère , à qui tout réussit , et s'épanouit dans la glande et le ressentiment . Véritable bombe à retardement , une vieille cape retrouvée pourtant cause de tous ses déboires en sera le puissant détonateur .

De sa genèse à sa chute , le parcours d'un être en perdition trouvant son nouvel équilibre dans la vendetta . Ni jugement , ni condamnation , tout au plus quelques flashbacks tendant à expliciter les racines profondes d'un tel déchainement de violence .

Le scénario est implacable même si l'on pourrait faire la fine bouche en déplorant une fin légèrement convenue . Le graphisme est dans le plus pur style comics et sert parfaitement cette explosion de férocité trop longtemps refoulée . Du grand art .

Sur la thématique des super-pouvoirs et des nouvelles responsabilités qu'ils devraient conférer , Hill , conteur de talent , brode un scénario abouti tout en invitant à une certaine réflexion sur les origines de la violence et ses capacités à les surmonter .

A noter , comme habituellement dans cette collection , les pleines pages finales superbes crayonnées par des dessinateurs étrangers au projet .

Bon , le sujet qui fâche maintenant , 19.90 euros l'objet , casser son PEL pour l'acquérir peut faire réfléchir...

Une étoile offerte rien que pour l'odeur émanant de cette BD et donnant l'impression de sortir tout droit de l'imprimerie...



Merci à Babélio et aux éditions Milady pour ce petit moment d'apocalypse .



The Cape : one-shot de haut vol !
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The Cape : 1969

Un grand merci à Babelio et aux Éditions Milady pour cette découverte.



Cette bande dessinée n'est pas la suite de The Cape mais son prequel. L'action se situe donc avant le premier opus. Allons-y pour un bond dans le passé. Alors qu'Éric et Nicky sont tout gosses et vivent avec leur mère aux États-Unis, leur père, Gordon Chase, est en mission dans la jungle du Vietnam. Tout bascule quand leur hélicoptère s'écrase sous les balles ennemies. Une immersion aussi soudaine que violente dans les horreurs de la guerre.



Fait prisonnier par un redoutable geôlier, il rencontre et va devoir affronter un individu étrange, une sorte de sorcier qui va définitivement changer son destin. Il ne doit son salut qu'à un indéniable instinct de survie et sans doute aussi à un certain goût pour la mort qui trouvera écho dans l'histoire familiale…



Cette prequel se révèle être une belle réussite. Jason Ciaramella est toujours au scénario, après avoir déjà adapté The Cape, inspirée de la nouvelle de Joe Hill, digne fils de son père Stephen King, et déjà à l'origine de la brillante série Locke & Key. L'occasion pour lui de nous offrir une plongée en apnée dans l'enfer de la guerre du Vietnam.



La magie se mêle au fantastique pour mieux nous révéler l'origine du « pouvoir » de la cape. Aucun temps mort, aucune redondance. Eric et Nicky, héros du premier, sont en arrière-plan mais sont bien présents. le lecteur se sent en terrain connu malgré le dépaysement total. Au final, amateur de comics ou non, un diptyque que je ne peux que vous conseiller.



The Cape 1969, où comment tout a commencé…




Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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The Cape

« Quand on jouait aux super-héros, mon frère et moi, je faisais toujours le méchant... Il en faut bien un. »



Tout commence, de manière anodine. Deux gamins, Eric et son cadet, Nicky, jouent aux super-héros. Les deux frères sont marqués par la « disparition » de leur père durant la guerre du Vietnam. Eric porte une cape qui, à ses yeux, est magique. Pas n’importe quelle cape bien sûr. La cape que sa mère lui a cousue à partir d’un vieux doudou. Elle l’a joliment agrémentée d’un bel éclair de feutrine rouge vif et d’un écusson des marines de son père disparu…



Quand subitement, le jeu bascule. Le drame est évité de justesse. Mais malgré les apparences, rien ne sera plus jamais vraiment comme avant. Eric va sombrer jusqu’au jour où, devenu adulte, il va retrouver sa fameuse cape. Et si cette cape était vraiment magique comme il le prétend ? Un nouvel horizon semble s’ouvrir à lui…



Un univers noir, des personnages sombres et l’importance du regard. Regard sur soi, regard des autres ; du noir, rien que du noir...



Une fois de plus, le talentueux et imaginatif Joe Hill, nous régale de son inventivité. Le scénario inspiré de sa nouvelle est machiavélique. Il sait à la fois, nous émouvoir, nous surprendre ou nous bluffer pour ensuite mieux nous glacer d’effroi.



The Cape de Joe Hill, plus qu’une cape, une sacrée claque !


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The Cape

Batman, Superman, Thor… Autant de personnages qui respectent soigneusement l'une des principales règles de base du code vestimentaire des super-héros : le port de la cape. Accessoire superficiel pour certains, élément essentiel de la panoplie de tout véritable héros pour d'autres, ce simple bout de tissu figure en tout cas parmi l'un des principaux symboles caractérisant l'aspect exceptionnel de son porteur. Un symbole qui revêt encore davantage d'importance pour les plus jeunes, et notamment pour le petit Éric, protagoniste de ce comic sombre et surprenant signé Jason Ciaramella (au scénario) et Zach Howard (aux graphismes). L'histoire débute de façon tout à fait banale avec l'affrontement de deux enfants, Éric et Nick, qui s'amusent à imiter ces super-héros et super-vilains que nous connaissons tous. Éric est le héros et arbore fièrement un long bout de tissu amoureusement cousue par sa mère en guise de cape... jusqu'à ce qu'il dégringole de l'arbre sur lequel il s'était installé et découvre ainsi par hasard les pouvoirs insoupçonnés de sa précieuse cape.



Une histoire de super-héros comme on les connaît toutes, serait-on tenté de penser. Ce serait oublier que « The Cape » est en réalité une adaptation d'une nouvelle de Joe Hill, alias le fils de Stephen King et l'auteur de l'excellente série mi-fantastique mi-horreur « Locke & Key ». C'est ainsi qu'au lieu d'une histoire de super-héros tout ce qu'il y a de plus traditionnelle, le lecteur assiste médusé à la descente aux Enfers d'un homme qui, au lieu d'utiliser les capacités surnaturelles à sa disposition pour faire le bien, va plutôt choisir de laisser parler son amertume et sa rancœur pour se venger de tous ceux qui ont un jour eu le malheur de l’offensée, à commencer par ses proches. Une fois le choix fait, plus de retour possible et c'est alors l'escalade dans la paranoïa, la folie et la cruauté la plus pure. Âmes sensibles, abstenez-vous, car nous avons le droit à un véritable déchaînement de violence, pas tant physique que psychologique. On reconnaît sans mal ici la patte de Joe Hill qui excelle encore une fois à multiplier les retournements de situation inattendus et à manipuler ses lecteurs qui ne manqueront pas de ressortir de cette histoire satisfaits, mais aussi légèrement ébranlés.



Voilà un ouvrage de qualité, bien éloigné des histoires de super-héros traditionnelles et qui vous donnera sûrement quelques frissons (de plaisir autant que de peur). Que vous soyez amateurs de super-héros et de comics ou non, « The Cape » est indiscutablement une lecture à ne pas manquer !
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Thumbprint

Décidément, le duo Joe Hill et Jason Ciaramella est une équipe qui roule ! Après « The Cape », adaptation en comic du texte éponyme de Joe Hill, Jason Ciaramella remet le couvert et s’attelle cette fois à « Thumb Print », nouvelle sombre et sanglante consacrée à la découverte au début des années 2000 des actes de torture commis par des soldats américains à la prison d'Abou Ghraib, en Irak. L'ouvrage proposé par les éditions Panini a l'avantage de réunir à la fois le comic et la nouvelle d'origine par laquelle il est, à mon sens, préférable de commencer afin de se faire sa propre représentation des personnages et des événements relatés. On y fait la connaissance de Mallory Grennan, ancienne soldate mobilisée en Irak et dont on apprend qu'elle fait partie de ces Américains ayant torturé des prisonniers. Le texte est court mais fait mouche, dévoilant toute l'horreur de cette guerre dont les bourreaux sont aussi les victimes. Les scènes ayant lieu dans la prison d'Abou Ghraib sont difficilement soutenables, aussi bien en raison de la cruauté à laquelle font face les détenus, mais aussi et peut-être surtout à cause du détachement total des tortionnaires, abrutis de fatigue et d’excitants et comme déconnectés de la réalité.



La nouvelle est donc réussie et, dans une moindre mesure, l'adaptation aussi. La plupart des changements opérés par Jason Ciaramella ne gênent en rien la teneur du récit, mais on pourrait malgré tout en regretter certains qui changent un peu la perception que l'on peut avoir de Mal, l' « héroïne » du récit. Le comic a en effet un peu trop tendance à la présenter comme plus sympathique et plus « éveillée » que dans la nouvelle où la jeune femme paraît, à l'inverse, presque fonctionner en pilotage automatique, comme si tout ce qu'elle avait pu être, tout ce qui faisait d'elle un être humain avait disparu dans les geôles d'Abou Ghraib. Or c'est justement là que le récit de Joe Hill est à mon sens le plus troublant. Je n'ai pas non plus été particulièrement enthousiasmée par les graphismes de Vic Malhotra, trop dépouillés et sans émotion. L'ouvrage se termine par le résultat de la toute première collaboration entre Jason Ciaramella et Joe Hill, l'adaptation de « Kodiak » illustrée par Nat Jones. Rien à voir avec l'Irak ou les États-Unis puisque le récit est ici d'ambiance médiévale et est consacré à la mésaventure vécue par un cracheur de feu s'étant approché de trop près de la sœur d'un homme puissant. Divertissant et visuellement plus attractif que « Thumb Print ».



Une histoire troublante comportant une bonne touche de gore mais aussi et surtout de psychologie. Thumb Print » est donc un ouvrage de qualité valant le coup d’œil, moins pour l'adaptation de Jason Ciaramella que pour la nouvelle de Joe Hill qui se suffit parfaitement à elle-même. Âmes sensibles s'abstenir...
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The Cape

Voilà un Comics qui sort de l'ordinaire !



On retrouve ici un héros, ou plutôt anti-héros qui, il faut bien le dire à une vie bien pourrie (même si c'est un peu sa faute) et qui un beau jour retrouve la cape de son enfance avec le pouvoir de voler.



Bon, jusque-là, rien de bien palpitant, les héros avec des capes, c'est pas ce qui manque. Mais lui est bien différent, car il va profiter de ce pouvoir, non pas pour faire le bien, mais pour se venger.



Nous nous retrouvons donc avec ce que l'on pourrait appeler un super-vilain. Sauf que lui ne veux pas dominer le monde ou autre, lui n'as qu'un seul but ; se venger.



Et c'est sur cette voie que ce Comics est très fort, car la vengeance va couler toute seule pendant toute la durée du volume, avec des réactions peu communes. On a vraiment un personnage principal qui sort du lot et qui, malgré sa cape magique est très réaliste.



J'ai cru comprendre que c'est l'adaptation en Comics, d'une nouvelle de Joe Hill, et malgré que je n'ai pas lut la nouvelle, ce simple volume (car hélas c'est un one-shot) est une vraie réussite.
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The Cape : 1969

Auteur de nombreux thrillers fantastiques tels « Cornes » ou encore « Nosfera2 », et scénariste de l'excellente série « Locke & Key », Joe Hill bénéficie désormais d'une solide réputation dans le monde littéraire. Il faut dire que l'auteur se distingue par un sens du spectacle remarquable et surtout par son habilité à toujours prendre le lecteur à contre-pied. C'était particulièrement le cas dans sa nouvelle « The Cape » qui mettait en scène un jeune homme découvrant de mystérieux pouvoirs à la cape de son enfance et décidant d'en user de façon... très contestable. Adaptée en comic par Jason Ciaramella l'année dernière, cette histoire de super-héros, tout sauf traditionnel, fait aujourd'hui l'objet d'une préquelle consacrée au père du protagoniste et à l'apparition des pouvoirs de lévitation dont il finira par hériter. Après l'Amérique du XXIe, direction le Viêt Nam et l'année 1969. Alors que des milliers d'Américains descendent dans les rues pour manifester contre la guerre qui s'éternise en Asie entre le Nord et le Sud Viêt-Nam (l'un soutenu par la Chine, l'autre par les Etats-Unis), la situation des soldats américains sur place se fait de plus en plus intenable. Parmi eux, le père d'Eric et Nick (les protagonistes de « The Cape ») qui se retrouve piégé loin des bases américaines, coupé des siens et sans espoir de secours.



Dès les toutes premières pages, Jason Ciaramella plonge totalement le lecteur dans l'enfer de cette guerre meurtrière qui s'éternisa pendant près de vingt ans et qui fit des ravages parmi les deux camps. L'ambiance et les décors sont sombres, de même que les personnages eux-mêmes, aveuglés par leur haine de l'autre, de ce qu'ils sont devenus ou de ce qu'ils ont perdu par leur faute. Une noirceur que Nelson Daniel a parfaitement reussi à retranscrire au moyen de graphismes réalistes et percutants, mais aussi par le biais des couleurs, la majorité de l'ouvrage baignant dans une lumière pourpre oppressante, rappel constant des actes de boucherie auxquels ne cessent de se livrer les deux camps. Personne n'est ni tout blanc, ni tout noir, et c'est cette nuance apportée dans le traitement des personnages qui rend le comic aussi passionnant. Comme dans l'opus précédent, les scènes de violence sont nombreuses et permettent au lecteur de s'immerger davantage encore dans le récit et de ressentir toute l'horreur éprouvée par les personnages. L'introduction d'éléments « magiques » est quant à elle parfaitement bien amenée et ne déparaille absolument pas dans cette jungle foisonnante et sauvage, décor à la fois magnifique et oppressant qui rend tout à fait plausible l'existence de puissances autres que celles, purement technologiques, des bélligérants.



Avec cette préquelle scénaristes et dessinateur ont bien réussi leur coup et nous livrent une histoire captivante, véritable plongée dans l'enfer de la guerre du Viêt Nam, et qui donne à la fin de « The Cape » un aspect encore plus tragique et plus amer. Merci à Babélio et aux éditions Milday pour cette belle découverte !
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Panini sort pour notre plus grand plaisir, le résultat d'une nouvelle collaboration entre Joe Hill et Jason Ciaramella. Nous connaissions « The Cape » qui fut leur seconde collaboration, réussite, mais en revanche, nous ne connaissions pas l’origine de cette alliance et celle-ci nous est offert dans cette édition sous le nom de « Kodiak » jusqu’à maintenant inédite en France. Ainsi, c’est du deux en un ! Que dis-je ? Du trois en un car la nouvelle inédite de Joe Hill « Empreintes de pouces » est également glissée dans l’ouvrage ! On a ainsi la nouvelle et sa version comics ! Bref vous l’aurez compris, c’est une très belle édition que m’ont offert Panini et Babelio en l’échange d’une critique et je les en remercie.



Etant un fan de Joe Hill, je n’ai pu m’empêcher d’ouvrir le livre à la page 77 pour lire la nouvelle inédite avant de parcourir les planches à dessins. L’histoire repose sur le retour d’un soldat, Mal, qui a maltraité une foule d’Irakien dans la prison d’Abou Ghraib durant son séjour en Irak. L’histoire est inspirée du scandale des photos révélées par la presse en 2004 : Celle où nous voyons des soldats américains humiliant et maltraitant des prisonniers Irakien. Joe Hill a décidé de balancer et je dois dire que c’est tout à fait réussi. Le mystère est maintenu jusqu’à la fin de la nouvelle et nous jette dans une chute à laquelle on ne s’attend pas. La fin est toutefois très… brève. Au final, vous l’aurez compris, ce n’est pas une histoire toute rose. On est plongé dans la cruauté de l’armée, un monde qui me répugne au plus au point.



Ainsi, nous ne restons pas sur une telle fin et passons à la bande dessinée qui en découle. Outre les quelques changements scénaristiques bien menés (le fait d’avoir la nouvelle et la BD dans le même ouvrage permet également de suivre la progression artistique de ce projet, c’est génial !), le comics rend bien compte de la nouvelle de Joe Hill. Au dessin, nous avons Vic Malhotra, avec un style réaliste et brouillon à la fois. Je dois dire que j’avais une préférence pour Zach Howard (The Cape) mais le style de dessin de cet ouvrage est également pas mal du tout. Une bande dessinée réussie en somme.



Enfin, le comics inédit « Kodiak » change complètement du style de Joe Hill. Epoque médiévale, légendes et combats épiques pour cette histoire très courte. Les dessins signés Nat Jones sont très réussis et nous plonge dans un univers à la Game of Thrones. On regrettera que ce ne soit qu'un one-shot !



Hill et Ciaramella signe une nouvelle fois avec succès un ouvrage graphique que je vais ranger aux cotés des « The Cape ». En espérant un jour voir une suite à ce qui se présente plutôt comme un One-Shot.

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Ce comics s’inspire de tristes et terribles faits de la réalité. Lorsqu’une photo d’une soldate de l’armée Américaine durant la guerre d’Irak, (2003-2011), avait été prise alors qu’elle humiliait des prisonniers dénudés empilés les uns sur les autres dans la « prison » d'Abou Ghraib.



Sauf qu’ici la personne principale : Mallory Grennan qui est soldate et a elle aussi fait des actes monstrueux sur des personnes faibles. Mais rien ne lui est reprochée car elle n’apparaissait pas sur les photos comme des centaines, voire des milliers d’autres de ses collègues qui ont fait de sales choses. Elle, Mallory a pu rentrer chez elle, aux États-Unis comme si de rien n’était, que ce qu’elle avait fait en Irak, restait en Irak.



Au début on est mitigé sur quoi penser d’elle, entre sur le peu qu’on sait ce qu’elle a fait et comment son patron au Milky Way la harcèle lourdement et sa conduite avec les ivrognes...

Puis elle découvre en rentrant dans sa boîte aux lettres, une étrange lettre blanche signée d’une empreinte de pouce à l’encre noire. Plutôt que de se dire que c’est une farce, ou quelqu’un s’est trompé de boîte aux lettres, elle se sent visée et la panique lui monte à la tête.



On y découvre entre deux moments présents où elle reçoit des empreintes de pouces différentes, ses souvenirs de ce qu’elle a fait en Irak qui sont lucides, limpides plus vrais que le temps présent en Amérique.

Le décor de cette sale énième guerre fait par l’Amérique... de comment les prisonniers étaient maltraités dans cette prison, certains portaient pour seul vêtement, une culotte de femme, d’autres aucun vêtement et dont tous portaient des traces de coups marqués sur leurs corps sales, car pas d’accès à de point d’eau propre ni de vêtements propres. Des prisonniers vivant dans la peur constante que leur bourreau : Mallory ou d’autres de ses collègues comme Anshaw ou Plough les choisissent aujourd’hui pour une séance de torture-interrogatoire, jusqu’à en frôler la mort ou d’y mourir.

Mallory était chargée de traduire l’arabe lors des interrogatoires qui se passaient généralement dans la violence, entre insultes et humiliations, alternés de coups physiques et psychologiques : noyer le prisonnier avec un torchon sur son visage et l’imbiber d’eau, appuyer son arme sur la joue du prisonnier ou leur mettre des choses dans leur trou du cul... (cela et tant d’autres choses visible sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Scandale_d%27Abou_Ghraib )





On se croirait revenu à l’Inquisition, à la chasse aux sorcières, avec un mélange de nazisme fascisme des camps de concentrations-exterminations (1933-45) , et pourtant l’époque n’est pas si lointaine. Le principe reste universel : faire avouer sous la violence et la torture (et en plus payé à faire cela) des choses que l’accusé, la victime, le souffre-douleur ne sait pas. Et que même dire « Je ne sais pas » , pour les bourreaux constitue une preuve qu’il « cache » quelque chose.



Entre cela à la prison et les missions à l’extérieur où là aussi elle était chargée d’interroger l’ « ennemi » masculin comme féminin. (Le coup de la banane je le l’ai pas cru) en sachant que dans ce contexte de guerre, les femmes et les petites filles sont les premières violées et il est tellement plus facile de dire qu’on ne l’a pas fait, quand un collègue l’accuse, car le dénie déstabilise tout le monde.







Après le comics il s’ensuit la nouvelle de Joe Hill dont est tirée le comics. Quand on relie les deux, on se dit qu’entre ce que Mallory voit, fait, pense, et ce qu’elle « croit » voire, faire et penser, il y a un immense fossé d’irresponsabilité. Elle a un dédoublement de la personnalité, qui lui permet comme tant d’autres de personnes comme elle, de passer entre les mailles du filet de cette société, c’est-à-dire : d’être capable de faire le mal et de n’être jamais au grand jamais punis.



Dans ce livre au final, qui est un miroir de notre réalité, on suit la folie de gens qui nous entourent (voisins, familles, collègues de travail, inconnus dans la rue...) et qu’on croit qu’ils sont clean, net, sain d’esprit. Alors que ce qu’ils ont fait, ce qu’ils font et feront demain à leur boulot les a rendus pire que des monstres. Mais s’ils ont été pris à ce boulot, c’est qu’ils étaient déjà prédisposés à l’être.





Il y a des époques où l’on se dit, « Ça suffit », « Là c’était limite limite la fin du monde, de notre civilisation », « On arrête les conneries »,« C’est la Der des Ders », « La dernière des dernières ». « La guerre pour mettre fin à toutes les guerres », « 2 minutes avant l’Apocalypse »...





Notre histoire de l’humanité qui se répète : la folie mentale de monstres d’êtres humains sur d’autres êtres humains innocents.

Ici, là-bas pour ses prisonniers s’ils s’en sortent un jour de cet enfer, ils seront pour toujours hantés, traumatisés de ce passage-là.

Et pour nous spectateur, comment avoir confiance en ce pays qui nous fait croire qu’il est bon, quand il ne fait que guerroyer, quand il ne respecte pas les conventions des droits de l’homme et de la femme et qu’il ne respecte même pas ses citoyens ?

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The Cape : 1969

« The Cape : 1989 » est un prequel de la bande dessinée « The Cape » elle-même adaptée (du moins pour un chapitre) de la nouvelle de Joe Hill « La cape » (cf ma critique de The Cape). Ainsi quand on voit « Joe Hill » en grand sur la couverture du livre, on se dit qu’ils sont allés le chercher très loin ! Ici, on est complètement en dehors de la juridiction de Joe puisque c’est une saga qui prend son envol de façon indépendante sous la plume et le trait de Jason Ciaramella (Scénario) et de Nelson Daniel (Dessin).



Ce qu’il faut également dire c’est que je suis un grand fan de Joe Hill (digne successeur de Stephen King), que j’ai adoré l’adaptation BD de The Cape et que je n’avais pourtant pas connaissance de l’existence de cette bande dessinée ! Ainsi grand fut mon étonnement lorsque Babelio et Bragelonne m’ont proposé ce livre dans une édition de masse critique ! Je les en remercie grandement !



Bref venons-en à l’histoire. Dans The Cape, un bout de tissu permet à un homme de voler. L’idée de ce livre est de détailler l’origine de ce pouvoir. Pour cela, l’auteur nous plonge au cœur de la jungle vietnamienne, en 1969 !



Fantastique et guerre au menu, Ciaramella nous offre un condensé d’action. On ne s’ennuie pas une seconde et la tension est omniprésente. Une nouvelle fois, comme dans The Cape, l’auteur brouille les codes classiques des livres de super-héros. Ici, pas vraiment de gentils, tout le monde est méchant (en même temps, c’est le principe d’une guerre non ?).



Les illustrations sont sublimes. Je suis un grand fan de ce dessinateur, les couleurs sont d’une intensité rare et les effets soulignent ce trait comme dans le précédent ouvrage.



Bref ouvrage fortement conseillé pour les fans de Joe Hill, les fans du premier ouvrage The Cape ou tout simplement les fans de bande dessinée américaine et autres comics. Je précise qu’il n’est pas nécessaire d’avoir lu The Cape pour apprécier ce prequel.

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The Cape

Après la nouvelle « La Cape » du recueil « Fantômes » regroupant des écrits et publiés un peu partout par Joe Hill, Jason Ciaramella, accompagné de Zach Howard pour les dessins, s’amuse à l’adapter en format bande dessinée. Toujours dans ma réticence à mettre une belle somme dans un plaisir littéraire bref, quand j’ai vu ce livre dans l’édition BD de Masse Critique, je me suis précipité dessus ! Je remercie une nouvelle fois Babelio ainsi que les éditions Bragelonne pour cet envoi !



Discutons tout d’abord du scénario. Il faut savoir que la nouvelle est pour moi l’une des plus réussi du recueil « Fantômes » qui regroupe tout de même des nouvelles très mauvaises et des petits trésors ! Cette nouvelle de 20 pages a été considérablement augmentée et enrichie dans cette BD ! Pour faire simple, la nouvelle se limite au chapitre 1 de cet ouvrage. Il y a donc eu quatre chapitres en plus développant une histoire sombre de vengeance totalement inexistante de la nouvelle originelle. A vrai dire, la balance penche sur la fin du chapitre 1,



Alors est-ce forcément un mal ? De mon point de vue non ! L’idée de mettre un anti-héros aux premières loges m’a totalement emballé. J’ai dévoré ce livre. On retrouve à la fois l’énormité de l’action des super-héros et la violence/cruauté d’un méchant lambda. On a certes, du mal à s’attacher au personnage si je compare à la nouvelle. Ça aurait pu donner un effet sympa mais en une vingtaine de planches, c’est une difficulté que l’auteur n’a pas su surmonter.



Maintenant qu’en est-il de l’objet en soit ? Couverte on ne peut plus réussie avec un « Joe Hill » vendant du rêve bien que celui-ci n’ait pas vraiment participé à cet ouvrage si ce n’est par son regard et l’adaptation de sa nouvelle. Une bande dessinée comprenant plus de 120 planches (et ça, tout de même, c’est pas mal) pour un prix de 20€ (ce que je trouve cher pour le rapport tempsdelecture/prix) mais attention, ce livre est une merveille visuelle !



Et j’en arrive ainsi aux dessins. Ils sont tout simplement magnifique. Autant les couleurs que le trait. C’est l’une des plus belles bandes dessinées lu jusqu’à maintenant. Les personnages sont à l’image que l’on s’en fait lors de la lecture de la nouvelle. Les dessins prenant une planche complète sont de véritables œuvres d’art. C’est le gros plus de ce livre !



Pour conclure, je dirais que c’est un one-shot très réussi. Je le conseille fortement aux fans de comics mais aussi surtout aux fans de Joe Hill et de méchants très méchants. Un plaisir des yeux que cette édition, permettant d’attendre la sortie de NOS4A2 dans quelques jours.

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Fais de beaux rêves, Cthulhu

J'avais beaucoup aimé le concept avec C Comme Cthulhu (dont je mets le lien de la critique sous l'encart web plus bas) (soyons vils, soyons puissants, autopubons nous). Si on retrouve le dessin rond-mignon, on perd le second degré. Le récit est tout aussi rose-navet. OuateZe ? Tel un Grand Ancien je suis verte.

Cthulhu a peur du noir, Cthulhu a peur des monstres sous son lit. Alors son grand copain Lovecraftounet (connu pour sa gentillesse mignonnounette incontestée) le rassure. Ouf tout va bien. (Verte je vous dis, ça me défrise les tentacules).
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The Cape

Certes le dessin est dur, anguleux, sombre et terne ; un peu moins tout ça lors des flash-back sur l’enfance ; mais disons qu’il est dans la lignées de certain comics et que dans son genre il est remarquable.



Certes la vengeance est fréquente chez les mauvais gars des histoires de super héros, mais disons que l’originalité vient du fait que c’est le héros qui est le mauvais gars.



Certes la violence de cette histoire est vraiment extrême ; mais elle est toujours présente dans ce style de BD et nous l’acceptons tacitement en choisissant de la lire, on pourra même envisager de la dire bienvenue - ça « taquine » un peu.



Mais là où ça me choque, là où cela me semble devenir brusquement insupportable, là où je ne peux plus trouver d’explication, voire d’excuse, c’est quand cela devient malsain, c’est quand cela relève de la pathologie.



C’est insidieux, cela remonte des planches (dessinées). Pourquoi le héros s’acharne-t-il si névrotiquement sur un point de douleur unique ? Pourquoi la réponse à sa vengeance est-elle absolument unique, invariable et obsessionnelle ?





Bien sûr nous en avons clairement une explication sur une double page que je qualifierais de psychiatrique : le héro est un dément.



Alors même si cette interprétation obsessionnelle de, je ne sais lequel des trois auteurs, peut être envisagée comme un trait de génie, nous pouvons facilement la confondre avec la trace d’une inspiration psychiquement maladive.



Une bande dessinée à ne pas laisser traîner n’importe où sans mise en garde et dont on sort ébranlé.

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The Cape

A la dernière masse critique BD de Babelio, j'avais demandé Une jeune fille en Dior. Cependant, suite à une erreur, je me retrouve avec quelque chose d'un genre tout à fait différent .... Or, si je suis toujours partante pour découvrir des lectures totalement inattendues, là, ça ne m'a malheureusement pas convaincue. The Cape a marqué mes premiers pas dans les comics. Je ne m'y étais encore jamais risquée car je craignais que ce ne soit trop masculin. Ça n'a pas loupé. Le public visé est définitivement un lectorat de niche dont je ne fais pas parti!



Adapté d'une nouvelle de Joe Hill (fils de Stephen King), on nous raconte l'histoire d'un gamin qui possède une cape de super-héros lui donnant le pouvoir de voler. Suite à un accident où il manque de perdre la vie, sa mère cache cette cape. Dix bonnes années plus tard, ce costume continue de hanter Eric. Lorsqu'il le retrouve dans la cave de sa mère, il commence à devenir paranoïaque et à perdre les pédales. Il utilise alors le pouvoir de la cape pour se venger de sa famille dont il imagine qu'elle veut lui nuire. (Je n'ai pas lu la nouvelle, je n'en ai pas particulièrement envie.)



Première remarque, pourquoi The cape et pas La cape? Moi pas comprendre... Le titre est sans doute plus vendeur en anglais. Mais c'est dommage.



Ce qu'il y a d'original dans ce comic, c'est un héros-méchant. Ou plutôt, un gentil devenu méchant car pervertit par le pouvoir. Dans le fond, Eric est un bon gars qui s'est plongé dans la rancœur et la jalousie. Il n'a pas accepté d'être le loser de la famille. Quand son frère est médecin, lui est sans emploi. Quand son frère a de l'argent, lui vit au dépend de maman et de sa copine. Le jour où elle le quitte, il est d'ailleurs contraint de retourner vivre chez sa mère. Bref, il n'a jamais rien fait de sa vie. Alors quand il se met à voir le mal partout, que sa famille cherche à lui nuire, qu'elle le trompe et le méprise, on peut difficilement ressentir de la compassion pour ce personnage antipathique et lui trouver des excuses. Son comportement est d'autant plus ingrat et horrible qu'il est incapable de reconnaître que toutes ces personnes tiennent à lui.



The cape nous présente ainsi un univers très très masculin! Dans les sentiments et le comportement décrit ci-dessus mais pas seulement. Les blagues sont lourdes et salaces. Le corps nu de la femme y est montré dans toute sa beauté et sa volupté alors que le corps masculin ne se dévoile pas. Le personnage principal étant un homme, sa relation avec sa copine n'a rien de romantique loin de là. Ce qui est mis en avant c'est la possessivité et la testostérone. Enfin et surtout, la fin se termine en tuerie. Pour vous dire, à la fin de la toute dernière page, il ne reste qu'un seul personnage de tout ceux qu'on nous a introduit au début du livre. C'est peu ...



En bref, entre une ambiance toute masculine, le caractère du héros et la tuerie finale, je me suis un peu sentie dégoûtée. Je ne vous recommanderai certainement pas ce comic mais je ne fais de toute évidence pas du tout parti du lectorat visé. Par contre, mon père a adoré. Il a trouvé ça très "réfléchi". Comme quoi ...
Lien : http://mariae-bibliothecula...
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The Cape

L'histoire est régulièrement entrecoupée de flashbacks sur l'enfance d'Eric et déjà, on note dans le dessin une différence entre ces retours en arrière et le présent puisque le passé est beaucoup plus lumineux, plus coloré que le présent. Ce qui est relativement logique dans le sens où le héros entame une vengeance. Pourquoi ? Contre qui ? Je vous laisse la surprise de la découverte, je vais pas tout vous raconter non plus. D'une façon générale, le dessin est très typé comics, avec des visages anguleux. Je reprocherais à peine le manque ponctuel de différences d'expressions dans les visages mais ça reste du détail, l'action, les mouvements étant admirablement retranscrits et l'ensemble étant cohérent et agréable à lire.



Quant au scénario, là aussi, c'est une réussite. Contrairement à la très grande majorité des comics, on n'a pas ici à faire avec un héros mais un anti-héros, un méchant, venu ici assouvir une vengeance. Les personnages sont fouillés et complexes. Etant donné que les personnages ne sont ultra nombreux, les relations en sont relativement simplifiées sans pour autant être simplistes (t'as vu comment je te vends le truc ?). Au final, The Cape est un excellent one-shot d'anti-super-héros.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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