AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Jason Hrivnak (28)


Ma vision du bonheur était une pièce sans fenêtres dans laquelle je n'aurais plus jamais à souffrir la présence d'un autre être humain.
Commenter  J’apprécie          50
« J’en ai déjà vu dans ton genre, dis-je. Vous croyez que les plaies qui marquent mon corps sont une simple sorte d’accoutrement, que la violence autodestructrice est un accessoire du démonisme que vous pouvez prendre ou laisser à votre guise. Mais la vérité, c’est que mes plaies constituent la preuve la plus tangible de mes exploits, car une recrue ne saurait acquérir aucun des talents nécessaires sans endurer de souffrances monumentales. Le potentiel démoniaque d’un individu donné réside d’abord dans la haine de sa propre mortalité et ensuite dans l’acmé de la violence dont il fait preuve en expulsant cette mortalité de son corps. Si je ne m’abuse, tu n’as associé à ton nom nul exploit lié à la dégradation du moi. Tu ne sais rien de l’angoisse élective et aucun niveau d’achèvement dans quelque sous-domaine de notre art ne peut pallier ce manque précis. Embrasser réellement la voie senestre signifie se jeter volontairement dans la déchiqueteuse du programme, soumettre ton corps à la longue maltraitance dont aucune partie ne sortira indemne. Ça signifie me battre à la course pour découvrir la douleur que tu es le moins apte à endurer », dis-je.
Commenter  J’apprécie          40
Si tu veux vraiment me rejoindre dans la légion, alors tu dois apprendre non seulement à traiter tous les humains comme tes ennemis jurés, mais en outre à le faire a priori, porté par la foi inébranlable qu’en chacun d’eux gît une infamie au-delà de toute mesure. Ne perds pas de temps à jauger leur comportement, à peser comme un pharmacien des enfers les mérites de chaque cas particulier. Brutalise-les tous, incinère-les tous. La condition humaine est une souillure qui en soi fournit une justification suffisante à qui veut tourmenter et détruire celui qui l’exhibe.
Commenter  J’apprécie          30
J’avais passé la nuit à son chevet, à le regarder dormir. La moindre contraction visible sur son visage ne faisait que renforcer mon désir de lui nuire. Je le réveillai une heure avant l’aube et lui ordonnai d’aller prendre son service dehors, lui dis de se dépêcher s’il ne voulait pas sentir toute la puissance de mon courroux. Il avait dormi tout habillé, sans ôter ses chaussures, et il se leva du lit avec une expression hagarde, l’air penaud de celui qui a oublié de se réveiller et n’a fait que glisser d’un cauchemar à l’autre. J’attaquai en l’accablant d’insultes, m’attachant à sa personne telle une ombre nocive alors qu’il traversait la pièce plongée dans l’obscurité. Je lui dis que son visage ressemblait à de la charpie. Je lui dis qu’un intellect aussi chétif que le sien ne pouvait être que le résultat d’une grave lésion cérébrale. Dans une sorte de rêve éveillé, je lui montrai la séquence en accéléré d’un néocortex en proie à l’ischémie, les lésions s’épanouissant telles des volutes là où la matière grise s’était nécrosée. « Imagine que l’immeuble brûle, dis-je. Imagine que l’étage s’effondre. Imagine ce qu’il te plaira, mais sors de ton hébétude si tu ne veux pas que, dans une effusion spontanée de dégoût, je t’éviscère sur place. »
Commenter  J’apprécie          20
Agir c’est pécher, et la tragédie des mortels n’est pas qu’ils commettent le mal, mais le commettent de façon aussi mesquine, la réplique bâclée d’une vague et fausse resucée de la notion de vertu.
Commenter  J’apprécie          20
Tu assistes à l’assaut de réalités embryonnaires, déchaînées par la seule force de mes paroles, car nous autres démons imposons notre volonté au monde matériel en le corrompent d’abord nommément.
Commenter  J’apprécie          20
Avoir du pouvoir, c’est être seul. Les affinités sont un habit de fonte et de scories, et qui n’a pas la force d’âme de s’en dépouiller s’enfonce et se noie dans l’abysse.
Commenter  J’apprécie          20
Les étoiles filantes rejettent notre sollicitude autant qu’elles provoquent notre admiration. C’est pour cette raison que tant d’elles meurent sur le devant de la scène, fauchées à leur zénith, seules et au vu de tous.
Commenter  J’apprécie          20
Votre fils, après avoir reçu une lettre d’amour d’une fille de sa classe, a offert en retour à la fille un briquet et une bouteille d’essence. Il lui a dit alors qu’il l’aimerait éternellement si elle s’immolait par le feu. La fille a accepté et se trouve désormais à l’hôpital, dans une situation critique. Un examen préliminaire indique que votre fils a modifié l’essence avec une sorte de gélatine, dans le style du napalm, avec l’intention d’accroître sa puissance destructrice. Qu’est-ce qui ne va pas chez votre fils ? Comment allez-vous le traiter ou le considérer quand il vous sera rendu ?
Commenter  J’apprécie          20
7b. C’est au cours de ces premières années d’exil que votre sœur et vous avez inventé Clarion. Clarion est la ville des difformes. Ses rues et ses places grouillent des variations les plus saugrenues de la Nature sur la silhouette humaine et il n’y a pas deux habitants semblables par leur forme. Les philosophes de Clarion considèrent l’anatomie humaine conventionnelle comme une simple armature, un cintre sur lequel est suspendue, dans le cas de monstres, une forme plus singulière et plus noble. Si vos parents ou les autres villageois se promenaient dans cette ville, ils seraient des parangons de la plus grotesque laideur. D’autant plus que leur laideur est celle de la banalité. Dans quel domaine ou pour quelle spécialité les habitants de Clarion sont-ils réputés ? Sur quoi se fonde leur économie ? À quel point la lie de la ville est-elle sophistiquée et en quoi les notions de beauté conventionnelle figurent-elles dans leurs activités ?
Commenter  J’apprécie          20
2c. Sept jours après votre arrivée, vous n'avez, toujours pas prononcé un mot. Votre mari pense que votre silence est la conséquence d'un traumatisme que vous avez subi pendant votre absence. Et bien quil ait très envie d'entendre votre voix, il veille à ne pas vous forcer à parler. Il se raccroche à la croyance qu'avec le temps vous recouvrerez l'usage de la parole. Quelles sont, en fait, les
chances statistiques pour que vous surmontiez votre mutisme ? Êtes-vous en mesure de le pallier par une autre forme de communication, comme écrire ou faire des dessins ?

2d. Au cours des semaines qui suivent, vous refusez de communiquer. Redoutant que sa présence ne fasse qu'aggraver votre état, votre mari se retranche dans une solitude parallèle. La situation lui est devenue quasiment insupportable. La douleur de vous perdre est revenue, encore plus forte, sa violence accrue par des images sombres et récriminatoires de votre souffrance. Ravagé
par un sentiment de culpabilité, il se terre dans son bureau nuit après nuit, et regarde de vieux albums photo en buvant jusqu'a perdre connaissance. Il se débat dans son sommeil comme s'il affrontait physiquement les démons qui vous ont éloignés de lui.

p. 102.
Commenter  J’apprécie          10
L’adulte n’est pas l’apothéose mais plutôt le naufrage de l’enfant, la haute et mince ombre d’un roi-bambin qui règne avec l’aube dans son dos.
Commenter  J’apprécie          10
J’ai tranché comme des cellules cancéreuses toutes mes faiblesses et ma peur. Je suis amputée entièrement composée de violence et de beauté et de l’envie d’être à tes côtés.
Pourquoi consacrons-nous plus de passion aux amours qui nous détruisent qu’à celles qui nous guérissent et nous complètent ?
Commenter  J’apprécie          10
Les dénouements heureux sont laids et dangereux parce qu'ils dépouillent le monde de ses miracles.
Commenter  J’apprécie          10
8. Comme vous entrez dans l’adolescence, votre ami imaginaire aux yeux améthyste demeure votre seul compagnon sur terre. Préoccupés par votre absence d’intérêt pour les liens du sang, vos parents vous emmènent en balade jusqu’au lac. Un petit bateau à voile est amarré au quai. Vos parents hissent la voile et poussent le bateau vide sur les eaux. Ils vous disent que votre ami imaginaire est dans le bateau et qu’il s’en va pour toujours. Ils vous demandent de lui dire au revoir. Que décidez-vous de faire ?

A. Sauter dans l’eau et nager pour rejoindre votre ami, dans le but de le ramener.

B. Sauter dans l’eau et nager pour rejoindre votre ami, dans le but de s’exiler avec lui.

C. Cacher votre visage dans vos mains et pleurer.

D. Lui dire au revoir, comme on vous le demande.
Commenter  J’apprécie          10
Telle était l’économie de base du Terrain d’essai : la torture en échange d’un aperçu de ce que le cœur désirait. Nous concevions des épreuves dans lesquelles des garçons laids se faisaient aimer de jolies filles en se brisant les pieds avec un marteau.
Commenter  J’apprécie          10
L’Enjôleur vous rejoint au cœur de la nuit. Vous sentez sa présence même à travers les cloisons du sommeil, car sa colère déforme l’obscurité tel un trou d’obus à votre chevet. Il transpire une douleur brute et indicible, celle de vous avoir perdue, non à cause de la mort ou de l’éloignement, ou d’une quelconque vicissitude, mais au profit du triste commerce des chairs.
Commenter  J’apprécie          00
33. Je commence à souffrir d'insomnie. Une nuit, au cours d'une longue et pénible promenade, je me perds dans un quartier inconnu. Je consulte la carte, mais chaque chemin que je prends me ramène dans les secteurs les plus sombres et les plus dangereux de la ville. Au bout d'un moment, je commence à soupçonner ma carte de m'égarer volontairement. Je l'examine attentivement et finis par découvrir, sous la rose des vents, un détail qui confirme mes soupçons. Quel est le fabricant de la carte ?

A. La Société Errante.
B. L'Initiative d'Offre d'Organes humains.
C. Alzheimer & Fils, Cartographes.
D. Jeux Pernicieux Inc.
Commenter  J’apprécie          00
10. Pour vos dix-sept ans, vous recevez un colis par la poste. Dans le colis se trouvent une lettre et une bague de diamant. La lettre dit : "Bonjour. Je suis un virus et vous venez de me libérer. Pour vous vacciner, passez la bague au doigt." Dans quel but l'auteur de la lettre a-t-il envoyé ce colis ?

A. Pour vous faire peur.
B. Pour vous demander en mariage.
C. Pour vous protéger.
D. Pour déclencher une épidémie.
Commenter  J’apprécie          00
La nouvelle de la mort de Fiona fit voler en éclats mon petit monde soigneusement construit. Suite à cela, je me surpris à regretter, ce qui ne me ressemblait pas, de n’avoir pas développé le genre de réseau interpersonnel sur lequel on est censé se reposer dans de telles circonstances. Cette distraction seule aurait été une bénédiction. Le fait est que j’avais plein de temps pour affronter le piège que je m’étais construit. Au départ, je vis une grossière incohérence dans le fait que la mort d’une personne que j’avais perdue de vue depuis si longtemps m’ébranle aussi profondément. Je n’avais pas compris que même les liens les plus négligés peuvent perdurer au fil des ans comme quelque chose de latent dans le sang. De fait, j’étais incapable de prédire la vague de productivité dans laquelle ces liens, une fois réactivés, me jetteraient.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jason Hrivnak (92)Voir plus

Quiz Voir plus

Scarlett et Novak

Qu'est-ce qu'est Scarlett ?

un téléphone
un brightphone
un biphone
un sonephone

10 questions
16 lecteurs ont répondu
Thème : Scarlett et Novak de Alain DamasioCréer un quiz sur cet auteur

{* *}