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3.78/5 (sur 18 notes)

Nationalité : Iran
Biographie :

Javad Djavahery est un romancier et nouvelliste iranien vivant à Paris. À l'âge de 20 ans, il a dû quitter l'Iran et s'installer en France. Pour plusieurs années, il a vécu dans la peau d'un réfugié politique, dans l'attente d'un retour au pays. Il dit que durant ces années il n’a voulu rien posséder qui ne puisse se loger dans une valise. À la question d’où viens-tu, il répond qu’il est né une fois en Iran, puis une deuxième fois à l’âge de 20 ans à Rennes, sa ville d’adoption. Il n’est plus retourné en Iran depuis, « grâce à quoi je peux préserver dans ma mémoire les images d’un pays qui n’existe plus ».
Oscillant entre littérature et cinéma, il a produit plusieurs films et a collaboré à l’écriture de plusieurs scénarios.
Écrivain bilingue, il a à son actif deux recueils de nouvelles en persan.
Son premier roman "Soupir de l’Ange" a été publié aux Éditions de l’Aube. Son second roman "Ma part d’elle" vient de paraître aux éditions Gallimard.

Blog : http://mapartdelle.com/
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Nous brûlions notre jeunesse au rythme des journées qui passaient. Notre soleil se levait chaque matin, inexorable. La langue des vagues léchait la plage et remuait le sable comme elle le faisait depuis toujours. Nos jours étaient doux et regorgeaient de notre indolence, de nos expériences de jeunesse, de notre bonheur à portée de main. Nous fumions de l'excellent haschich afghan, buvions de l'alcool facile, et les plus audacieux d'entre nous volaient de brèves étreintes dans les nuits d'été. Tout semblait immuable, promis à l'éternité. Le temps nous était donné comme tous les autres ravissements de la vie. Comme la mer, comme la rivière qui coulait dans sa quiétude et nous protégeait de l'intransigeance des vieilles lois. Mais quelque chose avait déjà commencé à changer. Des grondements sourds se levaient du fond de l'histoire. Quelque chose se tramait à notre insu. Comme une graine de volcan grandissant en silence dans les profondeurs marines. Un Léviathan lové dans les cavités obscures de notre pays. Le temps nous était compté et nous ne l'avions pas encore remarqué. Nous étions assis sur une cassure tectonique, une immense faille qui allait s'ouvrir. Même si un malin nous l'avait prédit, personne ne l'aurait cru. Qui aurait pu imaginer en effet que notre temps était fini ? Qu'il n'y aurait plus d'été ? Qu'on allait nous enlever la mer pour la murer, la couper en deux ?
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Puis le peuple d'Iran s'est soulevé. Mais pourquoi? Pour quelle raison les gens sont ils descendus dans les rues pour demander le départ du shah? je t’assure que si on leur posait la question aujourd’hui , la majorité des Iraniens ne saurait y répondre. Pour la liberté? je ne le pense pas. Pour une meilleure vie? Je ne crois toujours pas . Car depuis 1979 ils sont beaucoup moins libres, leur vie est plus difficile qu'avant , et pourtant ils ne se soulèvent plus. Pourquoi ce pays a t il été ainsi donné aux mollahs? en échange de quoi? personne ne le sait. C'est étrange comment dans une société la révolte peut soudain devenir une nécessité.
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J'avais compris le truc.J'ai affiné la machine. J'étais futé.J'avais l'art de marcher à la lisière entre le licite et l'illicite.Entre le toléré et l'interdit.
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L’été 1978, le cinéma Rex d’Abadan prenait feu. . Plus de quatre cents personnes y périssaient brûlées vive. Un incendie de toute évidence criminel. Les doigts accusateurs se sont pointés vers le Shah et sa police secrète. Unanimement tu t’en souviens ? Toutes tendances confondues. C’était le coup fatal. L’étincelle dans les barils de poudre. Des corps calcinés ont été montrés sur les photos qui circulaient sous le manteau. Le régime du shah n’a jamais pu s’en remettre.
Quelle énorme mensonge ! Quel coup de maître. Quii peut encore ignorer aujourd’hui que le cinéma a été mis à feu par des activistes musulmans appliquant une fatwa émise par un ayatollah ?, Quel intérêt avait le régime du shah à incendier un cinéma dans un quartier populaire d’une ville de second rang ? Vraiment quel intérêt ? Mais à ce moment-là dans ce pays de presque quarante million d’habitants, nul n’a été suffisamment lucide pour poser cette simple question ait dénoncé l’absurdité de la chose. Nous avons tous pris part à ce mensonge.
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Malgré le massacre, personne n’avait intérêt à mettre fin au conflit. Ni les mollahs qui avaient trouvé dans cette guerre la garantie de rester au pouvoir. Ni les chefs de guerre, alliés aux nouveaux hommes d’affaires et qui gagnaient des sommes vertigineuses en contournant l’embargo américain. Ni les grandes démocraties européennes qui vendaient des armes aux belligérants, clients dociles et solvables, vu les gisements pétroliers sur lesquels ils étaient assis. Ni les riches émirats arabes sunnites terrorisés par la montée de l’islam chiite expansionniste. Bref, chacun trouvait son compte dans la prolongation du conflit. Des hôtels macabres, surmonté de l’image de jeunes martyrs étaient dressés à chaque coin de rue. Les murs et les portes étaient couverts de photos de jeunes soldats tombés au front.
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Ce matin-là, elle était encore plus belle que dans mes souvenirs de l'été d'avant. Elle flottait dans le bleu de la mer, on aurait dit sans effort, ses cheveux vaguaient autour de ses épaules comme une énorme méduse noire, et son corps, lentement en mouvement dans le kaléidoscope marin, la rendait presque irréelle. Soudain elle s'est roulée sur elle-même, a plongé. Sous l'eau, sa peau brillait comme les écailles d'un étrange poisson. Elle s'est enfoncée, a transpercé l'eau en douceur, comme une aiguille traversant la soie. Puis le trou s'est refermé derrière elle. La mer m'a rendu à ma solitude.
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Il faut que je te raconte comment tout cela était pour que tu puisses comprendre.
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Les tapis séchaient durant de longues journées,les gouttes continuaient à nous tomber sur la tête;le temps que notre "charmante petite maison" redevienne comme avant la passage des Tartares.Vide,triste et sans histoire.
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Mais, à chaque fois, je m’apercevait avec étonnement que mon père était le seul qui ne m’écoutait pas. Il était, toujours, rouge de honte, souffrant secrètement comme a son habitude. Un jour, il m’a avoué à quel point il détestait mes sorties, mes tirade savante, mes discours. Il me trouvais vulgaire, vantard et malhonnête. Il disait que j’étais l’échec de sa vie et qu’il regrettait amèrement de n’avoir pas su m’inculquer un brun d’abnégation, de bon sens et d’honnêteté, valeurs indispensables à ses yeux pour être un homme bon. Là il avait raison. Il voyait juste, mon pauvre père !
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Attention ! C’était l’Iran de l’époque du shah. Tu ne l’as pas vraiment connu. Il n’y avait pas encore la moindre femme voilée sur le rivage, et les foulards et tchadors n’étaient pas de mise. À la place, il y avait elles, avec leurs minuscules bikinis, leurs débardeurs, leurs robes légères, ouvertes aux quatre vents, leurs éclats de rire. Elles se déhanchaient sur le sable chaud. Rigolaient à gorge déployée. Je te promets, devant un tel spectacle, les bronzés de Malibu pouvaient aller se rhabiller.
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