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Citation de KellyAddictionLivresque


— Putain, Nassir, tu vas remettre ça ?

J’acquiesçai d’un hochement de tête et restai immobile, les tripes nouées par la culpabilité.
Le désespoir m’avait fait faire une énorme connerie, mais j’aurais tenté n’importe quoi pour que Key revienne. Quand je n’avais pas ce que je voulais, quand une situation m’échappait, une force dévastatrice enflait en moi et il fallait que je trouve un exutoire à ma frustration.
La plupart du temps, c’était le sexe. Sinon, la violence.

Je n’avais jamais éprouvé le besoin de me battre avant le départ de Key, mais à présent ça m’arrivait fréquemment.Ces derniers mois, j’avais ramassé plus de fric dans ces combats improvisés que Bax à sa grande époque, pourtant j’étais loin d’être aussi baraqué que cet ex-voleur de voitures. Non, je n’avais rien d’un hercule, contrairement à tous les mecs qui entraient dans le cercle. Mes atouts, c’était mon entraînement, ma ruse et un tel nombre de morts sur la conscience que je pouvais en ajouter un sans la moindre hésitation. En fin de compte, le gabarit de mon adversaire importait peu car, en réalité, c’était toujours contre moi-même que je combattais.
Contre toutes ces choses que je ne pouvais pas contrôler. Contre mon besoin irrépressible de prendre sans demander, par exemple, qui foutait en l’air toutes mes chances d’avenir avec la seule personne qui comptait pour moi.
Tout ça pour dire qu’en combat je ne perdais jamais.J’envoyais au tapis des mecs trois fois comme moi. Des colosses qui, malgré leur technique, se retrouvaient K-O, complètement à la rue, quand j’en avais fini avec eux. Des professionnels que j’éliminais d’une seule action — fatale.
Les amateurs, les bagarreurs du dimanche n’avaient pas la moindre chance contre moi, ils me posaient zéro challenge, c’est pourquoi je ne voulais me battre que contre des pros, des vrais teigneux qui ne faisaient pas de quartier. En particulier ce soir. Je me laissais rarement aller à mes vieilles haines et au dégoût de moi-même. En règle générale, j’acceptais l’homme et le monstre que j’étais. Mais recourir à la stratégie de la terreur, aux transactions fourbes avec des entités inconnues pour essayer de ramener Key, c’était tout autre chose… Et ce dégoût qui bouillonnait dans mes veines, pour moi, c’était un signe : il fallait que j’accepte de prendre cher. Pour elle. Je méritais même pire. Pourtant, je savais que je ne sentirais même pas le châtiment : j’étais anesthésié à l’intérieur.
Elle m’avait rembarré.
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