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Citations de Jean Aicard (27)


Jean Aicard
Chanson des cigales

Cigales, mes sœurs,
Qu'importe à nos cœurs
La richesse des granges pleines?
Pourvu que nos voix
Sonnent par les bois
Quand midi flambe sur les plaines?

Laissons la fourmi
Se glisser parmi
L'amas gisant des blondes gerbes,
Et les noirs grillons,
Hôtes des sillons,
Sautiller dans l'ombre des herbes.

Heureuses de peu,
Pourvu qu'un ciel bleu
Resplendisse à travers les branches,
Nous, nous comptons sur
La manne d'azur
Dont se nourrissent les pervenches.

Par les froids hivers
Nous n'allons pas vers
Ceux qui n'ont pas la voix ou l'aile;
Dès qu'a fui l'été,
Nous avons été...
Mais notre gloire est immortelle.
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La salle du conseil dans le palais du roi d'Ouranie.
A droite, au second plan, un trône somptueux, sous un dais de soie et d'or.
Le trône est élevé sur des marches très hautes et spacieuses où peuvent s'étager, selon l'importance de leur dignité, les officiers, les ministres et les principaux du royaume.
A gauche, la porte d'honneur qui donne accès dans les autres parties du palais.
On y accède par un perron aussi élevée que les marches du trône.
Au fond, les hautes arcades de la salle laissent voir une terrasse qui domine les jardins du palais.
Tout au fond la ville ...
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Le bouffon.-
Parbleu ! J'ai bien moi-même au crâne une fissure,
Mais le génie en sort avec quelque mesure ;
De loin en loin j'en tire un sonnet, Dieu sait quand !
Mais vous, votre caboche est un petit volcan ;
Vous "éruptionnez" comme un roi de théâtre !
Et je dis, moi, qui suis d'humeur plutôt folâtre,
Qu'il est d'un goût douteux, pour le moindre bobo,
D'interpeller la nuit, d'évoquer le tombeau,
De grimper jusqu'au ciel et de s'en prendre aux astres.
Nos malheurs de fourmis ne sont point des désastres :
Vous aurez beau hurler, - et vous hurlez fort bien -
Lorsque nous pleurnichons, l'univers n'en sait rien.
Il sied de supporter gaiment l'inévitable ;
Cette sagesse-là, seule, est la véritable ...
C'est mon maître à danser, mon cher, qui me l'apprit ;
C'est ce qu'il appelait danser avec esprit ...
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Aimer-Penser…


Extrait 1

Cœur naïf ! j'avais cru pouvoir à tous les yeux
Dévoiler mes douleurs comme en face des cieux,
Et trouver pour mon âme une âme,
Une seule parmi la foule des humains,
Un inconnu qui vînt me prendre les deux mains,
Un seul amour d'homme ou de femme !

Pauvre fou ! je croyais à la sainte pitié
Qui verse doucement et longtemps l'amitié
Sur les blessures d'un cœur triste,
Et je ne savais pas, — honte ! — qu'au lieu de pleurs,
Le monde, gai toujours, donne à toutes douleurs
Un éclat de rire égoïste !

C'est bien ; — je garderai pour toi, dont je suis sûr,
Pour toi seule et pour Dieu mon malheur calme et pur
Que salirait la foule avare,
Et grand par ma douleur, et grand par mon orgueil,
Si dans des vers badins je lui cache mon deuil,
Elle me jouera sa fanfare !


p.10-11
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TROISIÈME PARTIE.
I - Amours.


De tout temps mes amours furent des songes vagues ;
Je n’ai causé tout bas qu’aux nymphes, dans les bois,
Et, sur le bord des mers, ces sirènes, les vagues,
Me font seules vibrer aux accords de leur voix.

Mon âme est fiancée à l’humble solitude :
Son chaste baiser plaît à mon front sérieux ;
Je connais de profonds ombrages où l’étude
A des charmes plus doux pour l’esprit et les yeux.

Je suis l’amant rêveur des récifs et des grèves,
L’insatiable amant du grand ciel inconnu ;
Je ne retrouverai la vierge de mes rêves
Qu’en l’immortel pays d’où mon cœur est venu.

La vertu de l’amour, l’homme en a fait un crime !
Je ne veux pas aimer comme on aime ici-bas,
Et ce cœur, façonné pour un élan sublime,
Tant qu’il pourra monter ne se posera pas !

J’ai pourtant vu passer dans le vol de mes stances
De blanches visions, filles de mon désir,
Mais je n’aime d’amour que mes jeunes croyances :
Espoir dans le printemps, et foi dans l’avenir !
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Dans tout Français qui détient une part d'autorité, il y a un Napoléon. C'est ce qui rend notre nation inquiète, toujours partagée entre son goût de la liberté et son amour de la domination. Elle n'est, au fond, composée que de révolutionnaires qui aspirent à la tyrannie
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En Chine, la poésie semble aussi ancienne que la Chine elle-même, et comme cela arrive presque toujours, le premier de ses poètes, ce fût le peuple.
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LA Musique était en grand honneur en Chine, dès la plus lointaine antiquité ; on ne la considérait pas comme un amusement frivole, mais comme la science des sciences, et les Chinois lui attribuaient de singulières vertus. Elle était pour eux un écho de l’harmonie universelle qui équilibre les mondes et elle seule était capable de guider et d’anoblir les pensées et les actions des hommes.
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Les goélands étaient les blancs oiseaux de rêve de ce pays d'enchantement. Ils s'asseyaient par bandes, pareils à des colombes couveuses, sur les vagues de la mer au large, ou sur les sables chauds, ou sur les étangs.
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"Quand l'Homme le voudra, c'est lui qui sera Dieu."

(extrait du sonnet "Deux athées")
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Maurin ne chasse jamais sur les terres de l’État. Jamais garde ni gendarme n’a encore verbalisé contre lui. Maurin ne chasse pas en temps prohibé… tout au plus la veille ou l’avant-veille de l’ouverture pour ne pas laisser trop de gibier dans les endroits faciles, aux gens des villes… Maurin tend quelques pièges peut-être par-ci par-là, mais les renards, les fouines, les chats sauvages et même les sangliers sont des animaux nuisibles dont Maurin est l’ennemi juré. — Maurin aime sa mère et s’occupe beaucoup du plus jeune de ses fils…

— Et pas des autres, c’est entendu ! dit le préfet, riant.

— Un peu moins peut-être, je ne sais pas, c’est son affaire, monsieur le préfet ; mais on peut être sûr qu’il fait ce qu’il doit, selon les circonstances naturellement… Enfin, Maurin est un brave homme, monsieur le préfet, tout le pays vous le dira ; c’est un révolutionnaire de gouvernement.
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Ægri somnia.


On a congé parfois dans ce Paris étrange,
Et l'on peut oublier le bruit, brouillard et fange,
L'incessant tourbillon, le travail, les efforts.
C'est quand on est malade et chez soi seul ; alors
Il faut, bon gré, malgré, songer à se refaire
Du bon sang. On relit le livre qu'on préfère,
On flâne ; puisqu'on est malade, c'est permis.
On reçoit par moments des visites d'amis,
Gens qui se portant bien ressortent au plus vite
Avec ces mots banals : « Très pressé, je vous quitte ! »
Et l'on se fait l'effet, tout malade pourtant,
Tant ils semblent fiévreux, d'être soi bien portant,
Heureux, en les voyant replonger dans la foule,
D'être hors du torrent furieux qui les roule !

Pour moi, quand je fais halte ainsi, trop fatigué,
Je songe à la Provence, heureux sinon bien gai ;
Je revois tout : la mer, les pins sur la falaise ;
J'y suis, quoique cloué près du feu, sur ma chaise.
Alors, dans mon esprit, sans effort, sans travail,
Bois, mer, ciel, tout revient nettement, en détail ;
Sous des arbres amis je fais de longues poses...
C'est la fièvre qui fait revoir si bien les choses.
J'hésite quelque temps sur le choix d'un chemin ;
Je porte un gros bouquet sauvage dans ma main,
Et j'en pourrais décrire et nommer chaque plante.
C'est un même tableau quelquefois qui me hante.
Tel aujourd'hui j'ai vu mon chien obstinément :
Accroupi comme un sphinx, de son grand œil aimant
Il sondait, attentif, rêveur comme son maître,
La route par laquelle il m'a vu disparaître.
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On a coutume de dire que les Chinois ont tout inventé, tout, ou presque tout.
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Les Chinois prennent le thé sans sucre, et ne le préparent pas comme nous ; ils se servent rarement de théière ; c’est dans la tasse même qu’on place les feuilles, et chacun les laisse infuser à son goût.
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“FAIRE un beau voyage,” quelle émotion soulevaient ces simples mots dans notre cœur d’enfant ! Quel trouble délicieux ils y éveillent encore !
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LA FENÊTRE OUVERTE


D' APRÈS LONGFELLOW

Elle se taisait, la vieille maison,
Près des verts tilleuls, couverte de lierre,
Et dans les sentiers bordés de gazon
L’ombre se jouait avec la lumière.

J’ai vu les volets de la « nursery ; »
Ouvertes à l’air, j’ai vu les fenêtres ;
Mais les gais enfants qui m’auraient souri,
Ils n’étaient plus là, les chers petits êtres !

Le grand terre-neuve était près du seuil,
Cherchant du regard ses bons camarades ;
Mais il ne doit plus ni leur faire accueil,
Ni les surveiller dans les promenades.

Je ne les vis pas sous les verts tilleuls ;
Ils ne jouaient point dans la grande salle ;
Le silence triste et l’ombre étaient seuls
Qui mettaient partout leur marque fatale.

D’un ton familier, bercés par le vent,
Les oiseaux chantaient dans les hautes branches.. .
On n’entendra plus, sinon en rêvant,
La voix des enfants et leurs gaîtés franches.

Et le bel enfant que dans mon chemin
J’avais avec moi ne pouvait comprendre
Pourquoi je pressais plus fort dans ma main,
Ah ! plus fort, hélas ! sa main chaude et tendre !

p.97-98
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DEUXIÈME PARTIE.
IX - L'Ame.


Pour le Papillon et l’Âme
La Grèce avait un seul nom ;
Ô poëtes ! je proclame
Que la Grèce avait raison.

L’Âme et l’insecte ont des ailes
Pour fuir la terre et le mal ;
Ces deux Psychés ont en elles
Un introuvable idéal.

Leur inconstance suprême,
Leur course de fleur en fleur,
C’est la constance elle-même
Courant après le bonheur.

Toutes deux n’ont qu’une essence...
Dieu, l’ayant fait de sa main,
Souffla l’âme et l’existence
Au père du genre humain.

Un peu de l’haleine douce,
De l’haleine du Seigneur,
Toucha, dans l’herbe et la mousse,
La corolle d’une fleur.

Or, tout à coup, la corolle
S’est émue, et, vers les cieux,
Palpitante, elle s’envole,
Blanc papillon radieux ;

Car l’Éden parmi les branches
Des profonds pommiers tremblants,
N’ayant que des âmes blanches,
N’eut que des papillons blancs.

Mais, depuis le péché d’Ève,
Dans les clartés de l’éther
Nul papillon ne s’élève
Qu’il n’ait rampé comme un ver.

Ô mystère ! Ève et sa pomme
Rejettent loin du ciel bleu,
Dans la chrysalide et l’homme,
L'Ame, le souffle de Dieu !

6 septembre 1866.
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DEUXIÈME PARTIE.
VI - Aquarelle.
À V. Courdouan.


L’ombre est lumineuse : à travers les branches
Le bon Dieu sourit et le ciel descend ;
Le vent du matin cueille les fleurs blanches ;
La nature parle et l’âme comprend !

Tout semble pensif : la terre travaille ;
Le bourgeon gonflé boit les feux du jour,
Et le lierre tresse un pan de muraille
Où va, gracieux, se nicher l’amour !

L’insecte s’éveille au sein de la rose,
Dont l’air embaumé fait un doux berceau ;
Le divin secret sort de toute chose ;
La chanson du nid vole avec l’oiseau ;

Et le ruisseau bleu joint à ce mystère
Le bruit éternel et mystérieux,
Le bruit du baiser qu’il donne à la terre,
Qu’il jette aux amants, qu’il envoie aux cieux !

La Crau d’Hyères, 1865.
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DEUXIÈME PARTIE.
V - Voici le frais matin...


Voici le frais matin, mais tout sommeille encore ;
Les arbres sont rêveurs dans l’immobilité,
La nuit trace au fusain des tableaux que l’aurore
Couvrira d’un pastel sublime, la clarté !

Les oiseaux ont encor la tête sous leur aile ;
L’insecte, dans la fleur, n’ouvre pas ses rideaux,
Et l’onde dit un chant si timide et si frêle
Qu’on croirait qu’elle a peur dans le lit des ruisseaux.

Le silence est partout. L’infini se recueille ;
Les pâles visions meurent avec la nuit,
Et l’homme sous son toit, la bête sous sa feuille,
Éveillés ou dormant, ne font encor nul bruit.

Tout à coup le soleil paraît. L’azur flamboie,
Et la terre au grand ciel jette son cri d’amour...
Ainsi, quand tu surgis à mes yeux pleins de joie,
Délivré de la nuit, je chante un hymne au jour !

La Garde, 20 juin 1866.
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DEUXIÈME PARTIE.
II - Le Parfum Des Pervenches. Enfantine.


Bonne Vierge, écoutez ma voix, je vous en prie !
Hier, parmi les bouquets vivants de la prairie,
Je cueillis, en tressant ma guirlande, une fleur
Dont le calice bleu n’exhalait nulle odeur.

« La pervenche, pour nous, dit ma mère chérie,
Est toujours sans parfums célestes, car Marie
Par les anges en fait dérober la senteur,
Et leurs tremblantes mains la portent à son cœur.


« Mais quand l’hiver flétrit les plantes qui frissonnent,
Pour embaumer les cieux les chérubins moissonnent
Les âmes des petits innocents comme toi. »

Vierge, ayant écouté, tout joyeux, ces paroles,
J’ai des fleurs du jardin ravagé les corolles,
Pour que tes messagers n’y trouvent plus que moi !

Nîmes, 1864.
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