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Citations de Jean Anouilh (927)


[ Prologue ]
Voilà. Ces personnages vont vous jouer l'histoire d'Antigone. Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. Elle pense qu'elle va être Antigone tout à l'heure, qu'elle va surgir soudain de la maigre jeune fille noiraude er renfermée que personne ne prenait au sérieux dans la famille et se dresser seule en face du monde, seule en face de Créon, son oncle, qui est le roi. Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout… Et, depuis que ce rideau s'est levé, elle s'éloigne à une vitesse vertigineuse de sa sœur Ismène, qui bavarde et rit avec un jeune homme, de nous tous, qui sommes là bien tranquilles à la regarder, de nous qui n'avons pas à mourir ce soir.
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Aucun de nous n'était assez fort pour la décider à vivre. (...) Antigone était faite pour être morte. (...) Ce qui importait pour elle, c'était de refuser et de mourir.
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Tu réfléchis trop, cela finira par te jouer un mauvais tour. C'est parce qu'on pense, qu'il y a des problèmes. Un jour, à force de penser, tu te trouveras devant un problème, ta grosse tête te présentera une solution et tu te flanqueras dans une histoire impossible - qu'il aurait été beaucoup plus simple d'ignorer, comme le font la plupart des imbéciles qui, eux, vivent vieux.
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C'est drôle comme les pauvres ont éternellement besoin de tricots. On dirait qu'ils n'ont besoin que de tricots...
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CRÉON : La vie, ce n'est peut-être tout de même que le bonheur.
ANTIGONE : Le bonheur...
CRÉON : Un pauvre mot, hein ?
ANTIGONE : Quel sera-t-il, mon bonheur ? Quelle femme heureuse deviendra-t-elle, la petite Antigone ? Quelles pauvretés faudra-t-il qu'elle fasse elle aussi, jour par jour, pour arracher avec ses dents son petit lambeau de bonheur ? Dites, à qui devra-t-elle mentir, à qui sourire, à qui se vendre ? Qui devra-t-elle laisser mourir en détournant le regard ?
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C'est reposant la tragédie, parce qu'on sait qu'il n'y a plus d'espoir, le sale espoir ; qu'on est pris, qu'on est enfin pris comme un rat, (...) et qu'on n'a plus qu'à crier, (...) à gueuler à pleine voix.
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Vous me dégoûtez tous avec votre bonheur ! Avec votre vie qu'il faut aimer coûte que coûte... Moi, je veux tout, tout de suite, et que ce soit entier, ou alors je refuse! Je ne veux pas être modeste , moi, et de me contenter d'un petit morceau, si j'ai été bien sage.
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Créon : on est tout seul, Hémon. Le monde est nu. Et tu m’as admiré trop longtemps. Regarde-moi, c’est cela devenir un homme, voir le visage de son père en face, un jour. P 105

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Créon :
C'est facile de dire non !

Antigone :
Pas toujours.

Créon : pour dire oui, il faut suer et retrousser ses manches, empoigner la vie à pleines mains et s'en mettre jusqu'aux coudes. C'est facile de dire non, même si on doit mourir. Il n'y a qu'à ne pas bouger et attendre. Attendre pour vivre, attendre même pour qu'on vous tue. C'est trop lâche. C'est une invention des hommes. Tu imagines un monde où les arbres aussi auraient dit non contre la sève, où les bêtes auraient dit non contre l'instinct de la chasse ou de l'amour ?
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Jean Anouilh
C'est reposant, la tragédie , parce qu'on sait qu'il n'y a plus d'espoir .
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Jean Anouilh
On ne s'aime jamais comme dans les histoires (..). S'aimer c'est lutter constamment contre des milliers de forces cachées qui viennent de vous ou du monde. Contre d'autres hommes, contre d'autres femmes.
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Jean Anouilh
Dans la vie, même quand ça a l'air sérieux, ça n'est tout de même que du guignol. Et on joue toujours la même pièce.
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LE GARDE : Je ne veux pas le savoir. Tout le monde a des excuses, tout le monde a quelque chose à objecter. S'il fallait écouter les gens, s'il fallait essayer de comprendre, on serait propres.
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La vie n'est pas ce que tu crois. C'est une eau que les jeunes gens laissent couler sans le savoir, entre leurs doigts ouverts.
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LA MÈRE : Julia ! Nous réussirons peut-être tout de même à faire un déjeuner convenable. J'ai trouvé un poulet dans le jardin, je l'ai saigné.

Un instant de stupeur chez le père et Lucien. Lucien glapit soudain, se dressant :

LUCIEN : Léon ! Elle a tué Léon !

LA MÈRE, regarde son poulet : Léon ? Qui ça, Léon ?

LE PÈRE, s'est dressé aussi, épouvanté : Saperlipopette ! Ça va nous faire toute une histoire...

LUCIEN crie comme un fou : Léon assassiné ! Léon occis par la belle-famille ! L'instant est prodigieux ! La minute est unique !

LA MÈRE : Mais enfin un poulet, c'est un poulet ! Demain je vous en enverrai une paire et des plus gros.

LUCIEN : Elle dit qu'un poulet c'est un poulet ! Elle dit que Léon n'est qu'un poulet !... Elle ne se rend absolument pas compte de ce qu'elle vient de faire !

JULIA : Je t'assure, Lucien, que tes plaisanteries ne font rire personne.

LUCIEN : Il ne s'agit pas de rire ! Personne n'a envie de rire ici ! Regarde papa.

LE PÈRE qui semble avoir perdu le sien : Du sang-froid ! Beaucoup de sang-froid. Est-ce qu'on ne peut pas le ranimer ? Lui faire la respiration artificielle ?

LUCIEN : Trop tard, il saigne ! Je vois le sang de Léon couler ! Léon périt entre des mains indignes. Et nous sommes là comme le chœur antique, impuissants, livides, muets...

(Roméo et Jeannette)
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"ELODIE
(...) Je ne serai jamais prête. Et d'ailleurs mon chignon ne tient pas ; j'ai mes cheveux des mauvais jours ! (...) je ne ferai jamais mon chignon ! Les épingles volent de ma tête. Je suis pleine d'électricité. Le peigne lui-même refuse (...).

Elle jette son peigne et sa brosse.

ADOLPHE, demande, prudent.
Avec qui as-tu rendez-vous ?

ELODIE, ramassant rageusement sa brosse.
Avec le coiffeur. Mais tu crois peut-être que je peux arriver chez le coiffeur, pas coiffée ? (...)"
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CRÉON : On est tout seul, Hémon. Le monde est nu. Et tu m'as admiré trop longtemps. Regarde-moi, c'est cela devenir un homme, voir le visage de son père en face, un jour.
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Jean Anouilh
La tête, le cœur font mille bêtises. Les mains se trompent rarement.

La répétition ou l’amour puni, 1950
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Oui, j'aime Hémon. J'aime un Hémon dur et jeune ; un Hémon exigeant et fidèle, comme moi.
Mais si votre vie, votre bonheur doivent passer sur lui avec leur usure, si Hémon ne doit plus pâlir quand je pâlis, s'il ne doit plus me croire morte quand je suis en retard de cinq minutes, s'il ne doit plus se sentir seul au monde et me détester quand je ris sans qu'il sache pourquoi, s'il doit devenir près de moi le monsieur Hémon, s'il doit apprendre à dire « oui » lui aussi, alors je n'aime plus Hémon !

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Antigone :
Le jardin dormait encore. Je l'ai surpris, nourrice. Je l'ai vu sans qu'il s'en doute. C'est beau un jardin qui ne pense pas encore aux hommes.
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