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Critiques de Jean Arcelin (58)
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Tu verras maman, tu seras bien

Jean Arcelin a été de nombreuses années responsable d’une succursale de voitures de luxe avant de se reconvertir au service de l’humain en tant que directeur d’EHPAD. Bon nombre de ces personnes de la santé se penchent vers ces professions liées à l’humain comme une façon de s’occuper également d’eux mêmes. Le bien apporté aux autres ricoche toujours d’une façon ou d’une autre jusqu’à soi. C’est du moins la conviction de Jean Arcelin.



Ce récit à la fois « tendre et glaçant » est un condensé immersif dans le quotidien d’une maison de retraite. Tendre car il évoque avec pudeur les confidences des pensionnaires et glaçant car il montre, chiffres à l’appui, l’hécatombe des maisons de retraite.



Quand Jean Arcelin prend ses fonctions dans un EHPAD, il était à cent lieues d’imaginer les lacunes et la détresse en ces lieux. Ça crie pour être lavé le matin, ça crie pour être enlevé de la chaise percée, ça crie même au loup et ce constat se heurte au manque d’effectif qui se heurte à son tour aux restrictions budgétaires. L’homme sera aussi confronté aux frontières de l’humain, jusqu’où donner de soi. Il se montrera directeur respectueux et bienveillant, présent pour son personnel comme pour ses pensionnaires.



Beaucoup de choses passent dans ce récit. La fatigue des aides-soignants, le burn out, l’absentéisme, la maltraitance, les limites de la liberté d’action, les exigences externes, les visites trop rares,...

Le tout dans un style fluide et sensible parsemé de réflexions dignes d’intérêt. Un ouvrage immersif et très ludique ! Tout en étant tendre et rempli d’empathie.



Le récit est d’autant plus agréable qu’il nous sert des anecdotes sur l’un et l’autre pensionnaire, parfois drôles et souvent très émouvantes.



Jean Arcelin écrira que nous avons beaucoup à gagner à passer un peu de notre temps avec la personne âgée, qu’il faut endiguer cette vague qui semble vouloir engloutir la dernière vie avant la mort.



Je lui donne raison et le remercie vivement d’avoir écrit ce très beau récit qui devrait avoir le mérite de réveiller les consciences et d’y voir plus clair sur les coulisses d’une maison de retraite.



Merci à Babelio et aux éditions XO pour l’envoi de cet ouvrage dans le cadre de la dernière masse critique.
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Tu verras maman, tu seras bien

Un aïeul qu'on a chéri, son décès, son souvenir, et la révélation : changer de vie pour s'occuper des vieux.

« Vieux » n'est pas un terme péjoratif. Il ne doit pas effrayer, et Jean Arcelin nous dit même qu'il contient le mot « vie ». La Vie-Eux, ils l'ont aimée, mais ils l'aiment un peu moins en Ehpad privés, ceux détenus par les grands groupes. L'auteur fut directeur de deux d'entre eux. Il témoigne aujourd'hui de son impuissance face à un système redoutable qui ne vise que le profit sur le dos de nos aînés.



Quand les fonds de pension font du mal aux pensionnaires.



Ce livre, récit autobiographique d'un homme ayant opéré un virage radical dans sa carrière, est un plaidoyer pour la bientraitance des personnes âgées, et une dénonciation réaliste d'un système qui l'a mené au « Burn out ». Il fut victime lui aussi d'un fonctionnement dont il ne se voulait pas complice. Après avoir été l'un des magnats du secteur automobile de luxe, il avait choisi de s'intéresser de très près aux anciens, et son CV le lui permettant, complété par les formations ad hoc, il avait accédé à ce poste de Directeur.



C'est avec réalisme que cet homme très empathique nous conte son expérience, précisant cependant qu'il n'en fait pas une généralité, mais nous alerte. Il n'est pas le premier à tirer la sonnette d'alarme et il ne sera pas le dernier. Il jette l'opprobre sur ces grands groupes privés qui avalent de plus en plus d'Ehpad et se targuent d'offrir des prestations de qualité là où en réalité tout n'est que profit à coups de malbouffe à bas prix (Hoki et Panga à volonté), de rationnement des couches par exemple (indispensables souvent) et du personnel.

Il semble avoir fait preuve d'une grande humanité, que ce fût vis-à-vis des résidents ou du personnel, et son récit est étayé de mille exemples en ce sens.



Il conclut par des conseils pour choisir du mieux possible un Ehpad pour son parent âgé, puisque la réalité est telle que nous ne pouvons pas toujours les accueillir chez nous ni les maintenir à domicile.

Cela m'a intéressée de passer de l'autre côté du miroir, moi qui ai travaillé en Ehpad, et ai pesté plus d'une fois contre les directeurs.

Je remercie XO éditions et la plateforme NetGalley pour l'accès à ce document.



#TuVerrasMamanTuSerasBien #NetGalleyFrance

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L'ange de Pigalle

Petite Mère, Lolette, Linda qui es-tu ?

une poulette, elle est facile celle-là, Paulette

Au bal de tes 14 ans, tu dansais sans le savoir sur le futur de ton présent

Les yeux battus la mine triste

Et les joues blêmes

Tu ne dors plus

Tu n'es plus que l'ombre de toi-même

Bambina, que t'ont-ils fait ?



Des aiguilles à tricoter tu as connu l'ange

Des trottoirs tu en as arpentés beaucoup, tes semelles sont usées

Des mains tendues quelques unes, souvent des soeurs

Sidonie, d'abord à l'usine, ton futur dessiné lui aussi

Comme des présages semés sur ton passage

On ne t'avait pas appris à t'écouter, tu léchais tellement bien les larmes des tiens que les tiennes semblaient vaines



Difficile lecture

que ce récit document

témoignage de Linda écrit par et avec Jean Arcelin, vous savez celui qui avait si bien raconté dans "tu verras maman, tu seras bien" l'envers du décor avec ses rires, ses larmes, ses grincements de dents, ses sourires, ses découragements,



Difficile lecture, dure, ensemencée de tellement de douleur, de tellement de courage, de tellement de pertes et puis de tellement d'espoirs, de petits bonheurs et de sagesse aussi.



Impossible d'imaginer un tel destin, cette histoire vraie bouleverse du début jusqu'à la fin, de sa naissance jusqu'à ses soixante-dix-sept ans.



2020, tu écris une nouvelle page, Linda, tu ouvres les fenêtres et tu te racontes sans fards, juste à nue, parcheminée de tous les chemins parcourus, de toutes ces vies menées par une seule et même personne, la petite Paulette des Ardennes, celle qui approchait sans bruit Fanette dans la forêt, celle qui avait appelé son chat Marcel du nom de son instituteur, celle qui aimait Tommy son enfant chien, gardien de ses secrets, défenseur de sa vertu, de ce qu'il en restait parfois.



Tu es devenue femme, tu es devenue mère, cette fois-ci tu y es arrivée, elle est née cette petite fille qui va peut-être venir t'embrasser en te disant maman-cadeau, tu sais -- je savais, maman et Nicolas, mon fils, le saura aussi. Comme tu le dis si bien Paulette, il est beau, intelligent, il comprendra et t'aimera tout autant.



Je ferme la porte Paulette, je te laisse avec eux, avec ta famille, celle que tu as protégée contre vents et marées, celle à qui maintenant tu écris ce témoignage.

77 ans. Il est temps de penser à toi. Paulette. Sache que tu m'as beaucoup appris et que tu m'as beaucoup donné. Il est temps de laisser les autres te donner.

Je t'embrasse Paulette et te laisse dire les mots de la fin que tu te dessines maintenant:



"Plus je pense à la question du bonheur, plus il m'apparaît que pour m'en approcher, je devrais commencer par le début. Se réconcilier avec soi-même, retisser le lien à soi. Je suis la seule à pouvoir le faire. Je n'ai rien à oublier, c'est impossible, et aucun pardon à implorer. Je dois juste fermer les yeux devant l'azur, ressentir le vent tiède du vol des anges et laisser la lumière percer mes paupières. Alors je tends les bras à cette fillette qui pleure encore en moi, à cette jeune femme meurtrie qui se débat. Je les enlace et leur dis ces mots que j'ose enfin prononcer : « Sèche tes larmes, Petite-Mère, c'est fini. Et prends soin de toi, Paulette, car vois-tu, je t'aime."



Récit document sorti chez XO éditions le 11 mars 2021.

Linda, l'Ange de Pigalle est une lecture dure et nécessaire, dédiée à toutes les Lindas passées, actuelles et futures. Linda avec et par Jean Arcelin.



Un témoignage que nous pourrions tous faire l'effort de lire, car ne vous y trompez pas, il est dur, il est cru, il est assassin, il est cruel, il fait mal, il fait peur, il n'épargne rien ni personne et puis surtout il éclaire. - Réservé à un public averti -



Ce livre, Linda l'a écrit pour sa fille, à qui elle a toujours caché son métier. Une manière de se réconcilier avec elle-même et avec les siens.

Elle l'a aussi écrit pour toutes les adolescentes à qui l'on promet, un jour, de l'argent facile.

À ces dernières, elle dit : « On ne s'élève jamais en vendant son corps, au contraire, on descend toujours plus bas, parfois jusqu'aux ténèbres… » Victor Hugo, son poète favori



Un grand merci aux éditions XO et à NetGalley



* Un témoignage 'bien écrit' par Jean Arcelin qui se lit comme un roman, loin loin du romanesque ou de Manara où sont évoqués la fermeture des maisons d'agrément, l'arrivée du VIH, les oeillères et politiques françaises (dans ce cas), les réseaux nouveaux: débarquements des 'îles' ou de l'est, qui est ponctué également de quelques 'jolis souvenirs', moments tendresse, de temps en temps, heureusement sans le dénaturer. - Pour public averti, bis repetita *





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Tu verras maman, tu seras bien

Livre , témoignage, réquisitoire , un peu des trois sans doute .

L’auteur dresse un beau portrait des résidents mais également des soignants .

Un livre à lire même s’il y a des passages très durs , presque insoutenables .

L’argent , le nerf de la guerre , le profit qui empêche d’embaucher du personnel supplémentaire et pourtant l’auteur le démontre si bien , le confort des résidents passe par une augmentation en nombre du personnel , plus il y a de personnel et plus on s’occupe des résidents .

Les jours où le personnel est au complet , tout le monde en bénéficie , il y a moins de stress , plus de ´ bien - être ´ , l’équilibre est à ce prix mais c’est sans compter sur l’odieux cercle vicieux sur le fameux taux d’occupation .

Quand les équipes s’épuisent quand il y a un absentéisme sauvage les résidents en font les frais . Et on peut vite arriver à des situations catastrophiques simplement par un nombre insuffisant de soignants.

Il est primordial de valoriser le personnel , de lui donner les moyens de faire ce si beau métier .

Tant de choses à dire sur l’administration des EHPAD , la recherche du profit à tout prix alors qu’on parle d’humains .

J’ai particulièrement apprécié le portait des résidents , ces personnes devenues âgées , parfois très dépendantes.

L’auteur explique bien que certaines situations de grande dépendance , de grande démence font peur , certaines familles redoutent les visites et parfois y renoncent .

On complexifie la vieillesse en demandant au personnel toujours plus de réunions , de

tâches administratives complexes qui éloignent du terrain et qui n’ayons pas peur de le dire , protège , protège de cette vision d’une vieillesse qu’on préfère garder à distance .

Il évoque ce difficile équilibre entre sévir quand une faute , un manquement est commis et être le plus clément possible avec le personnel dépassé par une tâche ingrate , personnel qui est toujours présent et qui voit passer les directeurs comme dans ...Tournez manège ,

J’ai hésité quelques jours avant de me lancer dans cette lecture , je ne m’attendais pas du tout à ce que le regard de l’auteur soit si juste , si nuancé .

Pour conclure , je dirai ´ qu’est ce qu’une société qui ne prend pas soin des anciens ? ´ , il est grand temps de former le futur personnel , de le valoriser , de continuer sans relâche les formations pour ceux qui travaillent déjà .

Notre société est confrontée depuis quelques années au très grand vieillissement pour la première fois , nous nous retrouvons devant un défi qui semble insurmontable, donnons nous les moyens de le relever , il y a urgence .

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Tu verras maman, tu seras bien

Je tiens à remercier #NetGalley et Xo Éditions pour l’envoi du livre de Jean Arcelin en échange d’une chronique… Un titre accrocheur, Tu verras Maman, tu seras bien… pour nous donner à lire « la vérité tendre et glaçante d’un directeur de maison de retraite ».



Ce sujet me tient à cœur pour plusieurs raisons…

Sur le plan professionnel, j’ai terminé ma carrière en tant que membre de l’équipe médico-sociale chargée des personnes âgées d’un Conseil Départemental ; j’y étais plutôt spécialisée dans le maintien à domicile et j’allais sur le terrain au plus près des bénéficiaires de l’Allocation Personnalisée d’Autonomie, postures que je défends encore et toujours et que la lecture de ce livre vient, s’il était besoin, vivement conforter.

Sur le plan personnel, je soutiens l’attitude de mon père, un guerrier de 94 ans et demi qui vit seul depuis le décès de Maman, survenu en 2013, et qui estime que « l’on va en maison de retraite quand on est foutu !», pas avant… ; j’essaie aussi d’expliquer à ma belle-mère, âgée de 82 ans, qu’il vaut mieux qu’elle et son compagnon, à peine plus vieux qu’elle, restent chez eux le plus longtemps possible alors qu’ils semblent persuadés qu’ils seraient mieux en EHPAD…

Entre ces deux niveaux, j’ajoute que j’ai fait partie du Conseil d’administration d’une maison de retraite associative quelques années jusqu’à sa reprise par un grand groupe gestionnaire. Les échos que j’en ai depuis ce changement de gestion ne sont pas bons pour le bien-être des résidents : l’ambiance se dégrade entre les personnels, le fruit frais a été supprimé de la collation de l’après-midi, il n’y a plus de volières pour les oiseaux…

C’est donc à la fois avec un avis déjà tranché et un grand intérêt que je me suis plongée dans ce livre.



Au début, la démarche de Jean Arcelin m’a un peu agacée… Il venait d’un milieu professionnel tout à fait différent, animé des meilleures intentions… Sa reconversion, à presque cinquante ans avait un côté aventureux, une part d’inconnu, une idée de défi ; mais le côté personnel est émotionnel m’inquiétait un peu. Et puis, j’ai découvert une écriture très efficace et surtout très équilibrée entre le factuel et le personnel ; j’ai rapidement salué son excellente maîtrise du sujet.

Les chapitres sont courts, bien calibrés. L’auteur mêle à son parcours des bribes de vie, la sienne et celles des résidents ; l’ensemble est romancé, les noms ont été changés mais tout cela sonne très juste ; la vérité se lit et s’entend.

Il y a une réelle volonté didactique pour expliquer les sigles barbares pour le néophyte, pour schématiser les fonctionnements des grands groupes gestionnaires d’EHPAD et leurs applications dans le détail décisionnel. Jean Arcelin mêle avec brio l’indicible (certaines scènes sont insoutenables), l’humour, le réalisme, le rire et les larmes, le sentiment d’impuissance et la volonté à toute épreuve. Son récit est une succession d’observations, de réflexions, de portraits humains, de tentatives menées à bien ou pas, de victoires et de défaites, de conseils, de métaphores, de chiffres, d’interprétations… C’est aussi un bel hommage aux personnels qu’il a cotoyés.



Je vais garder en mémoire l’allégorie du colibri… Il vous faudra lire ce livre pour vous l’approprier aussi…

Je vais rêver que tous les directeurs(trices) d’EHPAD sortent de leurs bureaux et s’intéressent autant au quotidien de leurs résidents et de leurs personnels que Jean Arcelin l’a fait au cours de son expérience de ce poste au combien difficile, pris entre le marteau et l’enclume…

Ce livre est un constat, un terrible constat : « une société qui ne respecte pas ses anciens porte en elle le virus de la mort »… Ce livre peut aussi devenir un outil de travail ; tous, autant que nous sommes, allons vieillir, allons devenir dépendants. L’avenir que nous décrit ce livre n’a rien de séduisant. Une part de moi se demande si j’aurai le courage et la possibilité de mettre fin à mes jours avant de risquer de finir ma vie dans un EHPAD… Une autre part, qui croit en l’humain espère sincèrement que notre société va, enfin, se donner les moyens de réfléchir à la vieillesse et à la fin de vie en partant de valeurs humanistes et non plus financières.



Un livre démoralisant mais nécessaire…

Merci Jean Arcelin.

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Tu verras maman, tu seras bien



Funambule marchant sur le fil de nos incertitudes, Jean ARCELIN nous invite à prendre position face à un modèle de Société qui verra de plus en plus ses vieux vivre longtemps, dans une dépendance croissante. Sommes-nous droits dans nos bottes lorsque nous leur reconnaissons de moins en moins le droit d'exister pour ce qu'ils sont et pour ce qu'ils ont déjà donné aux générations suivantes? L'Homme peut-il se regarder en face lorsqu'il ‘marchandise' ses vieux? Que dit d'elle-même une Société qui exploite la vieillesse, lui fait payer plus que son dû, lui refuse toute dignité dans le logement, les soins, l'alimentation et toute vie relationnelle?



Avec un regard tendre sur une face du miroir, glaçant sur l'autre, Jean Arcelin ose accuser un système construit sur l'appât du gain facile et les dictats des actionnaires qui serrent dans leurs griffes les responsables de la gestion des EHPAD. Il l'affirme haut et clair, en France comme ailleurs, s'il n'existe pas un sursaut citoyen réclamant du Législatif un sérieux contrôle des objectifs de rentabilité fixés par les patrons du capital et des moyens de gestion octroyés aux directions et aux équipes soignantes des EHPAD, la prise en charge de nos aînés sera un parfait modèle de non-assistance à personnes en danger, doublé d'une prise d'intérêt personnel sur bien commun appartenant à autrui!



Le document que signe Arcelin est un essai… à ce titre, il ouvre au questionnement bien plus qu'il n'apporte des solutions toutes faites. Même dans ses propositions de fin de livre (heureuse initiative!), les propos restent somme toute assez théoriques et ne règlent pas tout, loin s'en faut.



Mais Jean Arcelin a le mérite de crier « Aux loups! » Il tire une sonnette d'alarme qu'il est grand temps d'actionner et il peut le faire même si son expérience à la direction d'une EHPAD n'est guère plus dense qu'à peine trois ans et quelque passés dans ce milieu. Il est néanmoins crédible parce qu'il ne jette pas l'opprobre sur tous les acteurs du système. Il nuance. S'il dénonce la cupidité humaine des actionnaires, il reconnaît les trésors de patience et de passion, d'attention et de soin, d'inventivité et de combativité offertes aux résidents par des hommes et femmes de terrain qui tentent l'impossible pour améliorer l'alimentation, l'encadrement, le cadre et les soins que peuvent offrir ces lieux de vie à nos aînés, nos anciens, nos vieux.



Ces derniers ont droit au respect, le nôtre comme celui de la Société toute entière. Jean Arcelin ne cesse de le crier sur tous les tons tout au long de cet essai qui mérite d'être lu, relu et réfléchi!



Merci à NetGalley France et aux Editions XO pour leur confiance et le cadeau qu'ils m'ont fait en permettant l'accès à ce livre.
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L'ange de Pigalle

Un récit poignant, qui mérite d'être lu. Je l'ai découvert au détour d'une émission (TPMP, pour tout vous dire... oui, c'est aussi une émission culturelle). Linda est une jeune fille comme les autres, qui grandit à la campagne entre une mère fragile et un père absent. Suite à une désillusion amoureuse, elle tombe entre les griffes d'un homme qui la forcera à se prostituer. Ce livre est important : il abat un mur, celui qui sépare la bonne société et les travailleurs du sexe, perçus comme des étrangers avec qui l'on ne partage rien. En lisant cette histoire vraie, on comprend comment une fille dont la vie commençait d'une façon plutôt banale en est venue à se prostituer, comment elle a pris la distance nécessaire avec l'acte sexuel pour voir son activité comme un métier, exercé avec application, comment elle s'est enfermée progressivement dans cette façon de vivre. On découvre aussi les parades qu'elle a mises en place pour élever sa fille dignement. Merci à Linda et à Jean Arcelin, qui a traduit cette réalité en mots, car vous avez ensemble mis en lumière un morceau d'humanité.
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L'amour dans le sang

Un récit touchant quant à sa teneur (séropositivité et autres drames de l'esprit et du corps), mais le tout est rédigé dans un style presque enfantin et fait montre de quelques banalités (psychologiques, sociales, relationnelles...) que j'ai trouvées faciles, agaçantes, dénuées d'intérêt.
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L'amour dans le sang

Peu familière de biographie d'artiste, mais en mal de livre lors d'un week-end à la campagne, je tombe sur ce livre dans un supermarché et je décide de l'acheter car là, il s'agit d'Anne Charlotte, une copine de lycée. J'étais en première et elle en seconde quand elle a été repérée pour jouer dans Rouge Baiser le film de Vera Belmont avec Lambert Wilson.

Dans ce livre, elle raconte comment elle a appris sa séropositivité à la suite d'une aventure avec un rocker, l'arrêt des projets cinématographiques après son annonce puis l'obtention d'un des rôles principaux dans la série télévisée les Cordier juge et flic avec Pierre Mondy et Bruno Madinier.

Elle raconte aussi sans apitoiement sa trithérapie qui affaiblit son coeur. Après deux infarctus, elle sera greffée en 2003 à à peine 35 ans. Pourtant, malgré ces épreuves, elle garde sa joie de vivre. Un livre qui m'a plu par sa fraicheur et qui m'a ramenée quelques années en arrière lorsqu'on enviait toutes notre copine d'avoir été choisie pour jouer avec le beau Lambert...
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Tu verras maman, tu seras bien

Après avoir été directeur régional dans les voitures de luxe, Jean Arcelin veut changer de voie. Il se rend alors compte que ses diplômes lui permettent d'être directeur d'un EHPAD (Etablissement d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes). Ni une, ni deux, il saute le pas et est bientôt à la tête d'un établissement plutôt bien géré, ce qui l'arrange puisqu'il débute dans le milieu et qu'il lui faut tout apprendre de A à Z. On ne gère pas une société de voitures de luxe comme on gère un établissement de personnes âgées.



Quand il intègre ses fonctions, Jean Arcelin se rend compte que ses supérieurs attendent de lui qu'il fasse du chiffre, qu'il rogne sur les dépenses, que l'humain n'est pas au cœur des préoccupations. Il est juste question de budget et de remplir les chambres pour atteindre son objectif.

Et parce qu'il décide de ne pas rester confiné dans son bureau, il se rend vite compte de la difficulté de ses employés à effectuer correctement leur travail. Elles doivent veiller au bien-être des résidents alors qu'elles sont faibles en effectifs. Il est difficile pour ce nouveau directeur de voir des personnes âgées attendre pour des soins, pour être emmené aux toilettes, … Pourtant c'est la réalité du métier !



Ayant travaillé en EHPAD il y a quelques années, ce livre m'a ramené des années en arrière. Quand tu veux bien faire mais que tu manques cruellement de temps. Quand on est 2 dans une aile d'un étage pour une vingtaine de résidents et qu'on attend de nous d'être efficace au lieu de privilégier la complicité, l'affection avec les résidents. Tout est fait dans l'urgence. A la chaîne.

Car il faut servir les petit-déjeuner puis les débarrasser, faire les toilettes tout en nettoyant un minimum, retourner auprès des résidents qui appellent, et rapidement vient l'heure du déjeuner puis les changes des protections puis les activités (quand il y en a). Et on court toute la journée sans vraiment s'arrêter et passer du temps qui soit bénéfique pour les résidents. Ca en devient une usine et il n'y a plus d'humanité.

Je me suis retrouvée plongé dans un quotidien que j'ai préféré oublier et que j'ai vite quitté en me promettant que mes parents n'iraient jamais croupir dans l'un de ces établissements.



L'auteur nous fait part de sa stupéfaction lorsqu'il se rend compte que les personnes âgées ne reçoivent quasiment plus de visite. Les êtres aimés sont délaissés car on ne veut pas les voir se dégrader, devenir dépendant. Et pourtant, elle les abandonnant à leur triste sort, n'accélère-t-on pas cette dégradation ? Qui ne se laisserait pas mourir en se sentant inutile ? Plus aimé ?



C'est un livre qui énonce des vérités dérangeantes qu'il faut lire pour ouvrir les yeux et les consciences !


Lien : https://livreoumourir.blogsp..
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Tu verras maman, tu seras bien

Suite au décès de sa grand-mère adorée, Jean Arcelin devient bénévole en maison de retraite.

Quelques années plus tard, il décide à 43 ans de mettre fin à sa carrière commerciale dans le secteur de l’automobile de luxe et reprend des études de psychologie. À presque 50 ans, Jean découvre que ses diplômes lui permettraient de diriger un EHPAD.



À l’automne 2014, Jean est recruté par un grand groupe. Il assumera les fonctions de directeur dans deux EHPAD de la côte d’Azur, à Bandol puis à Cannes. Début 2017, un burn-out aura raison de cette mission que Jean Arcelin s’était assignée : privilégier le bien-être des résidents, en faisant fi des préconisations et de la théorisation des décideurs « en haut lieu ».



Car Jean Arcelin n’est pas l’un de ces directeurs qui se cachent dans le confort de leur bureau pour concocter de jolis rapports d’activité. Ses rapports, Jean les fabrique en deux temps, trois mouvements, copiés-collés d’anciens compte-rendus…

Du matin jusqu’au soir et même la nuit, puisqu’à Bandol il dort sur place, Jean Arcelin est « sur le pont » avec ses équipes.

Le directeur est confronté au manque de moyens, financiers et humains. Aux exigences du groupe, qui ne parle que « profit » alors qu’il s’agit de préserver le bien-être, la sécurité et la dignité de femmes et d’hommes trop souvent oubliés par leurs proches. À l’absentéisme, aux manquements de certains employés, et à la difficulté de sanctionner, tant les bras viennent à manquer. À la grande dépendance, voire la démence de certains résidents.

Mais aussi à l’humanité de ces soignants au grand coeur, à la reconnaissance de « seniors » sensibles aux sourires, à l’empathie et à la douceur bien trop rares dans ce type d’établissements.



Jeunes et moins jeunes, n’hésitez pas à lire ce livre qui vous aidera à vous poser les « bonnes » questions quand vous serez confronté.e à une décision concernant vos parents vieillissants.



Et vivent les directeurs de la trempe de Jean Arcelin…

…qui feront qu’un jour EHPAD deviendra peut-être l’acronyme de

Empathie

Humanité

Philanthropie

Altruisme

Douceur
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L'amour dans le sang

Charlotte Valandrey, de son vrai nom Anne-Charlotte Pascal, née le 29 novembre 1968 à Paris, est une actrice française. Elle a grandi en Bretagne au sein d'une famille bourgeoise, son père était pharmacien.



Petite Biographie Rapide :

En 1985, alors âgée de 17 ans, elle apprend qu'elle est séropositive. Elle sera la première personnalité à faire son coming out en France : dans un livre, L' Amour dans le sang, paru en 2005, l’actrice révèle sa maladie et nous apprend également, que suite à deux infarctus qui ont failli lui coûter la vie en août 2003, elle a reçu une greffe du cœur.

Elle est aujourd'hui la marraine de la Fondation Greffe de Vie et s'engage pour la cause du don d'organes et de la greffe.

Charlotte Valandrey est notamment connue pour son rôle dans Cordier, Juge et Flic.



Son histoire est celle d'une enfant turbulente et pleine de vie, qui devenant adolescente devient charmeuse et surtout est une jeune actrice prometteuse.



Mais derrière ce " conte de fées" a se cache une jeune fille en perpétuelle quête d'amour, qui une fois devenue adulte et célèbre bien trop vite, va découvrir sa séropositivité. Dans son livre Charlotte Valandrey nous confie presque tout. Elle nous le dis avec force et sincérité, c'est un témoignage très poignant nous elle nous dévoile, ses amours romanesques avec les hauts et les bas et surtout à quel train ça y va. Sa carrière d'actrice qui va brutalement se freinée avec les révélations qu'elle fera mais aussi son état de santé. Sa maladie qui lui pourri la vie, son cœur trop fragile qui va la lâchée et qui par chance pourra être remplacée à temps, alors qu'elle n'a que 35 ans. Elle nous raconte sa rééducation suite à l'opération de transplantation, les difficultés rencontrées dans sa carrière à ce moment là. Par ce livre, elle nous ouvre un peu les portes des coulisses des people qui n'est pas aussi rose qu'on le croit.



Ce livre est très poignant, il fait réfléchir. Elle nous montre là une belle leçon de vie car sa façon de narrer est toujours faite de manière humoristique, simple parfois crue, mais jamais triste même si on le ressent. Vraiment génial !!!
Lien : http://leslecturesdemademois..
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L'ange de Pigalle

Je tiens tout d’abord à remercier Paulette pour son témoignage fort, poignant et sans tabou. J’ai souvent eu du mal à réaliser qu’il s’agissait bien de la réalité et non d’une fiction.



D’abord l’enfance, ces années d’innocence où déjà les hommes vont lui faire du mal. Ces choses abjectes dont il ne faut pas parler à l’époque. Une jeune fille qui n’a jamais été préparée à la vie de femme. Une naïveté touchante mais dangereuse car savoir aurait pu lui éviter bien des malheurs. Une mauvaise rencontre qui va la conduire à Paris et à la Prostitution. Elle aura certaines périodes de non exercice mais comme elle le dit elle-même « pute un jour, pute toujours ». Linda est une femme qui aime la perfection et, bien qu’elle n’aime pas son métier, elle va le faire bien afin d’être la meilleure. Elle est belle, gentille, c’est une fée, une star.



A travers sa vie, on va découvrir ce métier qui change au fil des décennies. Les envies et fantasmes d’hommes et de femmes surprenantes ou dangereuses. La prostituée n’est pas là uniquement pour le sexe, elle est aussi un réconfort, une écoute attentive et de bons conseils. Un métier qui reste excessivement dangereux. Linda s’y fera des amies très chères et va y rencontrer des personnes qui vont prendre une place importante dans sa vie.



C’est aussi le récit d’une femme forte qui rêve d’être mère. Une maternité qu’on lui enlèvera d’abord de la façon la plus horrible qui soit pour ne lui laisser qu’un Ange qui l’accompagnera au fil des ans. Puis, une merveilleuse fille pour laquelle elle fera tout afin de lui assurer un avenir radieux.



Durant cette lecture j’ai été touchée par Paulette et toutes ses femmes qui l’entourent. On va y vivre l’horreur dont sont capables les hommes de plusieurs manières. C’est les larmes aux yeux que j’ai lu certains passages très difficiles. Mais ce récit, c’est aussi des instants de bonheur et de tendresse. C’est avec délice qu’on la voit prendre sa vie en mains et devenir une femme belle, forte et admirable malgré son métier si difficile.



Encore une fois merci Paulette, je suis admirative devant la bonté, le courage et la combativité dont tu as fait preuve durant toute ta vie.
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Tu verras maman, tu seras bien

Lorsque le site Babelio a proposé sa nouvelle Masse Critique " Spéciale Documents", j’ai jeté mon dévolu sur l’ouvrage de Jean Arcelin "Tu verras maman, tu seras bien". Je n’en connaissais rien mais en subodorais le thème. Je ne m’étais pas trompée.



L’auteur, à la cinquantaine et après le décès de sa grand-mère adorée décide de troquer son uniforme chic et classe de directeur d’une grande concession d’automobiles de luxe pour celui de directeur d’EHPAD (Etablissement Hospitalier pour Personnes Agées Dépendantes). Il raconte son épopée dans un pavé de plus de cinq cents pages. Je l’ai lu très vite grâce à sa fluidité et sa simplicité d’écriture. L’écriture, le style, la narration ne sont pas, en l’espèce, le plus important même s’ils sont de qualité. Non, ici, c’est le fond et seulement lui qui ont été de nature à retenir mon attention.



"La vérité tendre et glaçante d’un directeur de maison de retraite" annonce le bandeau rouge qui entoure le livre. Beau résumé du récit qui oscille entre le sérieux des chiffres annoncés, des actions menées, des problèmes rencontrés et la drôlerie, parfois, de certaines anecdotes rapportées. A aucun moment je ne me suis ennuyée. L’auteur dit les heurs et malheurs de son nouveau métier, la hantise des TO (Taux d’Occupation) insuffisants, l’insuffisance du CRS (Coût des Repas Journaliers), la surveillance constante des résidents, difficile faute de personnels en nombre et de moyens à la hauteur. Il déplore les difficultés à organiser des animations de qualité tellement utiles et pourtant mises en place avec parcimonie pour les mêmes raisons que celles évoquées plus haut. Malgré les belles histoires, certaines d’amour entre résidents, et autres moments de bonheur, le tableau est sombre qui se termine par un burn-out de l’auteur, après un EIG (Evènement Indésirable Grave), la hantise de tout directeur d’EHPAD.

Incapable de mener à bien la mission qu’il s’était fixée, il n’a pu s’en relever.



Il est terrible de constater que les grands groupes à la tête de ces maisons d’accueil pour personnes âgées, la plupart du temps délaissées par leur famille, ne sont intéressés que par les chiffres et préfèrent dédier les bénéfices au plaisir de leurs actionnaires plutôt qu’à celui des personnels ou résidents. Ce plaidoyer m’a paru d’une grande objectivité, Jean Arcelin fait toujours la part des choses, apporte des arguments à charge, certes, mais aussi à décharge, et salue régulièrement le courage et l’abnégation des aides soignant-e-s et autres personnels des deux établissements qu’il a dirigés. Et last but not least, les chapitres de fin m’ont particulièrement séduite. L’auteur y explique son "Plan d’action", fort bien pensé mais sans doute, hélas utopique si l’on pense "profit" et le presque dernier, fort utile "Comment bien choisir son EHPAD (et négocier ses tarifs !)". J’y penserai le moment venu, si je suis encore lucide.



Un document riche en informations et très nécessaire, même s’il fait parfois frémir, pour quiconque est touché par cette perspective de placement.


Lien : https://memo-emoi.fr
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Tu verras maman, tu seras bien

Avec le battement médiatique engendré par la parution du livre «  les fossoyeurs » j’ai eu envie de m’intéresser au sujet mais en lieu et place des «  fossoyeurs » j’ai choisi de lire le témoignage de cet ancien directeur d’Ehpad qui n’est autre que Jean Arcelin dont j’avais adoré l’écriture dans « L’ange de Pigalle »

Il nous livre ici un témoignage à la fois lucide et bienveillant sur le fonctionnement des Ehpad, ces établissements qui, dans la pratique, ne sont pas exactement ce que promettent les dépliants commerciaux.

Jean Arcelin dénonce des dysfonctionnements certes mais pas seulement.

Il rend également hommage à tous ces hommes et femmes de petites mains, qui, de par leur implication, font de leur mieux pour égayer le quotidien des personnes âgées qui y résident.

Portrait de la vieillesse fait au scalpel, ce livre qui dénonce vise à faire prendre conscience que nous sommes tous concernés.

Aujourd’hui ce sont nos parents, nos grands-parents et demain ce sera nous.

Il serait donc temps de faire bouger les choses.

Ce genre de témoignage est essentiel pour une prise de conscience rapide en espérant que ces dirigeants assoiffés de profit se projettent un peu et s’imaginent à leur tour finir leur vie dans les conditions que les restrictions d’aujourd’hui permettent. Dans un premier temps, revoir les budgets.

Puis revoir également les conditions de travail des soignants et Ash pour leur donner l’envie de rester, limiter les turnover et favoriser l’intégration de vrais « professionnels vieillesse » via la formation pour les aider à mieux comprendre la dégénérescence liée à l’âge comme cela est fait dans le domaine de la petite enfance.

Un livre indispensable selon moi pour développer l’empathie la bienveillance et le respect.

À lire absolument.
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Tu verras maman, tu seras bien

Ce livre, je l’ai lu l’an dernier, peu de temps avant le premier confinement. Autant dire que je n’ai pas été surprise de ce qui s’est passé ensuite dans les Ehpad.

L’auteur, Jean Arcelin, n’a été directeur d’Ehpad que pendant trois ans, suite à une reconversion. Avant il travaillait dans un tout autre secteur : responsable de succursale de voitures de luxe. Au bout de ces trois ans il a fait un burn out et écrit ce livre. La démarche aurait pu être agaçante, le titre a un petit côté racoleur mais ce récit autobiographique est avant tout un appel au secours : il tire une sonnette d’alarme qu’il était urgent de tirer. Il y a beaucoup de choses à la fois dans ce livre. L’auteur découvre et constate la détresse dans laquelle se trouvent les personnes en Ehpad. Les pensionnaires qui crient pour être lavés, pour aller aux toilettes, pour être changés… le manque d’effectif… Et il s’agit d’Ehpad privés, d’un grand groupe. Le personnel qui fatigue, et du coup absentéisme et maltraitance ne sont guère évitables. Le personnel à qui on demande de plus en plus de réunions et de tâches administratives qui les éloignent de l’humain. Le directeur qui se sent impuissant, sa liberté d’action étant limitée, essentiellement par des contraintes budgétaires. L’auteur nous explique bien le fonctionnement administratif et financier de ses Ehpad privés, et c’est un bon vulgarisateur, la lecture n’est pas rébarbative, mais bien plutôt révoltante, chiffres à l’appui. Le but premier d’un fonds de pension est de faire du profit, et la recherche du profit à tout prix conduit, quand il s’agit d’humains à la malbouffe et au rationnement des couches.

Ce récit nous immerge dans les maisons de retraite, il est rempli d’anecdotes, tendres, parfois drôles, et en tout cas humaines et émouvantes. Le style de l’auteur est fluide, avec un bon équilibre entre les informations et les anecdotes, ce qui rend le récit efficace pour dénoncer ce système dont il ne se voulait pas complice. Le ton est juste et nuancé, entre humour et indicible. L’auteur dresse un constat glaçant et démoralisant mais indispensable.

A la fin il donne quelques conseils pour choisir du mieux possible un Ehpad pour ses proches.
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L'ange de Pigalle

Ce témoignage m'a retourné le coeur. Je savais d'avance que ça n'allait pas être une lecture facile de part le sujet abordé mais je ne pensais vraiment pas à ce point.

Paulette, Linda ou encore Petite-Mère a vécu tellement d'horreurs durant sa vie. Il m'était difficile de me dire que tout ça s'était réellement passé.

Comment peut-on être à ce point inhumain? Comment peut-on considérer de la sorte une femme?

C'est les questions que je me posais pendant ma lecture.



Elle est tombée sur la mauvaise personne, sur une ordure, sur un homme qui ne pensait qu'argent et violence mais jamais amour et tendresse.

Il définira sa vie pendant de longues années.



Heureusement, Paulette a pu compter sur quelques personnes, sur de belles rencontres durant ces années périlleuses.

Ce n'était sûrement pas des moments de bonheur à proprement parler, mais de petits moments de répis.



L'histoire de Paulette est racontée d'une manière assez poétique par moment. J'ai vraiment apprécié l'écriture touchante de Jean Arcelin qui a su retranscrire avec brio ces pans de vie.🖋



Je vous préviens tout de même, certaines scènes vous choqueront, vous révolteront. Vous devrez sûrement faire des pauses dans votre lecture, comme ça a été le cas pour moi.

Cependant, cette lecture est un témoignage essentiel. Oui, dans un premier temps pour ces personnes qui pensent encore que la prostitution est une volonté, que ces femmes aiment, prennent plaisir à exercer ce métier.

Dans un second temps, parce que ce témoignage est une façon pour cette femme courageuse et admirable de se délivrer de cette histoire et de l'avouer à sa fille qui n'en savait rien jusqu'à la parution de ce roman.



C'est un livre qui restera ancré en moi à vie.
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L'ange de Pigalle

Cela fait longtemps que j'étais tellement ému par un livre... Ce témoignage se lit comme un roman !

Un livre incontournable pour ceux qui aiment des récits palpitants.

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L'ange de Pigalle

Voilà un livre qu'il ne faut pas rater. le témoignage de Paulette devenue Linda suite à une bascule de vie, un dérapage d'existence dans le monde de la prostitution.

Certes son histoire démarre en 43 dans un terreau d'ignorance et de pauvreté mais c'est sa rencontre avec un certain Gérard, maquereau déguisé en bon parti qui se révèle hableur de l'enfer à l'âme bien dégueulasse de celui qui traite les filles comme du bétail, un simple cheptel, qui va l'enchaîner toute sa vie durant.

Plusieurs scènes familiales d'une extrême violence décident du sort et du leitmotiv de Linda avec son ange.

Le témoignage est très fort, retranscrit avec justesse par Jean Arcelin, sans fard, avec un phrasé pile comme il faut, des êtres "méchants comme en guerre" et des filles "trop jolies, les jambes comme des tiges" , avec humour aussi malgré le sujet et avec un certain devoir de réserve exigée de Linda pour que ne soient pas reconnues certaines têtes parisiennes connues.

Bref un livre à ne surtout pas rater car on y apprend les codes, les langages, les modes et les tourments à ne pas oublier.

Cela permet un autre regard loin des poncifs et des jugements faciles.

En bonus quelques énigmes à perforer mais peu d'indices, ce livre n'est pas une balance.

Merci Paulette.

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Tu verras maman, tu seras bien

Après une carrière dans le secteur de l’automobile, Jean Arcelin a fait un virage à 360° pour devenir directeur d’EHPAD. C’est dans le sud de la France que l’ancien concessionnaire a démarré sa nouvelle carrière, d’abord dans un petit établissement, puis dans une structure pouvant accueillir jusqu’à 120 personnes. Il a côtoyé le pire, mais aussi le beau. Il a été confronté au manque de moyens, de personnels, à des vieilles personnes isolées qui s’accrochent à la vie, à des hommes et des femmes passionnés par leur travail.
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