J'ai adoré la créativité de cet album au format carré tant, créativité tant langagière avec les "mot-valise" correspondant aux associations chimériques d'animaux que graphique avec ces formes colorées jouant sur le positif-négatif.
C'est aussi une manière d'aborder l'amitié malgré la différence… et une explication sur pourquoi les éléphants ont peur des souris !!!
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Merci aux éditions Flammarion et à Masse critique pour cet ouvrage que j'ai beaucoup apprécié.
Le jour de sa première rentrée scolaire en tant qu'enseignant, un jeune homme de vingt ans devient père.
Aujourd'hui, il témoigne.
Il relate le développement de son enfant, l'éducation attentive d'une part et, d'autre part, pour lui l'adulte, son propre apprentissage face aux élèves : adapter sa gestuelle, puis trouver une bonne méthode de lecture en CP jusqu'à créer sa propre méthode vivante qui implique ses petits.
( Car, autant de ministres, autant de changements.)
"Les gouvernements successifs s'acharnent à discréditer notre travail, chacun détricotant les réformes de la majorité précédente".
Et:
" J'ai acquis la conviction qu'il n'existe pas de perfection éducative, pas de pédagogies miraculeuses ; "
J'ai trouvé très intéressants ce parcours, ces tâtonnements, cette volonté d'être utile, et de travailler à s'en donner les moyens.
Un maître qu'on souhaite pour tous et particulièrement, comme c'est le cas pour Jean-Baptiste Labrune, pour tous les enfants en difficultés sociales.
Malheureusement, il y a la pression o u le désaccord de certains parents et d'une hiérarchie qui impose des résultats rapides et sanctionne au lieu de soutenir.
La déception, l'usure, l'amertume de l'impuissance, résonnent tristement en moi . J'étais institutrice en élémentaire.
De nombreux parents auraient besoin de lire cet ouvrage avant de critiquer les enseignants.
Je conclue avec avec cette conviction de l'auteur :
"L'éducation est une discipline de la remise en question".
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À travers son ouvrage, Jean-Baptiste Labrune nous retrace son chemin en tant que professeur des écoles et en parallèle sa vie de père. Il nous fait part de son quotidien, de son expérience, de ses difficultés...
Je remercie Babelio et les éditions Flammarion pour l'envoi de cet ouvrage dans le cadre de Masse critique. Je suis assez mitigée. J'ai beaucoup aimé suivre l'expérience de Monsieur Labrune : découvrir ses débuts, ses angoisses, ses essais, ses réussites,.. C'est vraiment les moments que j'ai adoré dans ce livre. Il y a vraiment des réflexions intéressantes sur le métier de professeur des écoles, sur l'école, sur la place de l'éducation dans notre société,... qui m'ont fait beaucoup réfléchir et je suis d'accord sur de nombreux points avec l'auteur.
Mais il y a deux points qui m'ont chiffonné : d'abord je m'attendais à un plus grand parallèle avec sa vie de père. Après tout, c'est ce qu'on s'attend avec le titre de l'ouvrage et le résumé. Mais j'ai trouvé que cette partie était un peu trop délaissée au profit de l'expérience professionnelle. Ce n'est que mon point de vue.
Le deuxième point qui m'a chiffonné c'est qu'il y avait à mon goût trop de références sociologiques. J'ai une licence en sociologie alors tous les auteurs cités j'en ai entendu parler un million de fois (c'est peut-être ça le problème d'ailleurs). Mais j'ai trouvé que ça coupait vraiment le récit du quotidien et qu'on s'y perdait un peu. Alors je suis tout à fait consciente que pour illustrer des propos, c'est toujours mieux de faire référence à des ouvrages mais j'ai trouvé que c'était trop.
Je conseille cet ouvrage aux personnes qui veulent se rendre compte de la réalité du métier de professeur des écoles et de la place de l'école aujourd'hui dans notre société.
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"Un nom de bête féroce" est une histoire singulière.
L'aventure d'un jeune maître et de son chat qui auront pris des chemins différents. Le chat a repris ses libertés, s'est un jour échappé.
Nous pourrions nous faire de nombreuses hypothèses: les chats sont comme ça, indépendants, sauvages. C'est sa nature qui l'attire et l'appelle à l'extérieur.
Nous nous demanderons aussi comment l'enfant de 7 puis 8 ans vivra la séparation.
L'enfant, le narrateur, se montrera compréhensif. Y a t-il eu discussions avec les parents?
Le texte de Jean-Baptiste Labrune, plein de tacts, unifiera les images mystérieuses et nocturnes parfois chocs.
Grâce à ces images zébrées de lumières crûes et de rouge, nous pourrons bien supposer sur la nouvelle attitude plus craintive du chat, même avec son jeune maitre. L'album est doux, grâce à l'amour que le petit témoignera sans conditions à son animal, même "perdu" pour lui ( en quelque sorte), lui portant à chacun de ses anniversaires un bout de gâteau déposé dans l'herbe.
Il y aura une image qui nous apportera une réponse intime et réjouissante vers la fin, qui nous révélera enfin le sentiment du chat.
L'avez-vous repérez?
Si vous doutez du contraire, demandez l'aide d'un lecteur adulte qui vous montrera que le chat n'oublie pas, même loin de son foyer.
L'illustratrice Marine Rivoal se montrera créative dans la présentation des images, jouant des sensations ombres et lumières, du mystère "chat" très secret.
C'est une proposition qui fera vibrer la sensibilité des jeunes lecteurs qui lisent déja.
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Merci à masse critique et aux éditions Flammarion de m'avoir sélectionnée.
"Et père et maître" est le récit de Jean-Baptiste Labrune sur son parcours en tant qu'enseignant en école élémentaire.
A vrai dire, étant dans l'enseignement en collège depuis 28 ans, j'en ai vu de toutes les couleurs. L'auteur décrit parfaitement le malaise, l'injustice, le manque de reconnaissance du travail d'enseignant et j'en passe.
Avec des notes, en fin de livre, qui sont riches et particulièrement recherchées, l'auteur nous livre un récit accablant mais en même temps plein d'espoir... Ne va-t-il pas reprendre le chemin de l'école ?
Il faudrait que ce livre soit lu par le plus grand nombre (parents, enseignants, politiques...) afin d'ouvrir les yeux et de laisser plus de marge de manœuvre aux enseignants pour qu'ils puissent faire leur travail correctement avec des moyens à la hauteur de leur mission.
A lire absolument...
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Le point de départ de cet album est une amitié improbable entre un gros animal (l’éléphant) et une petite bête (la souris). Un tremblement de terre survient, les deux amis se retrouvent sens dessus-dessous… et ne forment plus qu’un : l’éléphouris ! Et ainsi de tous les autres animaux, devenus soudainement des êtres hybrides : le vaumoustiquour [moustique + vautour], le kanghippo [kangourou + hippopotame] etc…
Puis, l’éléphouris est pris d’un énorme éternuement qui bouscule tout sur son passage… et tout est remis en ordre : chacun retrouve sa véritable identité.
Le jeu avec le mélange des syllabes est compréhensible par les plus petits et crée des sonorités rigolotes. Dans la forme du livre (format carré, formes stylisées, papier mat et épais), on dirait du Mémo (maison d’édition qu’on ne présente plus) mais c’est du Magnani : jeune maison d’édition prometteuse (http://www.editions-magnani.com ).
Album à partir de 4-5 ans.
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C'est un hasard : ni une nouveauté, ni un conseil, mais un hasard. La libraire s'est dit « et si on découvrait le catalogue graphique de Magnani » a commandé ce lumineux titre et l'a posé sur la table, au rayon jeunesse. Je suis passée par là et après la lecture du prologue je suis passée en caisse.
Publié en 2018, ce recueil de contes reliés entre eux par un « récit cadre » est une source de joie. Je vous en parle en tant qu'adulte, et ignore un peu comment le livre a pu être reçu par le public jeunesse à qui il semble à première vue destiné.
Chèms est un grand sage à longue barbe auprès de qui tout le monde vient chercher conseil pour savoir qui, découvrir où et apprendre quand. Chèms peut guider les apothicaires, les bâtisseurs et les familles, renseigner les rois, les prêtres et les bourgeois sur comment être au monde et mener leurs activités respectives.
Un soir de grand ennui, un ennui aussi vaste que son savoir (y aurait-il une corrélation?), Chèms réalise que si il connaît toute chose, il ignore leur raison d'être. Il fait la rencontre du petit duc, un oiseau qui lui fait dessus, et qui dans l'obscurité du soir, chante dans ses hululements « lechant vieux du monde, le chant que les hommes jamais n'entendent ». Il « chante les airs de l'ombre, les airs souterrains qui disent le sens des êtres et des choses ». C'est le moment pour le grand sage Chèms d'apprendre pourquoi : pourquoi la nuit est-elle noire ? Pourquoi la lune brille-t-elle ? Pourquoi rêve-t-on ? Pourquoi vieillit-on ?
Grâce à l'histoire d'Akétopiou, le lecteur découvre en même temps que Chèms pourquoi. Il est invité à déposer le temps de la lecture son savoir, et à se laisser raconter une cosmogonie inédite, pleine de poésie (merci Jean-Baptiste Labrune), de couleurs (merci Jérémie Fischer), de beautés et de joie.
Les contes de petit duc ouvrent une parenthèse bienvenue, et je compte bien l'offrir à une pelle d'adultes autour de moi, qu'ils soient parents ou non, car je suis convaincue qu'on en a bien besoin.
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