AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Jean-Baptiste Messier (16)


Enfoncée dans la banquette, j’ai bien du mal à ce que ma minirobe garde une longueur décente. Cette voiture est un vrai piège à femmes.

Sensible à mon embarras, avec un regard amusé, il me demande :

« Donc, vous êtes lectrice ?

— Oui. En fait pour être précise, je suis lectrice érotique.

Richard en a le souffle coupé, je suis bien contente. Je développe :

— Des gens me payent pour que je leur lise à domicile des textes érotiques. Et lorsqu’ils n’ont pas de désir particulier, souvent je pioche dans vos textes.

— Vous me voyez honoré… Si je vous suis bien, vous pourriez me lire mes textes à domicile contre de l’argent ?

— Hé bien, effectivement, si ça vous tente ! Je crois pouvoir dire que je suis assez expressive. En tous cas, j’ai des clientes et des clients fidèles et même des couples.

— Mais euh, pendant vos lectures, il ne se passe rien ?

— Non. Il n’y a pas d’interactions avec moi à proprement parler, non. Je peux m’habiller très sexy à la demande mais je n’accepte aucun contact, toute l’intensité du jeu vient de là. Par contre les auditeurs et auditrices peuvent faire ce qu’ils veulent, ça ne me troublera en aucune manière.

— Oh !

— Et c’est pour ça, que j’ai des couples qui sont de fidèles clients, si vous voyez ce que je veux dire.

Richard s’adosse confortablement sur la banquette et souffle :

— J’imagine très bien, Jeanne. Ça me laisse rêveur… Vous êtes libre maintenant ?

Satisfaite, mais je ne le montre pas, je passe une main dans mes cheveux.

— Oui, absolument. C’est quand même une occasion rare pour moi ! Mais je vous préviens ce n’est pas donné !

Richard sourit d’une manière suffisante

— Ce n’est vraiment pas un problème pour moi. »

Il parle à l’interphone avec son chauffeur pour lui demander de nous conduire à son domicile.

Arrivés chez lui, je file à la salle de bain. Je vais pouvoir sortir le grand jeu. Je vérifie l’état de mon porte-jarretelles, j’accentue mon décolleté et je me remaquille : je sais qu’avec mon timbre de voix, il va me trouver irrésistible car déjà il est à ma main. Armée de son livre, je m’assieds sur un fauteuil non loin de lui. En experte, je croise les jambes, ce qui fait remonter ma mini-robe au-dessus de la démarcation des bas, et je me cambre. Je commence à lire les extraits que j’adore. Ils seront tirés successivement des nouvelles suivantes : « Un train d’enfer », « Le couvent des envies » et « Bouche cousue ». J’espère bien faire craquer Richard mais cela, amie lectrice, ami lecteur, vous le saurez en lisant ce qui vient…
Commenter  J’apprécie          50
Le radio-réveil fait entendre sa musique. Dans le brouillard, je tâtonne à la recherche du funeste objet. Voilà, c’est arrêté. A côté de moi, je sens le corps chaud de mon aimé. Après tant d’appels au loin, le voilà enfin. Je ne bouge pas et savoure ce moment. Immobile, un peu de côté sur le ventre, je sens ma longue chevelure brune d’orientale qui caresse le bas de mon dos. Mes seins amples et fermes se pressent doucement contre le lit, le rebord du drap caresse le haut de mes fesses voluptueuses. Mes yeux badins admirent mon amoureux dans la semi-obscurité. Je sens mon sexe encore humide de nos ébats de cette nuit. Certaines nuit, il ne sait pas très bien pourquoi, il se réveille dans un état un peu second avec une envie de faire l’amour et l’érection qui l’accompagne, énorme. « le dormeur du val » s’éveille comme il dit… Et dans ces moments là où il est lui tout en étant un peu autre, il est d’une sensualité, d’une sexualité qui sue par toutes les pores de ses mains, de ses lèvres, de tout son corps… J’ai appris à reconnaître ces états quand il me réveille la nuit, et je jouis d’avance à ce qui va se passer… Oh ces moments là ne sont pas vraiment tendres mais quelle vigueur ! j’en salive encore intérieurement à l’évocation de ces moments sauvages. Je passe une main sur ses fesses rebondies et douces, il frémit et fredonne mon nom.

Finalement je finis par me lever et me dirige vers la salle de bain qui est en accès direct vers notre chambre. J’aime bien me lever tôt en avance pour m’apprêter comme j’aime. Je fais couler l’eau dans la baignoire en forme d’hexagone que nous avons installée… pendant que l’eau coule, je me brosse soigneusement les dents. Inutile de préciser que je suis toute nue.

Je pénètre dans le bain, je saisis la fleur de bain violette et la passe sur mes belles jambes douces un peu rondes. Puis je m’allonge dans la baignoire…. Dans le grand miroir, je vois que mon Etranger à moi me zyeute attentivement par la porte entrebâillée. Je lui souris et lui tire un peu la langue… il adore… N’y tenant pas, il me rejoint dans la baignoire. je continue de me laver soigneusement, son regard sur moi rendant encore plus sensuels chacun de mes gestes. J’ai l’impression de participer à un ballet. Je « joue » avec mes seins pour lui faire plaisir. Je sors du bain, m’essuie et passe dans notre chambre… Je suis nue et je sais qu’il me trouve magnifique comme ça. Je farfouille dans l’armoire et trouve un porte jarretelles noir avec les bas. Un peu plus loin je trouve le tanga en dentelle transparente. Je file dans la salle de bain et me ceins avec des gestes lents et précis, j’accroche les bas aux agrafes et les lisse doucement tout le long de mes jambes, une par une. Je juge de l’effet dans le miroir, je suis parfaite. Je surprends le regard brillant de mon amoureux aux yeux bleus, posé sur moi. Je mets mon tanga bien échancré sur les hanches par-dessus.

Je me sens humide de sensualité. Mon chéri me caresse les hanches par derrière. Nous nous regardons en toute conscience par le biais du reflet. Il me prend les seins, les malmène gentiment. Sa main effleure mon ventre. Un bref instant, garce que je suis j’imagine le nombre d’hommes qui aimeraient être à sa place, y penser me rend encore plus braise.
Commenter  J’apprécie          40
"Seffour examina son ennemi défait qui avait tout d'un
ancien guerrier sparte ne portant que la chair sur les os.
Ce marais n'était–il pas une sorte de labyrinthe où des êtres
de toute époque se retrouvaient pour accomplir une quête
qui les dépassaient ? Il se sentait fiévreux et n'avait pas les
réponses à ces questions. Mais pourquoi ce guerrier avait–il
voulu le tuer ? Était–ce la grande faim qui l'avait poussé ?
Combien horrible était ce lieu !
Il était urgent d'en sortir. Seffour visualisa le lieu qu'il devait
atteindre tel qu'Eljhad le lui avait décrit et que la carte lui
suggérait. Son intuition, telle une boussole, allait le guider.
Il prit la torche à côté du guerrier mort et l'alluma.
Il marcha, tandis qu'il sentait ses forces diminuer. L'armure
pesait lourd mais il hésitait à l'abandonner, il sentait qu'elle
était nécessaire. Il vit les restes d'un foyer dans lequel il
reconnut des restes de corps humain. Il frémit mais cela ne
l'étonna pas. Piégés comme des moucherons dans une toile
d'araignée, des êtres erraient ici à la recherche d'une issue
que peut–être ils ne connaissaient pas. Et quelle nourriture
aussi bien pour le corps que pour l'âme subsistait en ce lieu
pourri ? "
Commenter  J’apprécie          40
Attaquez le récit comme un radieux suicide, prononcez sans faiblir le grand Non à la vie ; alors vous verrez une puissante cathédrale, et vos sens, vecteurs d’indicibles dérèglements, traceront le schéma d’un délire intégral qui se perdra dans l’innommable architecture des temps.
Commenter  J’apprécie          30
Passionn’elle Je t’enverrai au ciel. Les flèches de ton cœur Assaillent mon corps De désirs pourfendeurs. Tu es mon essen’ciel.
Commenter  J’apprécie          20
Peut-être l’argent est-il un moyen concret de mesurer une certaine forme de réussite et se rassurer par là-même sur son adéquation au monde ?
Commenter  J’apprécie          20
Le bolide avait déchiré le ciel d'une trajectoire
flamboyante. Cela avait marqué le début de la fin. Une
immense explosion, l'équivalent de milliers de bombes
A, avait balayé l'atmosphère et l'avait recouverte de
cendres noires. D'innombrables êtres avaient poussé
la clameur de la mort. La course apparente du soleil
avait paru un instant suspendue par le cataclysme.
Commenter  J’apprécie          10
Cette chapelle est ma maison. Je m'y sens bien.
Commenter  J’apprécie          10
- Un pêcheur rentre au port et raconte à ses collègues: Incroyable... Vous savez ce que j'ai rencontré?
- Non
- Une sirène!
- ça alors! Et comment nageait-elle?
- Très mal, elle m'a fait une queue de poisson !
Commenter  J’apprécie          10
Tout est poison et rien n'est sans poison: seule la dose fait l'absence de poison.
Commenter  J’apprécie          10
Elle continua son chemin et alla saluer Notre Dame de Paris. Le parvis aux pavés descellés, la moitié de la toiture éventrée par une bombe, des chimères lançaient leurs imprécations contre les humiliations guerrières et sacrilèges. Avec Valérian, ils aimaient à discuter la nuit venue, avec au-dessus d’eux le ciel étoilé frangé par les restes de la voûte dans la cathédrale. C’était aussi le lieu de câlins prolongés entre les travées en bois quand les chauves-souris commençaient leur manège cliquetant.
Commenter  J’apprécie          10
Je parcours les lignes maladroites et pleines de fautes d’orthographe :
 
« Mon cœur est par trop maltrété par ce que j’es vu. Hier le démon régner dans la chapelle. Par le trou de la cerrure, j’ai vu mon amour Dona rosa se faire béser comme une truie par le no vice Antonio puis par d’autres homes et fames. Salaupe, salaup ! Je t’aimais Dona rosa ! Comment a tu pu trahir le saigneur un si ??? Tout ce que je crois est envolé comme un boi qui brule, je ne croix plus en toi, je ne croix plus en dieu depuis que je t’es vu te faire béser par tous les troux, gémir de plaisir sur l’hotel de toutes les bénédicssions. Que je soie maudi ! Adieu ! »
 
Ainsi, c’est donc ça, le pauvre novice Angelico s’est senti rejeté, abandonné, et n’a pu le souffrir. Il devait être sérieusement déséquilibré tout de même.
Commenter  J’apprécie          10
Fluidité, silence, relâchement, comme une rivière d'énergie qui fait son lit dans son corps. voilà il se trouvait dans l'état d'esprit désiré.
Commenter  J’apprécie          10
Dans le ciel noir, une étoile brille plus que les autres. Aldébaran. Je la fixe, et, en un éclair, je ne suis plus là.
Une espèce de nuage fumeux me fixe et me parle d'une voix caverneuse :
- Nobert, tu me traites de "nuage fumeux" ?
- Pardon, votre Seigneurie, j'avais oublié que vous étiez omniscient !
C'est pénible cette manie qu'a Notre Seigneur qui est aux cieux de surveiller toutes nos pensées.
- Norbert !
- Oui, Seigneur, je ne recommencerai plus !
Commenter  J’apprécie          00
Je n'ai pas l'habitude de parler de moi, de me confier. Mais là, dans cette chambre d'hôpital, dans cette pénombre qui voile le réel, les mots se libèrent, je parle de mon enfance, je lui parle de moi, de mes souvenirs, de mes blessures, de mes joies, je lui ouvre mon univers. Je crois que c'est la première fois que je me livre ainsi. Elle pose des questions, soutient mon discours en le relançant de temps en temps par des interjections. Tout ce que je lui révèle est tellement différent de ce qu'elle connaît? Les minutes, les heures passent, je n'ai pas envie que ça s'arrête. Je lui ouvre mes erreurs, mes fautes... un peu mes vices.

- Tu n'as jamais été amoureux Paul?

- Si une fois. Mais c'était ma première. Je n'étais pas mûr. J'avais besoin de voir autre chose. J'ai beaucoup exploré, mais je crois que je me suis perdu en route. Maintenant j'ai envie d'autre chose.

-Tu as envie de quoi?

La question me laisse coi. C'est comme si le génie me demandait mes vœux et qu'un grand blanc m'envahissait.

- J'ai envie, j'ai envie d'une femme... d'aimer une femme. De vivre avec elle.

Voilà, c'est dit. Ça paraît tellement maladroit, tellement insuffisant ces quelques mots par rapport à ce que je ressens, à mes doutes sur le fait que je puisse aimer une femme et qu'elle puisse vivre avec moi.
Alors je rajoute :
- Mais je me demande si c'est encore possible... Je suis habitué à vivre seul même si en fait, j'en ai marre de cette vie.

- Ça dépend peut-être de la femme tu ne crois pas? Peut-être que tu n'auras qu'une envie, c'est qu'elle soit à tes côtés et du coup, tout te paraîtra évident.
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jean-Baptiste Messier (37)Voir plus

Quiz Voir plus

Ravage

En quelle année fut publié ce roman de Barjavel?

1932
1943
1954
1965

16 questions
981 lecteurs ont répondu
Thème : Ravage de René BarjavelCréer un quiz sur cet auteur

{* *}