Jean Bernard-Maugiron vous présente son ouvrage "Du plomb dans le cassetin" aux éditions Buchet-Chastel, depuis le Musée de l'Imprimerie à Bordeaux. Rentrée littéraire 2010. http://www.mollat.com/livres/jean-bernard-maugiron-plomb-dans-cassetin-9782283024638.html
Pierre Ryckmans est entré en littérature comme traducteur,
d’abord du chinois vers le français, nous permettant de connaître dans les années 70-80 les écrits de Shitao, Shen Fu, Lu Xun (Lou Sin) ou Kouo Mo-jo. Sa traduction des Six récits au fil inconstant des jours de Shen Fu nous donne accès à un monde disparu.
Vous entendrez encore parler d’eux ; la prochaine fois, sachez les reconnaître. Il en va des maoïstes comme des cannibales, dont Vialatte disait qu’ils avaient disparu de la Papouasie depuis que les autorités locales en avaient mangé les derniers… [La Forêt en feu]
s. Pour lire de bons livres, la condition préalable
est de ne pas perdre son temps à en lire de mauvais, car la vie est courte. » Et puis, il décoche ce trait final […]: « Seul celui qui tire ses écrits directement de son cerveau mérite d’être lu. » [BPP]
une conception littéraire du monde
« Celui qui sait une chose ne vaut pas celui qui l’aime.
Celui qui l’aime ne vaut pas celui qui en fait sa joie. »
Confucius
À l’opposé des conceptions sociologique, économique, policière ou politique, une conception littéraire du monde se refuse à diviser l’humanité en catégories, en groupes ou en classes sociales, pour ne considérer que les hommes – et le plus souvent l’homme seul, parmi ou contre ses semblables –, pauvres nains juchés sur les épaules de géants, désemparés face à un destin tragique et tiraillés par des passions contraires. Comme l’a finalement compris Cornélius Castoriadis quand il a rompu avec le marxisme, « l’histoire de l’humanité, ce n’est pas l’histoire de la lutte des classes, c’est l’histoire des horreurs, même si elle n’est pas que cela11 »
Confucius
[…] En conséquence de ces manipulations idéologiques, le nom de Confucius a fini par se trouver étroitement associé à l’exercice millénaire de la tyrannie féodale. Au xxe siècle, pour l’élite progressiste, sa doctrine est devenue synonyme d’obscurantisme et d’oppression; tous les grands mouvements révolutionnaires de notre époque furent farouchement anticonfucéens – et, à beaucoup d’égards, il n’est que trop facile de sympathiser avec eux. Et je me souviens encore (s’il m’est permis d’évoquer ici une expérience personnelle) de la consternation que m’ont manifestée certains de mes amis chinois quand ils ont appris que je travaillais à une traduction des Entretiens de Confucius: ils se demandaient tristement comment j’avais pu sombrer dans une telle régression intellectuelle et politique.
Cette mer qu’il connaît bien pour l’avoir pratiquée lui-même,
dans l’Atlantique autant que dans l’Indien et le Pacifique. Il nous dit sa passion et sa fascination pour le grand large.
– Avec la Chine et la littérature, la mer est votre troisième passion.
Qu’est-ce qui fait aller un Bruxellois vers la mer ?
S.L. – Je l’ai vraiment découverte en partant, encore adolescent, sur un chalutier ostendais à la pêche à la morue dans les parages de l’Islande. Un peu plus tard, en 1958, j’ai embarqué sur un thonier breton, comme je l’ai raconté dans Prosper. Je dois à la mer quelques-uns des plus beaux moments de mon existence. Aujourd’hui encore, je navigue avec ma femme sur mon vieux voilier, très paresseusement, dans la baie de Sydney.
Simon Leys rend également plusieurs fois hommage au rôle joué par les femmes dans la vie et l’œuvre de certains écrivains, comme Victor Segalen, dont l’épouse, Yvonne, le seconda inlassablement et contribua grandement à sa postérité. Ou encore Eileen O’Shaughnessy, « pure poésie », qui fut pour George Orwell, d’un caractère souvent déroutant, la complice et le soutien qui lui étaient indispensables. Dans un texte sur Nabokov, Simon Leys loue l’abnégation de sa femme Vera, qui, persuadée du génie de son époux, lui sacrifia des ambitions justifiées par son propre talent. « Elle a fait l’homme qu’il est devenu. Sans Vera, quelle sorte de livres Nabokov eût-il écrits?
Après avoir nourri et inspiré des millions d’hommes pendant des siècles, l’univers traditionnel évoqué par Shen Fu est peut-être en train de disparaître pour jamais. Mais même si ce monde ancien devait totalement s’effacer de la vie, pour nous Shen Fu n’en restera pas moins un compagnon infiniment cher et proche dans l’incertain voyage de notre existence, car il détient un secret dont nous avons besoin aujourd’hui comme jamais – le don de poésie, lequel n’est pas le privilège de quelques prophètes élus, mais l’humble apanage de ceux qui savent découvrir, au fil inconstant des jours, le long courage de vivre et la saveur fugitive de l’instant. [SR]
En attendant le grand soir et le paradis sur terre, chaque jour des hommes sont emprisonnés, torturés et assassinés pour le seul crime de leurs opinions dans les geôles islamistes ou communistes, dans l’indifférence de ces beaux esprits, indifférence qui n’est pas sans rappeler le lâche silence des intellectuels progressistes de l’après guerre à l’égard des dissidents de l’Est. Et peu importe le nombre des sicaires puisque, comme l’écrit Kasimierz Brandys, « l’histoire contemporaine nous enseigne qu’il suffit d’un malade mental, de deux idéologues et de trois cents assassins pour s’emparer du pouvoir et bâillonner des millions d’hommes ». Au nom de la paix, de la justice ou de la liberté, comme de bien entendu. [note de Pégase Shiatsu : et pour cela les hôpitaux psychiatriques ne sont pas en reste : il suffit d'être plus utile à un psychiatre d'être déclarer malade, surtout si vous n'êtes pas d'accord ave lui, et les infirmières ont la même attitude, pour que vous soyez handicapés à vie... et le gouvernement continue d'imposer à des pauvres bougres des séances supplémentaires.... pour que payé par les aides de l'Etat ils se fassent arnaquer, parents révoltez-vous ! Tout en soutenant l'Ukraine ! Au fait, j'ai fini part trouver les deux chaines You Tube de Navalny hélas en Russe, mais on peut jouer avec une traduction approximative, il faut mettre les sous titres en russe, puis cliquer sur la flèche en face sous titre russe et vous trouver la traduction automatique... la chaine Alexei Navalny, et la chaine Navalny live, bien sûr leurs noms sont écrit avec des lettres cyrilliques mais avec un peu d'entraînement on reconnait le nom ! ]
Le paradoxe de cette tâche obstinée et harassante, c’est
qu’en la poursuivant le traducteur ne s’applique pas à parfaire un monument qui perpétuera la mémoire de son talent, mais au contraire il s’emploie à effacer toute trace de sa propre existence. On ne remarque le traducteur que lorsqu’il a échoué. Son succès est de se faire oublier. La recherche de l’expression naturelle et juste est la recherche d’une expression qui ne sente plus la traduction. Il s’agit de donner au lecteur l’illusion qu’il a directement accès à l’original. Le traducteur idéal est un homme invisible.