AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Danieljean


À l’ombre d’arbres purs de toute vie encore,
las de sa ronde identité, l’Absolu rêve de se faire
quelque chose comme épaisseur, multitude, se donner corps
loin des silences innommés qu’éternellement Il profère.
Il se voudrait, au fond de la coïncidence, différent.
La plénitude pleure en Lui de n’être pas plus évasive…


Alors, son Unité s’oublie et d’elle-même se déprend.
Il entend sourdre l’univers parmi la transparence oisive ;
il y suscite des saisons et des soleils en majesté.
Danseur agile, un mouvement agite ses bras dans l’argile :
tout ce qui n’était pas s’étonne d’exister.


L’Illimité ne se veut plus qu’humble lisière, aile fragile,
se vêt de la tunique d’or des fins et des commencements,
s’efforce à l’éphémère, n’ose dépasser le bois d’érables,
s’arrête source et se blottit derrière les bruissements
du maitre-espace tout pétri d’impondérables.


Toutes les créatures tendent leur essor vers leur destin.
L’Un démembré jette son âme, ivre, au nombre qui la dépèce,
se laisse devenir milliers du fond de son centre indistinct,
se distribue à l’univers en son essence et son espèce.
Mais tant d’êtres !… L’Être éclaté s’y voit et ne s’y connaît plus.
Parmi les mondes dévalant du cœur d’une multiple amande,
l’Absolu, dispersé, se cherche et se parcourt et se demande
comme, étant autre que Lui-même, Il reste toujours l’Absolu.
Commenter  J’apprécie          10





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}