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3.74/5 (sur 23 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Deusto (Espagne) , le 09/07/1897
Mort(e) à : Paris , le 18/01/1986
Biographie :

Jean Cassou, né le 9 juillet 1897 à Deusto, près de Bilbao (Espagne) et mort le 18 janvier 1986 à Paris, est un écrivain, résistant, critique d'art et poète français.

Il commence une licence d'espagnol à la Faculté des Lettres de la Sorbonne à Paris. Il la poursuit en 1917 et 1918 en étant maître d'études au lycée de Bayonne.
Secrétaire de Pierre Louis, il tient à partir de 1921 la chronique Lettres espagnoles dans la revue Le Mercure de France,
Il réussit en 1923 le concours de rédacteur au ministère de l'Instruction publique et publie en 1926 son premier roman. De 1929 à 1931, il est conseiller littéraire des Éditions J.-O. Fourcade, aux côtés de Henri Michaux.

Devenu inspecteur des Monuments historiques en 1932, Jean Cassou est en 1934 membre du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes et directeur de la revue Europe de 1936 à 1939. En 1936 il participe au cabinet de Jean Zay, ministre de l'Éducation nationale et des Beaux-arts du Front populaire. Il est alors favorable à l'aide à la République espagnole, se rapproche du Parti communiste avec lequel il rompt en 1939 lors du pacte germano-soviétique. En avril 1940 il est affecté au Musée national d'art moderne dont il devient conservateur adjoint, puis conservateur en chef durant quelques semaines avant d'être destitué en septembre 1940. Tandis qu'approchent les armées allemandes, il est envoyé au château de Compiègne et se consacre à la sauvegarde du patrimoine national.



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Source : Wikipedia
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Sonnet VI (extrait des 33 Sonnets composés au secret)


Bruits lointains de la vie, divinités secrètes,
trompe d’auto, cris des enfants à la sortie,
carillon du salut à la veille des fêtes,
voiture aveugle se perdant à l’infini,

rumeurs cachées aux plis des épaisseurs muettes,
quels génies autres que l’infortune et la nuit,
auraient su me conduire à l’abîme où vous êtes ?
Et je touche à tâtons vos visages amis.

Pour mériter l’accueil d’aussi profonds mystères
je me suis dépouillé de toute ma lumière :
la lumière aussitôt se cueille dans vos voix.

Laissez-moi maintenant repasser la poterne
et remonter, portant ces reflets noirs en moi,
fleurs d’un ciel inversé, astres de ma caverne.
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La plaie, que depuis le temps des cerises,
Je garde en mon coeur s'ouvre chaque jour.
En vain les lilas, les soleils, les brises
Viennent caresser les murs des faubourgs.

Pays des toits bleus et des chansons grises,
Qui saigne sans cesse en robe d'amour,
Explique pourquoi ma vie s'est éprise
Au sanglot rouillé de tes vieilles cours.

Aux fées rencontrées le long du chemin
Je vais racontant Fantine et Cosette,
L'arbre de la cour, à son tour, répète

Une belle histoire où l'on dit: demain...
Ah! Jaillisse enfin le matin de fête
Où sur les fusils s'abattront les poings !

(" 33 sonnets composés au secret")
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Il existe, dans l'étendue illimitée de l'avenir, des réponses qui ne répondent à aucune question.

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Mort à toute fortune, à l'espoir, à l'espace, - Mais non point mort au temps qui poursuit sa moisson.

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V

Les poètes, un jour, reviendront sur la terre.
Ils reverront le lac et la grotte enchantée,
les jeux d’enfant dans les bocages de Cythère,
le vallon des aveux, la maison des péchés
et toutes les années perdues dans la pensée,
les sœurs plaintives et les femmes étrangères,
le bonheur féerique et la douce fierté
qui posait des baisers à leur front solitaire.
Et ils reconnaîtront, sous des masques de folles,
à travers Carnaval, dansant la farandole,
leurs plus beaux vers enfin délivrés du sanglot
qui les fit naître. Alors, satisfaits, dans le soir,
ils s’en retourneront en bénissant la gloire,
l’amour perpétuel, le vent, le sang, les flots.
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Car telle est bien la nouveauté du siècle romantique : c’est l’apparition scandaleuse du Satyre à la table des dieux, la manifestation publique des êtres sans nom, sans possibilité d’existence, les esclaves, les nègres, les monstres, l’araignée, l’ortie. Faut-il reconnaître la formation d’un goût étrange et dépravé pour le malheur ? Voici que les choses tristes et les êtres difformes, sinon la pensée des choses tristes et le fantôme des êtres difformes, trouvent droit de cité devant le cœur humain. Et celui-ci semble se complaire à ces apparences. Est-ce par une extension aventurée et maladive de son besoin d’aimer ? Ou faut-il faire appel à cette notion par laquelle Emmanuel Kant reconnaissait en toute personne un temple de l’humanité, une fin en soi et non un moyen ? Notion qui deviendra l’idée abstraite, transcendantale, républicaine, de justice, c’est-à-dire, selon le métaphysicien Proudhon : « le respect, spontanément éprouvé et réciproquement garanti, de la dignité humaine, en quelque personne et dans quelque circonstance qu’elle se trouve compromise, et à quelque risque que nous expose sa défense (20) ».

L’élan irraisonné de l’amour et le besoin de justification philosophique semblent se mêler dans cette découverte des règnes inférieurs. L’esprit humain ne se contente plus d’examiner ce qu’il a jugé convenable d’examiner, mais tout ce qu’on lui a caché ou qu’il s’est caché à lui-même, et que le développement de son industrie fait brusquement surgir avec une évidence implacable. L’impossibilité où il se trouve désormais de ne pas reconnaître la frêle puissance des misérables réveille, derrière ceux-ci, tout un cortège de peines et de larmes. Il se souvient de toutes les souffrances infligées, il rencontre partout des victimes, des êtres faibles, désarmés et contraints et qui n’ont pour eux que cela, leur faiblesse, leur écrasement. Il ne sait pas dire encore que le malheur est injuste, il ne sait pas si ce terme a un sens. Ni qu’il aime le malheur, ni si cet amour est un sentiment avouable. Mais le malheur est là, de même qu’à certains moments de l’histoire humaine, apparaît un continent, un corps chimique, l’Amérique, l’électricité, le radium, les microbes, et dès lors il faut bien tenir compte de cet élément devenu réalité connue.
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Pour chaque résistant, la Résistance a été une façon de vivre, un style de vie, la vie inventée. Aussi demeure-t-elle dans son souvenir comme une période d'une nature unique, hétérogène à toute autre réalité, sans communication et incommunicable, presque un songe. Il s'y rencontre lui-même à l'état libre et nu, une inconnue et inconnaissable figure de lui-même, une de ces personnes que ni lui ni personne n'a, depuis, jamais retrouvée et qui ne fut là en relation qu'avec des conditions singulières et terribles, des choses disparues, d'autres fantômes ou des morts. (...) Comment ne pourrais-je pas appeler du nom de bonheur un temps où, en quelque lieu que ce fût, en prison ou dans la clandestinité, il était possible à l'homme d'estimer l'homme ?
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Les principes de 48 paraissent d’autant plus comiques qu’ils sont devenus officiels, que c’est sur eux que s’est fondé le régime qui, depuis plus d’un demi-siècle, gouverne la France, et enfin que leur instauration ne semble pas s’être accompagnée de terreur. Un régime n’est pris au sérieux que lorsqu’il est cruel. On oublie que celui-là est le résultat d’un compromis. On néglige la tension qu’il renferme et implique. On ne veut pas savoir qu’il est, lui aussi, comme tant d’autres régimes, né dans le sang. Mais non pas dans le sang des tenants et des privilégiés d’un régime antérieur, ainsi que les régimes nés d’une révolution, mais dans le sang de la révolution même, surprise dans son élan. Les principes de 48 ne sont pas une espèce d’évangile doucereux et solennel, une révélation immuable, toute formulaire et rituelle, et qui servirait à orner l’éloquence innocente, et, par là même, dérisoire, des distributions de prix et des comices agricoles. Il faut les considérer, à leur naissance, comme ayant eu une valeur révolutionnaire, donc tragique, valeur qu’ils continuent de recéler en puissance et en acte. Le suffrage universel a pu être fixé dans une boîte que gardent, sur nos places publiques, des prestidigitateurs en redingote et à favoris : il reste une arme qui n’a pas perdu toute sa virulence possible ; il demeure doté de prestiges, dont les dangereux effets sont infiniment imprévisibles. Les idées confuses, grouillantes, excentriques, aventureuses de 48 se sont cristallisées en dogmes officiels, et on ne veut plus leur voir que ce caractère officiel, donc grotesque. Mais replacées à leur origine, elles retrouvent toute la richesse illimitée de leurs chances, leur signification profonde ; nous mesurons les bouleversements qu’elles allaient fatalement entraîner lorsque les deux sursauts de réaction de juin 48 et de mai 71 les suspendirent et, justement, les officialisèrent, les rendant ainsi, d’apparence et pour le moment, inoffensives.
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III

Je m’égare par les pics neigeux que mon front
recèle dans l’azur noir de son labyrinthe.
Plus d’autre route à moi ne s’ouvre, vagabond
enfoncé sous la voûte de sa propre plainte.

Errer dans ce lacis et délirer ! Ô saintes
rêveries de la captivité. Les prisons
sont en moi les prisonnières et dans l’empreinte
de mes profonds miroirs se font et se défont.

Je suis perdu si haut que l’on entend à peine
mon sourd appel comme un chiffon du ciel qui traine.
Mais là-bas, clair pays d’où montent les matins,

dans ta prairie, Alice-Abeille, ma bergère,
si quelque voix, tout bas, murmure « C’est ton père »,
va-t’en vers la montagne et prends-moi par la main.
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I

La barque funéraire est, parmi les étoiles,
longue comme le songe et glisse sans voilure,
et le regard du voyageur horizontal
s’étale, nénuphar, au fil de l’aventure.

Cette nuit, vais-je enfin tenter le jeu royal,
renverser dans mes bras le fleuve qui murmure,
et me dresser, dans ce contour d’un linceul pâle,
comme une tour qui croule aux bords des sépultures?

L’opacité, déjà, où je passe frissonne,
et comme si son nom était encor Personne,
tout mon cadavre en moi tressaille sous ses liens.

Je sens me parcourir et me ressusciter,
de mon front magnétique à la proue de mes pieds,
un cri silencieux, comme une âme de chien.
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