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Critiques de Jean Chalon (60)
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La Lampe de sagesse

Pffffff.... C'est un livre très intense.

Ce livre est un recueil des notes et lettres d'Alexandra David-Néel entre 1889 et 1969, date de sa mort terrestre, à 100 ans.

"Entourés de ténèbres, ne cherchez-vous pas une lampe ?" ( Dhammapada ).

N'est-ce pas l'origine du titre : "La lampe de sagesse" ?

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Ces notes et lettres permettent de suivre l'évolution religieuse et géographique de l'auteure. D'origine protestante, fanatiquement chrétienne dans sa jeunesse, Alex voulait rentrer dans un couvent pour être mariée à Dieu. Puis elle se dit chrétienne libérale. Elle se marie finalement à Philippe Néel, mais profite des largesses de ce dernier pour financer des voyages vers l'orient et le bouddhisme qui l'attirent.

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La civilisation occidentale la dégoûte, avec sa violence, ses guerres, son avidité commerçante. Elle passe donc plusieurs dizaines d'années de sa longue vie à méditer dans des ashrams indiens, surtout dans le Sikkim, proche de l'Himalaya.

Le bouddhisme et sa philosophie, bien qu'elle ne soit pas native d'orient, l'apaise beaucoup plus que le christianisme, surtout avec le fait que "la mort n'existe pas", même si elle ne sait pas ce qu'il y a après, dans l'au-delà, avant de revenir.

Tout n'est qu'apparence et ombre ici-bas, comprend-t-elle, les occidentaux qui veulent réaliser leur "moi" corporel sont des imbéciles, dit-elle.

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Dans ses lettres à son mari qu'elle a abandonné et qui lui subventionne pourtant ses voyages, même après leur divorce, j'ai l'impression qu'elle s'adresse à lui comme à un petit garçon à qui elle doive faire la leçon du bouddhisme philosophique qui, selon elle, est supérieur au christianisme : son enthousiasme confine à l'orgueil.

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Je trouve quelques faiblesses et incohérences dans les raisonnements de cette extraordinaire aventurière.

Une certaine morgue, une déception par rapport aux terribles dieux qui n'ont rien demandé, sauf par les écrits que seuls des humains ont publié ;

un passage du christianisme adulé au bouddhisme idolâtré en cassant sa première religion ;

la vanité de toucher au Nirvana dès sa découverte du bouddhisme ;

elle fustige les idées par adoption... comme toi, Alexandra, car il y a beaucoup trop de citations bouddhiques dans ce livre, et trop peu d'Alexandra, intéressante toutefois ;

"je suis née une sauvage, une solitaire" : pourquoi donc t'es-tu mariée alors, pour abandonner aussitôt ton mari ? Pauvre Philippe !

les multiples comparaisons entre les deux "religions" apportent peu de choses ;

elle ne croit pas au libre-arbitre, mais je pense qu'au contraire, on a toujours le choix ;

elle arrive à la haine du christianisme, pourquoi ? Haïr n'appartient pas à la sagesse bouddhique ;

elle revient vers les "endiamantées" avec envie : et alors, où est le détachement bouddhique ?

elle défend la guerre de riposte de 14-18 loin de son pays : que ne revient-elle pas s'engager comme infirmière ou autre en France ?

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La comparaison des groupes de fans de "Grands Gourous" avec les voyages Cook est un misérable excellent trait d'humour : )



Alexandra David-Néel a écrit des aphorismes jusqu'à sa mort, à 100 ans, alors qu'elle n'y voyait plus et que ses doigts étaient paralysés.

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Bon, le bouddhisme, d'après elle, prend les gestes d'affection et l'amour pour inutiles : je ne suis pas d'accord, mais cela n'engage que moi : )







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Le lumineux destin d'Alexandra David-Néel

Femme d'aventure et écrivain, Alexandra David-Néel vécut plus de cent ans. Enfant, elle connut Victor Hugo, sautant sur ses genoux. Plus tard, elle connut le géographe anarchiste Elysée Reclus, devint première chanteuse à l'opéra d'Hanoï, rencontra, à Aden, un négociant nommé Rimbaud et se passionna, à la fin de son existence, pour la révolte de mai 68 et les exploits des premiers astronautes sur la lune.

Mais la grande aventure de sa vie fut sa rencontre avec le bouddhisme. Elle fut la première femme à pénétrer dans la ville sainte de Lhassa et laissa une quarantaine d'ouvrages consacrés à cette religion ou traitant des différents aspects de la vie asiatique.

Jean Chalon consacre un livre à ce destin fabuleux, celui d'une aventurière qui, ne voulant pas d'enfant, laissa son mari derrière elle, pour suivre un chemin qui la mènera au milieu des tourments d'une Chine alors déchirée entre les troupes communistes, les seigneurs de la guerre et les armées japonaises. Accompagnée du lama Yongden, son fils adoptif, elle parvint à 56 ans sur le toit du monde, dans la cité mythique de Lhassa...

Cet ouvrage, paru aux éditions de la librairie académique Perrin en 1985, se lit comme un véritable roman d'aventure. Il est littéralement passionnant.
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Le lumineux destin d'Alexandra David-Néel

Une très belle biographie, qui nous entraîne sur les pas d'Alexandra David-Néel. Le récit de sa vie est passionnant.
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Colette : L'éternelle apprentie

Cette biographie très complète se lit comme un roman! D'abord parce que la vie de Colette a été riche, passionnée, et aussi parce que la plume de Jean Salon se révèle magnifique , alerte, imagée. Un exemple: parlant des démêlés de la famille avec le mari de Juliette, la demi-soeur de Colette, l'auteur écrit:" A onze ans, Minet-Chéri apprend que les roses ont des épines, que la naissance du jour n'est qu'un prélude au crépuscule, et que tout n'est pas pour le mieux dans le meilleur des Saint-Sauveur...."



Même si je connaissais assez bien la vie de Colette, mon mémoire de maîtrise ( maintenant master....) lui ayant été consacré, à travers " La retraite sentimentale", j'ai encore engrangé d'autres facettes de sa personnalité . Cette femme oh combien passionnante et particulière, était pleine de contradictions: aux aspects anticonformistes et bohèmes de sa vie professionnelle ( elle a été mime, artiste de scène ) et sentimentale ( ses amours au féminin, son attirance pour les hommes plus jeunes) s'opposent à certains moments ses instincts de " bonne petite bourgeoise", comme le constate un Parisien, lorsqu'elle arrive dans la capitale, fraîchement mariée à Willy.



Pourquoi cette expression dans le titre " l'éternelle apprentie"? Je trouve qu'elle est tout à fait juste , Colette a toujours eu la curiosité , la volonté d'apprendre. Son éveil permanent au monde, à la nature, aux animaux, lui fait s'exclamer encore, alors qu'elle va mourir: " Regarde!"



Un regard plein d'acuité et de finesse, que nous n'oublierons pas...
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Journal d'un arbre, 1998-2001

Déjà plus de 2 semaines que j'ai lu avec moult intérêt ce "Journal d'un arbre"...





J'ai abominablement honte d'avoir tant tardé de lire Jean Chalon, non par désintérêt, bien au contraire, mais quand j'ai débuté mon métier de libraire vers 1980; Jean Chalon était adulé, consacré à juste titre pour ses biographies de qualité... de mon côté, vu la profusion déjà grande des publications, je me battais pour des petits éditeurs, à l'époque distribuées par Distique, que nous recevions par un seul exemplaire...et je leur donnai systématiquement la priorité !!



Ainsi, fort injustement, je le reconnais... les textes de Jean Chalon restaient

toujours dans mes listes d'envies en attente perpétuelle...



Et ironie aujourd'hui...il aura fallu un grand nombre d'années pour que j'aille vers un ouvrage orphelin de cet écrivain, moins lu, moins emprunté, livre "désherbé" par la médiathèque, c.a.d prêt au pilon, pour faire place aux nouvelles acquisitions. Heureusement la médiathèque d'Issy a la bonne idée de proposer , avant le couperet fatal du "pilon" de proposer ces "malheureux délaissés" dans des boites, à des prix modiques...





Ainsi j'ai découvert quelques petits trésors... de cette manière !



Ce fut le cas de ce "journal d'un arbre", et je prends connaissance d'une

autre facette de cet écrivain-biographe-diariste; ce journal dévoile les humeurs extrêmes de Jean Chalon, ses doutes permanents, sa lucidité

sur les comédies, la superficialité du monde de l'édition et des Lettres !



Jean Chalon parle de ses lectures, de ses passions, de son travail d'écrivain.. de ses déceptions cuisantes d'auteur comme sa biographie de Colette qui lui a demandé moult travail et offrait des inédits; biographie qui fut boudée par le public comme par les critiques... ce qui fut également le cas pour le "Journal de Paris" et le "Journal d'un biographe", qui lui ont valu des silences décourageants...Mais restent comme deux flambeaux extraordinaires: son amour des Livres, des mots et l'amour infini de la nature et des Arbres...



"Vendredi 10 mars 2000

Les livres sont-ils vivants ? Je me pose souvent la question et j'ai peut-être trouvé une réponse dans le livre d'Annie François, Bouquiner, qui paraît en ce moment au Seuil.

Annie François parle des livres avec une telle passion que l'on finit par se demander si elle parle de livres ou de personnes. Elle vit avec des livres, elle dort avec les livres.Elle déménage pour avoir plus d'espace pour ses livres bien-aimés. Devant tant de passion-et passion lucide-: Annie François est la première à s' en moquer-,comment ne pas se demander une fois de plus si un livre ne cache pas un être vivant, une force invincible qui nous domine, nous, les amoureux des livres, ou plutôt leurs esclaves ?

Mais quel Amour, quand il est aussi exclusif, ne ressemble pas à l'esclavage ? Un esclavage bienheureux et consenti." (p.140)





L'écrivain parle merveilleusement dans ce "Journal..." de la nature, des arbres, du silence, d'un monde plus authentique, hors des simagrées

littéraires !



Que cette modeste chronique redonne un tant soit peu envie d'aller voir

de plus près les écrits et le parcours singulier de cet écrivain...attachant,

à la plume prodigue et incisive !



"Samedi 9 mai 1998

Un arbre se met à faire la roue comme un paon. Il n'en est pas plus fier pour cela. Il est même un peu gêné d'entendre les commérages que suscite

l'épanouissement de son feuillage. Devant la beauté et l'étrangeté de ce

spectacle, les applaudissements succèdent aux commérages. On pourrait voir dans cet arbre qui se pavane une représentation symbolique

de certains écrivains." (p. 32)



Je "connaissais" son travail de biographe... mais j'ignorais complètement

son intérêt et son implication pour un artiste assez rejeté ou incompris,

un "clochard céleste", trop peu lu,méconnu, François Augiéras...



Je rallonge encore un instant mon "papotage" et termine avec une fort belle phrase en hommage aux arbres:



"Lundi 19 janvier 1998

Je ne cesserai pas de répéter-et d'écrire-qu'un arbre, c'est quelqu'un sans pieds ni mains, mais qui a un coeur et une âme semblables aux nôtres. Les arbres sont des malheureux qui n'ont pas de pieds pour s' enfuir, ni de mains pour se défendre. On les mutile. On les tue.Il se peut qu'un jour, lassés de tant d'exactions, les arbres désertent notre mère commune, la terre. "(p.17)





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Le lumineux destin d'Alexandra David-Néel

Le grand talent de l'auteur nous procure plaisir de lecture et enrichissement personnel à la découverte de la vie de cette aventurière récalcitrante dès son plus jeune âge. Mais, comme nous tous, à multiples facettes: égoïsme, matérialisme face à un détachement affiché (mais pas jusqu'à rejoindre une branche du bouddhisme qui vit nue ou dans la crasse sans jamais se laver; Jean Chalon mêle habilement les faits avec des considérations historiques incontestables.
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Dames de coeur et d'ailleurs



Si Claire Fourier déclare « ne compter que les heures heureuses », Jean Chalon a adopté un viatique quasi semblable : « je sais l’art d’évoquer les minutes heureuses ».



Jean Chalon ayant travaillé à la rubrique du « Figaro littéraire », comme Bernard Pivot, il a connu de nombreuses personnalités dans le milieu . Par ailleurs ses biographies ont remporté un franc succès. Dans cet ouvrage, dédié à celui qu’il appelait « son soleil », il ressuscite des écrivaines qu’il a connues, lues, fréquentées, admirées,d’où les anecdotes croustillantes qu’il a cueillies.

Il décline une galerie d’une quarantaine de portraits féminins, enrichie de collages, de photos.

Difficile de les citer toutes. Des femmes généreuses, mondaines, certaines aimant le divin nectar apprécié aussi d’Amélie Nothomb, d’autres dotées de l’art de recevoir.



Il a même correspondu avec celle qui ouvre le bal, Natalie Barney, une éternelle conquérante devenue son égérie. Le biographe se remémore leurs rencontres en tête à tête. Lors des soirées qu’elle organisait, il a connu la princesse Bibesco qui l’a invité à son tour et lui a confié un flot de souvenirs ! Le journaliste s’est improvisé secrétaire et a été chargé de trier la correspondance de l’Amazone. On trouve ,insérée, une lettre de celle-ci à Apollinaire et la réponse de ce dernier déclinant l’invitation.



Il a participé aussi aux réunions dans le salon bleu de Verrières, organisées par Louise de Vilmorin, «  une Sévigné du téléphone », que Jean Cocteau surnommait «  Radio Loulette». Il a endossé le rôle de page, « d’escort-boy » pour des sorties au théâtre, des vernissages, des cocktails! Mais cela semblait insupporter Malraux. Jalousie ? Le confident de ces dames divulgue d’autres témoignages concernant «  le papillon et l’éléphant », glanés lors de déjeuners avec Pierre Bergé ou auprès de Iolé, la gouvernante de «  l’hermine ».

Il a fait partie d’une société plus secrète fondée par Josée Chambrun, aux invités prestigieux.Une maîtresse de maison hors pair, qui lui livrait trois mirabelles tous les ans !



Il a eu également le privilège d’accompagner Florence Jay-Gould à Séville, lui l’hispanophone.

Ce jeune homme charmant ( voir photo page 187), qui rédigeait reportages, interviews, critiques, devint un des dévots d’Anaïs Nin, «  la sobre sylphide » célèbre pour son journal , qui se distinguait par sa grâce.

Son ami Karl Lagerfeld le mit en garde : « Il vaut mieux ne pas fréquenter les monuments », lui confia-t-il, après l’ émission radio à laquelle le biographe de Chère George Sand était convoqué en même temps que Sagan, une rencontre sans lendemain !



Jean Chalon sensible à la poésie de l’irremplaçable Anna de Noailles , à « sa prose pleine d’harmonie », porte ses publications aux nues. Quant à son idole Colette, il se glisse dans sa peau et imagine la réponse qu’elle aurait pu adresser à Cocteau, avec un tel brio que l’on croirait entendre « la scandaleuse » en personne !

Autre déesse incontournable : Lola Florès, la chanteuse-danseuse andalouse qui a ensorcelé l’étudiant qu’il était à Barcelone ! L’admirateur inconditionnel lui a d’ailleurs consacré une hagiographie et le diariste cite une page de son Journal de Paris où il revient sur sa rencontre inespérée avec « La pharaonne » qui l’avait tourneboulé au point de prendre un calmant !



Beaucoup de ces femmes , de ces déesses françaises ou étrangères, volages, certaines lesbiennes, furent des séductrices, à l’exception de la poétesse Marie-Noël dont le compagnon était Dieu.





Cette fréquentation assidue des « dames » lui a attiré les moqueries de Karl qui se demande, comme d’autres, «  s’il n’est pas lesbien lui-même » ! Des dames «  au coeur tellement anglais », d’autres « au coeur innombrable ». Quelle vie riche et intense !



Revenons à la photo en couverture, car en arrière plan se dresse le Mont Ventoux si cher à Jean Chalon ! Violette Leduc, qui venait de s’acheter une maison avec vue sur « ce phare protecteur », l’aura-t-elle idolâtré, elle aussi ? Ses tenues extravagantes ont fait couler l’encre ! Voici l’auteure de La Bâtarde devenue déesse de la mode.



Le natif de Carpentras , l’adorateur du Ventoux, croque ses amies provençales sans oublier les femmes de sa famille et ne cache pas sa préférence pour sa sœur aînée, Juliette, qui a été comme une seconde mère, le veillant quand il était malade. Une marraine bien-aimée, qui l’intriguait par sa façon de soigner sa peau : « elle mettait des rondelles de concombre sur son front, se frottait les joues avec des fraises ». Douze années de différence. Pieuse, elle lui a enseigné le catéchisme en vue de sa première communion.

« Yette » a endossé aussi le rôle de sœur de lecture, aiguisant sa curiosité, l’initiant à la littérature jeunesse ,une porte ouverte sur la comtesse de Ségur …

Touchante scène de les imaginer lire « main dans la main ». Elle a ainsi contribué à développer très tôt, son goût pour la lecture. C’est elle qui lui a mis dans les mains les Claudine de Colette et les aventures d’Alexandra David-Néel. Ces livres ont dû provoquer le déclic de la vocation de Jean Chalon ! D’ailleurs depuis, il rend un culte permanent à Colette,

et avoue ne pas concevoir sa vie sans elle. Il célèbre aussi Pauline Tissandier, dévouée et méritante gouvernante de la baronne de Jouvenel.



Le résident de Batignolles consacre des pages à celles qu’il a croisées au square de ce quartier, qui « a gardé quelque chose de provincial ». Il peut être fier d’avoir été reconnu comme « l’ami des arbres » par l’académicienne Marguerite Yourcenar en qui il voyait justement un arbre ! Toutefois, il commit un impair qui « lui valut une volée de bois vert » !





Un des atouts de cet ouvrage, c’est qu’il peut se lire selon ses attirances, des personnalités des plus célèbres aux noms inconnus. Autre plus, si vous êtes gourmand, vous pourrez confectionner la recette d’un entremet au chocolat, crée par Mapie de Toulouse-Lautrec (1) devenu « le gâteau de Jean Chalon, le péché mignon du « mémorialiste » !



Notre hagiographe peut se targuer d’avoir dans ses archives des photos rares, précieuses, aux côtés de ses égéries ( Anaïs Nin, Louise de Vilmorin…) ! Ce qui enrichit la lecture.



Jean Chalon livre un aréopage époustouflant qui permet de faire découvrir ces femmes exceptionnelles dont les noms / ont traversé le siècle/sont gravés à jamais. Époque révolue !

Une invitation à lire ces écrivaines mais aussi l’auteur, à la bibliographie impressionnante.

Merci à lui d’avoir ouvert son tiroir aux souvenirs, émaillés d’humour. Par cet ouvrage, il paye sa dette envers toutes celles qui lui ont prodigué des trésors de sagesse, l’ont pris comme confident, lui ont accordé des voluptés d’amitié. On en jalouserait ces privilèges !







(1) : sœur de Louise de Vilmorin , connue pour ses chroniques culinaires





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La Lampe de sagesse

Je n'avais jamais encore lu de livre de Alexandra David-Neel. Voilà qui est fait maintenant. Nous avons ici un choix de textes plus ou moins longs, de lettres, d'aphorismes... de 1889 à 1969. Elle entrecroise trois grands thèmes : le christianisme, le bouddhisme, et la pensée grecque. Certaines assertions sont très péremptoires. Elle n'hésite pas à prendre parti. Mais bien souvent il s'agit de préceptes humanistes qu'elle a écrits au cours de ses nombreux voyages en Asie. A une époque où les circuits organisés n'étaient pas encore très usités. Un livre qui retrace toute une vie consacrée aux voyages, aux découvertes parfois étranges, toujours passionnantes. Un livre qui se picore au gré de nos envies et que je recommande vivement pour tous eux que le sujet intéresse.
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Le lumineux destin d'Alexandra David-Néel

Parfois, au détour d'une discussion, il me vient l'envie de me vanter de connaître tel personnage un peu médiatisé, d'avoir croisé telle star de sport via un ami commun, ou d'avoir eu une conversation enrichissante avec un scientifique assez en vue dans le milieu. Petite manifestation d'orgueil sans doute assez ridicule, mais moyen pas trop mauvais pour rehausser provisoirement le statut social de quelqu'un qui n'est pas végan, et qui n'a pas non plus vu le dernier concert de Katy Perry.



Le problème, c'est qu'après avoir lu la biographie d'Alexandra David-Néel, on n'ose plus vraiment rien dire sur soi : première fugue dans des pays étrangers à 12 ans, bouddhiste dans un monde qui ne savait pas encore ce que c'était, chanteuse d'opéra dont le talent sera célébré aux quatre coins du monde, écrivain, journaliste, féministe, première femme et première européenne à entrer au Tibet, première femme et occidentale à rencontrer Le Dalaï-Lama, voyage de 12 ans, seule, en Chine, en Inde, au Japon, au Tibet, … à l'époque où les femmes ne pouvaient même pas ouvrir un compte en banque sans l'accord de leur mari, assiste à la guerre sino-japonaise sur place, c'est bon, n'en jetez plus, je réciterai tous les pater qu'il faudra, mais par pitié laissez-moi tranquille.



On ne peut qu'être impressionné par la force de caractère d'Alexandra, qui bouscule tous les préjugés de son époque, demande l'impossible et finit toujours par l'obtenir à force d'obstination. Malgré tous les dangers et les privations dues à ses aventures, elle s'éteindra à l'âge vénérable de 101 ans.



Seulement voilà, malgré tous ses exploits, le monde avance très vite, et à peine 50 ans après sa mort, plus personne ne se souvient déjà de son nom. Il faut dire qu'à l'heure où on peut obtenir un hôtel à Lhassa avec parking et wifi gratuits pour 700€ la semaine, on a du mal à s'emballer pour un voyage au Tibet. Cette biographie laisse tout de même une profonde sensation de nostalgie pour une époque où les explorations étaient encore possibles, et une véritable leçon de vie pour trouver le courage de réaliser ses rêves.
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Dames de coeur et d'ailleurs

Formidable cadeau que nous fait Jean Chalon à travers son dernier opus, véritable ode à la littérature française et à ses femmes écrivains. Avec brio et humour, l'auteur nous conte la vie, les bons mots mais aussi les drames des femmes écrivains françaises qu'il a côtoyé. Je recommande ce livre aux amoureux de la littérature française et de sa petite et grande histoire.

Jean Chalon en est le gardien du temple.

Sans doute que les Immortels du Quai Conti honoreraient la mémoire de toutes les autrices de notre pays en accueillant en son sein leur confident et ami, qui est aussi un grand auteur tiré à des millions d'exemplaires de par le monde.
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Portrait d'une séductrice

Incroyable, Quel revirement ! Ca partait mal et je referme ce livre très touchée, émue. Je m'ennuyais au tout début de cette biographie. Pas assez de quelque chose. Quoi exactement ? Difficile à dire. Comme si je ne voyais pas l'auteur du portrait, juste la séductrice mais sans le portrait... Mon seul plaisir était la découverte de magnifiques poèmes écrits par des amoureuses aux supplices d'une attente, d'un frisson. Leurs échanges épistolaires enfiévrés que seuls des êtres soumis à une passion bouillonnante savent inventer et réinventer. Très beaux. Des rencontres avec des poètes, des peintres. Au féminin. Et puis à un moment, le charme a agi ! J'ai "vu" avec les yeux et les paroles de Jean Chalon cette Amazone, pas seulement au travers des pensées et fulgurances de Natalie Clifford Barney. Jean Chalon a donné ses mots. La complicité entre l'auteur et cette femme libre s'est installée au fil de leurs échanges et c'est à cet instant que les trois cents premières pages sont entrées en résonance. Une vie à lire.
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Chère George Sand

Il y a des auteurs sur lesquels on aime revenir, c’est le cas pour moi de Jean Chalon dont j’avais lu : Colette : L’éternelle apprentie. Le retour est : Chère George Sand. L’édition est épuisée. Heureux ceux qui peuvent trouver le livre dans une boîte à livre !



George Sand, la dame de Nohant, née en 1804 à Paris, morte en 1876 à Nohant à presque soixante-douze ans.



J’ai particulièrement aimé le premier tiers du livre où il est question de son enfance avec des déchirements. Son père est mort alors qu’elle avait quatre ans. Elle a été séparée de sa mère au prix de beaucoup de larmes. La maman qui lui disait qu’elle reviendrait la voir et ne le faisait pas.



Sa grand-mère Marie-Aurore Dupin de Francueil qui décide de se charger de son éducation contre une dote qu’elle cède à sa belle-fille sans le sou. Alors Aurore sera éduquée façon aristocratique sous l’ancien régime monarchique. Sa grand-mère aura à faire à une rebelle, sauvageonne. Elle crut alors qu’il eut été bon de la mettre aux couvents chez les dames anglaises à Paris où Aurore soufflera le chaud et le froid. Et puis c’est le retour à Nohant. Les études sont assurées par un précepteur Monsieur Deschartres.



Marie-Aurore Dupin de Francueil meure en 1821 alors qu’Aurore a dix-sept ans. Aurore hérite de la pleine propriété de Nohant, de 240 hectares de terre et d’un hôtel particulier à Paris, dit hôtel de Narbonne. Suivant les souhaits de sa grand-mère Aurore aura pour tuteur son cousin René de Villeneuve.



Aurore est invitée chez le couple du Plessis, lui est un ancien compagnon d’arme de son père. Sur le temps de son séjour chez ses hôtes elle fait la connaissance de casimir Dudevant qu’elle épousera en 1822 alors qu’elle avait 18 ans. Elle aura un fils, Maurice qu’elle chérira. Assez rapidement le couple se séparera et divorcera ensuite.



Aurore se veut libre. Pour cela elle travaillera au Figaro et écrira un livre à quatre mains avec Jules Sandeau : Rose et Blanche. Ensuite George Sand écrit seule Indiana qui est le roman de la passion.



L’héroïne, Indiana, est, comme Sand, une mal-mariée déçue par son mari, le colonel Delmare, et par son amoureux, Raymond de la Ramière. Elle trouve le salut, sinon le bonheur, avec un ami d’enfance, sir Ralph.



C’est à l’occasion de la sortie de Indiana, que Aurore Dupin prend Sand pour nom de plume.



Dans les deux tiers suivants du livre, il est question de son vécu avec différents amants.



Jean Chalon à une écriture agréable. On le sent bien documenté sur le sujet. Il a écrit ce livre en s’appuyant trois livres : Leila ou la vie de Georges Sand, d’André Maurois ; George Sand ou le Scandale de la liberté, de Joseph Barry ; George Sand de Pierre Salomon.



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Chère George Sand

Un livre pioché dans une boîte à livres et qui semble avoir été peu lu ou, en tout cas, critiqué par les lecteurs de Babelio.

Une biographie agréable pourtant et bien documentée.



Un personnage, cette George Sand, dont j'avais lu La Mare au Diable vers l'âge de quatorze ans !



Lointaine cousine de Marie-Antoinette, elle naît en 1804, sous le nom d'Aurore Dupin.

A la mort de son père, Maurice,elle devient "une pomme de discorde" entre sa grand-mère paternelle et sa mère, Sophie-Victoire qui se disputent sa garde.

C'est sa grand-mère qui obtient la tutelle contre une rente qu'elle s'engage à verser à Sophie-Victoire.

Après un bref passage au couvent et un éphémère abrutissement de dévotion, qui lui vaut le surnom de "Sainte-Tranquille", elle retourne vivre à Nohant où sa grand-mère cherche à la marier.

Au décès de celle-ci, elle se voit contrainte de retourner vivre avec sa mère qu'elle aime mais dont elle est tout le contraire.

Elle rencontre son futur mari, François Dudevant, chez des amis de sa mère et ils se marient en 1822.

Ils vivent à Nohant dont elle a hérité de sa grand-mère.

Ils ont un fils, Maurice, qui sera la seule vraie raison de vivre d'Aurore.

C'est à cette époque que, lassée par la vie conjugale, elle entrevoit l'adultère comme un possible moyen de rompre la monotonie de son existence et, de par sa correspondance, voit poindre les débuts de sa carrière d'écrivain.

Après son divorce, elle se voit dans l'obligation de monnayer ses écrits et se met à imaginer des romans qu'elle vend aux journaux, notamment le Figaro.

Le premier roman qu'elle publie seule et sous le pseudonyme de George Sand est Indiana et paraît en 1832.



George est une grande romantique, passionnée, pour laquelle chaque nouvelle relation est un éblouissement.

Elle fait preuve pour ses amants qu'elle qualifie d'angéliques, d'un amour maternel.

Prosper Mérimée, Alfred de Musset et, bien sûr, Frederic Chopin, marquent son existence de leur talent et esprit tourmenté.

Tour à tour dépressive et exhaltée, elle fait preuve d'un étonnant modernisme en préconisant "l'acceptation de la vie quelle qu'elle soit" ou en se positionnant politiquement.



"Revendiquer son droit à une enfance permanente, telle aura été l'une des principales, et secrètes, luttes de George Sand".

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Journal d'un rêveur professionnel 2005-2007

Le personnage et ce qu'il nous dit de lui, de sa compréhension du monde en tant que simple mortel, de ses rencontres et de sa philosophie de la vie sont attachants voire envoutants. Amoureux de la nature, jean Chalon nous fait visiter le XXème siècle avec sagesse et détachement.
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Florence et Louise les magnifiques : Floren..

Comme toujours, dans les ouvrages de Jean Chalon, l'intelligence pétillante et la grande culture dominent. Au travers des personnages qu'il a bien connu, ainsi que toutes les femmes écrivains dont il fut l'intime, au hasard de ses révélations sur les uns ou les autres, on apprend beaucoup de choses sur les comportements humains, sociaux et sur l'histoire de la littérature française.
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Le lumineux destin d'Alexandra David-Néel

une merveilleuse vie d'aventure, courageuse, voyageuse au Tibet, avec peu d'argent, se promenant avec son sharpa et sa tente rudimentaire ; décrite avec brio comme Chalon sait le faire : mériterait d'être écrit en grands caractères
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Colette : L'éternelle apprentie

J’ai lu ce livre peut après sa parution, c’est-à-dire fin du vingtième siècle. Bien que je n’eusse pratiquement rien retenu de son contenu, je me souvenais qu’il m’avait plu. Je l’ai exhumé du fond d’une caisse au grenier. Une autre raison m’a poussé à la relecture, me sentir proche et en pleine connaissance de cause de l’auteur de « Chéri », que je venais de lire. Je suis pleinement satisfait de mon initiative étant donné que Jean Chalon s’est fort bien documenté sur Colette, jusqu’à nous rapporter une foule de détails.



Fafanouche24, librairie, indique dans l’une de ses chroniques que Jean Chalon était adulé, consacré par ses biographies de qualité. J’ai également perçu un travail de qualité de l’auteur.



Colette, de son véritable nom : Gabrielle Sidonie Colette a deux frères Achille et Léopold et une demi-sœur Juliette. Comme ses deux frères, Colette aime la musique, mais apprès la pratique d’un instrument, une promenade dans la nature est son échappatoire. Elle admire fleurs et papillons mais aussi chiens et chats.



Sido, sa mère l’appelle « Minet-chéri ».



Son premier mari est Henry Gauthier-Villars, surnommé Willy. Il voue un culte à la musique et à la littérature. Colette a trouvé en Willy un maître en voluptés diverses à qui elle doit sa foudroyante découverte du plaisir.



Hors de ce couple hétérosexuel, elle connaîtra des amours saphiques avec Natalie Barney, une américaine, Liane de Pougy. Jean Chalon est bien placé pour en parler puisqu’il a écrit la biographie de chacune de ces femmes. Pour Colette, également amour saphique avec Mathilde de Morny dite Missy.



Colette était une femme active et déterminée. Pour preuve ses activités gagne-pain pourrait-on dire. Parmi celles-ci :

- Mime à l’Olympia, au Moulin Rouge, …

- Actrice, comédienne (Théâtre)

- Critique de théâtre

- Journaliste au « Matin » où Henry de Jouvenel était rédacteur en chef. Elle a également chroniqué pour divers magazines.

- Présidente du Goncourt

- Et bien entendu écrivaine.



Colette tombe enceinte de sa relation avec Henry de Jouvenel qu’elle épouse en deuxième noce ; Elle devient baronne. Elle donnera à sa fille (elle n’aura qu’un enfant) le surnom de Bel-Gazou. Comme Willy, Henry fait des infidélités à Colette.



Colette tombera très amoureuse de son beau fils Bertrand, un fils d’Henry de Jouvenel. Elle pensera même l’épouser. Au cours d’une longue nuit de discussions, ils décidèrent de commun accord de se séparer.



Henry de Jouvenel s’intéresse à la politique, Colette pas du tout. Bien que Colette n’aimât pas les grandes tables d’invités, elle consent à réaliser un banquet, qui aurait contribué à propulser son mari qui sera d’ailleurs élu sénateur de la Corrèze.



Henry et Colette se séparent, Bertrand s’en sent responsable.



Pour les vacances de Pâques, Colette se repose au grand Hôtel, l’Eden à la côte d’azur avec Marguerite Mauréno avec qui elle vient de jouer « Chéri » au théâtre à Paris. Marguerite Mauréno a été conduite depuis Paris à la côte d’Azur par un de ses amis, Maurice Goudeket qui va d’ailleurs ramener Colette à Paris.



« En quittant l’Eden en compagnie de Maurice Goudeket, Colette est d’excellente humeur, elle se sent délicieusement libre et comme soulagée d’avoir rompu avec Bertrand. Elle se promet, bien sûr, de rester libre et de ne plus tomber dans les filets de l’amour comme le rossignol pris au piège des vrilles de la vigne. Elle est tout au plaisir d’entendre parler son compagnon. »



« Ce voyage à dû être très agréable puisque, dès son arrivée à Paris, Colette remercie cet obligeant courtier en perles qui est aussi bibliophile par le don d’un exemplaire de « La Vagabonde » ainsi dédicacé ; « A Maurice Goudeket en souvenir de mille kilomètres de vagabondage ». Ce premier long contact a conduit au mariage alors que Colette s’était promise de ne pas tomber dans les filets ….



Maurice à dix-huit ans de moins que colette. « Colette aurait été bien en peine d’expliquer dans : « La Naissance du Jour », comment une femme de soixante ans est aimée par un homme de quarante deux ans, comme peut de femme de son âge peuvent se vanter de l’être. »



En décembre 1941, Maurice, juif libéral, est arrêté par les Allemands ; le couple est donc séparé. Cela dure presque deux mois. Colette remue ciel et terre pour savoir où il se trouve. Maurice est libéré en février 1942 par l’intervention de relation de Colette mais il doit porter l’étoile juive cousue à son pardessus.



Colette terminera ses jours en chaise roulante, choyée par les bons soins de Maurice.



A son décès, l’écrivaine aura droit à des funérailles nationales.



J’ai beaucoup aimé cette biographie que j’ai acheté au bon moment car elle est épuisée. C’est une biographie d’écrivain élaborée comme je l’aime, rappelant une série de ses œuvres littéraires avec à la clef le contexte de sa vie qui a alimenté l’histoire relaté dans le livre. De la sorte, j’ai le vif souhait de lire certains de ses livres.



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Chère George Sand

un ouvrage de Jean Chalon est toujours promesse de bonheur de lecture
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La Lampe de sagesse

Quelle femme ! L’auteure est l’une de mes personnalités favorites toutes époques confondues, rien ne l’arrête, ni la barrière de la langue, ni les religions, ni les interdits, elle a tout vu tout fait dans sa longue vie, elle me fait rêver. Dans La lampe de la sagesse on y suit ses réflexions et c’est passionnant à lire, elle est une sage parmi les sages, on apprend à la découvrir dans l’intimité, spirituellement enrichissante elle a su trouver la liberté. Plus que ça, on suit ses pensées sur des thèmes aussi variés que la guerre, le mariage, le bouddhisme, la folie des hommes ou encore sa propre vision de l’Occident.

Je vous ai dit que j’étais fan ? Pour moi c’est l’incontournable de l’auteure, exploratrice, anthropologue, artiste, chanteuse, anarchiste, féministe, elle rentre dans tellement de cases et aucune à la fois, vraiment, lisez là !

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Ultimes messages d'amour

Jean Chalon, à l'oeuvre impressionnante (2) nous émeut dès son titre.

Voyons quels sont les messages d'amour qu'il distille dans cet opus.



Il débute par un vibrant et poignant hymne à celui qui fut «  [son] soleil », une vraie déclaration d'amour absolu, éternel. Il lui dédie d'ailleurs ce recueil.



Il se remémore avec nostalgie ses 20 années à contempler chaque jour «  [son ] cher Ventoux » , «  Olympe d'aridité », «  qui surpasse en splendeur le Kilimandjaro » et qu'il vénère comme « un dieu protecteur », un confident. Cette montagne aimée, il la considère comme sa seconde mère.Il avoue volontiers : «  Je suis né du Ventoux » !

Il l'apostrophe et nous laisse entendre les secrets qu'il lui murmure.

Il ravive son enfance à Carpentras avec la sortie du vendredi matin au marché qui offrait un vrai spectacle.

Jean Chalon évoque ses disparus, présents dans «  [son] éventail de la mémoire », qu'il peut déplier à son gré. La phrase qui clôt cet opus traduit la morsure de l'absence : « Toute heure passée loin de toi est une heure perdue. »



Il rend hommage à toutes les figures tutélaires qui l'ont accompagné:Colette,G.Sand, Natalie Barney, Alexandra David-Neil, Louise de Vilmorin, Michel Tournier.

Ceux-ci restent omniprésents dans ses journaux.



Rappelons que l'auteur a rédigé des biographies qui ont fait son succès. En tant que chroniqueur littéraire, il a fréquenté le Tout-Paris littéraire et côtoie toujours de nombreux écrivains. Il nous restitue certaines de leurs confidences ( Julien Green : « Je déteste la mer, la montagnes m'ennuie. Les arbres ont toujours été des amis pour moi et je les ai toujours considérés comme des personnes ».

Il convoque les héroïnes de ses biographies. Trop de noms à citer, mais ne passons pas sous silence celui de Lola Flores , celle qui «  incendia son coeur ».



Nul doute que vous partagez avec lui l'amour des arbres, des fleurs.

Sa passion pour les arbres , il la doit à un grand-père pépiniériste. Lui, que Marguerite Yourcenar appelait «  l'ami des arbres » décline un vibrant plaidoyer pour leur protection, soulignant que certains sont guérisseurs et qu'ils communiquent entre eux.

Si des voyageurs collectionnent les cailloux, les coquillages lors de leurs périples, Jean Chalon , lui, rapportait «  un morceau d'écorce d'arbre inoubliable ».





Comme Christian Bobin, il affectionne les nuages et sait débusquer des diamants dans trois fois rien. Par exemple une passagère dans le bus qui sort et dit : «  Une caresse à tout le monde ». Il se délecte de « trésors » comme : «  le sourire de l'iris, le chant du rossignol ». Il s'émerveille devant la beauté d'une pivoine, des roses. Parmi d'autres plaisirs simples qui le comblent : «  Un chat qui dort. La visite d'un oiseau ».



Il égrène ses pensées au sujet de Dieu, de Narcisse, de la vie, de la vieillesse, de la mort (« qui devrait être une fête. »), du temps. Ajoute quelques confidences.

En diariste, il commente la vie contemporaine : «  Les hommes sont devenus fous.Ils sont prêts à s'entre-tuer partout.Et la terre qui a peur se met à trembler. »

Jean Chalon livre un retour aux sources touchant, émaillé de poésie. Des moments de grâce qui n'occultent pas la gravité de la vie. Les nombreuses références littéraires, les anecdotes , les proverbes, enrichissent la lecture et réservent d'agréables surprises.

Pour puiser toute la quintessence de cet opus, soyez « un relecteur », comme lui.

(1) Éditions du Tourneciel

31, rue des Chalets

67730 La Vancelle



(2)Voir en fin d'ouvrage la bibliographie augmentée de nombreuses préfaces.
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