(...) les plus beaux visages des Korès attiques, ceux qui ne sont pas comme plusieurs exemples le montrent, de médiocres copies des chefs-d'oeuvre, se distinguent dans leur communauté d'apparence par une variété de formes et d'expression qui n'est pas seulement imaginaire. Témoin privilégié et cette fois exceptionnel, le visage de la Koré 643 (Athènes Acropole 520-510 Marbre H 16 cm, Musé de l'Acropole Athènes) . Sous les coques de cheveux qui le coiffent, de deux ailes repliées, il apparaît baigné de poésie comme un écho lointain du lyrisme de Sapho.
Dès avant la fin du V e siècle (A J-C) l'esprit de la peinture classique subit , dans la céramique, une profonde mutation. Les figures sereines et immobiles de l'époque de Périclès font place à des scènes mouvementées, de vastes proportions. Parallèlement, le charme féminin s'exprime dans des compositions intimes et gracieuses mais vivantes. L'agitation des corps et des esprits, le bouillonnement même des vêtements correspondent à des recherches nouvelles de l'art grec qui tend à donner une expression plus accentuée aux formes plastiques aussi bien que picturales.
La Victoire de Samothrace
L'élan de la Victoire nous frappe d'un seul jet par la projection de la haute poitrine et par l'inclinaison du long fuseau que forment le torse et la jambe gauche ; et cet élan s'accroît du ruissellement de la tunique sur le ventre et de la cascade inverse du vigoureux faisceau de plis tourbillonnants entre les jambes. L'alliance efficace de la forme vivante et des artifices du drapé a ses antécédents dans la danse tumultueuse des Néréides de Xanthos. Ces figures baignent dans la poésie du vent marin dont le souffle modeleur de Nymphes et de déesses vient des îles et des côtes de l'Ionie.