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Critiques de Jean-Christian Petitfils (203)
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Les énigmes de l'Histoire du monde

L'Atlantide, Shakespeare et ses doubles, l'île de Pâques...

"Mystères et énigmes, impostures et rumeurs..."





Et le linceul de Turin?

Le saint suaire de Jésus Christ ?

La datation au carbone 14, du linceul le fait remonter au Moyen âge...

Mais, d'autres études dont

une faite, par le professeur Guilio Fanti, en 2013, par la spectroscopie IR et Raman date le linceul autour de la naissance du Christ...

Qui croire?





Le tissu du linceul est de coton d'usage ancien au Moyen Orient. La couture est typique des tissus trouvés dans les ruines de Massada, forteresse prise par les Romains en l'an 73...





On a retrouvé des traces de myrrhe et d'aloès ,semblables aux produits utilisés en Palestine, pour l'ensevelissement...

Le pollen de fleurs, dans le linceul, est identique au pollen de fleurs qui poussent sur les murs de Jérusalem.





Les pièces de monnaie, déposées sur les yeux du supplicié, ont été datées des années 30...

Si c'est une supercherie, quel était l'artiste qui réussi à imprégner le tissu, sans utiliser de peinture, et pourquoi?





2 hypothèses plausibles:

Émanations de vapeurs ammoniacales dûes à la violence du supplice...

Mais, l'empreinte du corps aurait dû traverser le tissu, ce qui n'est pas le cas...

Ou rayonnement de particules émises par le corps glorieux... du Christ?

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Louis XIV

Trente ans.

Cela fait presque trente ans que cette biographie de Louis XIV a été publiée. J'ai le sentiment qu'elle fait pourtant encore référence. Elle est même devenue un classique.

J'ai pris mon temps pour la lire. Il m'a fallu plus d'un mois pour venir à bout de cette brique de plus de 700 pages grand format, avec des pauses. Mais je ne me suis jamais ennuyé. Jean-Christian Petitfils sait écrire, nul doute. Son vocabulaire est riche et son verbe enlevé.



Comment résumer un pavé pareil de manière concise ? Gageure. Peut-être en commençant par dire que plus de 70 ans de règne, c'est très, très long. Et l'époque fait que c'est une longueur suffisante pour changer les pays et l'homme. L'évolution m'a paru plus flagrante que pendant les cent ans de la fameuse guerre du Moyen-âge. L'auteur a aménagé son récit en gros chapitres plutôt thématiques, mais qui suivent autant que faire se peut la chronologie. Il peut ainsi exposer les résultats de ses analyses fouillées, nous décrivant la démarche, tout en maintenant le train de l'histoire en marche. On reste un moment sur la structure du clientélisme nobiliaire des débuts de la Fronde, la rivalité des clans Colbert et Louvois ou le défilé des maîtresses officielles, par exemple. Puis on rembobine un peu si nécessaire pour reprendre le fil instantané de l'Histoire, une Histoire débordant de guerres, de diplomatie et de géopolitique (on s'approche des relations internationales des siècles plus récents), mais aussi de conflits intérieurs, religieux ou autres.



Jean-Christian Petitfils est-il objectif ? Lui-même admet dans sa conclusion que cette notion (je dirais prise dans le sens exprimé en mécanique des milieux continus : il existe une réalité indépendante de nous) n'existe pas en Histoire où tout récit dépend de son époque. Par exemple la révocation de l'édit de Nantes parait choquante à notre époque de tolérance (hem) mais à l'époque l'essentiel de la population française l'a accueillie avec joie. L'auteur en a conscience. Il décrit souvent des situations sous la forme de thèses et d'antithèses, nous faisant rebondir d'un mur du ressenti à l'autre. Par exemple, dans sa conclusion, il parvient à nous convaincre que l'État créé par Louis XIV n'est pas loin de l'essoufflement, intrinsèquement inadapté à l'avenir, avant de changer son fusil d'épaule et de faire la liste de tout ce qu'il l'a fait évoluer dans le « bon » sens, le "déféodalisant" définitivement. L'auteur juge aussi parfois ; pour lui la guerre de Hollande est une incroyable erreur, de même que le sac du Palatinat.



La péripétie est aussi présente bien sûr. Heureusement car le lecteur que je suis aime qu'on lui raconte des petites histoires. Certaines marquent. Nuit du 9-10 février 1651 « pour éviter l'émeute il fallut rouvrir les portes et laisser le peuple défiler devant le lit du jeune roi… Nuit romanesque et tragique, qui resta gravée dans la mémoire de Louis XIV et qu'il ne pardonna jamais au coadjuteur ». Février 1659 : Vexé d'être traité en enfant irresponsable, poussé par Marie Mancini, qui tisonnait insidieusement son amour-propre, Louis se révolta. Pour la première fois de sa vie il osa tenir tête à sa mère et à son parrain (Mazarin). le mariage espagnol ? Il y renonçait ! Oui, il épouserait Marie, envers et contre tous. »



L'auteur n'en finit pas de nous décrire Louis XIV lui-même, de tenter de nous faire partager ses pensées. Il lui faut être à l'affut car c'est un homme qui évolue beaucoup. Qu'y-a-t-il à voir entre le jeune homme, religieux de pure forme, adorant la représentation de soi-même (« le Roi danse ! ») manipulé par son cardinal-ministre, le roi absolu qui décide de diriger directement les affaires à partir de 1691 et le vieil homme fatigué et presque dévot, qui a vu sa descendance passer ne laissant qu'un arrière-petit-fils pour successeur, et qui se laisse influencer par Mme de Maintenon ? Plusieurs hommes se succèdent en Louis au cours des décennies.



Il manque cependant (dans mon édition du moins) des éléments que j'affectionne dans les biographies : une chronologie historique et des images, peintures, gravures. Autre élément presque complètement absent : l'aspect culturel, scientifique, musical, théâtral et littéraire, du règne.



J'ai déjà fait trop long, hélas. Si vous avez tenu jusqu'ici, vous vous dites que ce n'est pas avec ce billet que vous en saurez beaucoup plus sur Louis XIV et son époque. Ben je n'ai qu'une excuse en forme d'exhortation à vous présenter : lisez-le.

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Louis XIII

C'est un livre passionnant de Jean-Christian Petitfils ; passionnant, car cet historien sait raconter des histoires passionnantes :)

Louis XIII, éclipsé par le panache de son père Henri et le rayonnement de son fils Louis, est un roi timide, mais intimement persuadé de sa mission nationale, d'unir et protéger la France !

Attristé par la disparition trop tôt d'un père qu'il aimait ;

attristé par la passion du pouvoir de sa mère Marie, qui continue à vouloir diriger le pays alors que son fils est en âge de régner ;

attristé par les dégêts causés par le couple Conccini ;

attristé par l'hypocrisie de son favori le duc de Luynes ;

attristé, en général par l'âpreté des Grands, son frère Gaston en premier, mais aussi ses frères naturels Vendôme, et les autres Grands ;

attristé par son mariage avec Anne d'Autriche, infante d’Espagne, infante du Portugal, archiduchesse d’Autriche, princesse de Bourgogne et princesse des Pays-Bas, qui est, jusqu'à la mort du roi (1643 ), plus Espagnole que Française,

Louis XIII est méfiant, et c'est avec prudence qu'il accepte petit-à-petit la montée en puissance d'Armand Jean du Plessis de Richelieu, qui devient principal ministre d'État. Celui-ci, immédiatement, par son intransigeance, attire l'hostilité des puissants, mais il n'en a cure, car, comme son roi, il sert d'abord l'intérêt de la France, et, contrairement à l'opinion, sert son roi, car il a peur dêtre déchargé de sa fonction !

Tous deux donc, le roi et Richelieu ont l'objectif commun de servir et protéger la France.

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Bref, vous saurez l'oeuvre qu'ils ont élevée ensemble, que ce soit contre la menace de sécession protestante, contre la menace des Habsbourg, ou la mise en place de l'Etat moderne, grâce aux intendants, dont a profité le roi soleil, en lisant ce superbe plaidoyer pour un roi que j'aime autant que son père, et bien plus que son fils...livre qui me servira grandement pour la construction de LOUISE !
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Le frémissement de la grâce

Sa vie durant, Alain-Fournier va courir après un rêve. Celui de revoir une jeune femme blonde aperçue sur les quais de Seine en juin 1905 et dont il est immédiatement tombé amoureux. Son nom : Yvonne Toussaint de Quièvrecourt. Elle reste à jamais le grand amour impossible de sa vie. "Il y avait quelque chose de mystique, de sacré dans cette fulgurante rencontre de l'Ascension et de la Pentecôte. Oui, telle une caresse de l'invisible, il avait ressenti pour la première fois le frémissement de la grâce".

Il la rencontre à nouveau, une unique fois, plus de huit ans après les événements. Elle est mariée, mère de deux jeunes enfants. Elle lui inspire Yvonne de Galais dans Le Grand Meaulnes.



S’appuyant sur de solides sources, Jean-Christian Petitfils nous offre une biographie librement inspirée. Il raconte quelle fut la vie de l’écrivain : son séjour à Londres, ses études à Paris, ses débuts de poète, son amitié avec Jacques Rivière qui devient son beau-frère, la rencontre avec Gide, Péguy ou Claudel, sa vie amoureuse avec notamment l’actrice Pauline, sa mort au champ d’honneur en septembre 1914. Mais c’est surtout le récit, sur fond de passion amoureuse, de la création de son œuvre la plus célèbre.

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Le véritable d'Artagnan

Le véritable D Artagnan est un pur et fier Gascon avec j'imagine l'accent rocailleux de Jean Castex ou même de Jean Lassalle.

Né de Batz de Castelmore vers 1613 il n'a pas pu participer au siège de la Rochelle en 1627 comme l'imagine Alexandre Dumas père

Cependant il n'a rien à envier à sa légende travaillée par notre célèbre romancier car les aventures romanesques en moins

Il a suivi à peu près le même parcours

Athos Porthos et Aramitz ont existé

Ont été mousquetaires et ont sans doute rencontré de Batz qui a pris le nom de sa mère D Artagnan au moment d'intégrer la compagnie des mousquetaires



Principal agent de liaison avec Anne d'Autriche et les ministres

D'Artagnan a rendu de fiers services à Mazarin lors de son exil en Allemagne pendant la Fronde



Véritable soldat dans l'âme et toujours au service du pouvoir

Il fut ensuite très estimé du roi soleil et même jalousé par l'ombrageux Jean-Baptiste Colbert





La plume et le style élégant et enjoué de Jean-Christian Petitfils sont toujours merveilleux à lire

Le roman historique est pour moi le plaisir qu'a un auteur à manipuler les personnages d'une époque qu'il aime pour les amener à participer à quelques évènement héroïques ou passionnés



C'est pas Versailles ici

La pub

Après PANURGE qui est aussi un roman historique (RH)

LOUISE sera mon RH le plus travaillé

Bien sûr je ne serai jamais Alexandre Dumas

Cependant je prends plaisir à manipuler Louis XIII le cardinal de Richelieu les mousquetaires dont D Artagnan

Anne d'Autriche la Chevreuse la Grande Mademoiselle le Grand Condé Turenne Charles IV de Lorraine

Mazarin Colbert Vauban mais aussi Spinoza Descartes Hobbes et sans doute d'autres pour essayer de créer un roman agréable dans lequel

J'immisce un personnage fictif LOUISE
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Louis XIII

Sur l’étagère « biographies des rois de France » j’attaque enfin ceux écrits par Jean-Christian Petitfils. J’avais hâte, cet homme étant suffisamment présent en tant qu’expert dans les émissions genre « Secret d’Histoire », de me confronter à ses écrits.

Eh bien je ne suis pas déçu de ce premier voyage.



L’auteur prend plaisir à redresser l’image assez peu ragoutante par laquelle Louis XIII est médiatisé sans pour autant transformer l’homme en idéal. Disons qu’il met plus en avant ce qu’il y avait de positif, ce qui est occulté ou ignoré dans les romans.

Cela fonctionne incontestablement. L’image d’un roi effacé derrière Richelieu, ne s’intéressant qu’à la chasse, disparaît. On a plutôt affaire à un couple acharné à guider l’État français dans la même direction : l’absolutisme (même si le terme n’existait pas encore), c’est-à-dire concentrer autour du roi la totalité des pouvoirs jusqu’ici éparpillés aux quatre vents de la féodalité. Et Louis XIII est extrêmement actif au sein de ce couple, souvent plus vindicatif que son ministre – il ne supporte pas qu’on remette en cause son autorité, c’est lui qui décidera de la mort de Chalais ou de Louis de Marillac, alors que Richelieu les aurait épargnés –, il est prompt à partir sur le front des batailles, à parcourir les tranchées des sièges, à réorganiser l’intendance et s’inquiéter de ses soldats ; mais c’est aussi un artiste, aimant pratiquer la musique et le dessin.



C’est la première fois que je sens vraiment le changement politique opérer en France. Durant la régence de sa mère Marie de Médicis, voire jusqu’à Richelieu, on sent la force des princes et des Grands qui passent leur temps à se rebeller, à réclamer le retour de leurs privilèges et de leur autonomie. On sent la cupidité et la morgue des principaux ministres – Concini, Luynes ou Marillac. On sent cette féodalité toujours vivace, prompte à profiter de la moindre faiblesse du pouvoir royal pour reprendre du poil de la bête. Mais cela change. La centralisation du pouvoir opère, souvent de force. Les bisbilles nationales doivent finir, la France doit agir d’un seul bloc face aux autres puissances : l’Espagne surtout, l’Empire des Habsbourg ensuite, l’Angleterre enfin. Le jeu géopolitique grimpe d’un niveau.



Jean-Christian Petitfils écrit visiblement des pavés, mais il n’est pas ennuyeux. Bon, il lui arrive par moments de saturer ma tolérance à l’abus de détails – ça ne m’intéresse pas vraiment de savoir que tel jour le jeune roi a fait pipi-caca – mais la plupart du temps il écrit avec style, avec styles même. L’arrivée de Marie de Médicis à Marseille est lyrique ; l’assassinat de Concini est une vraie histoire à suspense et la « journée des dupes » est racontée comme une tragi-comédie en trois actes.

C’est en fait toute cette portion du 17ème siècle européen qui est décrite avec moult détails : l’auteur n’omet rien de la guerre de trente ans. Il consacre un chapitre entier aux arts, à la tragédie, à la science – Corneille et Pascal ont leur place ici – mais aussi l’évolution d’un pan du catholicisme vers le mouvement des dévots. Les tensions religieuses avec les protestants existent encore, mais l’auteur met l’accent sur le fait que les guerres qui ont opposé le roi aux protestants ne l’étaient point pour des raisons de religion, mais simplement pour des raisons de rébellion contre l’État. Jamais Louis XIII ne remettra en question la liberté de conscience.



Une autre force de ce livre est l’incarnation des personnages que l’auteur parvient à réaliser à travers ses mots. Louis XIII et Richelieu ont bien sûr droit à des analyse psychologiques profondes, mais on entre aussi dans la tête d’autres personnages importants quand cela s’avère nécessaire : Concini, Luynes, le Duc de Nottingham, Montmorency pendant sa rébellion, Cinq-Mars ou Anne d’Autriche voient leurs motivations prendre vie. Un personnage en particulier m’a impressionné : Marie de Rohan, duchesse de Chevreuse. Ses complots, ses intrigues, sa beauté, sa volonté permanente de mettre des bâtons dans les roues du roi et de son ministre, en font un personnage de roman bien plus que milady de Winter.



Quand on s’immerge aussi profondément dans une vie, il me paraît difficile de rester neutre, de ne pas finir par éprouver de la sympathie pour les motivations de ce personnage (ce qui explique l’idée de « réhabilitation »). J’ai parfois eu l’impression que Jean-Christian Petitfils prenait ainsi fait et cause pour la volonté de concentration des pouvoirs de Louis XIII et Richelieu, qu’il s’agissait pour lui du sens progrès que les rébellions féodales et anachroniques des Grands n’avaient fait que retarder.

Mais je n’en suis pas certain en fin de compte. Si cela était, il n’aurait pas pris autant de soin pour décrire la misère et l’écrasement par l’impôt des masses populaires qu’implique la marche forcée vers l’absolutisme et la guerre contre l’Espagne et l’Empire.



Avant de me lancer dans le Louis XIV de Petitfils que j’espère aussi bon, je ferai une halte sur la régence d’Anne d’Autriche à travers une biographie de Mazarin. Nul doute que Jean-Christian Petitfils la décrit avec précision pendant les premières années du roi-Soleil, mais deux avis valent mieux qu’un.

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Fouquet

Sur les conseils d'une babamie, j'ai lu une bio de Nicolas Fouquet. J'ai donc pris l'ouvrage de mon biographe préféré, Jean-Christian Petitfils.

Fouquet ( fouquet, ancien nom de l'écureuil, d'où la présence de cet animal sur le blason du surintendant Fouquet avec la devise : Quo non ascendet ? ) est en effet un personnage essentiel pour comprendre ce siècle de grandeurs et misères des courtisans.

Pourquoi cet homme, procureur du parlement de Paris et Surintendant des finances, ministre d'Etat, presqu'aussi puissant que Mazarin ou Louis XIV, a-t-il été jugé puis mis en prison à vie ?

Telle est la question à laquelle essaye de répondre notre biographe patenté, en levant un à un les voiles sur ce vicomte de Melun et Vaux, Cleonyme nonchalant mais fébrile, esprit agile comme l'écureuil de son blason, charmeur mais confus, , qui se fait appeler "Monseigneur", qui a un goût pour l'évasion, les rêves, inconstant, imprévisible, généreux, opiniâtre, désordonné, qui aime faire plaisir, inquiet, cyclothymique, capricieux, bouillonnant de projets, bref, un personnage complexe aux multiples facettes !

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Dans un premier temps, l'auteur expose son ascension avec Mazarin qui avait besoin de son réseau financier de publicains, la guerre contre les Habsbourg doublant le budget de l'Etat, par ces temps de régence où l'Italien était éjectable, et la reine mère Anne d'Autriche maladroite.

En 1661 le protecteur Mazarin meurt, Colbert attaque !

Lors du procès frauduleux, Fouquet à la faconde étourdissante, se défend brillamment, mais l'auteur montre ensuite qu'il s'était trompé de cible : l'adversaire n'était pas directement Colbert, mais dieudonné.

Pourquoi dieudonné ? Pour la jalousie provoquée par la visite de Vaux en juillet 1661 ? Ce fut, certes, la goutte d'eau qui fit déborder le vase, mais la décision avait été prise 3 mois avant, peu de temps après la mort de Mazarin. La psychologie du roi est complexe ; il est influençable et n'est pas scincère comme son père ou son grand-père, il il faudra que je lise sa bio.

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Or, comment un écureuil peut-il attaquer un soleil ?

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Je n'aime pas dieudonné, même si son jeu politique est habile. A sa place, j'aurais mis Nicolas à la Culture, son salon protecteur des artistes étant de qualité, ou aux affaires extérieures, ayant brillamment réussi une mission à Londres .... Ou alors, je l'aurais gardé comme simple procureur du Parlement de Paris, poste où il excellait.

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Puis l'auteur nous raconte les années sombres de 1661 à 1680, pendant laquelle sa femme Marie-Madeleine de Castille a eu une attitude admirable et courageuse pour récupérer son mari emprionné à Pignerol.

Et je finis par évoquer la rencontre de Nicolas avec le fantasque Lauzun ( qui mériterait d'avoir son roman de la plume d'Alexandre Dumas ), et avec le fameux Danger ou d'Angers, qui est, selon Petitfils, le masque de Fer :)

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NOTA : la raison pour laquelle le roi voulait défaire Fouquet des finances, d'après ce que j'ai compris, était au départ, en mai 1661, que celui-ci continuait à emprunter pour l'Etat à des taux usuraires énormes ( jusqu'à 50%), alors que la guerre était finie. Il continuait donc de faire vivre l'Etat à crédit, comme lui-même. Cependant, c'est bien Jean-Baptiste Colbert qui l'a signalé au roi.
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Louis XVI

Ce livre est plus et mieux qu'une biographie supplémentaire du dernier roi de France de l'Ancien Régime. Un Roi, au sens plein du terme, n'est pas une personne privée : tous ses actes, même les plus intimes, appartiennent au public auquel il est comme livré par son sacre. C'était bien ce que refusaient Louis XVI et Marie-Antoinette, qui inventa d'après l'auteur la "princesse moderne", revendiquant pour elle-même le droit d'avoir une vie privée que le système de Versailles ne lui accordait pas plus qu'à son mari. Ce système, mis au point par Louis XIV, consistait à faire miroiter à la noblesse du royaume la promesse de grâces, de pensions, de promotions, données au meilleur courtisan. Or Louis XVI et Marie-Antoinette rechignaient à se montrer à leur Cour, se retiraient trop souvent avec les mêmes amis intimes, comme des personnes privées, décourageant cette noblesse française toujours prête à se rebeller contre le pouvoir central. Dans le duel que se livraient depuis un siècle la Cour et la Ville, la Ville l'avait emporté haut la main. Le récit des années qui conduisent à la révolution aristocratique et parlementaire éclaire et reprend les textes magnifiques de François Furet, dans le premier volume de son histoire. Il revenait cependant au biographe de faire pénétrer le lecteur dans l'univers mental, personnel, intellectuel et spirituel du Roi, et de lui faire voir par ses yeux, en détail, la décadence et la destruction de la monarchie qu'il incarnait. On rencontre grâce à l'auteur un Roi homme des Lumières, qui communie par bien des côtés avec ses contemporains (loin d'être le fossile absolutiste égaré dans une époque de progrès, comme on l'a cru) ; on voit aussi vivre et mourir un chrétien fervent, qui configure sa mort à celle du Christ. Cette mort, longuement préparée par cet homme profondément spirituel et religieux, donne à réfléchir sur le véritable état de la piété chrétienne au XVIII°s en France, peut-être masqué par un libertinage tapageur auquel l'histoire a pu faire trop de place. Louis XVI mourant atteint par là, semble-t-il, sa vraie grandeur, qui contraste avec la bassesse de ses ennemis politicards, précurseurs d'une engeance de massacreurs à justes causes et à bonne conscience. Ce livre donne une excellente leçon d'histoire, d'humanité, et de méditation sur les rôles respectifs des bourreaux et des victimes.
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Louis XVI

De Louis XVI on croit tout connaître. On en a tant dit sur lui, médit surtout. du monarque placide et glouton au roi sans culture ni conscience de son rôle politique, on a tout lu. L'excellent ouvrage de Jean-Christian Petitfils n'est pas un ouvrage de plus sur ce personnage historique souvent dépeint à l'emporte-pièce, ni un document de plus sur la Révolution. Remettant les pendules à l'heure avec objectivité, Petitfils réhabilite ce roi malchanceux, sans omettre ses travers et ses erreurs de jugement, et nous relate avec précision les évènements qui ont conduit à sa chute. Démontant les raccourcis erronés et simplistes, il nous fait ainsi comprendre la genèse de la Révolution et ses conséquences.

Alors que je croyais avoir lu le summum sur le sujet avec Robert Margerit, j'ai vraiment été bluffée par cette biographie qui surpasse tout ce que j'ai pu lire jusqu'à maintenant. Savante tout en étant accessible, cette bio se lit comme un roman tant la plume de Jean-Christian Petitfils est agréable, maîtrisée et littéraire. Quand le style s'ajoute à la connaissance, cela donne du grand art ! (et comme PasContent, je m'incline !).
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Jésus

Je ne sais pas exactement quel public cible cet ouvrage de G. Petitfils, mais celui-ci est vraiment remarquable. Il n'apporte évidemment aucune révélation nouvelle. Mais ce gros livre peut se lire à plusieurs niveaux.

Il nous amène à (re)lire, chapitre par chapitre, "la Bonne Nouvelle" - notamment l'évangile de Jean. Sans ce mentor, personne ne voudrait lire ces textes d'une traite et in extenso, je pense. Cela nous permet de porter un regard d'ensemble sur le témoignage évangélique. En paraphrasant très intelligemment les textes, dans une langue facile à lire, l'auteur parvient à rendre palpitante cette histoire que beaucoup de lecteurs croient connaitre par coeur. Par exemple, on apprend (ou on vérifie) que, dans le dernier évangile, de nombreuses polémiques acrimonieuses opposent "les Juifs" et Jésus; elles semblent moins fréquentes dans les autres évangiles qui accordent une plus grande part aux miracles et aux paroles du Christ. En tout cas, il y a une grande différence entre Jésus parlant (souvent poétiquement) en paraboles devant des petites gens, et le même argumentant âprement contre les Pharisiens et les Sadducéens.

Mais aussi l'ouvrage apporte, avec minutie, un éclairage historique et scientifique qui a une grande valeur. Entre autres choses, on est stupéfait par la précision avec laquelle la Passion s'y trouve décrite, notamment en se fondant sur des études scientifiques concernant le Saint Suaire.



Cependant, pour être complet, je mettrai un bémol. L'auteur semble parfois partagé entre son objectivité d'historien et sa foi de croyant. On le constate surtout aux moments critiques de son étude, quand les preuves objectives commencent à lui manquer cruellement. L'énorme travail effectué par G. Petitfils, pour établir l'exactitude des faits relatifs au Christ, peut alors déboucher sur des assertions insuffisamment étayées. L'auteur finit par admettre un peu trop souvent des interprétations conformes aux croyances traditionnelles. J'attendais aussi des considérations plus pertinentes sur la rédaction elle-même des évangiles (pour ma part, je suis persuadé qu'il y a eu une "reconstruction" a postériori de la vie de Jésus, pour développer la théologie de la très jeune communauté chrétienne).

Je considère donc que cet ouvrage est une analyse 100 % chrétienne de l'évangile, mais elle pourra passionner aussi les lecteurs agnostiques exempts des préventions anti-chrétiennes. En tout cas, personnellement j'ai beaucoup appris et réfléchi en lisant ce livre.

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Histoire de la France

Je collectionne les livres d'histoire de France et je les lis de A à Z. Je sais, c'est parfois répétitif, mais j'apprends de nouvelles notions à chaque lecture. Celui-ci, sous-titré « le vrai roman national », fort de ses 1080 pages (sans les annexes donnant la généalogie des dynasties royales, les cartes de notre pays et une extraordinairement riche bibliographie), je l'ai dévoré en moins d'une semaine, non pas comme un roman, mais comme une série américaine à multiples rebondissements …

Cela tient sans doute à la personnalité de l'auteur, Jean-Christian Petitfils, jusqu'ici connu surtout pour ses recherches sur le XVIIème siècle et qui nous livre là une somme de référence claire, actuelle, superbement écrite, bourrée de références aux auteurs qui font autorité. Et avant tout, parce que cet auteur n'est pas un universitaire qui aurait enseigné du haut d'une chaire en suivant une doctrine ou une école de pensée. Sa carrière professionnelle, il l'a menée dans une grande banque d'affaires. J'aurais pu le rencontrer à Sciences Pô puisque nous sommes de la même promotion (mais pas de la même section), mais c'est sa soeur Marie-Annick T., qui fut une collègue de bureau dans les années 70, qui me parlait de son frère passant ses vacances de cadre supérieur à faire de la documentation à la Bibliothèque nationale …

Jean-Christian Petitfils nous aide à revisiter les gloires nationales et à redresser quelques « fake news » véhiculées par des générations de manuels scolaires et traînant encore dans certaines biographies modernes. Des portraits à l'emporte-pièce de certains personnages de notre saga nationale. C'est parfois édifiant, tout comme le survol des événements politiques des soixante dernières années, celles dont je me souviens, et de cette histoire mouvementée de deux républiques avec ses constantes, ses terribles mauvaises habitudes, ses incessants déchirements partisans.

La structure de l'ouvrage met en lumière les cinq piliers de l'identité de la France, et de leur évolution – progrès ou régression – à travers les siècles et les différents régimes politiques : le pilier de l‘Etat-Nation, souverain et centralisé, autour d'une langue unique, le pilier social d'un Etat au service du bien commun, le pilier laïque d'un pays aux racines chrétiennes, celui d'un Etat attaché aux valeurs universelles, et enfin d'un Etat assimilateur, multiethnique malgré la tentation du repli populiste.

La description des phénomènes économiques et des relations internationales, bien appréhendées par un homme de terrain, permet de comprendre notre histoire dans son contexte géopolitique.

« Quand on veut tuer un peuple, il faut d'abord détruire ses racines. » déclarait Alexandre Soljenitsine … et il s'y connaissait. Face au « déclinisme » et à la poussée des individualismes, l'auteur proclame sa confiance dans la capacité de résilience de la France, qui a su déjà, par le passé, se sortir de cataclysmes terribles avec une rapidité stupéfiante (les guerres de religion, le petit âge glaciaire, la Terreur, la fin des guerres napoléoniennes, 1870 et la Commune, la Grande Guerre, l'anéantissement de 1940, la guerre d'Algérie …). Pour Jean-Christian Petitfils, le sursaut passera pour les Français, par la réappropriation de leur propre destin, la fierté retrouvée de leur histoire. Son livre est une pierre apportée à la réédification du roman national.


Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Jésus

On ne saurait où donner de la tête s'il fallait conseiller une lecture sérieuse sur Jésus, tant la littérature est abondante. Ce livre-ci, toutefois, se recommande pour deux raisons : la première, c'est que l'auteur est un maître de la biographie historique, et que ses livres sur Louis XIII, Louis XIV et Louis XVI ont donné la preuve de ses qualités scientifiques et littéraires. La seconde raison est la foi de l'auteur, qui, loin de troubler son regard et de le faire tomber dans la propagande, augmente au contraire sa méfiance et sa prudence intellectuelles, tout en le mettant à l'abri d'un certain esprit de chapelle laïciste, et de la propagande du parti d'en face. Il admet dans le champ historique, sinon le surnaturel, du moins le fait que des hommes aient pu en tenir compte sans pour autant être des idiots et des naïfs. C'est, si l'on veut, l'anti "Royaume" de Carrère. La foi est aussi objet d'histoire. C'est pourquoi cet ouvrage se recommande.
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Le véritable d'Artagnan

Cette lecture, je l'ai repoussée tellement longtemps!.. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir désiré ce livre et de me l'être procuré très peu de temps après en avoir entendu parler! J'avais toutes les meilleures raisons du monde de me jeter dessus à corps perdu: je connais et j'admire le travail de Jean-Christian Petitfils, les ouvrages historiques ne me rebutent pas -bien au contraire- , et enfin -raison ultime- cet ouvrage est tout entier consacré à D Artagnan…

Oui mais voilà, c'est précisément là que le bât blesse: D Artagnan, c'est D Artagnan.



Depuis que je l'ai rencontré, le jour déjà lointain de mes onze ans dans une édition de poche, j'aime D Artagnan à la folie. C'est mon héros, mon meilleur ami, mon premier amour littéraire, mon grand amour tout court.



Je lui dois beaucoup au cadet de Gascogne: il m'a émerveillée et tenue en haleine -il le fait toujours-, il m'a faite voyager quand je restais clouée au sol par trop de pesanteur, il m'a consolée quand j'étais triste, il m'a rappelée la force des convictions et des idéaux quand je ne croyais plus en rien, il m'a inculquée sa fidélité et son sens de l'amitié, il m'a donnée souvent le courage dont je manquais, la force d'y croire et le légèreté qui rend le monde plus supportable.

Il a fait mon éducation sentimentale.

Il m'a enseignée l'audace et l'obstination. S'il a pu faire mordre la poussière à Jussac et récupérer les ferrets en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire, que ne puis-je pas faire, après tout?

D'Artagnan, quoi. Et Athos, Porthos et Aramis. Tous pour un et un pour tous. Moi pour eux et eux pour moi.



Comme je ne sais rien faire à moitié, j'en ai lu des analyses, des exégèses sur l'oeuvre de Dumas. J'y ai même consacré un mémoire de fin d'études, mais ce que j'ai dévoré à l'occasion relevait plus de la littérature que de l'Histoire. Bien sûr, je n'ai pu faire l'impasse sur les biographies des personnages historiques, sur les histoires de la période, sur Saint Simon et Tallemant des Réaux, sur Courtilz de Sandras aussi et j'ai rempli ma tête de notices biographiques sur les personnages dits "semi-historiques" de l'oeuvre, mais elles, elles étaient courtes et ça m'allait bien, vraiment bien, parce qu'au fond, on sait tous que le vrai D Artagnan -Charles de Batz de Castelmore d'Artagnan de son nom complet- ne peut pas être à la hauteur de son double de fiction.

J'avais beau, je crois, en avoir conscience, une partie de moi avait peur de découvrir plus avant qui était vraiment l'authentique D Artagnan.

Certes, je savais bien que je ne découvrirais pas un héros de cape et d'épée, que le modèle historique ne soutiendrait pas la comparaison... mais si c'était encore pire que mes craintes les plus sombres? S'il n'avait été qu'un reître, qu'un séide cruel de Mazarin... et rien d'autre? Mine de rien, j'étais terrifiée à l'idée de penser que L Histoire ne puisse, ne serait-ce qu'un peu et qu'un instant, ternir l'image de mon Héros.

Imaginer que lors d'une relecture de mon Livre Sacré, je puisse me dire, ne serait-ce qu'une seconde: "là pour le coup mon amour, dans la réalité, tu t'es comporté comme le pire des salauds" m'étais proprement insupportable.

Plutôt mourir. Oui, je sais: j'en fais trop.



Et puis... On ne peut pas défendre l'esprit mousquetaire et manquer de courage, non? C'est ainsi que j'ai pris mon courage à deux mains et que j'ai laissé Jean-Christian Petitfils me raconter le véritable D Artagnan.

Sans surprise, le personnage historique n'arrive pas à la cheville de son double, tout gascon héroïque qu'il fut, mais malgré cela, j'ai adoré ma lecture. Trois bonnes raisons à cela, tout comme les mousquetaires étaient trois.



Il y a d'abord la raison Aramis, celle de l'érudition de l'auteur qui allie à son extraordinaire rigueur historique et à travail colossal d'archives et de documentation, une plume fluide, alerte, claire et très, très agréable à lire.



Il y a ensuite la raison Porthos, celle du coeur. Jean-Christian Petitfils est un auteur qui aime son sujet, qui aime L Histoire et surtout qui aime les romans de Dumas. Non seulement pour l'amoureuse que je suis, c'est un plaisir mais en plus cela confère à son ouvrage une bonhommie et une bienveillance qui transparaît en creux de son travail d'historien. Aucune de ces deux facettes n'empiète sur l'autre, au contraire, elles se complètent et le résultat est une véritable prouesse/



Enfin, la raison Athos, celle de l'Histoire et de la noblesse. le véritable D Artagnan n'était peut-être pas à la hauteur du mousquetaire de Dumas mais c'était tout de même quelqu'un de grand, un homme qui gagnait à être connu. Il avait pour lui le courage et la générosité, la passion gasconne et l'intelligence. Bien entendu, il avait des défauts (mais après tout, même son homonyme littéraire en a!) mais ces quelques qualités témoignent d'une personnalité remarquable et sûrement attachante.

Moi, ça m'a fait du bien de sentir que je pouvais l'aimer aussi, pour autre chose que pour avoir prêté son nom au plus grand héros de la littérature qui soit.



Un pour tous et tous pour un. Encore et toujours.



















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Les énigmes de l'Histoire de France

Ce livre regroupe vingt présentations d'énigmes historiques, ou tout du moins de sujets historiques qui peuvent porter à discussion. Jean-Christian Petitfils prend soin dans son avant-propos d'expliquer que ces "mystères", qui ont pendant longtemps conduit à une multiplication d'écrits, sont pour certains désormais clairement expliqués ; de nouvelles découvertes documentaires ou l'apport de l'ADN ont conduit à clarifier les faits.

Ces exposés concernent des événements ou des personnages célèbres (Alésia, ou pourquoi une armée gauloise largement supérieure numériquement aux légions de César a pu perdre cette bataille, la Saint-Barthélémy, Robespierre, la mort de Jean Moulin, le départ en catimini du général de Gaule à Baden Baden en mai 1968), les morts mystérieuses (Henri IV et Ravaillac, l'enlèvement à l'étranger et la condamnation à mort à Vincennes du duc d'Enghien, le « suicide » du dernier Condé, les circonstances de la mort d'Émile Zola), les trésors enfouis et les sociétés secrètes (les Templiers, la Cagoule, le trésor de l'abbé Saulnier à Rennes le château), les origines mystérieuses (la mauresse de Moret, la filiation de Napoléon III), les éventuelles survivances (Jeanne d'Arc, Louis XVII), les secrets de l'Ancien régime (la nature des relations entre Anne d'Autriche et Mazarin, l'affaire des Poisons, le masque de fer, l'affaire du collier de la reine Marie-Antoinette).



Ces sujets sont traités par des spécialistes (dont Petitfils lui même pour le masque de fer évidemment, puisqu'il a écrit sur ce mystère). L'intérêt des présentations est variable. L'ADN intervient sans surprise pour les faux Louis XVII, survivants de la prison du Temple, mais pose aussi des questions autour de Napoléon III.

L'analyse des événements et du contexte ayant conduit à la Saint-Barthélémy par Laurent Theis est remarquable. La mini-biographie de Robespierre par Jean-Clément Martin surprend et déconcerte un peu. le récit le plus inattendu est celui de la mort de Louis-Henri-Joseph, duc de Bourbon, dernier prince de Condé, opportunément suicidé en 1830 dans une pièce fermée à clé, alors qu'il léguait son immense richesse à sa maîtresse anglaise et au plus jeune fils du roi Louis Philippe. Pierre Cornut-Gentille explique ce qui a pu se passer...

L'ouvrage pourrait passer pour une compilation vue et revue de « mystères historiques », ce qu'il est un peu, mais il y a là surtout l'occasion d'en apprendre un peu plus...
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Jésus

En suivant la chronologie de l'évangile de Jean, Jean-Christian Petitfils dresse le portrait d'un Jésus vivant, étayé par de nombreuses recherches historiques.

C'est un travail d'historien remarquable, qu'il rend extrêmement accessible et passionnant, en présentant le contexte religieux, politique et historique de l'époque. Il brosse le portrait d'un homme de son temps, profondément religieux, à la parole extraordinairement nouvelle, tout en étant complètement enracinée dans sa propre culture. C'est passionnant, que l'on soit croyant ou non !

De Pilate aux Samaritains, d'Hérode Antipas aux Pharisiens, de la petite ville de Nazareth à la foisonnante Jérusalem, en passant pas les Sadducéens et les disciples de Jean le Baptiste, c'est toute la société de l'époque, dans sa complexité et sa richesse, qui est ressuscitée et dépeinte.

J'ai beaucoup aimé cette biographie, vous l'avez sans doute compris, et ai eu le sentiment d'apprendre une foule de choses... Pour qui est passionné, ou même simplement curieux, d'histoire de l'Antiquité ou d'histoire des religions, c'est un ouvrage incontournable à mon sens !

Les annexes sont presque aussi longues à lire que la biographie en elle-même, et apportent de précieux renseignements : sur l'évangéliste Jean, Qumrân, les synoptiques, les reliques de la Passion, etc.

Ce qui est certain, c'est que je lirai volontiers d'autres ouvrages de cet auteur talentueux et cultivé !
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Jésus

Chapeau a l'auteur.Il a reussi a expliquer qui est Jesus.Il a reussi a decrire les faits a partir des ecritures saintes sans prendre le parti d'interpreter les textes.Il est reste cantonne a son role d'historien et ne s'est pas laisse tenter a faire de la philosophie,sagesse religieuse.Il m'a permis de me faire de me faire une nouvelle idee de l'homme Jesus avec son caractere,ses faiblesses et ses peurs.Dans ce livre,on y decouvre un Jesus philosophe,qui enseigne aussi bien aux foules qu'aux disciples;mais ceux-ci ne comprennent pas toujours le sens des allegories de Jesus;ils prennent tout au premier degre.Pas facile pour Jesus d'etre un predicateur lorsqu'il constate qu'il est incompris,qu'il va etre renie et trahi.

Poue ecrire ce livre,l'auteur reprend les temoignages des gens de l'epoque,a savoir les apotres.Il a compare les evangiles synoptiques et il se referre toujours a celui qui etait le temoin occulaire,celui qui etait present et qui a assiste a la vie de jesus.Pour ce qui est des autres evangelistes,on se rend compte qu'il y a beaucoup d'emprunt aux differents textes qui composent l'ancien testament,notamment les predictions des prophetes.Comment en ont-ils si pleinement connaissance alors qu'il ne s'agit pas de religieux accompli mais faisant partie du petit peuple?Toutes ces citations sont-elles l'oeuvre du concile de Nicee et de Constantinople qui font de Jesus le fils unique de Dieu venu sur terre et ressuscite pour les pecheurs.

Que l'on soit croyant ou non,il y a des faits troublants et intriguants......Je conseille aux curieux de se renseigner sur le Suaire de Turin,la tunique d'Argenteuil,le Suaire d'Ovedio ainsi que sur le Titulus ecrit en arameen,en latin et en grec.Je vous souhaite a tous une curieuse lecture
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Le Régent

Jean-Christian Petitfils réunit les qualités du biographe et de l'historien; il ne perd jamais de vue la dimension humaine et individuelle de l'Histoire, ni le rôle de l'Histoire dans les destinées individuelles, sans se perdre dans les détails de la "petite histoire". Il est aussi éloigné des structures marxistes qui nient l'homme que des potins mondains à courte vue. Ses ouvrages magistraux sur Louis XIV et sur Louis XVI l'ont bien montré, de même que cette belle histoire du Régent, qui assuma les destinées de la France de la mort de Louis XIV en 1715 jusqu'à sa propre mort, peu après la majorité de Louis XV, en 1723.

Neveu de Louis XIV, élevé dans le milieu difficile de Versailles, soldat brillant et homme de culture, Philippe d'Orléans prit une part active à la politique et aux guerres de la fin du règne de Louis XIV, malgré les jalousies et les calomnies nées de ses qualités, bien supérieures à celles des princes de la branche aînée. A la mort du Roi, il parvient à faire valoir ses droits légaux à la Régence, Louis XV n'ayant alors que cinq ans, malgré l'influence politique des enfants illégitimes du défunt roi. On se passionnera pour la description de son action de relèvement d'un royaume ruiné, pour sa politique étrangère qui tente un rapprochement avec l'Angleterre, pour les théories, débats animés et discussions politiques qui marquent sa Régence. Enfin la description de sa vie privée n'est pas le moindre attrait de ce volume: l'auteur fait justice des légendes salaces, de la chronique scandaleuse, ramenées à de justes proportions. La réputation sulfureuse du Régent (jusqu'au film "Que la fête commence", [...]) semble bien imméritée. Un livre indispensable, qui jette sur l'Ancien Régime et la Régence un regard neuf, rigoureux et intelligent.
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Louis XIV

L'école française, plus soucieuse de formation idéologique des enfants que d'exactitude historique et de rigueur, a répandu sur Louis XIV nombre de sottises. Maintenant que la nouvelle école française semble avoir renoncé à enseigner l'histoire de France, même faussement, les sottises demeurent dans les manuels de littérature et les préjugés médiatiques des professeurs. C'est pourquoi la lecture de ce livre, avec celle du Louis XVI du même auteur (pour voir plus clair dans la Révolution), est absolument nécessaire pour comprendre vraiment le XVII°s dans sa particularité, et le règne de ce roi, qui fut si marquant en tous points qu'il "informe" encore aujourd'hui une bonne part de notre culture (la vraie). En particulier, on en saura plus sur le système de cour, sur l'absolutisme et sa pratique, et sur la civilisation que ce roi-mécène porta à un degré d'éclat inégalé, à partir du modèle curial ancien inauguré par les derniers Valois. On verra aussi que la misère des peuples ne résulte pas seulement des injustices et des inégalités sociales, mais du climat et du mode de production agricole, sur lesquels l'état n'avait aucune prise. Ainsi cette lecture contribue-t-elle à guérir le lecteur de ses préjugés gauchistes sur l'histoire.
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Fouquet

Cette biographie de JC Petitfils mérite d'être lue par ceux qui s'intéressent à ce personnage brillant mais au destin funeste, très chèrement sanctionné pour des pratiques douteuses et pas toujours démontrées, qui étaient légion bien avant qu'il ne prenne en charge la surintendance, victime d'un complot ourdi par Colbert qui ne brillait pas plus par son intégrité.



Par ailleurs il a été longtemps empêché pendant son incarcération de produire sa défense puisqu'on lui refusait papier et de quoi rédiger.



3 ans de procès tout de même, un procès qui risquait de déclencher un scandale tant de personnes à la Cour étaient compromises, dont certaines des protégées de Colbert. Des preuves fondamentales ont été soustraites des débats.



Maintenant, je suis peu objective à propos de Nicolas Fouquet car je plaide en sa faveur quoiqu'on lui reproche, surtout quand ses détracteurs sont les premiers à commettre machination et infractions inacceptables.

La fortune de Fouquet en 1661 s'élève grosso modo entre 16 et 18 millions de livres selon Dessert pour la 1ère estimation et Petitfils pour la seconde ; celle de Mazarin, à 35 millions au moins. Mais il était impensable d'incriminer Mazarin au regard de sa position.

Ce sont les structures mêmes du système financier instillé déjà de longue date par Richelieu.

Sans doute des illégalités qui ont pu être commises, je dirais plutôt des arrangements avec les possibilités offertes par le système et la complicité de moult intermédiaires très haut placés;

Sa fortune personnelle au départ, s'estime à 1 million de livres, plus la dot de Louise Fourché 400 000 et 2 millions de sa seconde épouse, ce qui était déjà colossal. Il dispose de nombreux revenus, fermages et autres prélèvements sur des propriétés et charges multiples, pension sur les fermes des gabelles et des investissements dans les compagnies coloniales.

Il a par ailleurs beaucoup puisé dans ses revenus personnels pour financer le roi et Anne d'Autriche...

Ce sont bien eux les plus dispendieux, avec un train d'Etat excessif au regard des ressources. Donc le prêteur est Fouquet, qui prend des intérêts. le problème est que tout l'entourage spécule en achetant des billets d'épargne très en dessous de leur valeur, par exemple Servien, autre intendant, acquiert pour 50 000 livres une somme équivalente à 1 million 2 !



Alors ma conclusion est que les assignations données sur des fonds déjà épuisés, autrement dit exactement ce qu'ont réalisé les banquiers en 2008 à l'origine de la crise financière par titrisation de produits financiers que le monde de la finance s'est procuré sans plus savoir ce que contenait tous ces produits dérivés (subprimes). Un scandale qui a conduit bien peu de responsables derrière les barreaux il me semble.

Notre droit pénal est devenu plus tolérant et indulgent.



J'ajoute que s'il n'avait pas vendu sa charge de procureur général de Paris, au bénéfice du roi d'ailleurs, il serait resté justiciable du Parlement et n'aurait pas pu être poursuivi par Louis XIV. Il aurait été jugé par ses pairs.



Mais ceci n'est que mon point de vue subjectif et assumé.

Je me console en allant visiter cette merveille de Vaux le Vicomte

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L'affaire des Poisons : Crimes et sorceller..

L'affaire des Poisons : chronique criminelle comme tant d'autres qui véhicula des fantasmes de complots ? Preuve d'un commerce non avouable et couru alors que le catholicisme français est encore dans une période de crise ? Véritable affaire d'État engageant des personnes hauts placées à la cour du Roi-Soleil ? C'est ce que Jean-Christian Petitfils tente de dénouer dans ce très intéressant essai rapportant une de ces affaires de l'Histoire de France qui défraie toujours la chronique. Il suffit de constater les productions culturelles qui en découlent, du Temps des Poisons de Juliette Benzoni à Angélique, Marquise des anges.



Pour prévenir les Babeliotes qui pensent trouver un texte romancé de cette Affaire, l'essai de Petitfils est bien historique : factuel, chronologique, exhaustif.



Pour ma part, j'ai été ravi de cette lecture, qui avait un peu de « Alain Decaux raconte ». On y suit pas à pas la procédure qui amena la cour de Louis XIV à se passionner mais aussi à craindre les éléments d'enquête. En effet, petits ou grands du pays sont des adeptes d'astrologie, de chiromancie, de recettes au but amoureux ou mortel, de pierre philosophale. Retour d'un paganisme dans une période où l'on pratique avec ferveur la religion et où on envisage le péché comme le pendant noir nécessaire à un équilibre. Alors, Dieu ou le diable, voire les deux, peu importe celui qui vous apportera fortune, réussite ou vengeance.



Quand Monsieur de la Reynie, responsable de la police à Paris, sur ordre de Louvois, commence à tirer la pelote de laine, la Justice découvre des ramifications qui vont bien au-delà des cours de miracle et des bas-fonds de la capitale. L'Affaire prend une telle ampleur que l'aristocratie tremble et le Roi s'inquiète d'autant que l'une de ses anciennes favorites est citée : la Montespan. En effet, la question ultime qui se pose est « a-t-on voulu attenter à la vie du monarque ? » Jean-Christian Petifils après une présentation compète de la procédure et une analyse des personnages impliqués vous présentera son hypothèse.



L'affaire des Poisons est une excellente chronique historico-judiciaire passionnante que vous ne lâcherez pas pour découvrir l'hypothèse de l'auteur, connu pour son excellente connaissance du Grand Siècle.
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