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Citation de michelekastner


Mais pourquoi tout cela ici, dans ce livre qui se donne pour but d'attraper à mains nues, sur les routes, quelque chose de la France d'aujourd'hui ou de ce qu'elle est en train de devenir ? Et pourquoi, juste avant, un chapitre sur Fontainebleau et les spectres de François Ier et de Napoléon, alors qu'en plus, à travers le transparent de Carmontelle, c'était déjà stricto sensu l'époque de Louis XVI qui avait fait une première apparition ? A ces questions je pourrais répondre simplement - cyniquement - en évoquant la mémoire ou, pire encore, la valeur patrimoniale, mais ce n'est pas de cela qu'il s'agit, il me semble que le passé, ou ce que l'on appelle ainsi, n'existe qu'à travers des résurgences et que les récits eux-mêmes, en leur abondance et avec tous leurs appels romanesques, configurent moins la véridicité de ce qui a eu lieu qu'ils ne déterminent, pour la pensée qu'ils affolent, l'infinité d'un régime de traces dont certaines sont encore à venir. En d'autres termes, si sur le plan des faits l'affaire de Varennes, comme toute autre affaire, est forclose, elle continue toutefois d'exister sur un autre mode qui n'est qu'en partie imaginaire et dont le paysage, c'est-à-dire le lieu effectif des traces et des passages, constitue le plan d'immanence : immanence et résurgence sont ensemble à l'oeuvre dans le coeur du présent où s'inscrit la résonnance du passé.
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