Quinquagénaire en crise, Jean-Christophe Brochier est un éternel contestataire de l’ordre établi. Trop jeune pour être soixantehuitard, trop vieux pour se brancher et se mondialiser, il déteste la police et est éditeur dans une grande maison d’édition.
Ce livre cherche à répondre à deux besoins. Celui de rendre hommage à Jean-François Villar, un écrivain récemment disparu que j'ai beaucoup aimé, et plus encore celui, dans le pourrissement accéléré d'une vie sociale déjà blette, dans le quotidien absurde et déprimant qui est le nôtre - et malgré l'âge et la vie bourgeoise qui sont les miens - de prendre fait et cause pour l'aventure révolutionnaire.
Le jour de la quille, j'ai acheté une cinquantaine d'exemplaires de ce fort beau texte qu'est Notre besoin de consolation est impossible à rassasier, de Stieg Dagerman (Actes Sud), et en ai offert un à chaque personne avec qui j'avais bossé. Je trouvais cela élégant et drôle. La plupart des mes collègues estimèrent au contraire que c'était une ultime provocation. Trois ans de salariat n'y avaient rien changé : j'étais toujours un incompris. (p. 154)