Citations de Jean-Christophe Chaumette (44)
Notre conscience supérieure, notre être global, ne connaît ni passé ni futur ; il existe dans un éternel présent, scindé en une infinité d’univers où se projette l’infinité de ses manifestations.
Je ne produis que des articles de très grande qualité, tous ces gens que tu vois passent leur journée à essayer de réaliser des chefs d’œuvre. On ne peut pas réaliser de chef d’œuvre le ventre vide et en étant encouragé à coups de fouet.
- Nous sommes l'avenir de l'humanité, nous sommes ce que vous autres adultes devriez considérer comme précieux et sacré. Un enfant est comme une jarre dans laquelle ses aînés déversent ce qu'ils ont de meilleur en eux, la partie limpide d'une eau trouble longuement décantée pour en éliminer les impuretés. L'enfant devenu homme laissera à son tour se déposer les scories les plus épaisses et les plus noires de l'eau transmise par ses parents, et emplira sa descendance d'un liquide encore plus pur. Que chacun agisse ainsi, et un jour il y aura des êtres dont l'âme sera transparente comme du cristal...
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Au commencement, les dieux façonnèrent dans la glaise des êtres à deux bras deux jambes, puis en leur soufflant dans les narines, les dotèrent de la vie et d'une âme. Alors les hommes se rependirent sur la terre et la peuplèrent.
Mais au fil du temps, ils laissèrent s'échapper de leurs corps le souffle divin qui les habitait, et l'humanité retourna à la fange d'où elle avait été tiré
Chacun peut imaginer ce qu'il veut, prétendre comme le fait le clergé qu'il s'y trouve des dieux qu'il convient de vénérer, ou croire qu'il s'agit de démons vomis des entrailles de la terre, ou d'êtres célestes descendus des étoiles... Moi, je songe plutôt à une entité seule, infiniment puissante et immatérielle, un peu comme un ouragan, une de ces monstrueuses tempêtes auxquelles il m'a été donné d'assister, mais douée d'une intelligence et d'une volonté propre... Quoiqu'il en soit, nous ignorons tout de... de ça! Je ne sais même pas si je dois dire eux, ou il, ou elle... Nous ignorons si c'est unique ou multiple, masculin ou féminin, physique ou éthéré, nous ignorons si ça existait longtemps avant l'homme, ou si c'est arrivé après... Nous ignorons si ça nous a créés, si ça a des projets pour nous, ou si ça ne se préoccupe pas plus de nous qu'un paysan des fourmilières dans son champ...
- Les enfants ne font jamais que restituer ce qu'on leur donne. Éduques-les, ils se montreront de bons enseignants. Élèves-les dans le respect des principes moraux, ils seront des sages. Aime-les, ils deviendront peut-être des saints. Mais si tu les traites comme du bétail, si tu les bats, si tu les martyrises, alors sois sûr qu'il n'existera pas plus épouvantables bourreaux qu'eux...
Christian ne ressentait aucune attirance pour le paranormal. Il aimait l'univers précis et solide des mathématiques, l'esprit de la logique. Tout ce qui appartenait au domaine du flou, de l'hypothétique, le révulsait. Mais il se sentait dans l'obligation de découvrir ce qui était arrivé à son père. Et pour cela, il devait vérifier si l'étrange intérêt de Dieter Mrazek pour une secte sanguinaire assimilée par un vieux moine orthodoxe aux légendaires vampires n'était pas la cause de son assassinat.
Après avoir compulsé quelques ouvrages et regardé plusieurs films qui l'avaient passablement ennuyé, il avait tenté d'obtenir des renseignements grâce à Internet. Il avait découvert avec une stupéfaction mêlée de dégoût que non seulement des hurluberlus éprouvaient pour les buveurs de sang une obsession pathologique, mais que certains se prenaient pour des vampires.
Puis j'ai posé ma propre piste et mes propres dès, et j'ai placé devant moi la chemise qui contenait le scénario de l'aventure, les plans nécessaires à son déroulement, la liste des entités que j'avais décidé de faire intervenir, tout ce qui constitue, dans notre jargon, le module de la partie.
Enfin j'ai sorti la première page de mon texte, et j'ai commencé à lire le discours d'introduction du maître de donjon, celui qui annonce aux joueurs dans quel contexte général vont se trouver, quelles sortes d'épreuves ils vont devoir affronter.
J'ai observé mes compagnons. Leurs yeux brillaient de plaisir. Ils buvaient mes paroles. Ils étaient attentifs, tendus et frémissants.
Je suis sûr que s'ils avaient appris l'issue tragique que devait connaître la partie, ils se seraient montrés tout aussi impatients de commencer.
C'est ce qu'on appelle, je crois, le démon du jeu.
La possession du corps de Willy Herran avait fait de lui un criminel. Fureur et violence accompagnaient toujours ces incursions dans le monde du milieu, et ses enveloppes charnelles étaient destinées à propager la mort. Il avait conscience que ce fait était incompréhensible pour ceux qui avaient goûté à la lumière des bienheureux, ceux dont l'âme s'était plongée dans la clarté d'Asgard et ses vibrations d'amour absolu. Comment pouvaient-ils imaginer que les êtres qui peuplaient cette dimension, ceus qu'ils appelaient des anges puissent véhiculer la colère et la destruction?
Il faut que nous apprenions ce que mijotent les responsables du projet Oméga... J'ai le sentiment qu'ils sont comme des gamins qui ont mis la main sur une caisse de dynamite... Ils croient jouer avec des pétards, mais ils pourraient bien s'exploser la gueule !
Le cerveau change de fréquence, capte d'autres ondes de cet immense champ d'énergie qui est la seule chose qui existe vraiment, et une nouvelle réalité lui apparaît... Et là on trouve le cortège des états modifiés de conscience : vision de l'avenir, du passé, contact avec les esprits...
Pour les religions orientales, il y a la réalité, ou plutôt l'illusion de la réalité ; ce que fabriquent nos cerveaux ; la Maya des hindouistes... Et puis ce qui se trouve au-delà de la réalité ; la vérité ; le Tao des Chinois...
Un gamin comprendrait que leurs idées sont parfaitement idiotes ! Des extraterrestres capables de voyager depuis leur planète jusqu'à la nôtre posséderaient sur nous une avance technologique telle que, s'ils étaient animés à notre égard d'intentions malveillantes, ils pourraient nous exterminer en quelques secondes !
le cerveau humain est un capteur ; comme un poste de radio, ou une télévision. Il reçoit un programme, émis sous forme d'ondes.Ce que nous appelons réalité, c'est le décryptage qu'il fait de ce programme... Ce que nous entendons dans le poste, ce que nous voyons sur l'écran, si vous voulez...
Tout le monde est, en principe, branché sur la même fréquence ; nous vivons donc tous la même réalité...
On leur a appris à être paranoïaques... Il fut une époque, que vous êtes toutes deux bien trop jeunes pour avoir connue, où ils voyaient partout la main du KGB, partout la menace communiste ! Les temps ont changé... Mais les paranoïaques ont besoin d'ennemis.S'ils n'en trouvent pas sur notre bonne vieille terre, ils peuvent très bien imaginer qu'il en existe ailleurs...
De toute manière, le but était de figurer les ailes d'un aigle prenant son vol... La deuxième technique lui semblait bien plus complexe, plus difficile à mettre en oeuvre ; et pas aussi intéressante pour le tortionnaire...Il veut voir leur visage, lire leur souffrance... Les regarder dans les yeux pendant qu'ils crèvent ; il ne pouvait choisir que la première méthode !
La plupart du temps, il se voyait comme un fou essayant de vider l'océan avec un dé à coudre.
Servir ma patrie ! Dans l'honneur et la dignité !Voilà ma ligne de conduite ! Et je n'autorise personne à douter de ma droiture ! S'il y a des traîtres parmi nous, qu'ils soient châtiés !
Malheureusement, les gouvernements étaient aux mains d'individus qui troublaient les situations les plus limpides. Et il était devenu impossible de mener une guerre, une guerre pure et cristalline. On n'assistait plus qu'à des conflits bourbeux, des opérations de maintien de la paix emberlificotées, des interventions humanitaires tortueuses.
Rien ne pouvait l'entraîner à manifester de la joie par autre chose qu'un petit plissement poli de ses lèvres minces. Autrefois, il se laissait aller aisément à d'inter-minables fous rires, se tapait sur les cuisses, se tenait les côtes, exprimait sa bonne humeur d'une manière expansive toute méridionale. Mais depuis longtemps, il ne parvenait plus à adopter une attitude extravertie...