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Critiques de Jean-Christophe Notin (55)
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Les guerriers de l'ombre

Si vous appréciez les romans bâtis sur une intrigue et un héros du type « superman » lisez Cédric Bannel ; si vous aimez rencontrer des professionnels, les écouter, les interroger et si vous aimez les puzzles, ce livre sur nos « espions » vous passionnera.

Jean-Christophe Notin a rencontré depuis dix ans « Les guerriers de l'ombre » de notre service de renseignement et nous restitue un verbatim de ces échanges.

Comment sont-ils recrutés, testés, formés, masqués, déployés, employés, protégés ?

Etape par étape, le lecteur suit le cursus de treize hommes et femmes qui sont ou qui ont été (mais un espion n’est par nature jamais retraité) agents du SDECE.

En Afrique, au moyen orient, en Afghanistan, ces militaires racontent leurs carrières, avec la discrétion imposée par le « secret défense », et décrivent leurs rôles aux côtés du Commandant Massoud, leurs découvertes en Iraq sur les prétendues « armes de destruction massive », leurs enquêtes sur les camps d’entrainement des djihadistes.

Avec pudeur ils confessent les difficultés à concilier vie familiale et vie professionnelle ; avec résignation ils avouent leurs déceptions quand la hiérarchie ou le pouvoir politique ne tient pas compte des faits rapportés ou leur demande d’abandonner leurs contacts.

La modestie, l’humilité de ces « ombres » est impressionnante et mérité notre respect et notre admiration car, l’auteur le rappelle, chaque année plusieurs de nos « agents » meurent en service commandé et souvent sans décoration ou hommage aux Invalides …

J’ai apprécié cet ouvrage d’un auteur dont je recommande par ailleurs les biographies (Leclerc, Foch) et surtout l’épopée de la campagne d’Italie.
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Le maître du secret

Jean-Christophe Notin a eu le talent (ou le bon renseignement) de trouver les archives personnelles d’Alexandre de Marenches, le maitre du secret, directeur du SDECE durant un peu plus de 10 années (1970-1981).



Peu d’hommes ont été aussi bien préparés, en terme de savoir être, que lui : né en 1921, d’un père officier (blessé gravement en 1914 & 1915) affecté à l’état major, représentant du général Pétain auprès du général Pershing et d’une mère américaine (veuve du PDG d’Idéal Standard), infirmière volontaire en 1917, il est bilingue français anglais et surtout biculturel. La fortune maternelle et la noble ascendance paternelle lui permettent de côtoyer les grands de ce monde dès son enfance, dans leur chateau normand ou en Amérique lors de leurs voyages. Son père connait le Colonel de Gaulle et est proche des Chambrun (et donc de Pierre Laval), Alexandre noue lors de sa scolarité à l’école des Roches ou à Montreux, des liens de camaraderie qui le servent tout au long de sa vie.



La campagne de 1940 ne lui permet pas de s’illustrer (contrairement à la légende) mais il passe en Afrique du Nord, via l’Espagne, en 1942, intègre la cavalerie puis participe à la Campagne d’Italie (blessé il en gardera les séquelles à vie) et devient officier de liaison du général Juin, où il joue les interprètes auprès des anglo-saxons (à l’image de son père) et développe un réseau essentiel pour après.



A la fin des hostilités, cet autodidacte et rentier se lance dans les affaires, tout en étant un réserviste actif auprès du général Juin, en menant une vie sociale très active et en courtisant Lilian Witchell (infirmière lors de la campagne d’Italie) qu’il finit par épouser en 1953. Ses activités professionnelles (mystérieuses pour ses biographes) lui font visiter le monde entier mais sa société ne sera quasiment jamais rentable et est dissoute en 1969.



Pompidou a succédé à de Gaulle, le SDECE a une image de marque polluée par les affaires Ben Barka et Markovic, le Colonel de Marenches active ses réseaux (François Castex, beau frère de Pompidou le connait depuis la campagne d’Italie, Pierre Messmer et Anne-Marie Dupuy le recommandent) et il est nommé à la Direction de SDECE le 14 octobre 1970. Entré en fonction le 10 novembre (décès du Général de Gaulle), il purge la direction et refonde les services qu’il dirige jusqu’à l’arrivée de François Mitterand.



Dix années d’actions, dans un contexte difficile (mandats Ford-Carter calamiteux aux USA), où l’URSS progresse sur tous les continents, où le conflit Iran Irak s’amorce, où l’on intervient au Tchad, au Zaïre, en Centre Afrique, etc.



En historien, Jean-Christophe Notin n’est pas dupé par les manuscrits de Porthos et croise toutes les données (courriers, dates, rendez vous) pour corriger les « troubles de mémoire » ou les « étourderies » d’un homme flamboyant, qui une fois retraité se raconte à Christine Ocrent sans rien dire de « secret défense » : « Alexandre de Marenches savait ce qu'il en coûtait de demeurer tel qu'en lui-même le survivant d'un autre temps et d'une culture disparue. Peu lui ressemblent qui lui succèdent. Et c'est dommage. »



Un ouvrage passionnant, souvent drôle, rapide à lire qui prolonge son précédent « Les guerriers de l'ombre »
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Les vaincus seront les vainqueurs : Les fra..

Publié il y a vingt ans, ce livre bénéficie du témoignage de multiples survivants de l’épopée qui mena l’armée du général de Lattre de Tassigny au delà du Rhin et du Danube et la 2DB du général Leclerc de Hauteclocque au nid d’aigle de Berchtesgaden.



Ouvrage très détaillé, mais livré hélas sans cartographie, qui rappelle le sacrifice de milliers de soldats, mobilisés en Afrique et Afrique du nord, résistants comme le Colonel Rol-Tanguy ou engagés volontaires comme Valéry Giscard d’Estaing et qui décrit aussi la libération des camps de prisonniers et d’extermination qui marquèrent à jamais les témoins.



Jean-Christophe Notin analyse en parallèle la campagne militaire et ses implications politiques et diplomatiques, rappelle l’insistance du gouvernement du Général de Gaulle à obtenir une zone d’occupation aux cotés des anglais, des américains et des russes et montre comment le général de Lattre de Tassigny s’impose aux alliés en prenant Karlsruhe et Stuttgart, puis en pénétrant en Autriche.



Enfin l’auteur décrypte l’incompréhension entre le front et l’arrière, l’injustice née de la mobilisation imposée dès 1943 dans les colonies et dont les français de l’hexagone sont dispensés par manque d’équipements et d’encadrement. Ce malaise allume la mèche qui met le feu dans les colonies et préfigure la colère les pieds noirs.



Dès aout 1945, le gouvernement remplace le général de Lattre de Tassigny par le général Koenig, ce qui lui offre le loisir de publier son « Histoire de la Première Armée française Rhin et Danube » qui reste incontournable.
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Dans l'honneur et par la victoire

Ce titre de « Compagnons pour la Libération de la France dans l’honneur et par la victoire » est un titre que je ne connaissais pas jusque là. Pourtant, chacune des personnes qui se l’est vue attribuée par le Général de Gaulle est un héros ou une héroïne qui mérite d’être connu. En tout, ils sont seulement 1.038 à se l’être vu attribués : 1.032 hommes et 6 femmes. Déjà après la Guerre, il n’en restait que 702. Depuis le 20 novembre 2020, il n’en reste hélas plus qu’un seul en vie : Hubert Germain. Ce dernier a marqué son accord pour être enterré dans le dernier caveau libre de la crypte du Mont-Valérien.



L’auteur, Jean-Christophe Notin, nous dresse un portrait assez dépouillé de ces hommes et de ces femmes pour qui le mot « Liberté » talonnait leur existence. A chacune des dates du calendrier, on peut découvrir en rapport avec celle-ci un petit bout d’histoire de l’un des 366 (parmi les 1.038 au total) hommes ou femmes dont de très nombreux ont donné leur vie pour la France. Ils étaient soldats, étudiants, professeurs, avocats, … mais avaient tous un point commun : leur courage.



C’est un magnifique hommage de Jean-Christophe Notin à toutes ces personnes qui ont marqué la Seconde Guerre Mondiale de leur empreinte. Leur dévouement n’a d’égal que leur force d’âme. C’est un livre à mettre en toutes les mains, surtout dans celles de ceux qui parviennent à se plaindre chaque jour pour des broutilles alors que nous vivons dans une période dorée.



Il faut se rendre compte que lorsqu’Hubert Germain nous quittera, c’est tout un pan de l’Histoire qui s’éteindra alors avec lui. Je remercie ces Compagnons pour nous avoir permis de vivre la vie libre telle que nous la connaissons aujourd’hui.



Je remercie les Editions Calmann-Lévy et le site Babelio pour l’envoi de ce très beau livre-hommage.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Le crocodile et le scorpion : La France et ..

Un scorpion cherche à franchir une rivière. Il hèle un crocodile. le crocodile hésite : « Quand nous serons au milieu de la rivière, tu me piqueras et je mourrai ». le scorpion le rassure : « Pourquoi ferais-je une telle chose ? Si je te pique, tu mourras et je me noierai ». le crocodile finit par accepter ; mais arrivé au milieu de la rivière le scorpion le pique. « Pourquoi as-tu fait ça ? » demande le crocodile en agonisant. « Je n'ai pas pu m'en empêcher. C'est dans ma nature » répond le scorpion.



En plus de 400 pages, écrit serré, « le crocodile et le scorpion » relate la relation compliquée entre le crocodile (la France) et le scorpion (la Côte d'Ivoire).

Jean-Christophe Notin a un profil atypique. Polytechnicien, ingénieur des mines, il a d'abord rédigé de gros ouvrages historiques chez Perrin (« La campagne d'Italie », 2002 ; « Leclerc », 2005 ; « Foch » 2008) avant de se spécialiser dans l'étude des opérations militaires françaises plus récentes (« La guerre de l'ombre des français en Afghanistan » ; 2011 ; « La vérité sur notre guerre en Libye », 2012). Tallandier vient de publier en avril 2014 l'ouvrage qu'il consacre à la guerre du Mali .

A chaque fois sa méthode est la même. Il interroge longuement les protagonistes du conflit, à commencer par les militaires français qu'il a tous rencontrés depuis le CEMA et le CEMPAR jusqu'au lieutenant commandant son peloton de chars. Même souci d'exhaustivité du côté des civils : Jean-Christophe Notin a eu accès à Claude Guéant, à Jean-David-Levitte, à Robert Bourgi, à Michel de Bonnecorse, à André Parant, à Gildas le Lidec, à Jean-Marc Simon, etc. Bref à tous ces Messieurs Afrique qui, pendant dix ans, ont fait la politique ivoirienne de la France .

le résultat est un livre qui fourmille d'informations voire de révélations. On y apprend ainsi l'existence d'un bureau d'études, armé par les Forces spéciales, chargé à partir de 2005-2006 d'opérations d'influence pour faire pièce à la propagande gbagbiste (p. 177 sq.). On y découvre surtout l'étonnante résilience de Licorne, l'opération militaire française déployée à partir de 2002, dont l'obsession fut, pendant près de neuf ans, d'éviter de mettre le feu à la poudrière ivoirienne. Utilement éclairée par un bel appareil cartographique, sa description de l'assaut lancé sur la résidence présidentielle le 11 avril 2011 éclaire le positionnement délicat des forces françaises : il s'agit pour elles d'ouvrir la voie aux FRCI sans pénétrer dans l'enceinte présidentielle, puis de s'assurer de l'intégrité physique de Laurent Gbagbo sauf à faire sortir la France de sa neutralité.



le livre de Jean-Christophe Notin a les défauts de ses qualités. Il se perd parfois dans des descriptions trop pointillistes de manoeuvre militaires qui, si elles passionneront les amateurs de champs de bataille, intéresseront moins les africanistes. Son livre traite moins de la crise ivoirienne (qu'avait fort bien présenté, dans une synthèse remarquable, Thomas Hoffnung ) que d'une opération extérieure de l'armée française. Il constitue plus un des tomes de la tétralogie qu'il a consacrée aux OPEX d'Afghanistan, de Libye et du Mali (en attendant la Centrafrique peut-être ?) qu'un ouvrage sur la Côte d'Ivoire proprement dite.

Plus grave enfin, Jean-Christophe Notin est peut-être un peu trop embeded pour être toujours totalement convaincant. La vision qu'il donne des faits est souvent un plaidoyer pro domo de l'armée française qui ne s'embarrasse pas des opinions dissidentes (l'auteur ne donne guère la parole aux partisans de Laurent Gbagbo).



Cette critique a été publiée dans le numéro 249 de la revue "Afrique contemporaine" de l'AFD
Lien : http://www.cairn.info/revue-..
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La vérité sur notre Guerre en Libye

Il y a un an, j'ai lu Au coeur de la Libye de Kadhafi de Patrick Haimzadeh qui décrivait le fonctionnement de ce pays avant 2011. Avec Jean-Christophe Notin et sa vérité sur notre guerre en Libye, j'ai abordé les évènements qui ont amené la chute du leader libyen.



Pour y avoir participé, je voulais connaitre ce que je n'avais pu savoir et faire le lien avec ce que j'avais vécu sur le moment, sans en comprendre les tenants et les aboutissants.



Jean-Christophe Notin décrit tous les jalons de cette intervention menée par la France, surtout, et la Grande-Bretagne, avec le soutien des Américains et des structures de l'OTAN.



Le président Sarkozy fut le meneur de cette intervention qu'il justifia comme humanitaire. Est-ce qu'elle le fut ? Assurément, un massacre se préparait sur Bengazi. Etait-elle politique ? Probablement. Avec quelle intention de la part du président ? Pour moi, peu importe, ces considérations ne sont pas les miennes.



Ce qui est certain, c'est que la France a mis tous ses moyens militaires, alors qu'elle était encore en Afghanistan et faisait face à la déstabilisation de la Côte d'ivoire. A cette occasion, elle a tenu son rang. le Livre blanc de la défense nationale en vigueur prévoyait que les Armées devaient pouvoir tenir deux à trois théâtres d'opérations, un éloigné et deux proches de la métropole. Ce fut chose faite, mais l'année 2011 mit sur les rotules notre appareil militaire. La régénération du potentiel a pris presque trois ans pour être achevée.



Dans cet ouvrage, je reconnais que Notin décrit avec réalisme les opérations, l'emploi du matériel français, ses atouts et ses limites. La guerre en Libye fut une vitrine du savoir-faire de l'industrie française de défense. Les premières commandes à l'export du Rafale ont eu lieu après le conflit quand les pays ont vu le potentiel de l'avion de chasse de Dassault. Nous disions à l'époque que le Rafale était devenu « combat proven ».



Sur l'aspect politique, Notin n'égratigne pas une seule fois le président Sarkozy, ce qui, à mon sens, pour un livre édité en 2012 qui était une année de présidentielle, marque une orientation politique volontaire. le président Sarkozy n'en tira pas bénéfice puisqu'il fut battu par François Hollande. Ce dernier aura l'héritage de traiter un effet amplificateur de la guerre en Libye en étant obligé d'intervenir au Mali. Notin le sait déjà en 2012 en écrivant « le colonel arrosait tout le monde dans ces pays [ceux du Sahel], le pouvoir comme l'opposition […] le conflit [la guerre en Libye] a donc cassé un équilibre, faisant naitre des inquiétudes. [p.521] » C'est pourquoi, l'intervention au Mali est un autre chapitre de notre histoire contemporaine que j'aborderai dans mes lectures dans quelques mois.



La vérité sur notre guerre en Libye l'est effectivement sur le volet militaire. Ce livre très complet de Notin est, à ma connaissance, le seul qui relate cet évènement pour la France qui est loin d'être anodin, par l'implication que nous avons eue et par les conséquences de la chute du dictateur libyen sur notre politique au Sahel.



La lecture n'est probablement pas aisée pour ceux qui ne maîtrisent pas les principes des organisations militaires nationales et de l'OTAN. C'est bien dommage car ce livre mérite d'être lu pour bien comprendre ce qui peut encore arriver dans ces régions et leurs effets sur notre pays.
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Le crocodile et le scorpion : La France et ..

DE LA ‘COM' GOUVERNEMENTALE !

Ouvrage sensé expliquer les mécanismes des turbulences qu'à traversée la Côte d'Ivoire depuis le coup d'Etat de 99.

Malheureusement, on a plutôt le sentiment de lire une compilation de documents en harmonie avec les versions officielles des Autorités françaises de l'époque. En gros, une opération de « com » au profit du gouvernement français !



On n'apprend strictement rien sur le fond de la crise ivoirienne. Pour essayer de comprendre ce qui se passait vraiment en coulisses, il vaut mieux chercher ailleurs. L'éclairage de JC Notin est à la fois partiel (et partial !) et totalement ‘européo centré', pour reprendre l'expression de l'historien africaniste Bernard Lugan.

Ce qui aurait présenté un intérêt, une analyse basée sur un travail d'investigation sur le terrain, est totalement inexistant.



La cerise sur le gâteau est le récit de la période post électorale de 2011 : le méchant Président sortant qui a perdu les élections et refuse de l'admettre, est chassé par les troupes de super Zorro Sarkozy et remplacé (quelques milliers de morts après) par le gentil vainqueur Alassane Ouattara.

Cette partie, c'est carrément la ‘Pravda' matinée des communiqués triomphalistes de l''OKW' (Oberkommando der Wehrmacht).



En bref, un livre de propagande baigné dans un conformisme affligeant, et il y a des moments où les paupières deviennent franchement lourdes. Lire ce pensum jusqu'au bout fut un calvaire. Aussitôt la dernière page refermée, l'« ouvrage » est parti sans regrets au vide-ordures.

M. Notin est, paraît-il, un « corpsard », c'est-à-dire sorti dans les premiers de l'X. Il aurait mieux fait de suivre la carrière d'ingénieur à laquelle sa formation le destinait, plutôt que de commettre des ouvrages aussi incolores, du niveau d'un vulgaire rapport d'énarque.



La Présidence de Laurent Gbagbo est loin d'être au-dessus de toute critique. Il y a eu par exemple beaucoup de ‘dérapages' contre les français résidant en Côte d'Ivoire. Ceux-ci faisant figure d'otages, dans les conflits d'intérêts qui ont opposé L. Gbagbo avec le gouvernement français (période Chirac – Villepin). Mais les trois dernières années précédant les élections, les choses se calmaient. Et sur le plan économique, les affaires avaient bien repris. Or, la priorité c'est déjà d'avoir un toit et de quoi manger.

Dans le sud, une bonne partie de la société civile ivoirienne ne craignait qu'une chose, c'est que des élections présidentielles qui ne rimaient à rien, tant que le pays n'était pas réunifié, finissent par avoir lieu. Quelle valeur donner aux résultats alors que plus de la moitié nord du pays était aux mains de rebelles armés, favorables à l'adversaire du Président Gbagbo, Alassane Ouattara.

Beaucoup de monde, sur place, pressentait que çà déboucherait sur le chaos. Et c'est bien ce qui c'est produit. Avec, pour la première fois, depuis toutes les crises qui ont suivi le coup d'Etat de 1999, des morts parmi les français vivant en Côte d'Ivoire.



D'autre part, L. Gbagbo avait effectivement été mal élu en 2000, mais, pour faire le parallèle avec la France, pas tellement plus mal qu'un Emmanuel Macron. Qu'il s'agisse du score de ce dernier en termes de pourcentage des inscrits (et la presse officielle française s'est montrée avare de détails au lendemain du deuxième tour), ou des méthodes, dignes d'une République bananière, pour évincer un François Fillon, dont le projet de rendre un peu de liberté aux français faisait visiblement peur au « système ».

En revanche, pour poursuivre le rapprochement entre les deux hommes d'Etat, contrairement à E. Macron, la popularité de L. Gbagbo n'avait cessé de croître après son élection en 2000.



Même quand on n'aime pas la personnalité de L. Gagbo, l'acharnement de Nicolas Sarkosy finit par donner la nausée : instrumentalisation de l'ONU et de l'UA (Union Africaine); intervention ouverte de l'armée française pour aider les rebelles à entrer dans Abidjan, l'armée régulière et les partisans de L. Gbagbo boutant les rebelles hors d'Abidjan à chaque nouvel assaut (j'ai eu l'occasion de croiser sur le boulevard VGE une colonne longue de plusieurs centaines de mètres de jeunes volontaires défilant impeccablement en rangs serrés et au pas de course ; impressionnant !).

Et pour conclure l'ignominie, l'appui des troupes française lors du ‘nettoyage' des quartiers pro-Gbagbo.

La chute monumentale des résultats électoraux de N. Sarkozy auprès des français de Côte d'Ivoire, lorsqu'il se représente à la présidentielle française, montre leur désaveu après les ravages occasionnés par l'action de celui-ci en Côte d'Ivoire. L'ancien petit bachelier B (la série des médiocres à son époque) n'a d'ailleurs visiblement pas convaincu non plus en France et il ne sera pas reconduit à un nouveau CDD.

Compte-tenu de l'importance des forces déployées (des moyens militaires complémentaires sont même prêts à être acheminés en renfort en Côte d'Ivoire, au cas où les troupes de L. Gbagbo persisteraient dans leur mauvaise volonté à ne pas se laisser écraser), on ne peut pas ne pas se demander quels étaient les intérêts cachés de N. Sarkozy dans cette affaire ?



JC Notin a aussi totalement omis de poser quelques questions, pas forcément secondaires, qui auraient pourtant du lui venir à l'esprit. Comme : depuis quand fait-on la guerre à un pays sous prétexte de ‘fraude' électorale ?

Et aussi : pourquoi la nébuleuse qualifiée de ‘communauté internationale' n'a jamais voulu accepter le recomptage des votes demandé par Laurent Gagbo? Comme le disait, à l'époque, le journaliste Pierre Péan, sur un des rares médias français, qui ont parfois (rarement) laissé un peu de temps de parole à ceux qui étaient critiques envers l'action partisane, puis guerrière du gouvernement français en Côte d'Ivoire: « on ne peut pas porter la démocratie au pinacle et refuser un recomptage de voix ».



En ce qui concerne le sérieux des résultats de l'élection présidentielle, J. C. Notin n'insiste pas sur le fait que dans le Nord aux mains des rebelles partisans d'Alassane Ouattara, les bureaux de votes donnent à peu près partout des résultats staliniens. 100% pour A. Ouattara. Il y a même des bureaux de votes où A. Ouattara obtient plus de voix que d'électeurs inscrits. Quasiment pas d'observateurs de l'Onu dans le nord. Et ceux qui ont eu l'imprudence de s'y rendre, doivent être évacués en catastrophe par un avion affrété d'urgence. Même si le sud favorable à Laurent Gbagbo est loin d'être au-dessus de tout reproche, on n'atteint pas la mascarade du Nord. Et il suffira au Conseil constitutionnel d'annuler les résultats de quelques circonscriptions du nord, où la fraude est trop flagrante, pour que L. Gbagbo (en tête au premier tour), obtienne la majorité des voix. Tout ceci inutilement, car N. Sarkozy déclarera ultérieurement, avec le culot qui le caractérise, que même si L. Gbagbo avait été vainqueur sans discussions, les rebelles (appuyés par l'armée française) seraient descendus l'écraser dans le sud.



Peu de temps après son installation dans son fauteuil, A. Ouattara saura remercier pour son aide, le surnommé IB, chef du fameux « commando invisible » qui avait fait diversion, semant la terreur et harcelant les troupes loyalistes dans certains quartiers populaires d'Abidjan… en le laissant se faire atrocement massacrer. Celui-ci était devenu trop encombrant.

Selon l'historien Bernard Lugan, A. Ouattara n'est pas considéré comme réellement légitime par la population. Parce que « haut fonctionnaire coupé des réalités » et de surcroît, « arrivé dans les fourgons l'armée françaises ».



Quoiqu'il en soit, sans surprise, l'ancien du FMI a poursuivi la même politique que lorsqu'il était le premier ministre (vraisemblablement imposé par le FMI) d'Houphouët-Boigny: matraquage fiscal et réglementations tous azimuts. Avec pour conséquence, une paupérisation croissante de la population (les données macroéconomiques officielles prétendant, bien évidemment, le contraire !). La phrase amère de cet ivoirien employé dans un organisme consulaire résume tout : « c'est la chasse au fric ! ».



Cette fiche de lecture a été rédigée lors de la sortie du livre de J. C. Notin, donc peu de temps après les évènements décrits. J'ai voulu prendre du recul (plusieurs années quand même !) avant de la publier, car ayant vécu les évènements sur place, j'étais à la fois écoeuré et révolté par ce qui s'était passé. Mais, finalement, je ne trouve rien à modifier de ce que j'ai écrit à l'époque.

Et déjà les premiers morts, lors de l'investiture controversée de M. Ouattara à un troisième mandat, me poussent aussi à cette publication.

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Dans l'honneur et par la victoire

Je remercie les éditions Calmann Lévy et Babelio pour l'envoi de ce livre.

Le 16 novembre 1940, le général De Gaulle créé l'Ordre de la Libération destiné à honorer et à encourager les résistants, combattants de la France libre et de l'Intérieur, engagés sur un long chemin à l'issue incertaine.

Ce livre est un hommage sobre et respectueux aux compagnons de la libération : pour chaque jour de l'année une photo et quelques lignes suffisent pour faire connaissance avec ces compagnons.

L'auteur a rencontré des centaines de compagnons et souhaite par le biais de cet ouvrage que l'on n'oublie pas ce qu'ils ont accompli.

Avec ce livre, on contemple la France résistante : diversité des origines sociales, des parcours professionnels ou politiques, civils, soldats, étudiants, agriculteurs, croyants ou athées, français ou étrangers ...

Cependant, Ils étaient tous animés par les mêmes valeurs : liberté, honneur, démocratie, humanité...

Ces femmes et ces hommes ont su faire preuve d'abnégation et de courage face à l'occupant , leur engagement exemplaire pour libérer la France doit rester à jamais dans nos mémoires.



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Petit Louis



Le 16 juillet 1942, Lazare Pytkowicz, 14 ans, est raflé avec sa soeur et ses parents, au 103 rue Clignancourt, à Paris. Ce jour là, sa vie bascule. Quelques mois plus tard, il devient « Petit Louis ».

Le livre de JC Notin retrace le parcours de celui dont il a recueilli le témoignage, à son domicile, dans les années 80.

Je n’épiloguerai pas sur la forme du récit, lequel peut frapper d’emblée par une construction linéaire, faisant peu de place à la réflexion et l’analyse. Je préfère souligner qu’il a le mérite de donner vie à Lazare Pytkowicz, et à ce titre, j’ai eu l’immense plaisir de le retrouver, lui qui nous a quitté en 2004.

Je revois sa silhouette haute, son visage serein et grave , ses yeux clairs, sa posture toujours prudente et discrète, devant mes élèves du lycée, alors qu’il venait y évoquer son passé de résistant. Il n’évoquait jamais son statut de Compagnon de la Libération, le plus jeune des 1038 Compagnons de l’Ordre, crée en 1946 et forclos depuis 2021 avec la mort du dernier d’entre eux à 101 ans.

Dans les propos de Lazare/Louis Pytkowicz, les élèves pouvaient mesurer ce que l’histoire détermine dans une vie d’homme, dans cette inextricable fusion entre l’unicité de chaque expérience et sa portée universelle. La question de l’engagement dans les combats de la résistance est ainsi d’emblée posée à travers son exemple.

Il y a des raisons profondes à la naissance de « Petit Louis » à Lyon, au tournant de 1942 et 1943. L’histoire familiale a donné à Lazare, ce qu’il faut de force pour rejeter l’arbitraire et refuser l’asservissement. Cette force plonge ses racines dans l’âpreté de l’exil, qui contraint à privilégier aux racines qu’on abandonne, l’ambition d’avancer et de continuer à vivre. Ce travail, Jankiel et Perla l’ont fait dans les années 20 en quittant la Pologne avec leurs trois enfants. Aux pays des droits de l’homme, vivre mieux ne va pas de soi, Louis né en France en 1928, en prendra la mesure au fil des années trente qui le voient grandir. Le goût de la lutte y prend forme doucement ,car dans la famille, le mot a du sens. Jankiel reste le rouge qu’il était en Pologne, les grands, Rosine et Bernard apprennent vite à décliner le mot à la française, ils sont présents dans les premières manifestations parisiennes de l’automne 1940. Dans l’imaginaire et la conscience du petit garçon de 12 ans, la réalité de l’occupation s’inscrit dans un rejet naturel. Il devient viscéral lorsque deux ans plus tard, il est contraint à porter l’étoile jaune et assiste quelques jours plus tard à l’arrestation de Rosine et Bernard dans l’appartement familial.

Le 16 juillet 1942, dans les gradins du Vel d’Hiv, la violence de la captivité forcée le submerge. Dès les premières heures, il ne tarde pas à explorer le lieu et comprendre qu’il peut s’en échapper.

A 14 ans l’idée s’impose comme une fulgurance, tout comme spontanément il soumet son départ à l’autorité familiale. Lorsqu’il se retrouve rue Nélaton et que la fuite commence, il est à la fois le même et tout autre. Désormais, sans la tutelle de ses proches, il choisira de leur rester fidèle par ses actes, il mettra toujours à profit les circonstances de l’instant pour agir, avec la force irrépressible de celui qui refuse les fers.

A partir de juillet 1942, les pas du garçon s’inscrivent dans la fuite et ses incertitudes. Louis sait qu’il doit se cacher, les flottements sont nombreux d’une planque à l’autre même si la famille Haut reste celle qui le place sur les rails du départ hors de Paris en le confiant à Etienne Moulin, membre du réseau « Thermopyles »

Le hasard désormais s’invite dans la vie de Louis et la transforme en destin, par la force de sa volonté à agir au nom d’une liberté à défendre coûte que coûte. Hasard d’un arrêt à Lyon sur la route du sud, hasard de la rencontre avec Max qui remplace Etienne tombé, capturé, et qui le confie bientôt à Pierre Welhoff de l’Armée secrète. Louis devient alors « Petit Louis », agent de liaison sur son vélo qui sillonne Lyon et sa région, avec des messages plein les poches, sans ami, sans trop de contacts, sans pouvoir éviter les accidents de la clandestinité, la délation, l’arrestation par la gestapo, qui finit par arriver en octobre 1943. Pour faire face à la torture et ne pas parler, c’est bien la volonté farouche de « Petit Louis » qui est à l’oeuvre, celle aussi qui se manifeste pour tromper ses geôliers et inventer des rendez vous improbables auxquels ils se rendent avec le garçon et son vélo, sa volonté encore pour saisir l’instant et échapper à ses gardiens la nuit tombée. Après cette 2ème évasion, retour vers Max, quitter Lyon, devenue dangereuse, avec la famille de Pierre Welhoff, retour à Lyon pour chercher Pierre qui ne donne plus de nouvelles. Les solidarités de la clandestinité font désormais agir Petit Louis, il en partage les déchirures avec la nouvelle de l’arrestation de Pierre, la fuite de nouveau s’impose, retour à Paris grâce à de nouveaux contacts, Ravanel est de ceux là.

A Paris début 44, la pression nazie est à son comble, les murs bientôt se couvriront de l’Affiche rouge, Louis tombe entre les griffes de la milice , retour à l’emprisonnement, transfert vers la milice de Lyon, puis vers Vichy et enfin Moulins au donjon de la Mal-Coiffée où il apprend le débarquement. L’occupant et ses sbires restent maîtres du jeu qui renvoient leurs prisonniers vers Paris pour un dernier voyage vers les camps allemands. On est en juillet 1944, Gare de Lyon, pour la troisième fois, Louis choisit d’échapper à la mort promise en sautant la barrière.

Le convoi numéro 77 quitte Drancy pour Auschwicz, Louis ne fera pas partie de ces 1310 derniers déportés.

Sa vie peut désormais commencer, avec la blessure secrète de ceux qui ne reviendront pas.

Louis vivra sa vie toute entière dans cette dualité: la part de lumière de celui qui a lutté et continuera de le faire, sans relâche, la part d’ombre de celui qui pleure les siens en silence et les pleurera jusqu’à sa mort.

Ma pensée et mon hommage, vers lui et sa famille.

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La campagne d'Italie, 1943-1945. Les victoi..

Je suis venu à Notin par ses livres sur les opérations récentes de l'armée française. Celui-ci traite une campagne bien méconnue, l'Italie. Et c'est du même, excellent, bois ! Tout y est, les témoignages des derniers survivants, alternant avec les grandes considérations stratégiques. L'enquête sur les viols est passionnante et démystifie les rumeurs qui sont alimentées par tous ceux qui ne veulent pas reconnaître ce que des Français réunis dans la même cause peuvent faire de bien.
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Otage@bagdad

Forte de la récente lecture d'un ouvrage très documenté sur les exploits de l'armée française en 1945, j'ai acheté du même historien ce roman politico-polar publié en 2007. J'aurais dû me référer à la critique autrefois publiée sur mon blog sur la biographie du Maréchal Foch …



Après avoir tourné la dernière page de ce bouquin (il y en a plus de 400, tout de même !!), je me demande si je dois rire ou pleurer. Tourner en dérision une prise d'otage relève pour le moins de la malséance, voire de la malhonnêteté intellectuelle.



L'intrigue est difficile à avaler : entre Noël et Jour de l'an 2005, un vieux routard des sphères ministérielles (63 ans) qui se targue d'avoir largement influencé François Mitterrand, issu d'une famille de banquiers et qui s'est largement fait rétribuer de ses conseils en communication politique, s'abouche avec un jeune irakien, ingénieur en informatique, qui rêve de cinéma après avoir participé au programme « Loft Story » égyptien …



Tous les deux vont monter un coup juteux de fausse prise d'otage à Bagdad pour soutirer une fortune aux autorités françaises et jouer les vedettes des télévisions et ainsi damer le pion médiatique à leurs prédécesseurs – Christian Chesnot, Georges Malbrunot et Florence Aubenas.



En fait, pour l'auteur, une occasion de clouer au pilori les techniques journalistiques, les hommes politiques de tous bords (sauf Sarkozy relativement épargné), les présentateurs vedettes – et encore, personne à cette date n'avait connaissance des turpitudes sexuelles de PPDA - les services secrets et le Quai d'Orsay, les diverses milices irakiennes …



L'anti héros principal, Jean-Léon Gradel, est particulièrement antipathique : manipulateur, vantard, odieux, cupide, lâche : il écrase de son mépris tous ceux qui ne lui ont plus tendu la main après la disparition de son idole, Mitterrand. Ainsi, tous les ténors du PAF en prennent plein la tronche : PPDA, Ardisson, Pujadas, Michel Drucker, Guillaume Durand, mais aussi Jack Lang, Kouchner, Hollande, Chirac, Villepin, et même l'ambassadeur Bernard Bajolet. Je me demande pourquoi aucun de ces personnages réels n'a intenté la moindre action en diffamation pour avoir ainsi été traîné dans la boue. Ils ont dû en être dissuadés par le faible tirage du roman …



Bref, n'est pas Cédric Bannel qui veut, et un historien ne devrait pas écrire ça …
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Les guerriers de l'ombre

Aux amateurs de sensationnel : passez votre chemin !

L'auteur précise dès les premières lignes : pas de secret dans ce livre, mais le portrait des hommes (et des femmes) de l'ombre. Et c'est tellement plus intéressant ! Ce qui m'a le plus fasciné: leurs sensations en mission, et le choc traumatique du retour en France, dans leurs familles. On comprend enfin ce que ces individus endurent pour notre liberté. ça fait cliché, je sais, mais en ces temps difficiles, c'est salutaire !!!!
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Les vaincus seront les vainqueurs : Les fra..

Jean-Christophe Notin (né en 1970) s'attache, à travers plusieurs ouvrages, à mettre en valeur les réussites de l'armée française durant la seconde guerre mondiale, et plus particulièrement à célébrer les exploits de Jean de Lattre de Tassigny, le héros de la première armée française, le premier à franchir le Rhin en avril 1945.



Car il est vrai que les historiens se sont davantage concentrés sur le fiasco de la débâcle de juin 1940 et que plus tard, la paix revenue en 1945, la France fut plus préoccupée par sa reconstruction que par la célébration des victoires obtenues à l'aube de la capitulation de l'Allemagne.



Ce sont pourtant ces combats, très âpres, qui constituent la trame de ce récit particulièrement bien documenté. C'est l'épopée de de Lattre, de son instinct stratégique qui lui fait déborder parfois les ordres, son combat contre les Américains qui n'entendent pas que les Français franchissent les premiers le Rhin pour pénétrer en territoire ennemi, ni lui concéder une zone d'occupation, la munificence parfois excessive du chef, l'ardeur au combat des troupes indigènes : tirailleurs d'Afrique du Nord, le souci d'amalgamer les troupes issues des FFI, le manque de moyens alloués pour occuper l'espace conquis, la conquête des résidences du Führer à Berchtesgaden …



L'auteur ne passe sous silence aucun point noir : la difficulté à empêcher les troupes – notamment d'origine nord-africaine – de piller et violer des femmes en territoire conquis et la nécessité de répression de ces actes – ces soldats qui ont si durement combattu ne comprennent pas pourquoi on les fusille en Allemagne pour ces forfaits et, après la victoire, auront du ressentiment contre leurs chefs et La France pour ne pas en récolter une récompense dans leur pays toujours colonisé.



On note aussi les différences dans le style de dénazification entre les Américains et les Français, ceux-ci s'appuyant davantage sur les témoignages des prisonniers de guerre libérés sur l'attitude des notables allemands, les querelles de préséances entre chefs, la mise en valeur de la 2ème DB au détriment de la Première armée, l'amertume de son chef et les motifs de son éloignement par le général De Gaulle …



Le livre donne des détails précis sur chacun des combats de ce printemps 1945, il cite les noms de chaque combattant, les circonstances précises des affrontements … chacun y trouve sa part.



C'est encore une fois, une pierre à ajouter à la gloire des combattants de l'armée française, trop souvent passée sous silence, tout comme les affrontements au Levant en 1941 …



A travers ce livre, nous ne pouvons pas ignorer les durs combats qui secouent l'Ukraine pour sa survie (voir ici l'image des "dents de dragon" de la ligne Siegfried), mais aussi, faire le parallèle entre une troupe animée du désir de vaincre et qui poursuit un idéal.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Dans l'honneur et par la victoire

Je remercie @Babelio.com et les @EditionsCalmannLevy qui m'ont permis de découvrir, lors de la Masse critique non-fiction de juin 2021, le très bel hommage rendu par @Jean-Christophe Notin dans son livre @Dans l'honneur et par la victoire.

Il propose d'illustrer chaque jour de l'année d'un portrait, au sens propre et au figuré, de 366 compagnons de la Libération (parmi les 1032 reconnus comme tels par le Général de Gaulle).

Chacun à sa façon a contribué, par son action et son abnégation, à rendre la France libre.

Les photographies de chacun de ces hommes et femmes courageux accompagnent leurs faits d'armes. En dévoilant leur visage, elles rendent ce livre encore plus touchant.

Ils sont à présent presque tous morts. Pour être précis, il n'en reste plus qu'un.

A lire pour les remercier de leur dévouement mais aussi, pour ne pas les oublier...
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Les guerriers de l'ombre

C'et vrai qu'on est loin de Jason Bourne ou même du bureau des légendes. Analyse quasi sociologique des officiers de la D.G.S.E. opérant clandestinement à l'étranger. Mais décrite de manière sensible, emphatique, on sent que l'auteur connaît bien et apprécie ce milieu. Et ma foi, ça donnerait presque envie de candidater ! La meilleure phrase est en fin de préambule: "à une époque de course aussi vaine qu'effrénée à la richesse et à la célébrité, il est bon que les Français sachent que, pour sauvegarder leurs intérêts, certains des leurs prennent encore bien des risques sans en attendre la moindre reconnaissance".
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Foch

Christophe Notin s’intéresse au cas Ferdinand Foch. La dernière biographie publiée datait de 1987 et ignorait bien des archives. En plus de 600 pages, l'auteur revient sur la vie et la carrière de l’un des artisans de la victoire de 1918 en usant d’archives souvent inédites et, surtout, en opérant de justes mises au point.

Partisan de l'attaque Foch tient sa part de responsabilité dans le désastre de l'été 1914. Il se refait une réputation lors de la première bataille de la Marne. Disgracié il revient au premier plan en 1918. Il a changé sa doctrine. Il est désormais partisan de la défensive et a parfaitement compris que la France ne pourra gagner la guerre sans ses alliés.

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Leclerc

En 1940 bien des vies vont voire leurs cours changer. C’est le cas en autre de ceux qui se sont engagé à côté d’un grand escogriffe de général à titre temporaire (excusé du coté iconoclaste). L’un d’entre eux finira par refuser la défaite et préférera la désertion qui le mènera au plus haut sommet de la gloire militaire en France même si à titre posthume : le maréchalat. Ayant dit tout cela, tout le monde des connaisseur de l’histoire militaire française et/ou ceux de la geste gaullienne auront reconnu Philippe de Hautecloque dit Leclerc.

En passant par sa fuite à vélo, le serment de Koufra, sa mort en avion, le livre nous guide dans une vie sans concession, ou l’honneur prime sur tout le reste.

Notin fini le livre en nous livrant sa théorie sur le crash de l’avion qui transportait le général. Les conclusions semblent plus que probable même si un membre de babelio émet des doutes dans une précédente critique du livre. J’espère qu’ils se sont rencontrés. En attendant mieux c’est une vie qui se lit comme un roman.

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Les vaincus seront les vainqueurs : Les fra..

Sujet rarement traité.



Après son excellent travail sur la campagne d’Italie du Corps Expéditionnaire Français, JC Notin nous livre ici une relation très complète des opérations militaires et de l’occupation de l’Allemagne et de l’Autriche par les forces armées françaises à la fin de la seconde guerre mondiale.



Extrêmement détaillé (parfois trop d’ailleurs), s’appuyant sur des sources françaises, anglo-saxonnes en allemandes, JC Notin confirme qu’il est parmi nos meilleurs historiens actuels de la 2ème Guerre Mondiale.



Style d’écriture très vivant, rigueur historique, thème original, traitement équilibré.



Que demander de plus ?



Excellent.
Lien : http://www.bir-hacheim.com/l..
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Foch

Jean-Christophe Notin nous propose un portrait très complet de sa naissance à Tarbes en 1851 à sa mort, marquée par des funérailles nationales impressionnantes, en 1929. Foch apparait comme un officier fédérateur et animé d’une foi absolue dans la victoire, porté sur l’offensive, dont la doctrine va évoluer au fil d’une guerre qui s’éternise et met l’accent sur la défensive et la préservation des troupes. Tout l’intérêt de cette biographie est de remettre en perspective la vision d’un homme vu au prisme de la victoire de 1918 et de la gloire qui a rejailli sur les officiers commandants l’armée. Car son parcours apparait en réalité beaucoup plus chaotique, en dents de scie, marqué notamment par des erreurs de commandement, une mise à l’écart qui aurait pu être fatale à sa carrière, avant son retour en grâce et sa nomination au commandement suprême en 1918. En filigrane se dessinent également les rivalités entre hommes politiques et militaires, mais également entre militaires eux-mêmes, aussi bien dans les moments difficiles de la guerre pour trouver des responsables, des fusibles, mais aussi à l’approche de la victoire pour récupérer tout ou partie des lauriers.



Un livre exigeant mais passionnant !
Lien : https://mangeurdelivres.word..
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Mathilde Carré alias 'La Chatte'

Aïe aïe aïe, il est toujours difficile d’écrire un retour quand la lecture n’a pas été fluide et plaisante...



Ce livre avait tous les ingrédients qui, habituellement, font que je suis emballée par ma lecture: l’Histoire (2nde guerre mondiale), un personnage fort et féminin (Mathilde Carré, une résistante) et un contexte: une plongée dans le monde de l’espionnage / contre-espionnage.

Oui mais, je m’étais imaginée partir dans une récit romanesque, entrer dans la tête de « la chatte » et en fait,
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