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Citations de Jean-Claude Carrière (446)


Notre siècle, c’est déjà une certitude, ne sera pas cité en exemple.
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Dans des époques récentes, et encore au XXe siècle, des pasteurs protestants fanatisés expliquaient que les ouragans qui frappaient de sud des États-Unis étaient dus à la présence, dans cette région, d’un trop grand nombre de lesbiennes.
Cet exemple de colère divine provoquée par des débordements sexuels n’est pas rare. De la même façon, dans l’Iran islamique, vers la fin du XXe siècle, des ayatollahs assuraient – très sérieusement – que les relations sexuelles illégitimes favorisaient les tremblements de terre.
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Un Russe, envoyé au goulag comme beaucoup d’autres, dit à sa femme, avant de partir : « Si je t’écris avec de l’encre bleue, c’est que tout ce que je te dis est vrai. Si je t’écris avec de l’encre rouge, c’est que tout est faux. »
Quelque temps plus tard, elle reçoit une lettre, écrite à l’encre bleue. Son mari lui dit que tout va bien, qu’il est en bonne santé, bien nourri, bien traité. Il trouve tout ce dont il a besoin, ou presque tout. La seule chose qu’il lui est impossible de se procurer, écrit-il, c’est de l’encre rouge.
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Dans la Pologne communiste, on disait – dans les années 1960 – qu’il y avait trois sortes de nouvelles dans les journaux (ou à la radio, à la télévision), les vraies, les probables et les fausses.
Étaient considérées comme vraies : les résultats sportifs. Comme probables : les prévisions météo. Comme fausses : tout le reste.
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Puisque vous êtes de bons chrétiens, tous les deux, vous devez donner confiance à l’Eglise. Car elle ne fait rien à la légère, vous devez le savoir, et quoi qu’elle décide elle a raison. Vous m’écoutez ? Elle a toujours raison. Dieu l’assiste. Elle ne peut pas se tromper.
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C'est normal, c'est humain. Si Dieu a placé l'or dans la terre, c'est bien pour qeu nous le trouvions. Et pour que nous l'utilisions. L'or se trouvait déjà au paradis terrestre. À vrai dire, assez bien caché.
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Mais où commence, et où s'achève, ce droit que nous nous donnons d'intervenir chez l'étranger ? Comment distinguer ces sacrifices, par exemple, d'une condamnation à mort ? Lorsque des actes à nos yeux criminels se commettent dans d'autres pays, soumis à d'autres lois, adorant d'autres dieux, devons-nous donc toujours intervenir avec nos armes ? Parce que nous adorons le vrai Dieu, sommes-nous nécessairement chargés de la police de la Terre ?
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Oui, je me sens déjà un peu chrétien parce que je sais déjà mentir un peu.
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Traiter l'autre de menteur peut être une insulte, ce n'est jamais un argument.
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Les plus grandes vérités peuvent être dites dans un murmure.
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Le cacique lui dit : « Est-ce que les chrétiens vont au ciel ? Oui, dit le moine, certains d'entre eux y vont. Alors, dit le cacique, je préfère aller en enfer, pour ne pas me retrouver avec des hommes aussi cruels.
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Fort de ces références, [Sepúlveda] affirme que si, au cours d'une guerre juste, des innocents sont tués, il s'agit là d'un événement accidentel, dont on ne peut faire aucun reproche aux princes et aux capitaines, qui ont le droit mais aussi le devoir de renverser les idolâtres.
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L'eau de la Vernière, embouteillée près de Lamalou, s'est adaptée aux habitudes contempo-raines. Elle est en plein essor. Une eau nouvelle est apparue sur le plateau, à La Salvetat. Elle se vend bien, je crois. Il paraît qu'un seul employé suffit à faire marcher toute l'usine.
Enfin — qui aurait pu le croire ? — on dit même que c'est en vendant de l'eau, cette matière claire et fraîche qui courait partout sous nos pas, que se sont développées d'énormes sociétés commerciales qui achètent, petit à petit, la terre entière.
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Il ne faut surtout pas croire qu'il suffit de verser de l'eau sur la terre pour arroser. A fin d'un gros orage d'août, avec tonnerre et colonnes d'eau poussées par le vent qui s'abattent pendant une heure sur la vallée, le non-prévenu croit que la terre est satisfaite. Mais les paysans, qui ont l'expérience, secouent la tête et disent : « Ça n'a même pas pénétré. » Et ils ont raison. Il suffit de gratter un peu le sol pour voir que trois ou quatre centimètres à peine sont humides, qu'aucune racine n'a été touchée par la pluie.
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Quand un orage d'été s'annonçait à l'ouest, quand une ligne plus claire se dessinait derrière les nuages noirs, quand soufflait le coup de vent qui précède toujours l'orage et que, cinq minutes plus tard, nous recevions en souriant les premières gouttes de pluie, quelqu'un disait
« Ça, c'est de l'or qui tombe du ciel.»
P.97
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Les adultes n'évitaient pas à l'enfant le spectacle de la mort humaine, au contraire. Les vieux mouraient tous à la maison, la famille exposait leur corps sur un lit, dans leur dernier habit, et tout le village venait les saluer, en lançant au passage quelques gouttes d'eau bénite avec un rameau de buis. Les morts tenaient souvent un chapelet entre leurs mains froides.
Le premier cadavre que je vis fut celui de ma grand-mère Germaine, mère de mon père, quand j'avais cinq ans. Ma mère me conduisit devant elle - toute blanche dans une robe noire - pour un dernier regard.
- Regarde-la, me dit-elle, tu ne la verras plus.
Ainsi la mort devenait familière avant même qu'elle ne fût comprise et admise. Elle n'avait rien d'ef-frayant.
P.91
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Le matin, quand je me levais pour l'école, il était déjà parti au travail, dès cinq ou six heures du matin. Travail complexe, qui changeait d'une saison à l'autre et même d'un jour à l’autre, qui devait s'adapter au temps, au vent, aux orages, qui
supposait - entre le soin des bêtes, les jardins (nous en avions quatre), la vigne, les arbres fruitier - une organisation mentale extrêmement précise. Il devait savoir combien d'heures lui seraient nécessaires pour tailler cette vigne, ramener pour les chèvres un fagot de cha-taignier qu'il laisserait sécher avec d'autres dans le pailler pour l'hiver, arroser, remplacer les tuiles du toit, couper du jambon, changer un manche de pioche, aiguiser la faux à petits coups de marteau sur un coin en fer planté dans le sol, assis par terre les jambes écartées, fendre du bois avec une masse et des coins en fer, réparer la porte d'un bahut, soutirer le vin à la cave, relever un mur (ce qu'il faisait aussi bien qu'un maçon), attraper des pigeons la nuit, retirer le fumier des lapins, du cochon, prévoir les labours, préparer du sulfate, remplacer les souches manquantes, mettre les semences à sécher.
Il devait aussi faucher, battre, vanner. S'il avait des lapins, il lui fallait cultiver un peu de luzerne, et cela valait également pour les chevres. S'il possédait un cheval, il avait besoin d'un champ d'avoine, car l'avoine, nécessaire à l'énergie de l'animal, coûtait souvent trop cher à l'achat. S'il élevait des poules, il devait planter du maïs, et ainsi de suite. Je ne vois pas de fin à cet enchaînement d'occupations.
Je suis toujours frappé, dans nos existences réservées pour la plupart à une seule activité, aplanie et facilitée grâce à tant d'engins, par la réflexion jadis nécessaire, par l'agilité forcée de l'esprit devant cent décisions à prendre chaque jour, devant un emploi du temps irrégulier, d'autant plus difficile à établir que le paysan en est le seul maître. S'il se trompe, c'est tant pis pour lui. Il lui faudra travailler davantage.
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Commençons- arbitrairement – par ce Mozafar al-Din Shah, fils de celui qui fut tué dans une mosquée et qui aimait la photographie. Mozafar al-Din, quant à lui, introduisit le cinéma en Iran en 1900, après une visite à Contrexéville. Nous sommes alors au tout début du xx siècle. Russes et Anglais tentent d'établir leur suprématie, et d'étendre leur influence, sur le pays. Cependant, en 1902 et 1903, des mouve- ments divers agitent les milieux politiques, et il se forme même en Iran un Parti consti- tutionnaliste, qui, sur le modèle occidental, entend donner une constitution - pour la première fois - au pays.
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Sans doute faut-il revenir un moment sur la dimension théorique de la dispute, déjà évoquée par le cardinal. Au centre: la question du pouvoir temporel, c'est-à-dire du pouvoir terrestre du pape, représentant indiscuté de Dieu.
Pour venir à bout des contradictions des Evangiles - lesquels disent tantôt qu'il faut rendre à César ce qui est à César, et tantôt que sera lié dans le Ciel tout ce que le chef de l'Eglise liera sur la terre -, le grand Thomas d'Aquin, dans sa Somme théologique, clef de voûte du Moyen Age chrétien, a nettement tranché: " Le droit divin n'abolit pas le droit humain." Autrement dit, si cette phrase est clairement interprétée, et honnêtement reçue, il existe un droit humain (droit de vie, droit de liberté, droit de possession) qu'aucune décision prise " de droit divin" ne saurait abolir.
Ce qui signifie, dans l'esprit de certains commentateurs, que les Indiens d'Amérique ont un droit humain sur leurs terres, qu'ils en sont légitimement les propriétaires et qu'aucune décision pontificale ne peut les priver de ce droit, même au nom du Christ.
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Une autre fois, j'ai vu un soldat, en riant, planter sa dague dans le flanc d'un enfant et cet enfant allait de-ci delà en tenant à deux mains ses entrailles qui s'échappaient.
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