Il ne tremblait pas, à peine une pointe d'adrénaline coulait dans ses veines. L'habitude, acquise de par les nombreuses missions effectuées dans sa vie de tueur à gages, l'avait rendu aguerri, calme, son sang-froid était olympien.
Bien au chaud dans son salon, Céline regardait son domaine sous les assauts d’un vent du nord, amoncelant les feuilles des vignes en tas informes. Novembre, le mois qu’elle détestait le plus ; grisaille, premiers froids, brouillard, l’enserraient dans une torpeur sans fin. Elle pensa soudain à son beau vendeur de disques, le spleen qui la rongeait disparut. Une envie subite de jouir de la vie, de tenter une nouvelle aventure lui fit tourner la tête.
Elle se savait atteinte d'une maladie psychique : faire souffrir, mais en retour aucune souffrance pour elle. Elle aurait pu chercher une thérapie, sachant que tout venait de sa misérable enfance. Mais non, finalement, elle se complaisait dans cet état de choses. Elle aimait comploter, chercher des chemins tortueux qui pourraient la mener vers la réalisation de ses plans. Elle aimait jeter son dévolu sur une proie, telle une hyène ; et sa proie du moment était Martha.
Max aurait-il dû laisser la clé USB trouvée sur la banquette d’un taxi ? Il eût été préférable pour lui de ne pas succomber à la tentation. Les jours suivants deviendront les plus difficiles de toute son existence. Avec sa femme Estelle, handicapée, ils décideront de fuir le danger, seule solution viable dans l’immédiat. L’organisation, opaque, tentaculaire, mettra tout en œuvre pour les retrouver. Arriveront-ils à survivre ?
Ce soir, à la chaleur de ce feu, tous ces tristes souvenirs avaient refait surface. Mais, d’un seul regard posé sur Estelle, tous ses ressentiments s’envolèrent. Plus d’idées noires sur le passé, seul comptait le moment présent, instants magiques, instants volés au temps qui broie tout, telle une machine infernale, sans retour possible.
De mes paupières mi-closes, J’admire de nouveau la beauté de Francesca, beauté sculpturale qui me réconcilie avec la vie et qui me donne un avant-goût de la liberté qui, je sais, reviendra dans notre pays. Le fascisme sera balayé et ne deviendra plus qu’un mauvais souvenir.
Les volutes de fumée se dissipaient dans un air cristallin, tout semblait figé par le froid, comme si d’un coup la vie s’était arrêtée, était en suspens, en attente d’un ordre divin pour reprendre son cours.
un rayon de soleil est entré dans sa vie par la lucarne du bonheur
Le compteur qui affichait le prix des courses était mécanique avec des chutes de cinquante centimes de franc. Maintenant qu'il roulait à environ cent trente kilomètres à l'heure, les chutes tombaient à une cadence effrénée; le bruit répété sonnait comme si l'on entendait des pièces tomber dans une escarcelle en métal. Ce cliquetis pouvait être jouissif pour le chauffeur, mais atterrant pour le client.
Néanmoins il ne pouvait aller plus loin. Un blocage intégral le maintenait dans les limites du permis, de l’autorisé, de l’appris.