Lieux uniques
BUCOLIQUES FEUILLÉES…
Extrait 3
Car le cabanon, écrivais-je, possédait, un peu plus haut sur la
pente, des cabinets vraiment royaux
guérite où l’on montait la garde pour voir de loin venir
les sarrasins, disions-nous en riant
bucoliques feuillées
chaque matin on y montait
un broc de plastique bleu en main,
pour y siéger longtemps, jouer à baron perché
à hauteur des grandes branches de châtaignier qui, descendant presque jusqu’à terre (n’oublions pas que le terrain est très pentu), faisaient comme un camouflage où le soleil diffusait une lumière verte de fonds marins. Pas étonnant que le plongeur, perdu dans sa lecture ou ses pensées, tardât à remonter : nul lieu plus idéal pour la paix intestine
et l’effusion lyrique aussi (celle que suscitent les belvédères), puisqu’on y pouvait à satiété contempler, à travers la canisse qui habillait l’armature de bois de l’endroit, entre le vert des pins déchiquetée
la frise ultramarine de la mer
avec le mouchetis de plume des voiliers
lâchés au large comme d’un édredon crevé