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Critiques de Jean-Claude Pinson (6)
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A quoi bon la poésie aujourd'hui

À quoi bon la poésie aujourd'hui ?

Le titre de cet essai de Jean-Claude Pinson publié en 1999 aux Éditions Pleins feux ne manque pas d'attirer la curiosité. Philosophe, poète et enseignant d'esthétique à l'université De Nantes, l'auteur se propose de déterminer l'utilité de la poésie.



En préalable à la question de l'utilité de la poésie, l'auteur, par le biais de références historiques, tente une définition de la poésie. Il énumère les diverses représentations que l'on a eu de la poésie, de sa fonction. Les poètes romantiques, puis après eux les symbolistes, les surréalistes et bien d'autres ont tour à tour voulu imposé un style, un récit, une vision du monde. Hier réservée à une élite sociale et culturelle, la poésie s'imposait comme un moyen de connaissance, comme un objet de maîtrise du langage, d'imposer sa place dans la société, etc. Elle est devenue tout autre aujourd'hui. La poésie s'impose d'avantage comme un moyen d'émancipation, de revendication et d'action (« La poésie sauvera le monde »), mais également comme un moyen pour chacun de donner un certain sens à son existence, comme une utilité thérapeutique...



L'auteur s'interroge ensuite sur l'état actuel de la poésie. Elle semble aujourd'hui n'avoir jamais été aussi florissante : on ne compte plus aujourd'hui les maisons d'édition dédiées à la poésie, le nombre croissant de publications y compris sur les réseaux sociaux, les festivals, les ateliers d'écriture, l'existence de maisons de la poésie qui organisent conférences et spectacles de lecture, les projets artistiques associant des poètes avec des peintres, des musiciens, des danseurs, etc. ou encore le succès retentissant d'auteurs (je pense ici au succès très... particulier de Rupi Kaur) qui remplissent des salles de plusieurs milliers de spectateurs venus les écouter lire leur dernier recueil vendu à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires…



Ce constat fait, Jean-Claude Pinson interroge l'intérêt pour la poésie et ce que procure la lecture de poèmes au-delà du simple plaisir du texte. le rythme qu'il produit, le sens qu'il suggère, la forme utilisée, etc. le poème, selon l'auteur, n'est pas seulement ce qui dans l'instant est en mesure de redonner à l'existence une intensité. Il est aussi ce qui creuse en l'âme le désir d'une autre habitation du monde, moins aliénée, une autre temporalité. La poésie est une sonde lancée vers l'inconnu, en direction de ce qui manque à nos existences, sous une forme et un sens qui ne sont pas réduits à une utilité, à une performance



Ce sont ces dernières considérations de Jean-Claude Pinson qui m'ont le plus intéressé. Lire un poème c'est éprouver un rythme, la valeur diffuse des mots, c'est ressentir le mouvement d'une tension ou d'un apaisement, c'est accueillir des réminiscences cachées (douloureuses ou heureuses) qui remontent jusqu'à notre conscience, c'est recueillir une image, une saveur, une rumeur ou un jeu de couleurs que nous ne saurions, inquiets ou trop occupés dans notre quotidien, (re)trouver par ailleurs, etc. Lire un poème, c'est un peu de tout cela mais aussi... rien de cela. Lire et apprécier un poème est avant tout un rapport subjectif au texte et au langage, qui ne peut s'entendre en dehors de l'expérience que nous en avons.



Définir la poésie est assez vain mais nous sommes pourtant toujours tentés de parler d'elle, de ce qu'elle nous procure. C'est peut-être au milieu de la lecture d'un poème que nous trouvons en nous sa part la plus belle, la plus secrète, la plus intraduisible, et que naît tout notre attachement à son existence.
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Drapeau rouge

Ne le lisez pas, ça ne sert à rien.

(fatiguée d'écrire pour des choses qui n'en valent pas la peine)



Et n'en croyez pas la description de l'éditeur, elle est honteusement mensongère.
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Là

Merci aux éditions Joca Seria et à Babelio pour cette découverte dans le cadre de Masse Critique.

Ce livre m'a décontenancée. Je m'attendais à un guide plus ou moins touristique, historique, géographique de la Loire Atlantique. Il n'en est rien ! L'auteur, Jean Claude Pinson, nous raconte sa vie à travers ses pérégrinations dans son département natal. Et elle est intéressante sa vie. Il nous raconte son histoire de militant, de littéraire, de philosophe mais surtout son histoire d'amour avec ce département. LA est un personnage à part entière.

Le style est très soutenu, il est donc parfois difficile à suivre.
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Là

Sous sa forme éclatée, le récit tient du free jazz - et de l’improvisation préméditée, pour une autobiographie fragmentée, fondée sur des expressions/citations en guise de titres ( « Pastorale urbaine » « Lamproie beurre blanc » etc.) comme éclats de mémoire.

Le décor correspond au titre « L.A » = Loire Atlantique, la région ligérienne, essentiellement Nantes ou Saint-Nazaire, sans négliger des attaches familiales d’arrière pays, et quelques échappées personnelles.



Le milieu familial, rural et cheminot, ne prédisposait pas à un avenir d’intellectuel - littéraire et philosophique - sauf que la vague Mao, toute relative dans le monde ouvrier, devait détourner l’élève brillant de Saint- Sébastien-sur-Loire, monté dans une prépa parisienne, pour en faire un militant maoïste résolu. Il le raconte dans une langue qui, pour le style et la rébellion, se souvient de Vallès, et de tournures excitant la surprise ou l’attente, comme chez Proust.

L’analyse n’est point ici des émois psychologiques mais la métaphore et l’humour jouent leur rôle dans le souvenir d’un livre familial inattendu, « Moby Dick ».

« Vint néanmoins Mai 1968 où cette fois déboula pour de vrai « la Chose », la baleine énorme en personne. En mode toutefois plus ludique que tragique. Goujons de mer joyeux, nous fûmes nombreux à nous jeter dans sa gueule énorme. On y nagea heureux comme des poissons dans l’eau. On s’y laissa emporter par le flot, hypnotisés par sa puissance océanique. On y rêva tout éveillés, hyperactifs, tout un printemps et l’été qui suivit. On y dormit aussi, toute raison éteinte. Une part de nous-mêmes, je crois bien continue sans doute aujourd’hui d’y dormir et rêver.

Puis ce fut le temps des désillusions. Armés de nos seuls stylo-bille, qu’étions-nous donc d’autre que mains à plume, sans fin commentant l’actualité, impuissants, en vain brandissant nos maudits bic, à infléchir le cours des choses, à harponner pour de bon Moby Dick ? »



L’analyse du milieu familial relève d’un marxisme assumé, mâtiné d’une sociologie à la Bourdieu - ou de Marc Augé, pour les topographies urbaines, dans le sillage de J. C. Bailly pour les paysages et la lignée de Julien Gracq auquel la référence reste constante.

Ah ! « Le Peuple », il faisait rêver Michelet, JC Pinson l’a vécu et promu, dans le roman familial, plus porté sur les grands parents, avec des épisodes tragiques mais aussi burlesques, que sur les parents eux-mêmes, encore que des pages discrètes et émouvantes leur soient consacrées en fin de volume.



Le narrateur-poète se présente avec un double visage: acteur et analyste de sa condition, poète et théoricien, citant Barthes au détour, ou mentionnant Daniel Briolet, l’universitaire nantais, qui l’encouragea à éditer ses propres opuscules poétiques.



N’oublions pas la Philosophie ! elle fut le quotidien de l’auteur à la fac de Nantes, mais c’est directement et sans emphase qu’il traduit les plaisirs familiers, et les jours païens, hérités des parties de pêche familiales, de la fréquentation des stades, ou la valeur ataraxique au sortir du bain dans La Loire, ici omniprésente.

On sera sensible à ces scènes du « luxe » populaire, où s’épanouit une jouissance poétique et artistique accessible à tous.

Merci à Babelio et aux éditions Joca Seria.

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Là

J'ai beaucoup aimé découvrir la Loire-Atlantique sous un autre angle, je recommande d'ailleurs cet ouvrage à ceux qui s'intéressent à cette région et aux anecdotes la concernant.



L'ouvrage est très bien écrit mais ça a sûrement été un langage beaucoup trop soutenu pour ma part.



Je l'ai lu un peu en diagonale mais comme je le disais j'ai adoré en apprendre plus sur cette région, c'était enrichissant.
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Poéthique. Une autothéorie

Bien moins polémique que les précédents, cet ouvrage tente un rapprochement prudent avec les divers aspects du contemporain. Mais la richesse de ce livre, comme de la pensée de Jean-Claude de Pinson, n’est pas dans ses panoramas de la création poétique mais dans sa volonté de définir la poésie à partir de la multiplicité de ses usages.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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