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Jean-Claude Pirotte lit des extraits de "Blues de la racaille" Arbois, la nuit du dimanche au lundi 10 au 11 février 2008, le poète Jean-Claude Pirotte lit des extraits de "Blues de la racaille", poème paru en 2005 à la Table Ronde. Contre tous les Sarkozysmes. entretien vidéo réalisé par Aymen Hacen (poète tunisien résidant à Lyon)
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La Boîte à musique de Jean-Claude Pirotte
Ce que je me dis à moi-même jamais ne passe mes lèvres de ce que je lis dans les livres ne naît pas l'oubli de mes peines or mes peines sont ordinaires pourquoi résisteraient-elles à la grâce d'un vol d'oiseaux sauvages au bord du ciel les oiseaux migrateurs sont loin la peine toujours se réveille et je ne peux tendre la main qu'à cette ombre inconnue qui m'appelle |
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Jean-Claude Pirotte
Parfois le temps s'arrondit comme une clairière dans le demi-jour inespéré les nuages vont lentement au rythme du feuillage qui se penche et prend la lumière venue d'on ne sait quelle source toute cette lenteur vous caresse endort toute inquiétude alors que vous êtes perdu et qu'il n'y a pas de chemin. |
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Jean-Claude Pirotte
Je t'aimerai toujours chantait mon amoureuse et le vent tournoyait autour des jupons clairs et la mer se levait en un grand souffle d'ailes et les moulins soumis tendaient leurs toiles bleues le ciel se dėversait sur les toits éblouis le polder était jaune et la mer était verte elle allait répétant je t'aimerai toujours le vent chassait le sable au coeur des rues désertes et la mer arrachait les digues de la nuit Il n'y a que les morts qu'on peut aimer toujours ("Passage des ombres") |
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Jean-Claude Pirotte
Comment les mots les plus simples dévoilent soudain la lumière le saurons-nous jamais nous n'apprenons à vivre qu'avec le murmure et l'éclat des pluies sur les toits à lucarnes ou le frisson du vent dans l'ombre comme une source ou comme un baume et quelle voix surprise à l'aube nous invite à nous recueillir dans l'attente des lointains ouverts sur l'infini des deuils (" Passage des ombres") |
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Jean-Claude Pirotte
Le rêve d'être ailleurs toujours le mobilise et celui d'être ici confiné dans l'obscur le tient dans ses filets rien ne va comme il veut l'oreiller du silence le rend sourd à lui-même (" Une île ici") |
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Mont Afrique de Jean-Claude Pirotte
J'ai beau convoquer le romanesque en toute candeur, il n'en fait qu'à sa tête, et souvent il s'échappe quand j'imagine le tenir. Je crains n'être pas doué. Je dois l'être pour autre chose, la paresse, la fuite, les plaisirs de lecture qui sont une forme de désintéressement, non ? ou plutôt une manière élégante de disparaître à ses propres yeux. (p.58 / Le Cherche-Midi, 1999)
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Brouillard de Jean-Claude Pirotte
Ecrire pour moi, pour l’unique plaisir de voir se former les mots sous ma main, de découvrir des vocables que je croyais ignorer, des tours de phrase inédits, des surprises. Il va de soi que consciemment ou non je puisais dans mes lectures à l’improviste, inspiré par une mémoire confuse, et le dictionnaire devait m’apprendre le sens réel du mot dont je m’étais servi. C’était un bonheur de se procurer son propre étonnement. |
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Jean-Claude Pirotte
Toujours je me redis ce vers de Paul de Roux: "et tout a la tristesse des choses abandonnées" je le relis dans le recueil intitulé "entrevoir" je le médite et le répète à mi-voix et même parfois je le chantonne et me retiens alors de le dénaturer car il est fragile comme ces choses tristes qui dans leur abandon semblent vivre encore d'une vie intermittente à quoi notre regard distrait donne une chance infime de durer une chance d'attendre et d'émouvoir un autre regard que le nôtre un jour lointain un jour de ciel clair et d'ombre feutrée dans un repli du temps (" Cette âme perdue") |
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Brouillard de Jean-Claude Pirotte
Le vieil homme ne renonce pas à se chercher, et se trouve peut-être.
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Mes mots ont dépassé ma pensée ...