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Citations de Jean-Claude Pirotte (411)


C’était au temps de la Hollande…


c’était au temps de la Hollande
la Mer du Sud était au nord
les vaches paissaient sur les bords
les canaux traversaient la lande

on se roulait dans la bruyère
le temps passait sans effacer
aucune image de la terre
ni de la mer ni du passé

dans la nuit noire on voyait clair
les heures du jour étaient lentes
et la pluie n’était pas amère

nous avions l’amitié des plantes
la foi de l’étoile polaire
et des yeux qui jamais ne mentent
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Le chat c’est un vrai mystère…


le chat c’est un vrai mystère
tel celui des champignons
que raconte André Dhôtel
dis-moi chat je te demande

quand tu as connu la terre
et le monde d’entre-deux
l’art suprême de te taire
et de fixer l’invisible

avant de nous observer
de ce long regard candide
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On décèle sous le poème …


on décèle sous le poème
les traits d’agonie de la terre
le filigrane obscur des rides
sous le grand vent des déserts

lèpre des sables chair aride
faces crevassées mal solaire
ainsi la victoire du vide
sur le langage dévasté
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Quand je lis Paul de Roux …


quand je lis Paul de Roux je m’arrête
j’écoute les échos d’une voix que je connais
au cœur de cette voix j’ai l’impression de me connaître
un peu mais obscurément j’ai le sentiment d’être
un peu plus près de moi sous un soleil voilé

et même lorsque je me récite ce vers
et tout a la tristesse des choses abandonnées
je soupçonne autour de moi cet envers
des choses mortes qui s’obstinent à durer
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L’homme se penche vers l’enfant…


l’homme se penche vers l’enfant
cela se passe en un miroir
d’une chambre il y a longtemps
entre un vieux fauteuil et l’armoire

l’homme se voit comme l’enfant
ou l’inverse, entre deux regards
il pourrait s’écouler mille ans

l’enfant s’écrie c’est un miracle
l’homme répond c’est un mirage
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J’entendais ne pas chanter bien haut …


j’entendais ne pas chanter bien haut
chantonner à peine muser
c’est un beau mot
la muse se promène

l’entends-tu ? elle disparaît
dans un bruissement de feuilles
on en voit deux ou trois qui dansent
elles décorent le silence
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  Certes l'idée de mourir n'est guère réjouissante.
Mais l'étrange est que l'on s'y fait, avec un minimum
de philosophie. Quitter un monde à la dérive, crapo-
teux et borné d'écrans, recuit d'artifices, secoué de
séismes, et le pire, peuplé d'humains dévastateurs appli-
qués à réaliser leurs cauchemars à force de paradoxes
branlants, voilà qui s'impose comme la seule heureuse
perspective.

p.152-153
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                                      …Il a compris
qu'un jour les livres eux-mêmes le quitteraient. Aussi
cherche-t-il sans cesse à leur rendre hommage. Ils sont
la plus éblouissante expression du vivant. Il n'oublie ni
la peinture ni la musique, mais s'en croît définitive-
ment privé.
  Commencer la journée par la lecture d'un poème. La
terminer aussi. L'emplir de ce mystère qu'est la poésie.

p.42
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CETTE ÂME PERDUE


Extrait 3

fendre l'heure et fendre du bois
fendre la foule et puis se fendre
d'un sourire fendre la glace
quand on ne sait comment la rompre

se défendre d'aimer la cendre
ou de se saouler au fendant
se fendre d'un drachme et passer
d'une rive à l'autre du temps

p287
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CETTE ÂME PERDUE


Extrait 2

au pied des tombes oubliées
un rideau s'écarte d'une main
blanche tremble à la fenêtre
deux yeux noirs un visage maigre

une heure sonne mais personne
dans la ruelle une chanson
s'élance et s'éteint d'où vient-elle
on l'oubliera le vent se lève

p.286
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CETTE ÂME PERDUE


Extrait 1

les beaux pays les arpents clairs
la brume lumineuse l’air
suspendu parmi les saules
les mouettes aux longues ailes

et le miroir des canaux
la compagnie des corneilles
autour du clocher solitaire
et les bouquets artificiels


p.286
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PASSAGE DES OMBRES


Natures mortes

la tabatière d’écaille
on l’a posée sur le livre
à la reliure ancienne
mais du titre en lettres d’or
un mot se devine à peine
ce serait le mot enfance
il y a des fleurs séchées
dans une chope d’étain
à gauche l’appui de fenêtre
reçoit un trait de lumière
qui se réfracte à travers
les lunettes oubliées
peut-être par Jean Follain

p.69
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si je n'ai rien perdu
rien n'aurai-je gagné
à répéter l'indu
l'on se mange le nez

mon père m'a donné
ce que m'a pris ma mère
avant que d'être né
j'aurai goûté l'amer

picon de l'agonie
je serai mort souvent
sans souci d'harmonie
et la chemise au vent

que dire sinon couac
il ne fait pas beau temps
dans l'enfer des familles
et le feu est au lac
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                   (André Pieyre de Mandiargues)

le premier accord d’un trio d’Arensky
dans le si lourd crépuscule douloureux
où meurent et renaissent les incendies
ce soir encore tu l’entends alors qu’
il vient une dame éclatante et funèbre
ta voisine oubliée ta promise ardente
et glaciale Eurydice prétendais-tu
dans les éclats de rires et les cris de bêtes
Orphée, toi donc ? Indigne du violoncelle
et des sanglots de la fidèle captive
tu erres maudit dans les années sordides
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Il faut à tout prix protéger ceux qu'on aime, jusqu'à s'effacer devant eux, de crainte de les blesser, de griffer leur solitutde.
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L'acte de construire est en soi devenu destructeur.
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Elle semble avoir posé pour axiome de son génie personnel la permanence de la vindicte.
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Le mot fleur est aussi vénéneux que les autres
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Pour écrire La pluie à Rethel, et le désarroi incandescente d'une vie perdue, point n'est besoin de littérature ni d'aucun courage. Ce qu'il faut, plutôt, c'est un bourgogne trop vert, quelques bonnes vieilles gauloises, et une rêveuse errance en appellation d'origine contrôlée. Il faut aussi la nuit, et l'aube blême d'un bout de ciel qui hésite entre brouillard et crachin. Tout un univers abandonné au fond d'une province captive des rêves des vieux étés.
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Un géographe d’aujourd’hui ,Pierre George, déplore que le temps des collines soit révolu, même si « les collines demeurent parce qu’elles ont existé avant les hommes. » Nous voulons croire encore à « la fonction de liberté de collines », à la secrète permanence, à la fidélité obstinée des paysages et des provinces que nous n’avons cessé d’aimer et de parcourir au hasard.
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