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Citations de Jean-Clet Martin (28)


Jean-Clet Martin
Résistance est un beau nom qu'il faut célébrer. Tracer des lignes de résistance comme devait le dire Deleuze et d'autres qui entrent sous l'injonction d'un "nous" complice contre la bêtise. Comment ne pourrait-on pas revendiquer ce mot dans le désespoir du monde? Que promettent tous les écrivains et auteurs qui font corps avec la littérature, la philosophie, le poème, la science? "Parler de soi" au nom de certains personnages ressemblants ou certaines fonctions narratives détournées? Honte à la mise en perspective de soi-même dont la politique nourrit le spectacle affligeant. Que nous vaut le visage ou la couverture d'un tel ou tel autre miséreux qui comble de gloire son propre sillage en cherchant caution auprès des relais en vue? Non, ceux qui écrivent et créent le font pour sortir par une fenêtre de tir qui est une ligne, un point d'ouverture capable de tout déplacer, de nous porter ailleurs. Il nous fallait pour le moins Hugo ou Zola dont aujourd'hui on attendrait de ceux qui écrivent une posture comparable. Le reste n'est rien d'autre qu'un rouleau qui récupère malheurs et désespoirs en se destinant aux poubelles de l'Histoire.
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Le sujet semble d'autant plus intéressant que la récente décision du " Coûte que coûte " sous entend que nous devrons probablement , dans l'avenir , souffrir financièrement du remboursement de ce que nos politiques appellent " LA DETTE " . Nous pouvons nous souvenir du récent exemple de la crise grecque , où les citoyens ont été quelque peu saignés pour que la Deutsch bank et la BCE entre autres se remboursent sur leur dos .
Cela fait déjà bien des années que toutes tendances confondues , nos politiciens nous parlent de " LA DETTE " que nous devrons , un jour , rembourser .
Les pays dits les plus riches de la planète seraient tous fortement endettés . On peut donc logiquement se questionner sur qui aurait pu prêter de l'argent à tous ces états , ou bien penser , ce qui semble plus probable , que ces liquidités proviennent de la planche à billets . Est-ce grave ? Cela le serait si nous étions les seuls à avoir agi de la sorte mais du moment que la majorité des états pratiquent pareillement cela l'est nettement moins .
Que signifie donc le titre : " asservir par la dette " ? probablement , en faisant croire aux citoyens que le pays aurait contracté une dette envers une entité non nommée , l'asservir financièrement à un remboursement fictif par divers biais : diminution et privatisation des services publics , moindre remboursements des dépenses de santé , gel des salaires et des retraites voire leur diminution , baisse des aides sociales , flexibilité du travail etc .... l'exemple grec est là pour nous faire réfléchir . Un autre exemple encore plus éloquent mais qu'on nous cache soigneusement est le cas plus ancien que la " crise grecque " , celui de l'Islande dont les citoyens ont refusé de rembourser l'endettement de leur état . Que leur est-il advenu comme désastreuses conséquences ? Rien . Les banques prêteuses se sont assis sur la dette ( durant un bon laps de temps , au grand désespoir des banques Hollandaises et britanniques ) les islandais ont foutu dehors leurs dirigeants passés et on élu à leur place un humoriste au prétexte que même s'il gouvernait mal , au moins il les ferait rire , ce qui convenons en est mieux que de pleurer et de payer les erreurs pour lesquelles ont ne nous à rien demandé .
Depuis , l'eau ayant coulé sous les ponts , l'Islande a tenté de se faire aider par le FMI et la BCE pour régler la faillite de ses banques nationales . C'est à mon sens une erreur , vu ce qu'il est advenu à la Grèce mais peut-on compter sur les politiques pour régler un problème à la place des citoyens ? Bien des exemples prouvent que non .
Je n'ai pas lu ce livre dont l'auteur n'est ,malheureusement pour le sujet , qu'un philosophe et non un économiste . C'est le titre du livre qui m'a interpellé car il correspond à ce qui nous pend au nez : le capitalisme qui s'est , tout comme les banques avant 2008 , fortement endetté , aura l'intention de nous faire régler la note . Nous payons encore aujourd'hui , l'aide financière que les états européens ont accordé à certaines grandes banques internationales pour qu'elles ne sombrent pas lors de la crise financière mondiale de 2008 .
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Nous sommes surpris par peu de choses tant la vie quotidienne nous happe sous les exigences blasées de la routine.
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Devant l’Être, rien ne possède l’avantage sur autre chose.
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La nostalgie ne va pas sans une idéalisation du passé, parfois excessive.
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On croit se rencontrer, s'applaudir, se sourire, mais en réalité nous sommes comme des dômes de cristal, clos sur soi, sans aucune possibilité d'échapper à l'heure et au temps qui correspondent à notre vie. Autant de gouttes isolées !

(page 85)
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Ce n’est pas la mémoire qui est mobilisée en direction d’une scène d’enfance, c’est plutôt un présent qui englobe tous les temps auxquels on se mesure.
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Sous la force du repentir, le moindre geste se veut autre, affirme une bifurcation des intentions et des buts visés. Si je regrette, c’est bien parce que je perçois une finalité inédite pour mes actes, un but qu’ils ont loupé mais dont ils se sont approchés et que le remords va montrer en toute son attraction. Se repentir, c’est en quelque sorte refaire, en une autre approche, le geste irréparable déjà accompli. Un recommencement, certes futile, qui nous ouvre cependant d’autres destinations. Alors le temps apparaît comme quelque chose d’échu et d’irrécupérable mais s’y glisse, au même moment, un désir de le reprendre, d’en modifier le cours à travers la confession, le remords, impliquant déjà qu’on s’en souvienne, qu’on ne l’oubliera pas, que ce qui est digne d’être retenu va se rejouer sur le plan de la mémoire, se ventiler dans l’espace de l’imagination.
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Dévoiler ne va pas sans voiler autre chose.
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C’est le trop visible qui rend invisible. Et c’est la proximité qui paradoxalement éloigne. Toute chose se perd ainsi à même sa manifestation la plus extrême.
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La confession, sans même être une reconnaissance de nos fautes ou une culpabilité affichée devant nos choix les plus sordides, marque davantage la possibilité d’en rejouer les carrefours, d’en reproduire la lecture pour une régénération aussi créatrice que celle du peintre reprenant le même tableau sur son chevalet.
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Dans un texte intitulé Du repentir, Montaigne se présente précisément comme un peintre du passage, incapable de fixer l’allure définitive de l’homme:
«… si j’avais à façonner de nouveau, je ferais vraiment bien autre qu’il n’est. Mais voilà, c’est fait. Or les traits de ma peinture ne se fourvoient point, quoi qu’ils se changent et diversifient. Le monde n’est qu’une branloire pérenne. Toutes choses y branlent sans cesse: la terre, les rochers du Caucase, les pyramides d’Egypte (…). La constance même n’est autre chose qu’un branle plus languissant. Je ne puis assurer mon objet. Il va trouble et chancelant, d’une ivresse naturelle. Je le prends en ce point, comme il est, en l’instant que je m’amuse à lui. Je ne peins pas l’être, je peins le passage (...) Si mon âme pouvait prendre pied, je ne m’essaierais pas, je me résoudrais: elle est toujours en apprentissage et en épreuve.»
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Il y a quelque chose d’intact en chaque nature morte qui étonne celui qui s’y laisse surprendre. Intact veut dire ici que le contour de la chose n’a pas bougé, que rien ne s’est passé depuis, que plus rien ne passe de sorte que le passé se trouve aboli autant que l’avenir au profit de ce contretemps créé en un clin d’œil.
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La série Alien débute sans aucune action par un cadrage, une ouverture étrangère ce qui est généralement vu. Il s'agit d'un couloir parcouru d'une forme de présence. Mais ce n'est vraisemblablement pas une présence humaine. Quelque chose est bien là dont insiste le regard. Et ce regard n'est pas finalisé par ce qu'il y aurait à faite.

Jean-Clet Martin
L'ontologie pure d'Alien
(p.27)
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Le plancher craqua un peu plus fort, derrière eux, et ils virent en se retournant les deux personnes de tout à l'heure dans une posture franchement indélicate, la main de l'homme passant derrière la taille de sa compagne inespérée, laissant deviner un attouchement fort déplacé tandis que se marquait un sourire assez insolent sur le visage maquillé de celle qui s'y livrait avec un air de plaisir à peine dissimulé dans ses yeux. Marlène, excédée, hâta le pas en accédant à la dernière partie de la rétrospective.

(page 98)
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Lire un livre, ce n’est pas nécessairement se laisser couler dans ce qui est attendu par la critique littéraire en vogue lorsqu’elle repère les options les plus répandues, les réponses aux préoccupations du moment. On aura noté depuis toujours la moquerie adressée à la philosophie – à ses objets – ridiculisée par Aristophane comme une activité qui ne sert de rien, placée hors du présent, posée en-dehors du savoir, de l’actualité et du courant de l’information. Tout se passe comme si la futilité, l’inactualité si difficile pourtant, étaient désormais suspectes et que les concepts devaient se laisser abolir, aplanir sous la conformité du partage le plus rentable, diluer sous les réponses de nouveaux sophistes, disposant d’opinions toutes faites en gagnant la sympathie des foules.
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Nous sommes toujours bien trop fébriles dans nos occupations et divertissements. Mais la fièvre n’est pas nécessairement une agitation qui nous conduit vers la frénésie d’entreprendre. Il est des fièvres de cheval qui vous clouent au lit sans autre forme de procès. Devant de telles fièvres il n’y a, précisément, plus rien à faire d’autre qu’à attendre et le pyjama blanc nous fera perdre jusqu’à notre statut social, avec toute la reconnaissance due à nos plus hautes distinctions. Rien de nos titres ne vaut plus! Voici qu’on s’enfonce en une région létale où les priorités soudainement s’aplatissent, s’égalisent. Un robinet goutte quelque part! Et son importance est égale aux douze coups de midi qui viennent de résonner. Un bruit d’instrument de cuisine tinte selon un rythme régulier, balais battant la mayonnaise ou louche remuant la soupe......
...
Maintenant, pourtant, terrassé par la somnolence, la vie sociale qui me caractérisait au quotidien s’assoupit et se délite au profit d’images et de rêveries d’une autre sorte. Je ne suis pour ainsi dire plus rien de nommable, pas plus que cette légère nuance pimentée qui se confondait dans les vapeurs d’un onguent. À moins que le «rien», lui aussi, soit quelque chose !
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Un tel est ceci ou cela. Mais suis-je vraiment directeur de journal, vendeur de chaussures ou jeune cadre dynamique ? Être cadre, cela est tellement incroyable comme dénomination, tellement général qu’on s’étonnerait que quelqu’un puisse revendiquer d’y associer son être véritable. Une dénomination de ce genre est pourtant le signe d’une importance qu’on s’arrache comme celle d’être médecin, ingénieur, avocat… Mais le sommes-nous vraiment et n’avons-nous pas une bien autre densité ontologique ? Être quelqu’un, cela veut évidemment dire qu’on occupe une fonction en vue, que le cadre encadre son monde et le plie à sa bordure. Le cadre est l’espace même à l’intérieur duquel se dessinent les significations et les décisions les plus urgentes à prendre, les mesures à cadrer. Mais peut-on prétendre que l’Être se confonde avec un cadre d’entreprise ou un attaché ministériel ? La fuite est parfois tellement grave, devant la nullité de notre existence, que l’on s’attache à n’importe quel strapontin pour affirmer son pouvoir. N’y a-t-il pas, en dessous de ces parades, une vie qui ne se laisse pas vraiment border par ces mesures urgentissimes ?
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N’y a-t-il pas souvent, en nous, comme un moment étrange, déserté par les devoirs et les exigences sociales lorsque le regard semble se laisser absorber par un point quelconque du sol ?
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Dans l’étonnement se reconnaît donc notre ignorance, notre difficulté à répondre à la sollicitation du réel, éveillant une recherche insensée, presque idiote pour son obstination si inutile. Ce qui nous tente dans l’étonnement ne sert à rien, ne pourra jamais être exploité en vue d’autre chose que de la singularité de sa présence insolite. L’idiotie n’est rien d’autre que cette insistance du singulier, de ce qui ne conduit jamais vers une autre chose qu’elle-même.
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