
La chanson n'est ni un art majeur ni un art mineur. Ce n'est pas un art. C'est un domaine très pauvre parce que bridé par toute une série de disciplines. Je vous mets au défi d'exprimer clairement la même idée en trois couplets et trois refrains. J'écris actuellement une chanson qui s'appellera, sans doute : Un Enfant. Donnez-moi dix pages et je vous expliquerai comment je vois l'enfance. Mais, la chanson ne durant que trois minutes, les dix pages vont se réduire à un vers : "Les enfants.... et ça tue vos amants nos maîtresses." qui risque fort de passer complètement inaperçu. Or je ne peux rien dire de plus sans déséquilibrer ma chanson et je ne peux pas non plus m'exprimer de manière plus concise. Ainsi, toutes les idées susceptibles d'être retenues viennent buter sur des questions de technique. Faire un poème c'est s'asseoir, prendre une plume et se laisser guider par son imagination. Le vers libre offre une très grande liberté. Même l'alexandrin est moins astreignant que les disciplines qui régissent la chanson.
859 - [Poètes d'aujourd'hui n°119, p. 46]
Passionné de linguistique qu'il était, il refusa en toute circonstance l'illusion qui consiste à croire que nous ordonnons les mots alors que ce sont eux qui nous donnent des ordres lorsque nous relâchons notre surveillance.
Illogique un univers où les chaises "Louis XV" deviennent "Louis XVI" en vieillissant ? Non, pas illogique, mais inhabituellement, anormalement logique.
VALSE JAUNE
Il y a du soleil dans la rue
Moi j'aime le soleil mais j'aime pas les gens
Et je reste caché tout le temps
A l'abri des volets d'acier noir
Il y a du soleil dans la rue
Moi j'aime bien la rue mais quand elle s'endort
Et j'attends que le jour soit mort
Et je vais rêver sur les trottoirs.
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