Le divan de Staline de
Jean-Daniel Baltassat
La haine de Staline envers Lénine :
. "(…) Lénine le faux-cul ! Cette soi-disant bonté faite homme qui fermait les yeux pour écouter Beethoven et pouvait vous réciter cent pages de Guerre et Paix après avoir envoyé la Tcheka chez Plekhanov mourant ou signé l’arrêt de mort de deux cents mencheviks. On se plaint que Staline est cruel, mais Staline n’est et n’a jamais été que l’enfant de chœur d’Illitch, s’énerve Iossif V. Un cœur de pierre autant qu’un cerveau de pierre, voici Lénine. La vérité, dit-il, c’est que Vladimir Illitch Lénine, de toute sa très sainte vie de salopard, n’a aimé qu’une seule et unique chose : le dieu Pouvoir. (…) Et nettoyer le chemin qui y conduit. Pour ça, il était trop content d’avoir le camarade Staline. Pour lutter contre cette pute de Trotski, il le choyait, son naïf Staline. Pour tirer des montagnes de roubles des bourgeois sans se souiller les mains, comme il l’aimait son Koba ! Pour anéantir les cosaques de Korchak à Tsaritsyne, envoyez-donc Staline (…). Avec ça, aucun esprit stratégique. Aucune subtilité tactique. Des injures plein la bouche à la moindre contrariété, oui." (pp. 192-193)
. "« A ton passage, les chemins fument, les ponts gémissent », comme disait Gogol. Et maintenant tu viens dans mes rêves me trancher en deux pour me laisser le ventre plein de petits poissons ? »." (p.194)
. "Illitch l’éternel ! Sauf que je ne l’ai jamais vu le cul sur un cheval et encore moins en train d’endurer le froid de Touroukhantsk, ricane-t-il. Mais te fendre en deux avec sa langue bien pendue, il pouvait, dit-il encore." (p.195)
. "Si Lénine n’avait été un salopard que dans son grand âge, on aurait pu le comprendre. La vieillesse salope tout si on n’y prend pas garde. Mais non, sa mauvaiseté, Illitch la portait dès le berceau. Les yeux levés vers la nuit noire joliment piquée du parc, Iossif V. dit : « nom de Dieu, quand je suis arrivé à Koureika, je l’aimais encore comme un père. Quand je suis reparti, je savais. J’avais compris qui il était." (p.196)
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