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Critiques de Jean-Daniel Brèque (15)
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La Patrouille du temps - Intégrale, tome 1

Il n'y a à que trois critiques sur ce premier intégrale de la patrouille du temps mais trois critiques très complètes. Ma lecture commençant à dater je vais donc m'épargner de faire un résumé de chacun des texte de cette Intégrale ici et vous invite à aller lire celle-ci .



Cette lecture d'un peu plus de 600 pages m'a tenu occupé une bonne partie du mois de mai en soirée où je me plongeais avec plaisir en compagnie de Manse Éverard  dans des voyages à  travers le temps et l'espace et même dans d'autre univers. Je ne suis pas adepte en général de tout ce qui touche au voyage spatio-temporel mais ne lisant que des critiques positifs sur la patrouille du temps et ayant eu un défi dans le cadre du challenge mauvais genre je me suis finalement lancé dans la lecture de ce premier intégral découvrant au passage pour la première fois la plume de Poul Anderson. J'ai bien fait, celle-ci j'ai trouver celle-ci agréable et accessible.



Les voyages furent bien souvent agréables, certains trop courts, d'autres parfois trop long (Stella Maris) et certains justes merveilleux par leur cadre et leurs personnages. En effet parmi toutes les nouvelles certaines mon plus plu que d'autres. Je ne garde finalement aujourd'hui 4 mois après ma lecture que deux ou trois nouvelles en mémoires :



la toute première où nous faisons la connaissance de Manse Everad et de la patrouille et de ses règles. D'ivoire de singe et de paons pour son cadre immersif qu'est la ville de Tyr. Le chagrin d’Odin le Goth qui est sans doute le texte le plus complexe de ce recueil et qui est celui qui m'a le plus marqué, en fait je l'ai même relu une seconde fois.



D'autres ne me laisse qu'un vague agréable souvenir sans que les détails de l'intrigue ne me reviennent en mémoire tels que la nouvelle le Grand Roi et L'autre univers. La dernière nouvelle Stella Maris me laisse un souvenir mitigé entre un profond ennui une bonne partie de celle-ci avant que je comprenne ou l'auteur allait nous mener et à apprécier le beau personnage qu'est Floris.



Ainsi même si ma lecture commence un peu à dater je garde dans l'ensemble de très bon souvenir de cette lecture et lirai avec plaisir le deuxième intégrale dans quelques mois pour retourner en compagnie de Manse Everad et d'autres beaux personnages voyager dans l'espace et le temps.
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La Patrouille du temps - Intégrale, tome 1

Ah, j'ai suffisamment cassé du sucre sur le dos du Bélial, pour les raisons que vous savez, pour avoir enfin l'occasion d'en dire du bien !

Cette réédition en 2 volumes de "La Patrouille du temps" de Poul Anderson, auteur majeur des genres de l'imaginaire, est particulièrement réussie grâce à un travail bien pensé et qualité : outre tous les récits du cycle qui s'étalent IRL de 1955 à 1995 (avec traduction révisée par deux Roll Royce de l'exercice de style !), on a un avant-propos de Jean-Daniel Brèque, deux articles de l'auteur et une postface de l'inénarrable Xavier Mauméjean. Après je suis chafouin, et je signale que se moquer gentiment de la « SF à papa » pour recourir aux illustrations de Caza et la police d'écriture de la série "Battlestar Galactica" d'origine c'est cocasse ^^



De l'immense auteur SFFF Poul Anderson je n'ai lu que "Roma Mater" (série qui n'est toujours éditée en entier en VF, une honte pour les éditeurs concernés !) et "La Patrouille du temps", (une des rares séries de l'auteur a avoir été éditée en entier...) pourtant j'ai immédiatement cerné l'auteur : il met tellement de lui-même dans ses créations que ses personnages sont peu prou un extension de lui-même quand ils ne lorgnent pas carrément du côté de ses bons vieux Gary Stu... Poul Anderson était un fils d'immigré scandinave qui vécu 10 ans au Texas avant que sa mère ne le ramène en Europe puis ne le rapatrie en Amérique pour cause de WWII, dans un middle-west conservateur, pour ne pas dire fondamentaliste (voire carrément christianiste !). Au contraire d'un Robert A. Heinlein qui faisait un peu la même chose avec ses personnages principaux mais en ayant rompu définitivement avec le milieu dont il était issu, Poul Anderson savant et croyant a toujours été un individu partagé entre deux cultures et deux visions du monde, et cela se ressent dans sa production prolifique tantôt hardcore reader tantôt easy reader, tantôt résolument Science-Fiction (il a été membre éminent Science Fiction and Fantasy Writers of America), tantôt résolument Fantasy (il a été membre éminent de Swordsmen and Sorcerers' Guild of America)... Toutefois l'auteur n'a jamais oublié ses ses premières amours car outre la SF de l'Âge d'Or à laquelle il contribua tant à son zénith qu'à son crépuscule, il n'a jamais oublié qu'il avait toujours été fan du Sword & Planet d'Edgar Rice Burroughs et de la Sword & Sorcery de R.E. Howard (il faudra que je lise ses contributions aux univers créées par ces fabuleux auteurs, maîtres du sens of wonder !)

C'est donc un auteur érudit et sensible, véritable touche-à-tout humaniste parfois piégé par les préjugés du passé. Malheureusement les commissaires littéraires bobos-hipsters qui font la pluie et le beau temps dans le milieu de l'édition française ont décidé pour des raisons que la raison ignore de le mettre sur leur liste noire... (oui ces prises de positions libertariennes et/ou conservatrices sont plus ou moins horripilantes, mais ce n'est pas un criminel contrairement à certaines et certaines mis et mises en avant par ces mêmes bobos-hipsters)





Pour rentrer dans le cœur du sujet, "La Patrouille du temps" est une série de nouvelles / novelas écrites de 1955 à 1995 qui explore avec maturité, érudition, humanisme et sens of wonder le thème des voyages dans le temps. Ce qui m'a frappé de prime abord, c'est la grande maturité avec laquelle l'auteur aborde son sujet : le temps est malléable, plastique, et résilient... En bref il a tendance à toujours retrouver sa trame originelle, donc il en faut beaucoup pour le faire bifurquer... le Doctor Who au meilleur de sa forme ne l'aurait pas mieux expliqué ! ^^



"La Patrouille du temps" ("Time Patrol", 1955) : voir ce que j'en ai dit ici

https://www.babelio.com/livres/Anderson-La-patrouille-du-temps/11037/critiques/1555666



"Le Grand Roi" ("Brave to be a King", 1959) : voir ce que j'en ai dit ici

https://www.babelio.com/livres/Anderson-La-patrouille-du-temps/11037/critiques/1555666



"Les Chutes de Gibraltar" ("Gibraltar Falls", 1975) : voir ce que j'en ai dit ici

https://www.babelio.com/livres/Anderson-La-patrouille-du-temps/11037/critiques/1555666



"Échec aux Mongols" ("The Only Game in Town", 1960) : voir ce que j'en ai dit ici

https://www.babelio.com/livres/Anderson-La-patrouille-du-temps/11037/critiques/1555666



"L'Autre Univers" ("Delenda Est", 1955) : voir ce que j'en ai dit ici

https://www.babelio.com/livres/Anderson-La-patrouille-du-temps/11037/critiques/1555666



"D'Ivoire, de singes et de paons" (1983) : voir ce que j'en ai dit ici

https://www.babelio.com/livres/Anderson-La-Patrouille-du-temps-Tome-2--Le-Patrouilleur-du/113724/critiques/1649142



"Le Chagrin d'Odin le Goth" (1983) : voir ce que j'en ai dit ici

https://www.babelio.com/livres/Anderson-La-Patrouille-du-temps-Tome-2--Le-Patrouilleur-du/113724/critiques/1649142



"Stella Maris" (1991) : voir ce que j'en ai dit ici

https://www.babelio.com/livres/Anderson-La-Patrouille-du-temps-Tome-3--La-Rancon-du-temps/127129/critiques/1688392
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La Patrouille du temps - Intégrale, tome 1

Manse Everard est un New-Yorkais du milieu des années 50 (20ème siècle s'entend) quand il est recruté par la Patrouille du Temps. Jean-Daniel Brèque le qualifie comme « l'un des plus emblématiques des héros andersoniens. »



Manse effectue sa formation dans l'Oligocène ce qui ne manque pas de me faire penser à Jim Barett que Robert Silverberg envoie dans le Cambrien (Les Déportés du Cambrien est publié en 1967). Les maîtres du temps sont les Danelliens dont on n'apprend pas grand chose dans ces premières nouvelles sauf qu'ils vivent dans un très lointain futur.



Les agents de la patrouille effectuent des missions pour préserver le fil du temps des altérations qui découlent de l'invention du voyage temporel. Ils doivent donc se soumettre à un règlement qui sera souvent mis à rude épreuve…



Dans « La patrouille du temps » Manse fait équipe avec un certain Whitcomb pour résoudre une affaire dans l'Angleterre du Ve siècle. Ce qui me plaît beaucoup avec Poul Anderson c'est qu'il n'essaye pas de nous faire croire que tout le monde parle la même langue sur toute la planète, à toutes les époques. Comme dans Fatum, il y a un truc !



Mis à part cette nouvelle qui fait office d'épisode pilote, j'ai surtout apprécié « Le Grand Roi » et « L'Autre monde ». « Les chutes de Gilbraltar » est, à mon sens, anecdotique et « Echec aux Mongols » ne m'a pas passionnée plus que cela.



Dans « Le Grand Roi », Manse part à la recherche de son ami Keith égaré dans la Perse antique. De cette histoire, il y avait moyen d'en faire un roman. J'ai surtout aimé la chute de l'histoire.



Dans « L'Autre monde », Manse part en virée avec son collègue Piet van Sarawak dans le New York des années 60 mais à leur arrivée toute l'histoire a changé. D'après les renseignements glanés, il semblerait que l'histoire s'est pris les pieds dans le tapis à l'époque des guerres puniques…



Sans en dire plus, je dois dire que cette série de nouvelles est vraiment palpitante car elle mêle avec brio histoire et science-fiction. Merci à Poul Anderson pour ce bon moment de lecture !





Challenge une année avec Ursula Le Guin/Poul Anderson (2018)

Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) (69)

Lecture commune La Patrouille du temps 1/4

Club Poul Anderson



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La Patrouille du temps - Intégrale, tome 2

Ah, j'ai suffisamment cassé du sucre sur le dos du Bélial, pour les raisons que vous savez, pour avoir enfin l'occasion d'en dire du bien !

Cette réédition en 2 volumes de "La Patrouille du temps" de Poul Anderson, auteur majeur des genres de l'imaginaire, est particulièrement réussie grâce à un travail bien pensé et qualité : outre tous les récits du cycle qui s'étalent IRL de 1955 à 1995 (avec traduction révisée par deux Roll Royce de l'exercice de style !), on a un avant-propos de Jean-Daniel Brèque, deux articles de l'auteur et une postface de l'inénarrable Xavier Mauméjean. Après je suis chafouin, et je signale que se moquer gentiment de la « SF à papa » pour recourir aux illustrations de Caza et la police d'écriture de la série "Battlestar Galactica" d'origine c'est cocasse ^^



De l'immense auteur SFFF Poul Anderson je n'ai lu que "Roma Mater" (série qui n'est toujours éditée en entier en VF, une honte pour les éditeurs concernés !) et "La Patrouille du temps", (une des rares séries de l'auteur a avoir été éditée en entier...) pourtant j'ai immédiatement cerné l'auteur : il met tellement de lui-même dans ses créations que ses personnages sont peu prou un extension de lui-même quand ils ne lorgnent pas carrément du côté de ses bons vieux Gary Stu... Poul Anderson était un fils d'immigré scandinave qui vécu 10 ans au Texas avant que sa mère ne le ramène en Europe puis ne le rapatrie en Amérique pour cause de WWII, dans un middle-west conservateur, pour ne pas dire fondamentaliste (voire carrément christianiste !). Au contraire d'un Robert A. Heinlein qui faisait un peu la même chose avec ses personnages principaux mais en ayant rompu définitivement avec le milieu dont il était issu, Poul Anderson savant et croyant a toujours été un individu partagé entre deux cultures et deux visions du monde, et cela se ressent dans sa production prolifique tantôt hardcore reader tantôt easy reader, tantôt résolument Science-Fiction (il a été membre éminent Science Fiction and Fantasy Writers of America), tantôt résolument Fantasy (il a été membre éminent de Swordsmen and Sorcerers' Guild of America)... Toutefois l'auteur n'a jamais oublié ses ses premières amours car outre la SF de l'Âge d'Or à laquelle il contribua tant à son zénith qu'à son crépuscule, il n'a jamais oublié qu'il avait toujours été fan du Sword & Planet d'Edgar Rice Burroughs et de la Sword & Sorcery de R.E. Howard (il faudra que je lise ses contributions aux univers créées par ces fabuleux auteurs, maîtres du sens of wonder !)

C'est donc un auteur érudit et sensible, véritable touche-à-tout humaniste parfois piégé par les préjugés du passé. Malheureusement les commissaires littéraires bobos-hipsters qui font la pluie et le beau temps dans le milieu de l'édition française ont décidé pour des raisons que la raison ignore de le mettre sur leur liste noire... (oui ces prises de positions libertariennes et/ou conservatrices sont plus ou moins horripilantes, mais ce n'est pas un criminel contrairement à certaines et certaines mis et mises en avant par ces mêmes bobos-hipsters)





Pour rentrer dans le cœur du sujet, "La Patrouille du temps" est une série de nouvelles / novelas écrites de 1955 à 1995 qui explore avec maturité, érudition, humanisme et sens of wonder le thème des voyages dans le temps. Ce qui m'a frappé de prime abord, c'est la grande maturité avec laquelle l'auteur aborde son sujet : le temps est malléable, plastique, et résilient... En bref il a tendance à toujours retrouver sa trame originelle, donc il en faut beaucoup pour le faire bifurquer... le Doctor Who au meilleur de sa forme ne l'aurait pas mieux expliqué ! ^^



"Le Bouclier du temps" est à la fois un roman mosaïque et un fix-up de nouvelles, mais dans l'un et l'autre cas c'est un pot-pourri de la série réalisé en 1990 :

https://www.babelio.com/livres/Anderson-La-patrouille-du-temps-tome-4--Le-bouclier-du-tem/131502/critiques/1784294



"La Mort et le Chevalier" est un extra pour une anthologie de 1995 :

Chronologiquement, il s'agit du dernier récit consacré à la Patrouille du Temps : l'histoire est courte et simple en nous racontant un opération d'exfiltration spatio-temporelle menée par ce bon vieux Manse Everard !

Hugh Marlow est un agent de terrain chargé d'observer l'institution des Templiers, autorisé à divulguer des informations sensibles sur la passé, le présent et l'avenir pour monter en grade et mieux exercer son métier... Mais en nouant un relation intime avec Foulques de Buchy, il en divulgue un peu trop sur l'oreiller ! Car nous sommes à la veille de l'extermination de l'ordre par Philippe IV le Bel, sur accusation de sorcellerie et sodomie, et pour sauve son ordre Foulques de Buchy est prêt à livrer son amant à la justice royale. La Patrouille du Temps ne peut pas sauver les Templiers déjà condamnés par L Histoire, mais délivrer et/ou tuer son agent avant qu'il ne tombe entre les mains de la monarchie française.

C'est un peu moins bien que d'habitude, mais la nouvelle se lit bien quand même. Quel dommage que l'auteur exploite pas ou peu la tragédie des amants maudits, pour développer entre les lignes son idéologie libertarienne : les Templiers aurait été une pépinière d'entreprise médiévale, ayant pour héritiers les Francs-Maçons et les États-Unis d'Amérique paradis capitaliste, alors que le sinistre Philippe IV le Bel aurait eu lui pour héritiers Napoléon et Staline ces vils bureaucrates étatistes leaders d'enfers communistes... Nous sommes donc bien dans l'idéologie car aucun historien ne peut ignorer que l'Angleterre d'Édouard II le Sec était bien plus étatiste, bureaucratique et oppressive que ne le fut jamais la France de Philippe IV le Bel !



"Science-fiction et histoire" est un article plutôt littéraire et "La Découverte du passé" un article plutôt politique, mais dans les deux l'auteur se dévoile : c'est quelqu'un d'intelligent et de cultivé, qui se pose des questions résolument positivistes mais avec une grille de lecture issu du milieu dont il est issu donc il aborde tout les sujets de manière très intéressante mais en se retrouvant systématiquement en porte-à-faux. Ambivalent voire ambigu il finit par dire tout et son contraire et on aurait bien aimé qu'il applique ses sentences à lui-même, mais heureusement on évite le pire car Poul Anderson n'est un enième Eric Zemmour qui réécrit l'Histoire pour cracher sur tout ce qui bouge et tresser des lauriers sur l'époque dorée de sa jeunesse... Donc il veut la démocratisation mais défend l'élitisme, il nous dit que tout est possible mais défend le There Is No Alternative, il nous dit que l'humanité doit être cosmopolite mais ne parle que des WASP, il nous dit qu'il faut sauver la planète mais vomit l'écologie, il admire les peuples premiers mais le colonialisme ne le gêne absolument pas... et je passe sur l'assez gonflante propagande libertarienne et ses mensonges habituels !



"Agents de l'Histoire" est écrit par Xavier Mauméjean : pour ceux qui connaisse le bonhomme, vous savez que c'est une sacrée tête pensante donc que tout ce qu'il dit est passionnant mais qu'il faut bien s'accrocher pour tout suivre et tout comprendre ^^
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La Patrouille du temps - Intégrale, tome 2

Voilà bien longtemps que je n'avais plus savouré le plaisir de lire tout un livre tranquillement dans mon canapé (d'habitude je lis dans le train).



Dans ce deuxième volume de l'intégrale, on retrouve Manse Everard pour de nouvelles aventures (bien évidemment) mais on fait aussi la connaissance d'un nouveau personnage. Wanda Tamberly est une jeune biologiste qui va se retrouver embarquée dans la patrouille à cause d'un conquistador du 16ème siècle...



« La rançon du temps » nous emmène donc au 16ème siècle chez les Incas. La rançon fait référence à celle d'Atahualpa, le dernier empereur de l'Empire inca indépendant. Elle est volée par les empêcheurs de tourner en rond de la patrouille, les Exaltationnistes.



J'ai lu sur Wikipédia que cette fameuse rançon ne pesait pas moins de 12 tonnes d'or et d'argent. Finalement, Atahualpa a quand même été condamné au bûcher. Enfin, comme il a accepté de se convertir il n'a été que garrotté ^^ Quelle bande de sauvages ces Espagnols !



C'est l'histoire que j'ai préféré. J'ai beaucoup moins aimé « La Mort et le Chevalier » qui était trop court. C'est comme quand on s'installe pour un long voyage et qu'à peine assis on se rend compte qu'on est déjà arrivé à destination.



Passons au coeur de l'intégrale avec « Le Bouclier du temps », qui selon J.-D. Brèque représente l'apothéose du cycle. J'ai un peu été surprise d'y trouver 3 histoires distinctes, le lien entre celles-ci m'a échappé. Nous retrouvons Manse en 209 avant J.-C. à Bactres (aujourd'hui quelque part du côté de l'Afghanistan) dans la première histoire et Wanda en Béringie en 13212 avant J.-C. dans la deuxième. On apprend à mieux connaître Wanda qui est obstinée et un tantinet agaçante… mais attachante. Il lui faudra du temps pour mettre en pratique l'adage : « Parfois, la Patrouille doit se montrer aussi cruelle que L Histoire. »



La troisième histoire débute par la mort de Roger de Hauteville avant l'heure… et l'histoire se prend à nouveau les pieds dans le tapis (cfr. L'Autre univers/Delenda est). Heureusement que Manse était en vacances dans le Pléistocène. Mais ici, ce ne sont plus les Exaltationnistes qui menacent le cours du temps mais le chaos ! Excellente histoire.



Les bonus : deux articles du Maître et une post-face de Xavier Mauméjean.



J'adhère totalement au postulat de Poul Anderson qui dit que la science-fiction et l'Histoire sont intimement liées.



Dire qu'ils envisagent de supprimer les cours d'histoire…







Comme c'est ma dernière critique de l'année, je vous souhaite une belle et heureuse année 2019.





Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) (151)

Challenge pavés 2019

Club Poul Anderson
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La Patrouille du temps - Intégrale, tome 1

Après une trop longue pause (j’ai commencé ma lecture au début de cette année) je me suis finalement décidée à terminer cette intégrale de La patrouille du temps. Ce n’était pas pas manque d’intérêt, loin de là. Mettre un livre de côté avant la fin est dangereux : il y a toujours un risque qu’il ne bouge plus de l’étagère et le temps passe si vite.



Après la Deuxième Guerre Mondiale, Manse Everard est recruté par une organisation très spéciale qui protège le fil de l’Histoire des personnes qui voudraient modifier le futur en changeant le passé. Celui-ci est fragile et un événement d’apparence anodine peut tout faire basculer.



Dans la dernière nouvelle, Stella Maris, j’ai découvert qu’il y avait aussi des nexus. Que sont les nexus me demanderez-vous ? Et bien c’est quand au cours d’une enquête sur une anomalie vous vous rendez compte que c’est en conséquence de celle-ci que l’anomalie est apparue. C’est un peu comme l’histoire de l’oeuf et de la poule à la sauce Poul Anderson ^_^



Je ne vais pas résumer chaque histoire mais j’ai vraiment beaucoup aimé la première qui introduit au personnage, sa formation dans l’Oligocène et sa première aventure dans l’Angleterre du Ve siècle. Il y a aussi « Le Grand Roi » et cette incroyable aventure dans la Perse antique. Le New York alternatif n’était pas mal non plus (L’Autre univers). J’ai aussi été très émue par l’expérience de Floris Janne dans « Stella Maris ».



Mon grand coup de coeur du recueil est pour « Le Chagrin d’Odin le Goth » et le personnage de Carl Farness.



Dans l’ensemble, un très bon recueil avec des histoires qui tiennent la route, des personnages bien campés, une belle écriture (parfois très poétique). Je vais essayer de boucler le deuxième tome encore cette année mais ce n’est pas gagné ! Le temps passe trop vite.









Challenge pavés 2018

Challenge Ursula Le Guin/Poul Anderson

Club Poul Anderson

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La Patrouille du temps - Intégrale, tome 1

C'était une bien belle idée que cette lecture commune trimestrielle de l'ensemble de "la patrouille du temps". D'autant plus que je connais mal Poul Anderson, c'est donc l'occasion de le découvrir d'avantage. Après avoir tenté de jongler entre les 2 tomes de l'intégrale du Bélial pour coller au découpage en 4 tomes qui fait l'objet de la lecture commune, j'ai finalement laissé tomber ce jonglage et j'ai choisi de le lire dans l'ordre de cette réédition. Il n'y a d'ailleurs que peu de différences dans l'ordre des textes. Ce 1er tome regroupe à peu près les récits des 2 premiers livres du découpage en 4 tomes.

Comme tout recueil, tous les textes ne se valent pas mais globalement le niveau est très bon.



"La patrouille du temps" constitue une bonne mise en place de la série. Ce récit pose les bases, les enjeux et les règles de fonctionnement de tout l'univers tout en étant divertissant et bien mené. Ce texte permet également de faire la connaissance de Manse Everard, héros récurrent de la série.



"Le grand roi" est selon moi une des meilleures nouvelles du recueil. J'ai adoré l'évocation de la Perse du VIème siècle avant JC. Les descriptions sont très évocatrices et très immersives. L'histoire est bien menée, les péripéties personnelles des protagonistes s'imbriquent bien avec les tourments de l'Histoire.



"Les chutes de Gibraltar" est un récit assez différent des autres histoires. Je l'ai trouvé plaisant mais pas très marquant. Je pense que je l'aurai vite oublié.



"Echec aux Mongols" est une semi-déception. Alors que le thème était très prometteur, les Mongols qui tentent de conquérir l'Amérique bien avant Christophe Colomb, c'est la nouvelle la plus faible du recueil. Je n'y ai pas retrouvé le talent de conteur habituel d'Anderson. L'histoire ne parvient pas à prendre l'ampleur qu'elle aurait mérité.



"L'autre univers" est un des textes les plus surprenants de ce 1er tome. Il est un peu à part puisqu'il se situe dans une réalité parallèle. L'univers qui prend vie, très steampunk, est très agréable à parcourir. Quant au dénouement, il est assez émouvant.



"D'ivoire, de singes et de paons" est d'avantage un court roman qu'une nouvelle qui plonge le lecteur dans la Tyr de l'époque du roi Salomon. Si l'intrigue n'est pas particulièrement enthousiasmante, même si elle se suis sans déplaisir, la plongée dans la ville mythique est superbe. L'ambiance de Tyr est parfaitement dépeinte, on s'y croirait. Rien que pour ça, ce récit vaut d'être lu.



"Le chagrin d'Odin le Goth" est tout simplement mon récit préféré du recueil. C'est un petit bijou. L'histoire est magnifiquement menée, les tourments personnels que peuvent vivre les voyageurs temporels sont particulièrement bien amenés. Le destin du voyageur temporel héros de cette histoire est poignant. Cette nouvelle a beaucoup de cœur.

En plus, cette histoire permet de s'intéresser à la façon dont se créent et évoluent les mythes.



"Stella Maris" est un court roman qui prend place au 1er siècle dans le contexte d'une révolte des peuples barbares contre les romains. Le récit démarre sur les chapeaux de roue avant de patiner sévère. Il y a de grosses longueurs passé ce début tonitruant. Heureusement, le récit reprend ensuite de la vigueur et se révèle passionnant et très humain, notamment à travers 2 très beaux personnages féminins : Janne la voyageuse temporelle et Edh, dont la destinée est très touchante.



J'ai passé de très bons moments avec ces récits qui font la part belle aux paradoxes spatio-temporels tout en proposant des histoires prenantes et divertissantes et qui constituent des voyages dépaysants dans différentes époques et différents lieux de l'Histoire.

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Compartiment terreur

En apprenant la disparition récente (2 janvier 2024) de cet auteur britannique, j'ai eu envie de relire sa prose.



J'ai donc chosi ce receuil, publié chez Néo en 1989, sous une couverture illustrée par Nicollet, présenté par Richard D. Nolane et traduit par Jean-Daniel Brèque (et Claude Boland-Maskens), autant de gages de qualité aux yeux des connaisseurs dont je pense être.



Et l'on peut parler d'un receuil de qualité, Lumley, qui avait très bien intégré la mythologie lovecratienne, propose des textes "à chutes" dans le pur esprit "pulps".



Le lecteur de Lovecraft de longue date que je suis est en terrain connu, et c'est peut-être précisément là que le bas blesse !



Les nouvelles du présent receuil sont bonnes et bien menées, sans longueurs inutiles, mais sans grande originalité ; en fait, j'ai eu l'impression de "déjà lu" tout au long de ma lecture...



La "magie" n'opère plus vraiment, c'est sans doute parce que j'ai trop lu ce genre de textes, ils ont été l'essentiel de mes lectures de 16 à 22 ans, et même si cela commence à dater ( ! ), j'ai encore des souvenirs trop précis des mécanismes de ce genre d'histoire à cauchemarder debout !



Ceci étant, si vous débutez dans la littérature de genre, Lumley reste un auteur plus qu'estimable et que l'on peut conseiller.
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La Patrouille du temps - Intégrale, tome 2

J'ai mis beaucoup de temps à lire ce 2nd tome de l'intégrale de "la patrouille du temps". En premier lieu à cause de son format qui m'a contrainte à abandonner sa lecture dans les transports en commun. Du coup, je n'en lisais que quelques pages chaque soir dans mon lit. Ma lecture a donc été plutôt décousue, ce qui a sans doute atténué le sentiment d'immersion.



Ce tome démarre avec "l'année de la rançon" que j'ai beaucoup aimé. Ce récit a un ton assez différent des autres. Il est plus léger. J'ai beaucoup aimé le fait que le sauteur temporel tombe aux mains d'un homme qui n'a absolument pas conscience des conséquences. Cela renouvelle le concept de façon originale. Les personnages sont très chouettes, en particulier Luis, haut en couleur, plein de panache, et Wanda, indépendante et intelligente. Leur duo digne d'un buddy movie fonctionne très bien. L'histoire est très agréable, bien rythmée. IL y a un bon équilibre entre humour et action. Bref, un très bon moment.



Ma lecture du "bouclier du temps" me laisse plus perplexe et plus mitigée. Présenté dans cette édition comme un roman, je crois qu'il est préférable de le lire comme une suite de nouvelles formant un ensemble cohérent.

J'ai beaucoup aimé le 1er texte, "l'étranger qui est dans tes portes", surprenant et mystérieux. Les 2 textes suivants sont plus classiques, ressemblent d'avantage à ce qu'on a déjà lu dans le cycle. Il y a d'ailleurs des aspects redondants qui m'ont fait trouver le temps long. Everard réexplique le voyage dans le temps, le problème des paradoxes etc... Nécessaire et utile si on découvre l'univers du cycle mais longuet si ce n'est pas le cas.

Le récit suivant, "Béringie", est tout simplement superbe. Anderson nous plonge ici dans une époque et un contexte très peu exploités dans les récits de voyages temporels. L'histoire qu'il nous raconte est bouleversante, difficile de ne pas verser une petite larmichette.

"Stupor mundi" rappelle un peu "l'autre univers" mais en le traitant différemment. Du coup, cette variation sur le même thème ne semble pas déjà vue. Mais malgré une intrigue ample et très intéressante et un dénouement magnifique, j'avoue avoir parfois souffert de quelques longueurs.



La dernière histoire de ce pavé est "la mort et le chevalier", une bonne histoire qui se lit avec beaucoup de plaisir mais qui est un peu rapidement menée et aurait mérité un traitement plus développé.



A ces récits s'ajoutent 2 articles d'Anderson très intéressants dans lesquels il évoque notamment sa passion pour l'Histoire et pourquoi cela lui semble nécessaire de s'y intéresser en tant qu'écrivain de SF, pour mieux comprendre le présent et mieux imaginer des futurs crédibles. Enfin, une postface de Xavier Mauméjean vient éclairer la lecture du cycle.



Une très bonne édition pour un cycle majeur de la SF.

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Orphée aux étoiles : Les voyages de Poul Anderson

Cet ouvrage est antérieur à la publication du Bifrost consacré à Poul Anderson (n° 75, 2014). Je n'ai pas trouvé que l'un soit meilleur que l'autre. En fait, ils se complètent bien. Je me suis juste fait une réflexion... Jean-Daniel Brèque a écrit un article de ce Bifrost intitulé « Le pérégrin de l'espace et du temps. Vie et oeuvre de Poul Anderson » mais il ne fait pas référence à son livre (j'ai effectué une recherche dans ma version numérique pour être certaine). Pourquoi ?



Pour en revenir au livre de Brèque... il s'agit d'un guide de lecture qui passe en revue toute l'oeuvre de Poul Anderson. Il est agrémenté d'anecdotes et de résumés/analyses et parfois aussi avec des spoilers.



Brèque affirme que la « mauvaise réputation » de d'Anderson en France est du fait d'un de ses traducteurs : Alain Dorémieux. Celui-ci aurait (entre-autres) délibérément dénaturé Barrière mentale. Dans la bibliographie commentée en fin de volume, j'ai (trop) souvent vu la note « traduction abrégée ». Cela m'horripile au plus haut point. C'est une trahison envers l'auteur et l'oeuvre. Je me tournerai donc – en ce qui concerne Barrière mentale – vers la traduction révisée de P.-P. Durastanti).



Je ne vais pas résumer tout le livre - pour vous laisser le plaisir de la découverte - mais j'ai apprécié que l'auteur prenne le temps d'indiquer à chaque fois les références de l'édition originale ainsi que les différentes traductions (qui parfois changent de titre selon les éditions), quand traduction il y a... À ce titre, je saluer le travail effectué pour compiler les informations de la bibliographie commentée qui fait 42 pages. Grâce à celle-ci il est beaucoup plus aisé d'identifier les publications (genre recueils) où sont publiées une ou plusieurs nouvelles de Poul Anderson. Il est également indiqué la présence de préfaces/postfaces/interviews qui accompagnent les différents éditions.



En conclusion, une lecture indispensable pour tout amateur de l'oeuvre andersonienne.



Challenge Poul Anderson / Ursula le Guin
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Les trésors de Baskerville

J'ai vraiment beaucoup aimé lire ces cinq enquêtes, cinq récits introuvables ailleurs ! Une très bonne idée de Rivière Blanche que celle d'éditer en 2016 ce recueil pour fêter l'anniversaire des 5 ans de la collection Baskerville.

Les cinq récits sont différents, entraînants, et font passer un agréable moment de lecture.









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Le scarabée

Londres, la nuit. Un pauvre hère, refoulé de l'asile de nuit, trouve refuge dans une maison apparemment abandonnée. Mais la créature qui hante cette demeure, pleine de haine et de rancœur, prend possession du clochard pour assouvir ses desseins mystérieux, qui ont pour objet Paul Lessingham, jeune politicien plein d'avenir.

Qu'a à se reprocher Lessingham pour être la cible de tant de fureur ? Y-a-t-il un lien entre ces étranges menaces et ses fiançailles secrètes avec la fille d'un de ses opposants politiques ?

Pour Lessingham, le choix est simple : démêler cette obscure histoire, ou perdre la raison.



Écrit en 1897, « Le Scarabée » est une petite pépite fantastique. On y retrouve toutes les ficelles des romans d'angoisse et d'enquêtes policières actuels, le tout dans un style un peu ampoulé, certes, mais étonnamment en avance sur son temps, notamment l'utilisation de plusieurs narrateurs pour faire avancer l'intrigue et donner un nouvel éclairage sur les témoignages des protagonistes.

Même si l'histoire ne casse pas trois pattes à un canard, lire « Le Scarabée », c'est un peu comme conduire une vieille voiture : ça a le charme des choses anciennes, faites avec patience et précision et tout y est déjà. Mais sur l'autoroute, cela ne va pas bien vite...
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Compartiment terreur

A la fin des années ’80, Richard D. Nolane rassemble, pour le compte des Nouvelles éditions Oswald (Neo) une vingtaine de nouvelles de Brian Lumley, alors très peu connu du public français. Ceux qui le connaissent ne voit souvent en lui qu’un émule de Lovecraft comme en témoigne sa saga consacrée à Titus Crow. Nolane, pour sa part, désire démontrer la diversité d’un écrivain trop souvent cantonné à ce titre de « suiveur du reclus de Providence ». Il supervise ainsi trois anthologies : L’AVANT-POSTE DES GRANDS ANCIENS, LE SEIGNEUR DES VERS et ce COMPARTIMENT TERREUR qui, en dépit de la variété des thèmes abordés, assument néanmoins l’influence de Lovecraft et ce dès leur (magnifique) couverture et leur titre immédiatement évocateur.

COMPARTIMENT TERREUR se compose de sept nouvelles, agrémentées d’une courte préface de Nolan. Ces 152 pages de fantastique horrifique débutent par un long récit (plus de trente pages), « Fermentation », à l’évidente originalité en dépit d’une thématique assez classique. Nous sommes en présence d’une invasion à base de champignons venus ravager une tranquille bourgade côtière. Cette histoire, d’ailleurs récompensée par le British Fantasy de la meilleure nouvelle, se montre très efficace et prenante, un bon début pour cette anthologiqe.

Beaucoup plus courte, « Compartiment terreur » s’avère également plus traditionnelle et linéaire, avec un dénouement attendu. L’inspiration lovecraftienne se révèle lors du climax où se manifestent des créatures indicibles et tentaculaires venues, suite à une invocation dans un wagon de chemin de fer, dévorer un imprudent.

Autre récit sous l’influence du Maitre, « L’inspiration d’Ambler » nous présente un écrivain de terreur spécialisé dans les récits « à chute » abominables. Nous apprendrons, en une quinzaine de pages bien ficelées, d’où il tire son inspiration. Pas d’une originalité renversante mais rondement mené jusqu’au climax volontiers écœurant.

« La nuit où la Sea-Maid fut engloutie » et « Uzzi » reprennent également le principe des horreurs innommables chères à Lovecraft. La première traite de forages en mer du Nord qui n’atteignent pas le pétrole souhaité mais bien d’anciennes entités tapies dans les fonds océaniques. Les deux dernières histoires, « La cité sœur » et « Le rempart de béton » sont pour leur part construites sur le thème des cités disparues et des hybrides qui cherchent à regagner leur pays natal.

Les récits de Lumley reprennent les conventions de l’épouvante mythologique de Lovecraft et convoquent des entités cosmiques, des êtres mi-hommes mi poissons, des déités antiques et des créatures surgissant des flots océaniques ou rampant sous la terre pour déchiqueter leurs victimes. Nous avons aussi droit à de nombreux ouvrages cabalistiques aux noms plus ou moins imprononçables, connus ou pas (les classiques Culte des Ghoules, Histoire de la magie, etc.) et à une profusion d’adjectifs évocateurs (immonde, obscène, répugnant, etc.) qui rattachent indéniablement l’auteur à Lovecraft. Cette influence sera bien évidemment fort marquée dans LE REVEIL DE CTHULHU, le premier roman de Lumley (publié en 1974) et également le premier tome d’une saga en six volumes consacrés à Titus Crow. A noter que deux des nouvelles du recueil qui nous occupe (« La nuit où la Sea-Maid fut engloutie » et « Le rempart de béton » ) furent par la suite intégrées dans le texte de ce REVEIL DE CTHULHU tandis que Lumley démontra son originalité en renouvelant habilement le mythe du vampire avec la saga NECROSCOPE.


Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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Orphée aux étoiles : Les voyages de Poul Anderson

Orphée aux étoiles est un essai sur l’oeuvre de Poul ANDERSON signé Jean-Daniel BRÈQUE. Traducteur prolixe et doué, on doit certainement à ce dernier les plus belles traductions contemporaines d’oeuvres majeures de la science-fiction et de la fantasy, parmi lesquelles bien sûr celles de l’auteur étudié ici. Il participe ainsi à la redécouverte récente d’un auteur majeur trop longtemps décrié, voire ignoré.

L’étude se structure autour de quatre parties. La première est biographique et présente les conditions dans lesquelles ANDERSON a appris son métier d’écrivain. La deuxième partie examine les textes les plus représentatifs de la science fiction de cet auteur au regard de ses thèmes de prédilection, de ses personnages les plus emblématiques, et de ses approches stylistiques. La troisième se concentre pour sa part sur ses oeuvres de fantasy, moins nombreuses, mais non moins intéressantes. La quatrième et dernière partie est comme il se doit une bibliographie commentée qui aidera désormais le lecteur français à réorganiser une production immense qui n’est arrivée en France que de manière parcellaire et désordonnée.

Ce travail permet donc de mieux comprendre pourquoi Poul ANDERSON est considéré aux Etats-Unis comme un acteur majeur de l’âge d’or de la science-fiction, et pourquoi en France il fut critiqué dès les années soixante pour de sombres raisons politiques, en grande partie injustifiées puisque liées à une incompréhension de sa pensée. Surtout, il permet d’appréhender l’importance quantitative et qualitative de son oeuvre, et de mesurer le travail à accomplir par les éditeurs pour compléter sa bibliographie française.
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Le scarabée

Le roman se coupe en quatre parties distinctes. La première est donc celle de Holt, de loin la plus mystérieuse et une des plus oppressantes. Comme lui, on assiste aux évènements sans réellement les comprendre. Quelle est vraiment la chose dans la maison ? Que veut-elle ? Et que veut-elle surtout à cet homme politique (que l’on retrouvera dans les parties suivantes) qui s’effondre dans la terreur dès que deux simples petits mots sont prononcés en sa présence ? (A savoir « Le Scarabée »). Rien ne nous sera expliqué avant une bonne centaine de pages, ce qui fait de ce premier fragment d’une cinquantaine de pages l’un des meilleurs d’après moi.



Le second morceau nous ait imposé du point de vue de Sydney Atherton, un scientifique que j’ai trouvé assez spécial par certains côtés (mais rien de bien important pour ce qui concerne l’intrigue). Je pense que cette partie est la plus longue, en nombre de pages comme dans le ressenti qu’elle laisse. Elle nous perd dans des histoires de romances impossibles et de « vengeances » imaginaires ; sans tourner en rond, l’histoire a du mal à se lancer. Bien sûr, la chose est un bon prétexte pour présenter les personnages principaux, dont le fameux politicien Paul Lessingham, mais surtout pour croiser à nouveau la route de la « chose de la maison abandonnée qui ne l’est en fait pas ». Après un début in medias res, on retrouve donc dans cette partie les bases d’un début d’histoire typique, qui prend son temps. On ne peut pas lui reprocher étant donné tous les évènements qui s’emboîteront par la suite, même si j’admets avoir été tenté de sauter plus d’une ligne (ce que je n’ai pas fait, parce que l’histoire était bien trop mystérieuse pour risquer de louper un indice). Vous l’aurez compris, malgré les qualités et l’intérêt de ce fragment, c’est celui qui m’a le moins tenté. Sa lenteur et ses chemins détournés y sont pour beaucoup.



Je ne détaillerais pas réellement les deux autres parties. Tout simplement parce que la troisième, la plus courte, ne fait que reprendre les faits déjà connus sous un autre angle ; ce qui a tout de même l’intérêt de révéler certains éléments ou de revenir sur d’autres plus en détails. Elle se finit toutefois sur le plus grand cliffhanger du livre d’après moi, qu’on voit venir mais qui n’en est pas moins magistral. La quatrième partie est l’apothéose, le point final, que je vous laisse découvrir par vous-même.



Je comparerais Le scarabée au grand Dracula de Bram Stoker, la fin y étant pour beaucoup. En plus des similitudes entre les deux grands meuchants de ces deux grands livres de 1897, Le scarabée a aussi, en un sens, son Van Hellsing (croisé Sherlock Holmes), le détective Augustus Champnell, qui parait dans ce fragment ultime et recolle tous les morceaux de l'histoire. Les deux romans se terminent aussi par une centaine de pages (peut-être un peu moins quand même) de course-poursuite pure et dure. Bien sûr, on s’arrête souvent pour questionner des témoins, on est mené en bateau (en train surtout) plus d’une fois, et l’auteur nous amène quand même quelques réponses sur les mystères posés en cours de route, mais le but de ce dernier fragment est de toute évidence la poursuite. Richard Marsh a mis le paquet pour son final, en somme.



La conclusion laisse un peu perplexe. J’admets que j’aurais préféré quelque chose d’un peu différent (juste un peu). Mais notre cher Richard Marsh a préféré garder une part de mystère et on ne peut pas lui reprocher, à lui qui a réussi à expliquer par des faits finalement évidents et des mots simples des phénomènes qui paraissaient, quelques chapitres plus tôt, incompréhensibles. Après ça, on peut bien lui pardonner d’avoir voulu garder un minimum d’ambiguïté sur la fin ; et il faut admettre qu’elle permet de conserver l’ambiance de ce roman mi-thriller mi-surnaturel qui, à l’image du Maître Vampire, fascine autant qu’elle effraie.
Lien : http://murphypoppy.canalblog..
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