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Critiques de Jean-David Morvan (1904)
Ah, ça ira, tome 1 : Le pain et la poudre

Cette bd sur la Révolution française est plutôt mal conçue au niveau du scénario, qui revient sans cesse sur l'année 1775 après avoir inscrit son action principale en 1789. Ces incessants sauts dans le temps perdent incontestablement le lecteur dans des méandres pas possible. Le découpage est le point faible, associé à un dessin plutôt faiblard.



Par ailleurs, notre héros se voit arrêté par les Autorités et on le retrouve en pleine Révolution américaine sans aucune explication que ses idéaux. Il a le temps de faire une sacrée pirouette au-dessus des lignes ennemies et de dire au passage qu'il va tuer le général en chef des armées britanniques en pleine action. Ce genre d’ineptie me gave vraiment. Je trouve que l'exploitation est bien légère et encore je suis gentil.



Au final, je ne peux pas dire décemment que ça ira !
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La geste des princes démons, tome 1 : Le prin..

J'ai lu il y a maintenant 7 ans la Geste des princes Démons, et ma lecture de ce classique de Jack Vance m'avait laissé quelque peu sur ma faim. L'auteur étant plus intéressé par son univers que par ses personnages et son récit, il était alors difficile d'entrer dans cet univers, et de l'apprécier surtout si on y adhérait pas.

J'étais donc curieux de voir comment Jean David Morvan ( auteur que j'apprécie généralement pour pas mal d'oeuvre, Sillage, Oms en série, Naja, Zaya, Hercule, Conan, Androïdes...) allait donner vie à cet univers dans cette série de bd.

J'ai été plutôt agréablement surpris par la lecture facile de celle ci. Je ne m'y suis pas ennuyé et j'y ai même retrouvé quelques éléments du livre d'origine avec plaisir. Pour être franc, il s'agit plus d'impressions, de souvenirs vagues qui ressurgissent ici et là, plus que de véritables souvenirs concrets. Je ne saurai donc dire si cette bd est une adaptation réussie ou pas. Toujours est il qu'en soit, l'objet reste quelque chose de réussi. On sent que Morvan ne se fout pas de son public, et les graphismes assurés par Paolo Traisci assurent le boulot. de grands espaces, allant de la case à la double page, lui sont consacrés afin qu'il étale tout son talent. Et ça marche. l'ambiance est réussie.

Côté récit, je retrouve ce que je me souviens du personnage principal même s'il me paraît un peu plus tombeur que dans le livre. Ainsi que le mystère qui entoure les princes démons, dits les princes des étoiles. J'avais apprécié toute l'ambiguïté qui les entourait et avec laquelle jouait Jack Vance, et je retrouve ici ce plaisir là.

Apparemment les 5 livres seront adaptés sur plusieurs parties. Nous avons ici la première partie du tome 1 le prince des étoiles. le fait de savoir que cette série aura une fin m'encourage à la suivre.
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Mon année, Tome 1 : Printemps

Les récentes productions de Taniguchi pour un public typiquement européen m'avaient un peu refroidi surtout après les chefs d'oeuvre que sont Le Journal de mon père ainsi que Quartier lointain. Ce titre vient à point nommé pour redorer son blason.



Les dessins sont d'une merveille à faire pâlir d'envie. Par ailleurs, la colorisation me semble redonner un véritable souffle. Bref, sur la forme, c'est parfait grâce à la précision du trait.



Sur le fond, le sujet est fort audacieux. Il s'agit de suivre de l'intérieur une petite fille de 8 ans atteinte de trisomie dans une forme encore allégée. Je trouve que c'est à la fois touchant et réaliste. Il faudrait être totalement insensible pour se désinterrésser de son cas. Nous voyons également le quotidien de sa famille ainsi que les réactions. C'est difficile par moment.



La difficulté viendrait du mélange entre l'art de vivre nippon et celui à la française où se situe le lieu de ce récit. Ce mélange peut paraître indigeste à certains lecteurs car surfait. On a l'impression que Taniguchi a dû adapter un récit japonais et le transposer de force en France suite à cette collaboration avec Morvan. Or, cela ne sonne plus très vrai notamment dans les réactions de retenue de la part de certains personnages féminins. Pour autant, il faut accepter ces failles sans grande importance. Honnêtement, cela n'aura que peu d'influence sur l'émotion qu'on pourra ressentir au travers de cette histoire triste.



Au final, nous avons là une histoire émouvante et intimiste comme je les aime.
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Irena, tome 1 : Le ghetto

Irena est une bd qui a pour thème les Justes au travers du personnage d’Irena ayant réellement existé et qui aidait les juifs dans le ghetto de Varsovie en pleine occupation nazie. On sait ce qui est arrivé à ce ghetto notamment grâce au film oscarisé de Roman Polanski à savoir le Pianiste. D’ailleurs, les scènes ne sont pas très différentes pour montrer l’horreur de la barbarie dans ce qu’elle a de plus vil surtout lorsqu’on s’attaque aux enfants.



On pourrait reprocher aux auteurs de tomber dans le piège du pathos mais je ne ferai pas ce procès car il démontre simplement la réalité des atrocités sans artifice. A nous de l’accepter. Certes, il y a eu beaucoup d’œuvres qui ont raconté les camps d’extermination mais trop ne sera jamais assez surtout quand l’être humain ne comprend toujours pas la leçon.



C’est vrai que ce sujet sur l’extermination se fait un dessin très enfantin et digne de la collection Tchô. La gravité du sujet imposait certainement un autre style plus mature. A noter également une erreur de datation qui fait tâche. J’exprime ainsi une lassitude et une colère assez marquée sur la forme. Le récit commence par l’année mars 1941 où il va se produire un évènement assez triste pour l’un des enfants. Je ne comprends pas alors qu’on enterre ce même gamin quelques pages plus loin en octobre 1940 ce qui est de nature à déstabiliser le lecteur qui se demande s’il a loupé un chapitre. Je le redis aux auteurs ou aux éditeurs : il faut se relire avant de commercialiser une bd surtout sur un sujet aussi sérieux. A ce niveau, on n’a pas droit à l’erreur. Je maintiens néanmoins les 4 étoiles mais cela a failli baisser.



Maintenant, il est bon de voir que dans chaque peuple se cache des êtres bons qui sont prêts à aider leur prochain. Là, il s’agit d’une polonaise qui va le payer de sa vie. C’est un récit assez bouleversant et on éprouve une véritable empathie pour son héroïne qui a sauvé tant d’enfants de ce ghetto de l'enfer. Ce sont ces histoires qui permettent de penser que l’espoir est toujours possible en ce monde.
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J'irai cracher sur vos tombes (BD)

A l'occasion du centenaire Boris Vian, certaines de ses œuvres ont été adaptées en BD.



C'est le cas de J'irai cracher sur vos tombes, un roman noir qui a fait scandale à sa sortie et dont, caché derrière le pseudonyme de Vernon Sullivan, Vian n'a dans un premier temps revendiqué que la paternité de la traduction.



Les premières pages de l'album reviennent d'ailleurs sur cette affaire, plongeant le lecteur dans l'ambiance mouvementée de l'époque.



D'entrée de jeu, la couverture marque, attire: un jeu de couleurs et une mise en page soigneusement pesés. Déclinées dans d'autres tons, les couvertures des autres adaptations suivent les mêmes principes graphiques: ça en jette !



Ensuite, vient la mise en place: l'installation de Lee Anderson dans la petite ville de Brichton, sa facilité à nouer des "contacts" avec les jeunes du coin, à être de toutes les fêtes... Le jeune homme reste pourtant renfermé, mystérieux. Rapidement le ton est donné: sexe, sauvagerie, alcool...



Peu à peu, le plan de Lee Anderson se dessine, son histoire se dévoile: son envie de vengeance s'explique, son côté cruel, retors bouscule.



Pour coller à ce contexte sombre et glauque, le dessin se fait réaliste, choquant, superbe dans sa noirceur. L'ensemble est dur, cru, renforcé par son contexte cyniquement toujours d'actualité, tout en étant habilement maîtrisé: une réussite incontestable.




Lien : http://nahe-lit.blogspot.com..
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J'irai cracher sur vos tombes (BD)

Dans les années 40 au sud des États-Unis, Lee Anderson arrive à Buckton, seul au volant de sa voiture. Ici, personne ne le connaît. Son frère Tom l’a mis en relation avec le propriétaire de la librairie de la ville, dont il va désormais s’occuper. La vingtaine, le corps d’un boxeur, le teint blanc, les cheveux blonds, le regard charmeur, Lee se lie très vite avec une bande de jeunes gens. C’est l’été. Les après-midis orgiaques au bord du lac s’enchaînent, Lee vient avec sa guitare de l’alcool et sa gueule d’ange. Un jour, il fait la connaissance de Dexter, le fils Asquith, une riche famille, qui l’invite à une party dans sa propriété. Là est rassemblée toute la bonne société blanche. Lee est ravi. Sa vengeance se dessine enfin, avec la rencontre des deux sœurs Asquith. Car derrière le séducteur se dissimule un homme en colère, empli d’une haine sans mesure envers ceux qui ont lynché son petit frère à la peau noire, amoureux d’une femme blanche. Car sous la blondeur de ses cheveux, Lee est métis. Et le sexe est son arme fatale… S’ensuit une course effrénée d’une violence éperdue vers un châtiment mortel.

Une adaptation en bande-dessinée du polar noir de Vernon Sullivan alias Boris Vian écrit en 1948, très réussie. On retrouve l’atmosphère sombre et le ton âpre du roman, la tension narrative qui monte crescendo, la détermination l’entêtement la rage de Lee, les scènes de sexe sans équivoque. J’ai beaucoup aimé la manière dont a été représenté le personnage de Lee Anderson ; sa beauté, les expressions changeantes de son visage, son allure animale, son omniprésence obsédante. Une tragédie dérangeante dénonçant la ségrégation raciale, une adaptation habilement menée.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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J'irai cracher sur vos tombes (BD)

Boris Vian n'est pas l'auteur que je lis le plus. J'en ai lu quelques un mais je n'avais aucune connaissance du personnage de Vernon Sullivan. C'est donc avec un regard totalement innocent que je me lance dans la lecture de cette bande dessinée offerte par les éditions Glénat à l'occasion d'une édition masse critique !



Commençons par le contenant. Superbe couverture solide au style efficace. On a rapidement envie de plonger dans « J'irai cracher sur vos tombes. Après on rapide avant-propos rappelant (ou apprenant) le contexte du roman, nous plongeons dans les premières planches. Une centaine de page plus tard, en postface, on replonge dans le contexte avec quelques documents historiques (presse).



Le dessin maintenant : Un style colorisé auquel j'ai de suite accroché. Les couleurs ne sont pas trop vives et s'accordent parfaitement à l'ambiance assez sombre du roman. Les planches sont riches en détails, on prend grand plaisir à les parcourir.



Enfin l'histoire. Je ne peux juger de la fidélité à l'oeuvre originale et juger uniquement le scénario adapté. Une histoire trash, sexe et sanglante : cette histoire est terriblement d'actualité. D'autant plus d'actualité que les dernières actualités (Georges Floyd) ne peuvent qu'y faire écho. On est transporté par cette histoire de ces personnages. le personnage principal est à la fois compréhensible et détestable. Difficile de se positionner. le parti pris a fait débat et cela se comprend : le tout mène à une certaine réflexion sur la justice personnelle.



En fait, cette bande dessinée m'a donné grandement envie de me plonger dans le roman de Vian Sullivan de même qu'elle m'a donné envie de plonger dans les trois autres ouvrages de cette collection. J'ai tout simplement adoré. C'est un bien bel objet à la coquille pleine que je conseille de parcourir !

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Les morts ont tous la même peau (BD)

Les morts on tous la même peau a également été adapté en BD par JD Morvan et le résultat est aussi saisissant que pour J'irai cracher sur vos tombes.



L'oeuvre de Vian n'est en aucun cas dénaturée, au contraire elle est sublimée par le scénario efficace de Morvan.



Le graphisme diffère dans cette BD car il ne s'agit plus de la même équipe de dessinateurs mais le dessin est tout aussi percutant et adapté à la noirceur de l'histoire.



Je suis plus qu'impatiente de découvrir les adaptations de Elles se rendent pas compte et de Et on tuera tous les affreux :-)
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Irena, tome 4 : Je suis fier de toi

Une très bonne bd qui nous raconte la vie de Mme IRENA SENDERLOWA qui fut une grande résistance et qui sauva lea vie de plusieurs enfants juifs pendant la seconde guerre mondiale.
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Hercule, tome 3 : Les défenses d'Érimanthe

Je n'ai pas très bien compris pourquoi ce tome 3, mettant clairement en scène le troisième travail d'Hercule, à savoir la capture de la Biche de Cérynie, s'intitule Les défenses d'Érimanthe, et qu'en quatrième de couverture, sur la roue symbolisant les 12 travaux, le quatrième représente un sanglier.

Je doute qu'il y ait eu confusion de la part de l'auteur car tout dans le scénario fait référence à la biche et non au sanglier. Et en premier lieu, Hercule doit ici capturer un meurtrier qui assassine des généraux quasi simultanément, et non l'éliminer. Ensuite le design du personnage en question rappelle bien plus une biche qu'un sanglier, ne serait ce que le fait qu'il s'agisse d'une femme. Enfin, le dénouement montre à quel point hercule ne devait absolument pas toucher à cette fille. Dans la version mythologique, la biche est présentée comme un animal sacré d'Artémis que le demi dieu doit rendre intacte sous peine de représailles. Dans la version bd, l'auteur choisit de faire de cette fille, la favorite de Zeus. On comprend alors les enjeux... mais surtout on se rend compte de l'influence d'Héra et de sa capacité à mettre au point des pièges.



Le récit se termine donc sur une suite à venir et j'imagine que Jean David Morvan a opéré une relecture, sans les différencier, des troisième et quatrième travaux, dont les tenants et aboutissants nous seront révélés dans le tome suivant. Et si ce n'est pas le cas, alors il s'agit là d'une grosse confusion de sa part.

Reste que ce tome est bon, que l'apparition d'Ulysse ne gâche rien, mais que son introduction aurait mérité plus de cases et plus d'amplitude, que le scénario en dévoile pas mal sur les enjeux cachés de la guerre et les machinations des Axiomatikos. mais tout cela demeure bien maigre, et comme je l'ai dit pour le tome précédent, quelques pages supplémentaires n'auraient pas été de refus.
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Sillage, Tome 13 : Dérapage contrôlé

L'intrigue qui débute dans ce tome cours également sur le tome suivant. Dans cette première partie, nous retrouvons Nävis dans une course de bolides interdite qui se déroule sur plusieurs planètes. Ceci n'est qu'un moyen pour d'une part protéger son avocat, retenu en otage par un inconnu, d'autre part pour faire avancer l'intrigue autour de son procès, qui est une vache supercherie remontant dans les plus hautes sphères du Sillage.

Les graphismes sont toujours aussi plaisants, l'auteur débordant d'imagination pour mettre en forme et en couleur les races extraterrestres, les environnements et les décors qui peuplent le récit.
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Sillage, Tome 11 : Monde flottant

Comme de coutume, Nävis se retrouve sur une planète où elle va devoir mener une enquête. Sauf qu'elle n'a plus le droit d'exercer une activité qui appellerait les compétences apprises sur Sillage. Qu'à cela ne tienne, son avocat, qui lui a évité la prison, réussit à la faire passer pour une reporter et c'est donc sous couvert de la presse qu'elle se rend sur Ribehn où elle va retrouver son ami Bobo, scruteur sur place. C'est au sein d'une société féodale dont le gouvernement a été récemment renversé qu'elle va devoir enquêter sur la mort de militaires.

Ce tome se distingue par le fait que nous retrouvons une Nävis qui grandit, qui prend de la maturité, et cela au contact d'un maître qui va éprouver sa patience, et lui faire prendre conscience de ce qu'elle est véritablement. On se rend compte alors à quel point Jean David Morvan tient à son héroïne et tient à ce qu'elle progresse, chose indispensable pour la suite de la série. Cela permet au lecteur de s'attacher à elle et d'y trouver un intérêt autre que le simple fait de visiter une nouvelle planète.

Encore une fois chapeau bas pour les graphismes, Philippe Buchet nous transporte littéralement au coeur d'un japon ou d'une Chine féodale, son sens du détail imprégnant chacune de ses cases, et sa passion pour ce qu'il fait transpirant à chaque planche.
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Sillage, Tome 8 : Nature humaine

Ce tome va enfin permettre aux lectrices et lecteurs satisfaire leur envie de voir Nävis dans la recherche de ses origines, mais également de grandir un peu. Ce n'est pas un hasard si ce tome s'ouvre sur l'enterrement du mentor de Nävis. En plus d'être la seule représentante de son espèce, elle est désormais seule au monde.

Lorsque l'occasion lui est donné de sans doute rencontrer d'autres êtres humains, elle n'hésite pas une seconde, quitte à braver tous les dangers, voire même à s'aliéner ses propres amis.

Dans ce tome, notre héroïne orpheline va enfin grandir et c'est bien souvent dans la douleur et la souffrance que cela se fait. D'abord elle est en deuil, de celui qui se rapprochait sans doute le plus d'un père pour elle, ensuite elle est en profonde recherche de reconnaissance et d'appartenance. Et lorsqu'elle découvre enfin ses semblables, c'est pour se rendre compte que finalement, la nature humaine n'est pas ce qu'elle croyait. Elle devient doublement orpheline mais accepte la situation en prenant la défense de ses humains avec qui elle a partagé de longs moments, mais qui sont restés sauvages et primitifs à bien des égards.

Nävis reste finalement très seule, même si elle peut compter sur la présence et l'amitié de ses deux compatriotes.

La scène finale la montre qui verse des larmes sur la tombe de son mentor, sans doute le signe qu'elle a fait le deuil de ce qu'elle était jusqu'à aujourd'hui, sans doute le signe qu'une nouvelle Nävis, plus mature est en train de naître...
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Sillage, Tome 7 : Q.H.I.

Une fois n'est pas coutume, on change encore de décor et d'ambiance dans ce tome, même s'il ne s'agit pas d'une planète mais d'une prison, dans laquelle Nävis se rend afin d'en libérer un ancien allié, qui pourra l'aider à démanteler le trafic de planète qui sévit au sein des plus hautes sphères de Sillage.

Ce tome est marqué surtout par son action et son degré de violence. Le dessinateur Buchet s'en donne à cœur joie dans les démembrements, découpages et autres scènes gores.

Les points intéressants sont outre le récit lui même qui pose la question des prisons et des mafias qui y sévissent, les quelques scènes rétro qui présentent le personnage de Rib' Wund, son lien avec l'étrange symbiote qui partage son corps et un rituel de passage tout aussi étrange qui se fait dans le sang. Cela en dit un peu plus sur sa personnalité ainsi que sur les choix qu'il a fait dans des tomes précédents.

Autre fait remarquable également, au détour d'une scène, Jean David Morvan intègre minutieusement et presque innocemment un élément touchant aux origines de Nävis, de quoi entretenir la fidélité de son lectorat jusqu'au prochain numéro...

Mais c'est bien peu au regard des 7 tomes déjà édités, l'avancée sur ce point de l'intrigue étant bien faible... la série étant d'ores et déjà programmée comme étant un produit marketing rentable...
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Sillage, Tome 6 : Artifices

Changement de décor et d'ambiance encore une fois dans la continuité de cette série. Cela pourra en rebuter ou en perdre certain(e)s, surtout s'ils (elles) s'attendent à faire le lien avec des intrigues antérieures.

Mais l'histoire est la même. Nävis débarque sur une nouvelle planète, ici par accident, accueillie par une peuplade seulement représentée, au premier abord, par les mâles. Celle ci est immédiatement pris sous leur ailes, sous leur protection poussée à l'extrême. On se pose la question de l'adulation, de l'adoration voire même de la vénération de la gente féminine, complètement absente. La question religieuse est cependant vite écartée d'une part parce que Nävis rencontre très vite les femmes de ce peuple, d'autre part parce qu'au beau milieu de tout cet arsenal guerrier, la religion n'y a aucunement sa place.

On assiste alors à une représentation hyper sexiste où le mâle est réduit à son rôle de chasseur, protecteur, guerrier, poussé à l'extrême ( les femmes sont cantonnées, enfermées pour leur protection!), et où la femelle est elle réduite à son rôle de mère au foyer attaché à toutes les tâches domestiques dévolues, à savoir, la lessive, la bouffe, s'occuper des enfants, le repassage, le ménage.... Deux superbes pages leur sont consacrées.... Sexiste car les hommes comme les femmes acceptent pleinement et consciemment d'être confinés ( enfermés) dans leurs "rôles" respectifs.

Nävis débarque donc dans cette société et tente de sauver ce peuple de la tyrannie d'une intelligence artificielle qui le massacre pour son seul plaisir. On apprendra que l'IA a poussé le vice jusqu'à entretenir son propre petit jeu afin qu'il ne se termine jamais, je vous laisse découvrir comment, c'est assez pervers.

À travers ce récit, Jean David Morvan pose bien entendu la question de la technologie mais aussi et surtout celle de l'humanité. Derrière cette IA se cache un monstre mais nous sommes en droit de nous demander qui est le véritable monstre, l'IA en question ou bien ce peuple qui oublie son humanité au profit de sa survie...?
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Ils ont fait l'Histoire, tome 17 : Mao Zedong

Dans la très belle série "Ils ont fait l'histoire", cet album sur Mao Zedong qui par la voix de la veuve de Zhou Enlai, nous fait découvrir la personne et le parcours du Grand Timonier.

Cette femme vient de perdre son mari, pour les yeux de tous, de sa famille, un grand ami, l'ami de Mao. Or à la veille de ses funérailles, nous découvrirons que ce dernier ne prendra même pas la peine de venir rendre hommage à celui qui fut l'un de ses principaux compagnons de route.

Aucune complaisance donc dans la description de ce personnage incontournable du 20ème siècle. Ses roueries, ses trahisons, son cynisme, sa succeptibilité et ses mensonges paraissent être les fondements de son parcours.

"-Grande soeur Deng, peux-tu me dire pourquoi tu détestes tellement notre Président?

-La réponse est d'une simplicité enfantine.... Moi, je le connais vraiment. Et ce depuis des années...

...Nous savions que nous ne résisterions pas à l'offensive que Chiangmai Kai-Shek préparait. Il nous fallait donc évacuer au plus vite notre capitale Ruijin. Ce qui n'était alors qu'un repli stratégique désespéré et sans but serait plus tard réécrit par la propagande pour devenir la glorieuse Grande Marche.... c'est comme si nous déménagions un pays entier de 90000 hommes, sans savoir où nous allions emménager"



La participation du sinologue et politologue Jean Luc Domenach nous permet d'avoir un récit précis, détaillé de la Longue Marche, épisode fondateur et utile de la légende du dictateur Mao ainsi que sa prise de pouvoir, sa répression et collectivisation.

Résumer toute une vie en 48 pages est une performance indéniable dans la mesure où cette période de l'histoire de la Chine n'est pas simplement survolée.

Les dessins d'Ortiz sont autant d'occasions de qui nous sont données pour avoir des informations supplémentaires.



Une série est un album qui devrait être mis à disposition en classe afin de grandement faciliter l'intérêt des jeunes générations sur les principaux moments et personnages de l'histoire de notre civilisation.

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Ronces, tome 3 : Fondations fanées

Une conclusion apocalyptique nous attend dans ce dernier tome, qui voit s'affronter l'incarnation de la nature et celle de la technologie et de la science. Une conclusion à laquelle je n'ai rien compris non pas sur le fond mais sur la forme qui est bien étrange. En effet, nous suivons les pas de l'inspecteur Mornières, investi du pouvoir de voir la véritable nature pervertie des êtres et des choses. On passe tantôt de sa vision véritable à la réalité et c'est parfois compliqué de suivre ce qui se passe.

Le tome fait la part belle à l'action avec des affrontements et des effusions de sang et de boyaux et de membres déchiquetés, arrachés, broyés. Âmes sensibles abstenez vous ou détournez le regard.

Il semble au fond que Jean David Morvan nous livre là son interprétation d'un conte qui se veut en faveur de la nature face à ce qu'il définit comme le progrès ( science, technologie...) mais la forme choisie est plus contemplative et onirique car, au fond, on ne sait pas vraiment avec certitude si ce que vit le commissaire ( oui il a gagné des échelons!) Mornières est bien la réalité ou s'il rêve tout cela, l'illustration de la dernière page nous laissant dans l'expectative et avec notre propre interprétation.
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Ronces, tome 2 : Fleurs de néon

Le premier tome nous laissait en compagnie du géant après qu'il ait fait une chute vertigineuse, et qu'il soit accueilli par un groupe d'individus mystérieux.

Le scénario progresse dans ce tome et nous en apprend plus sur les origines du géant ainsi que sur le monde, et la mythologie. Il y est question du combat sempiternel entre deux divinités. Il semble que ces deux divinités incarnent deux forces antagonistes, l'une représentant la nature et l'autre la technologie. Il est donc maintenant clair que Jean David Morvan fait porter son histoire sur cette dualité extrême, et qui retranscrit à merveille nos réflexions actuelles sur le climat, la protection de la nature mais également les progrès de la technologie. Il n'en oublie pas l'homme et sa place au sein de ce combat. D'ailleurs il en donne une bien piètre image et comme son homologue d'inspecteur pathétique, l'être humain n'occupe qu'une place minime dans cet immense échiquier, et paraît plus que dépassé par les événements.

Pourtant toujours à l'image de son "héros" qui n'a rien de tel, Morvan place tout de même l'espoir dans l'être humain puisqu'il en fait le réceptacle d'une force naturelle étrange qui semble pouvoir influer sur l'avenir.

Pour autant, il s'agit là d'une lecture difficile et je ne livre là que mes impressions et mes interprétations. Un autre lecteur aura sans doute une autre grille de lecture et y verra certainement autre chose.

Toujours est il qu'il faudra attendre la lecture du troisième et dernier tome de ce conte fantastique pour s'en faire une idée globale.
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Zaya, tome 3

Dans ce tome, les graphismes ont largement gagné en clarté et en précision, ce qui rend sa lecture beaucoup plus facile que le tome 1. Le trait de Huangjiawei s'est grandement amélioré et précisé et donne ainsi un certain cachet tout en préservant ses particularité.

En revanche, le scénario, qui pourtant reste très cohérent avec la direction donné par l'auteur, nous laisse sur une déception. En effet, la résolution de cette trilogie est entendue et même si nous obtenons les explications du pourquoi du comment, c'est bien insuffisant pour satisfaire le lecteur. L'auteur nous laisse tout de même dans l'expectative, dans l'attente, et ne termine pas réellement son histoire. Si la possibilité de prévoir une suite était à l'ordre du jour, une fin à l'intrigue ainsi entamée eut été plus appréciée que cette pseudo conclusion.

Pour finir, j'ai eu l'impression que l'auteur n'a pas su se positionner quant à la direction à donner à son récit, ni au style. Sans doute a t'il changé d'avis en cours d'écriture, mais pour le coup, le résultat est incertain, déroutant et donc décevant, puisqu'il a quand même réussi à allécher le lecteur avec de bonnes idées. Sans doute aurait il été nécessaire d'exploiter moins d'idées de manière aussi superficielle, ou bien, s'octroyer le droit et le temps de les développer sur plus de tomes. C'est bien dommage...
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Naja, tome 4

L'illustration de ce quatrième tome met en scène le mystérieux "il". On est donc en droit d'attendre que le récit va tourner autour de lui. mais pas seulement, car Jean David Morvan a bien l'intention de jouer avec son lecteur. Et son jeu se déroule sur plusieurs tableaux. D'une part au niveau du scénario qui nous réserve de biens belles surprises et d'autre part dans la narration. En effet, il nous prend à parti dans la découverte de son histoire et nous rappelle sans cesse qu'il est le seul à connaître tous les tenants et aboutissants de celle ci. La narration joue également avec elle même car à aucun moment, nous ne pouvons savoir avec certitudes si le narrateur est l'auteur ou un quelconque personnage de l'histoire, déjà rencontré... ou pas. Et là c'est plutôt de sa part. Installer des faux semblants, des fausses pistes, jouer avec les certitudes, les interprétations et même les attentes du lecteur aussi finement, ça frise le chef d'oeuvre.

L'histoire se resserre autour de l'identité du commanditaire du meurtre de naja ainsi que celle de "Zéro". Peut être est une même personne, ou pas? Est ce un personnage déjà croisé ou un nouveau venu?

Ce qui est sûr, c'est que Morvan s'amuse.... pour notre plus grand plaisir... et il me tarde de me procurer le tome 5 qui annonce le final de cette série magnifique.
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