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3.86/5 (sur 1082 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 23/04/1952
Mort(e) à : Berck , le 09/03/1997
Biographie :

Jean-Dominique Bauby est un journaliste français, auteur d'un livre sur son expérience du locked-in syndrome, ou syndrome d'enfermement. Il a vécu avec Sylvie de la Rochefoucauld (présidente de Canal Jimmy).

Élevé à Paris, il grandit rue du Mont-Thabor derrière le Jardin des Tuileries dans l'ancien immeuble d'Alfred de Musset. Rédacteur en chef du magazine féminin "Elle" et père de deux enfants : Théophile et Céleste.Jean-Dominique Bauby est victime le vendredi 8 décembre 1995 d'un accident vasculaire cérébral qui le plonge dans le coma puis l'affecte du locked-in syndrome.

Hospitalisé à 44 ans, à l'Hôpital maritime de Berck, il conserve ses capacités intellectuelles. Il continue de pouvoir mouvoir l'une de ses paupières, ce qui lui permet de communiquer. C'est ainsi lettre à lettre qu'il dicte son livre "Le Scaphandre et le Papillon", publié le 6 mars 1997. Comme mentionné dans la dernière phrase de son livre, il décède peu de temps après sa sortie, le 9 mars 1997.

En mai 2007, le film "Le Scaphandre et le Papillon" adapté de son livre sort en salles, avec Mathieu Amalric dans le rôle de Jean-Dominique Bauby. Il a reçu le Golden Globe Award 2008 du Meilleur Film Étranger.
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Vidéo de

Reportage France 3 sur le film "Le Scaphandre et le Papillon" (2007), film franco-américain du réalisateur Julian Schnabel, adapté du livre de Jean-Dominique Bauby.


Citations et extraits (67) Voir plus Ajouter une citation
Y a-t-il dans ce cosmos des clefs pour déverrouiller mon scaphandre ? Une ligne de métro sans terminus ? Une monnaie assez forte pour racheter ma liberté ?
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J'ai connu des réveils plus suaves. Quand j'ai repris conscience, ce matin de la fin janvier, un homme était penché sur moi et couturait ma paupière droite avec du fil et une aiguille comme on ravaude une paire de chaussettes. J'ai été saisi d'une crainte irraisonnée. Et si dans son élan l'ophtalmo me cousait aussi l'oeil gauche, mon seul lien avec l'extérieur, l'unique soupirail de mon cachot, le hublot de mon scaphandre? Par bonheur je n'ai pas été plongé dans la nuit. Il a soigneusement rangé son petit matériel dans des boîtes en fer-blanc tapissées d'ouate et, sur le ton d'un procureur qui requiert une peine exemplaire à l'encontre d'un récidiviste, il a juste lâché : "Six mois" De mon oeil valide, j'ai multiplié les signaux interrogateurs, mais le bonhomme, s'il passait ses journées à scruter la prunelle d'autrui, ne savait pas pour autant lire dans les regards. C'était le prototype du docteur Je-m'en-fous, hautain, cassant, plein de morgue, qui pour sa consultation convoquait impérativement les patients à huit heures, arrivait à neuf, et repartait à neuf heures cinq après avoir consacré à chacun quarante-cinq secondes de son précieux temps.
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Derrière le rideau de toile mitée une clarté laiteuse annonce l'approche du petit matin. J'ai mal aux talons, la tête comme une enclume, et une sorte de scaphandre qui m'enserre tout le corps. Ma chambre sort doucement de la pénombre. Je regarde en détails les photos des être chers, les dessins d'enfants, les affiches, le petit cycliste en fer-blanc envoyé par un copain la veille de Paris-Roubaix, et la potence qui surplombe le lit où je suis incrusté depuis six mois comme un bernard-l'ermite sur son rocher. Pas besoin de réfléchir longtemps pour savoir où je suis et me rappeler que ma vie a basculé le vendredi 8 décembre de l'an passé (...)
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Faut-il nécessairement la lumière d'un malheur pour éclairer un homme sous son vrai jour ?
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E S A R I N T U L O M D P C F B V H G J Q Z Y X K W
L'apparent désordre de ce joyeux défilé n'est pas le fruit du hasard mais de savants calculs. Plutôt qu'un alphabet, c'est un hit-parade où chaque lettre est classée en fonction de sa fréquence dans la langue française. Ainsi, le E caracole en tête et le W s'accroche pour ne pas être lâché par le peloton. Le B boude d'avoir été relégué près du V avec lequel on le confond sans cesse. L'orgueilleux J s'étonne d'être situé si loin, lui qui débute tant de phrases. Vexé de s'être fait souffler une place par le H, le gros G fait la gueule et, toujours à tu et à toi, le T et le U savourent le plaisir de ne pas avoir été séparés.
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«Sais-tu que B. est transformé en légume? disait l'un. - Évidemment, je suis au courant. Un légume, oui, un légume.» Le vocable «légume» devait être doux au palais de ces augures car il était revenu plusieurs fois entre deux bouchées de welsh rarebit. Quant au ton, il sous-entendait que seul un béotien pouvait ignorer que désormais je relevais davantage du commerce des primeurs que de la compagnie des hommes. Nous étions en temps de paix. On ne fusillait pas les porteurs de fausses nouvelles. Si je voulais prouver que mon potentiel intellectuel était resté supérieur à celui d'un salsifis, je ne devais compter que sur moi-même.
Ainsi est née une correspondance collective que je poursuis de mois en mois et qui me permet d'être toujours en communion avec ceux que j'aime. Mon péché d'orgueil a porté ses fruits. A part quelques irréductibles qui gardent un silence obstiné, tout le monde a compris qu'on pouvait me joindre dans mon scaphandre même s'il m'entraine parfois aux confins de terres inexplorées. Je reçois des lettres remarquables. On les ouvre, les déplie et les expose sous mes yeux selon un rituel qui s'est fixé avec le temps et donne à cette arrivée du courrier le caractère d'une cérémonie silencieuse et sacrée. Je lis chaque lettre moi-même scrupuleusement. Certaines ne manquent pas de gravité. Elles me parlent du sens de la vie, de la suprématie de l'âme, du mystère de chaque existence et, par un curieux phénomène de renversement des apparences, ce sont ceux avec lesquels j'avais établi les rapports les plus futiles qui serrent au plus près ces questions essentielles. Leur légèreté masquait des profondeurs. Etais-je aveugle et sourd ou bien faut-il nécessairement la lumière d'un malheur pour éclairer un homme sous son vrai jour?"
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Dans un reflet de la vitrine est apparu le visage d'un homme qui semblait avoir séjourné dans un tonneau de dioxine. La bouche était tordue, le nez accidenté, les cheveux en bataille, le regard plein d'effroi. Un œil était cousu et l'autre s'écarquillait comme l’œil de Caïn. Pendant une minute, j'ai fixé cette pupille dilatée sans comprendre que c'était tout simplement moi.
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"J'ai connu des réveils plus suaves. Quand j'ai repris conscience, ce matin de la fin janvier, un homme était penché sur moi et couturait ma paupière droite avec du fil et une aiguille comme on ravaude une paire de chaussette. J'ai été saisi d'une crainte irraisonnée. Et si dans son élan l'ophtalmo me cousait aussi l'oeil gauche, mon seul lien avec l'extérieur, l'unique soupirail de mon cachot, le hublot de mon scaphandre? Par bonheur je n'ai pas été plongé dans la nuit. Il a soigneusement rangé son petit matériel dans des boîtes en fer blanc tapissée d'ouate et, sur le ton d'un procureur qui requiert une peine exemplaire à l'encontre d'un récidiviste, il a juste lâché :"six mois." De mon oeil valide, j'ai multiplié les signaux interrogateurs, mais le bonhomme, s'il passait ses journées à scruter la prunelle d'autrui, ne savait pas pour autant lire dans les regards."

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Mon univers est désormais divisé entre ceux qui m'ont connu avant et les autres. Quel personnage vont-ils penser que j'aie pu être?
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On célèbre la fête des pères. Jusqu'à mon accident nous n'éprouvions pas le besoin d'inscrire ce rendez-vous forcé à notre calendrier affectif, mais, là, nous passons ensemble toute cette journée symbolique pour attester, sans doute, qu'une ébauche, une ombre, un bout de papa, c'est encore un papa.
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