AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jean Fourastié (12)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
En Quercy essai d'histoire démographique

On découvre les origines familiales de Jean Fourastié l'économiste qui a écrit ici une érudite étude sur un secteur du Lot.
Commenter  J’apprécie          10
Faillite de l'université ?

Ce qu'en disait Suzanne Mollo à la parution du livre en 1972 (extraits):

"Voici un livre sévère et pessimiste, qui, à travers une analyse de la situation actuelle de l'Université dans la crise de croissance économique des nations industrialisées, pose les difficiles problèmes de l'adéquation de la vie professionnelle et de la formation universitaire. L'Université prépare-t-elle à un emploi? Permet-elle un choix professionnel et une ouverture aux mutations qui ne manqueront pas de se produire?

Fourastié fait bien vite remarquer que la crise actuelle de l'Université, tant en France qu'à l'étranger, rend celle-ci particulièrement inapte à répondre à ces exigences. Cette crise, dont il révèle l'ampleur en soulignant la démoralisation profonde et l'anarchie intellectuelle qui menacent la masse de la population aurait, selon

l'auteur, deux causes :

— une croissance explosive des effectifs scolaires et

— une transformation accélérée de l'enseignement passant d'une attitude rituelle et fidéiste à une attitude critique, démonstrative et rationnelle.

La première partie de l'ouvrage est consacrée aux problèmes d'adaptation des jeunes générations aux emplois professionnels de leur vie active.

Fourastié constate — aussi étrange que cela paraisse — que le lien entre la formation reçue à l'école de 5 à 25 ans et le travail professionnel « est assez lâche, voire inexistant » et ceci pour deux raisons : la plasticité de l'homme et sa faculté de s'adapter à des situations préparées et l'explosion des effectifs scolaires. L'auteur

ajoute que jusqu'à présent une distinction importante entre culture et apprentissage écartait l'université de la formation des cadres économiques, politiques et sociaux.

Elle se réservait la formation des enseignants qui pendant longtemps « absorbaient » la plus grande partie des effectifs étudiants. Les choses sont en train de changer. En raison du développement des sciences et de l'efficacité des techniques qui leur sont liées, l'université et l'économie sont « contraintes » de s'accorder, ce qui nécessite la connaissance de l'emploi et la prévision de son évolution.

« C'est la révolution des techniques de production qui est responsable de l'imprévisibilité de l'emploi »; imprévisibilité partielle due au progrès technique, à l'évolution de la consommation qui va du secteur primaire vers le secteur tertiaire.

Ce sont les économistes accompagnés d'un grand nombre de spécialistes de la production qui font la prévision, provoquent au besoin des redressements

nécessaires……"

Le sujet reste d'une actualité aigüe….
Commenter  J’apprécie          00
Le grand espoir du XXe siècle

Lorsque je découvris ce livre, en 1966, c’était déjà un classique, et ce fut pour moi une révélation, l’explication lumineuse de l’évolution humaine que je ne parvenais pas à saisir par l’approche uniquement historique, telle que nous l’apprenions au Lycée. L’édition originale datait de 1946, et les thèses développées restaient d’une brûlante actualité. L’idée m’est venue de relire ce livre fondamental de la science économique avec le recul de l’âge et du temps : mon enthousiasme en est encore aussi vif et je le recommande à tous ceux qui veulent mieux comprendre les évolutions de notre monde contemporain….et en plus, dans un style à la fois alerte, accessible et d'une lecture tout à fait abordable pour le non-initié.



Jean Fourastié est né en 1907 et nous a quittés il y a vingt ans. Il fut un compagnon de Jean Monnet et, jusqu'en 1978, professeur à l'Institut d'Etudes Politiques. Son ouvrage décrit avec verve les c

nséquences économiques du progrès technique sur le développement de l'économie et le niveau de vie, mesuré par la productivité du travail.



Il donne tout d’abord une définition du progrès technique : c’est l’accroissement du volume de la production obtenue au moyen d’une quantité fixe de matière première ou de travail humain. Et il distingue trois secteurs économiques : celui où l’intensité du progrès technique est fort (le secteur industriel, secondaire), celui où le progrès technique est d’intensité modérée (que nous assimilons à l’agriculture ou secteur primaire), celui enfin où le progrès technique est faible comme l’activité intellectuelle, le secteur tertiaire. Avec l’évolution du progrès technique, chacun des secteurs se gonfle et se dégonfle, dans le mouvement global de la production



Le progrès technique amenuise les prix primaires et secondaires, ruine le capitalisme et annule les rentes traditionnelles. Il est ainsi générateur de crises. Dès 1949, Jean Fourastié proclame ainsi que « rien ne sera moins industriel que la civilisation née de la révolution industrielle ». Car la production a ses limites : celles de la consommation et de la saturation des besoins primaires et secondaires. En effet, au-delà de l’appétence pour les nourritures terrestres, l’homme ne peut consommer au-delà de ses capacités naturelles d’absorption, et rien ne lui sert – par exemple - de disposer de cinq salles de bains….Cependant, plus il évolue, moins il travaille et plus il a soif de services. Le stade final de la société post-industrielle est un besoin insatiable de services tertiaires, peu affectés par le progrès technique, qui demeurent durablement et universellement rares et chers.



La question qui nous préoccupe en 2010 est bien de savoir si nous sommes parvenus à la fin de ce que Jean Fourastié appelle la « période transitoire » entre l’équilibre ancien et la nouvelle période, celle où le secteur tertiaire sera parvenu à occuper 80 à 85% de l’activité économique et où les transferts de population entre secteurs sont achevés. Au moment où il écrit, cette fin de période transitoire n’est atteinte dans aucun pays. Et Jean Fourastié n’imagine pas l’importance du progrès technique généré par l’informatique.



Il n’empêche : son analyse des prix relatifs des biens et des services au cours des âges reste d’une vérité criante : « A l’époque carolingienne, un cheval coûte moins cher que son mors ». En effet, le progrès technique apprécie sans cesse les prix des produits à faible progrès technique – récemment, je m’étonnais ainsi de l’extraordinaire prix d’une assiette de porcelaine de Limoges !



En résumé : si vous souhaitez comprendre l’évolution du 20° siècle et de l’économie mondiale, prendre du recul sur les crises mondiales qui secouent nos économies, garder une foi en la qualité intrinsèque de l’homme, ce livre est à classer parmi les fondamentaux de votre bibliothèque. Car la conclusion est éclairante : de la fondation de Rome à la chute de Napoléon 1er, les innombrables tribulations politiques et sociales ont été pratiquement impuissantes à améliorer le niveau de vie de la masse du peuple. Puis, le progrès technique a engendré l’évolution contemporaine qui débouche sur la maîtrise intellectuelle de l’homme, libéré des travaux avilissants et qui peut sans cesse enrichir son outillage intellectuel. Ce grand espoir, nous le vivons, malgré les crises douloureuses, les sacrifices nécessaires à la constitution, en début de période, du capital, nos pays développés en profitent et aussi, aujourd’hui, des pays qui à leur tour, sont entrés dans l’ère industrielle.
Lien : http://www.bigmammy.fr
Commenter  J’apprécie          20
Le jardin du voisin, les inégalités en France

L'herbe est plus verte dans le pré d'à côté, prétend un proverbe italien.

Dans ce court ouvrage, Jean Fourastié, économiste réputé à qui on doit l'expression "Les Trente Glorieuses" pour désigner les années 1945-1975 de croissance continue en France, s'attache à démontrer, non pas le contraire, mais plutôt le caractère délicat de l'exercice consistant à mesurer les inégalités.

Certes, l'ouvrage peut a priori sembler dépassé. Publié en 1981, il présente et analyse en effet des statistiques qui s'arrêtent à la fin des années 1970. Et pourtant, il reste, quarante ans après sa parution, un ouvrage très éclairant sur des notions souvent obscures, propices à des discours démagogiques ... Différence, égalité, inégalité, injustice, justice, tous ces termes sont définis, distingués, illustrés. Ainsi par exemple, la notion d'inégalité ne se confond pas avec celle d'injustice ; en revanche, toute différence est par définition une inégalité ; or, le mot inégalité présente une connotation négative, alors que celui de différence ne comporte aucun jugement de valeur.

On attribue souvent à Albert Camus l'affirmation selon laquelle "mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde". Ici, Jean Fourastié fait oeuvre de pédagogie et de bon sens. En définissant les termes, il dissipe ce que leur apparence peut avoir d'affectif, de subjectif, voire de passionnel. Car, si l'égalité est une notion objective, elle est aussi une notion subjective ("Les Français sont très favorables à l'égalité avec ceux qui sont mieux placés qu'eux, et très attachés à maintenir l'écart les séparant de ceux qui sont moins bien lotis" - page 48).

Présentant les facteurs qui influent sur les inégalités, l'ensemble est d'un grand intérêt et constitue, à mon sens, un ouvrage de référence sur ce sujet délicat et complexe.

Commenter  J’apprécie          20
Les 40 000 heures

40 000 heures, c’est le temps de travail d’une vie d’un travailleur moyen, à savoir 30 heures/semaine pendant 35 ans. C’était en tout cas ce qui était estimé en 1965, pour un avenir « proche » : avec les progrès fulgurants dans le domaine technologique, comment pourrait-il en être autrement ? On fait la même chose qu’avant avec moins de main-d’œuvre, moins de temps et moins d’argent.



Lire une ancienne prospective qui parle de notre époque actuelle est toujours intéressant, et provoque souvent l’amusement. L’auteur aura-t-il identifié à l’avance les grands problèmes de notre siècle, ou se sera-t-il au contraire perdu dans des fantasmes qui se seront dégonflés à peine quelques années plus tard ?



Niveau fantasme, on en retrouve en effet quelques uns, et c’était sans doute inévitable. On ne pourra s’empêcher de sourire devant l’enthousiasme de l’auteur pour le « pétrole comestible » qui réglera bientôt les soucis de famine. On rira un peu plus jaune quand il encense les pesticides et les engrais chimiques qui permettront à chacun de recevoir une alimentation équilibrée et d’atteindre un âge vénérable sans plus subir les effets des carences alimentaires.



Mais dans l’ensemble, les questions qu’il pose n’ont rien perdu de leur intérêt aujourd’hui. Même sa thèse des 30h/semaine d’ailleurs, si elle semble farfelue à l’heure du « travaillez plus pour espérer gagner autant », a été proche de se réaliser : la France a adopté les 35 heures, et la Suède a bien adopté les 30 heures. Si la crise de 2008 n’était pas passée par là, la diminution du temps de travail aurait pu encore progresser.



L’auteur pointe plusieurs questions épineuses pour les années à venir, qui n’ont toujours pas trouvé de réponses concrètes aujourd’hui. Tout d’abord, l’abandon des secteurs d’activité primaire et secondaire vers le tertiaire, qui implique que la moindre tâche implique désormais un minimum d’étude et de formation pour être réalisée correctement. La possibilité de trouver un travail qui ne nécessite aucune qualification s’amenuise d’années en années. Et d’un autre côté, la formation de ce nouveau type d’employé pose problème : il faut apprendre plus de choses à plus de gens, ce qui implique de recruter un nombre tout aussi important de (bons !) professeurs et de formateurs, qui ont, eux aussi, un besoin d’enseignement et de formation de qualité. Le risque est grand que l’école finisse par s’effondrer sous le poids de ses nouvelles responsabilités.



Le temps de loisir a également considérablement augmenté : la majeure partie de la population dispose désormais de temps libre, après la journée de travail, et quelques semaines par an. Pour l’auteur, l’être humain n’est pas encore préparé à ce genre de chose, qui n’arrivait jusque là qu’à certains classes privilégiées, le reste de l’humanité passant l’essentiel de son temps à travailler pour préparer sa survie. La qualité des divertissements d’ailleurs est au ras des pâquerettes. Il pointe également la jeunesse, qui traîne dans la rue, complètement désœuvrée.



Dernier point majeur, la hausse de l’espérance de vie. Là aussi, tout reste à inventer. Un pan entier de la population qui dépasse l’âge de travailler, tout en restant relativement actif et autonome, est une situation toute nouvelle pour l’humanité.



L’essai me semble donc toujours aussi pertinent aujourd’hui. À part quelques détails, les questions me paraissent toujours d’actualité. Est-ce parce que l’auteur a bien cerné les problèmes de notre époque, ou se contente-t-il de reprocher les mêmes maux que chaque génération pense avoir inventé ? Il est encore un peu tôt pour moi pour le dire, mais je vais tout de même retenir quelques arguments du livre au risque, peut-être, de déjà passer pour un vieux con.
Commenter  J’apprécie          51
Les écrivains témoins du peuple.

Regards sur une société se forgeant dans son siècle.



Témoignages silencieux d'un temps qui s'enfuit dans le silence des oublis de chacun et chacune.



Les lignes se succèdent, les mots deviennent mémoires et les chapitres s'inscrivent dans les livres du temps.
Commenter  J’apprécie          40
Les trente glorieuses

Avec pour sous-titre "la révolution invisible de 1946 à 1975", Les trente glorieuses de Jean FOURASTIE est une étude incontournable de la société française. Les trente glorieuses représentent les trois décennies qui se sont écoulées depuis la fin de la seconde guerre mondiale et le début de la crise. Au cours de cette faste période, l'économie française y était resplendissante avec notamment un surcroit de population issu du baby boom, des taux de croissance importants, le développement d'une société de consommation, la mécanisation du monde rural, l'industrialisation, l'urbanisation, l'exode rural, etc. L'auteur analyse les causes de cette révolution économique et sociale et s'emploie à aborder les perspectives à retenir à cette époque afin que ce cycle glorieux revienne.

Commenter  J’apprécie          130
Les trente glorieuses

L'ouvrage de Fourastié commence par une comparaison entre deux villes, exemple qui malheureusement ne sera pas réutilisé dans les chapitres ultérieurs : l'une est restée agricole, l'autre plus industrielle et orientée vers le tertiaire et jouissant d'un meilleur pouvoir d'achat et d'une meilleure ouverture culturelle.



Fourastié explique ce décalage par une agriculture demeurée traditionnelle dans le premier cas alors que dans le second elle bénéficie d'investissements et de la sélection biologique.



Les apports de la science sont ainsi flagrants pendant les trente glorieuses : ils expliquent que malgré la diminution en termes relatifs d'actifs agricoles, entre le Moyen Âge et 1975, on passe d'une population n'ayant jamais dépassé les 22 millions mal nourris à 45 millions bénéficiant d'une alimentation riche et variée.



Il en est de même pour les produits manufacturés dont le prix en salaires horaires n'a cessé de diminuer.



Selon lui, seuls certains secteurs, comme la coiffure ou les représentations théâtrales n'ont guère connu de gains de productivité.



Fourastié termine par un constat plein de bon sens : si la production quadruple entre 1946 et 1975, les arbres ne montent pas jusqu'au ciel et elle ne peut ainsi persévérer dans sa croissance sauf à être multiplié par plusieurs centaines voire milliers en peu de tempts, ce qui est illusoire.



Sur la forme, comme d'habitude chez Fourastié, le style est clair.
Commenter  J’apprécie          30
Les trente glorieuses

La consommation de masse est à la fois une cause et une conséquence de la croissance économique des trente glorieuses...Ne doit-on pas dire glorieuses les trente années qui ont fait passer la France de la pauvreté millénaire aux niveaux de vie et aux genres de vie contemporains ? Restée célèbre, l'expression de l'économiste français Jean Fourastié qui a continué de désigner cette époque qui n'a en réalité pas duré tout à fait trente ans. Mais elles restent dans les mémoires comme un âge d'or, ce qui par pure comparaison, aggrave largement le jugement des contemporains sur la période de crise qui se serait instaurée depuis 1973. De 1945 à 1973, le PNB mondial augmente comme jamais. Les trente glorieuses sont donc d'abord un rattrapage pour les pays les plus touchés par la guerre et auxquels le plan Marshall donne un coup de fouet.
Commenter  J’apprécie          84
Les trente glorieuses

Un livre pour expliquer ce que fut le monde d'avant la grande révolution industrielle de l'après guerre, deux mondes, deux Frances, dans un même village, une grand mère et sa fille, deux éducations des certitudes qui s'effritent...aujour'hui ces deux mondes là nous semblent dépassés également, ce n'est plus le monde rural, ce n'est plus le monde industriel, c'est le monde virtuel de l'informatique du mérique...

Un très bon livre tout de même à lire pour se rendre compte de ce qui était et peut être s'étonner de ce que nous sommes devenus, en tout cas comprendre ce qui a fait notre force...
Commenter  J’apprécie          40
Les trente glorieuses

La position de l'auteur est toujours très haute. il ne se met jamais en question et il ne ouvre pas la possibilité aux doutes ou éventuelles interprétations.

Les tableaux de statistique peuvent couvrir un certain intérêt mais le contenu de l'ouvrage m'a bien déçue.
Commenter  J’apprécie          10
Pourquoi les prix baissent ?

Dans un ouvrage collectif "Puissance et faiblesses de la France industrielle" publié au Editions du Seuil, l'un des articles fait référence à "pourquoi les prix baissent" de Jean Fourastié.



L'une de ses lectrices, apprenant que contrairement à ce que présageait le sens commun, son pouvoir d'achat n'avait pas diminué, lui avait écrit que malgré le choc pétrolier, et après relevé exhaustif des prix. elle constatait effectivement que lesdits prix avaient évolué moins vite que ses revenus.



C'est cette synthèse que propose "Pourquoi les prix baissent" en s'appuyant sur des chiffres précis.



Même si cet ouvrage est ancien (mais facilement trouvable au format électronique), il met en perspective l'actualité et la sempiternelle question du pouvoir d'achat.
Commenter  J’apprécie          10


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jean Fourastié (103)Voir plus

Quiz Voir plus

Le Moyen-Age et la fantasy

Quel pays nordique est à l'honneur dans « La saga de Hrolf Kraki » de P. Anderson?

Norvège
Danemark
Suède
Islande

10 questions
74 lecteurs ont répondu
Thèmes : fantasy , histoire , moyen-âgeCréer un quiz sur cet auteur

{* *}