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Critiques de Jean-François Bayart (3)
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Les études postcoloniales. Un carnaval académique

Le monde universitaire, on le sait, est un univers impitoyable. Les inimitiés personnelles et les disputes intellectuelles y sont monnaie courante. Mais il est rare qu'elles atteignent le niveau d'animosité qui caractérise la polémique ouverte entre Jean-François Bayart et les tenants français du postcolonialisme.

Dans un court ouvrage de la bien-nommée collection Disputatio publié chez Karthala, Jean-François Bayart, africaniste et politiste de renom, rassemble les critiques qu'il avait déjà eu l'occasion d'adresser aux postcolonial studies à la française dans des articles aux titres anonciateurs : "De quel "legs colonial" parle-t-on ? " (Esprit, 2006), "La novlangue d'un archipel universitaire" (in M.-C. Smouts, La situation coloniale, Presses de Sciences Po, 2008), "En finir avec les études coloniales" (Le Débat, 2009)

Il interroge en premier lieu leur caractère novateur. Rappelant l'oeuvre des grands anticolonialistes français (Sartre, Fanon, Césaire, Senghor ...) et l'influence de la French theory aux subaltern studies américaines dont les postcolonial studies, Bayart soutient que la France n'a pas à rougir de son "provincialisme" intellectuel et qu'elle a plus qu'à son tour pris sa part à l'étude de la "situation coloniale" (Georges Balandier, "La situation coloniale : approche théorique", Cahiers internationaux de sociologie, 1951).

En deuxième lieu, J.-F. Bayart accuse les tenants français du postcolonialisme de réifier le fait colonial, de construire une colonie et une postcolonie idéaltypiques qui ne correspondent pas à la réalité historique. Il rappelle l'hétérogénéité du fait colonial dans l'espace et dans le temps et reproche aux postcolonials studies d'enfermer l'Indigène d'hier et d'aujourd'hui dans une position dé-historicisée et victimaire.

Enfin en troisième lieu, J.-F. Bayart stigmatise les postcoloniaux pour l'utilisation de leurs théories à des fins politiques : quittant le champ scientifique, ils auraient "tendance à cantonner [les études postcoloniales] à une critique très "franco-française" de la République, de la genèse de la citoyenneté et du legs colonial" (p. 39). Une fois encore, c'est l'ethnicisation du fait social qui est mise en cause, les postcolonial studies étant accusées de faire le lit du communautarisme et, partant, de participer à un projet délétère d'atomisation du corps social.

A lire la violence des critiques de J.-F. Bayart - qui ne cède en rien à celle de la réponse des auteurs de Ruptures postcoloniales - on oscille entre l'amusement et la gêne. Et on en vient à regretter avec Marie-Claude Smouts que ce "processus de disqualification et de surenchère" ait favorisé "un manichéisme délirant, l'alternative choix ou refus d'une perspective postcoloniale dans l'analyse de la France contemporaine prenant l'allure d'une lutte entre le bien et le mal" (Ruptures coloniales, p. 312).

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Les études postcoloniales. Un carnaval académique

C'est une lecture que je n'ai pas apprécié. Le fait est que, sans la critique de ygounin, je serais passée à côté de l'essentiel de cette lecture.



Je n'ai pas apprécié les phrases à rallonges et encore moins l'impression qui m'a suivie tout au long de cette lecture. C'est à dire celle de ne rien comprendre. Le peu que j'en ai tiré été plutôt intéressant mais je suis passé à côté de l'essentiel. Les nombreux auteurs cités m'étaient totalement inconnus. Certains mots employés n'étaient pas encore dans mon vocabulaire, et ne le sont toujours pas d'ailleurs. Peut être que c'est pour ça que j'ai eu l'impression que toute l'explication de l'auteur n'était pas claire.



J'ai apprécié une chose: il est court. C'est déjà un point positif.
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L'Etat de distortion en Afrique de lOuest

Comment les empires deviennent des nations ? C'est quoi une nation ? Pourquoi est-ce-que Boko Haram existe et trouve des adhérents ? Pourquoi est-ce-que les états et les institutions inter-régionale sont si faible ? Jean-François Bayart ainsi que Ibrahima Poudiougou et Giovanni Zanoletti attaquent ses questions et bien d'autres. Fascinant.
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