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Citation de dreulma


J'aurai vu ton corps changer, se recomposer sans cesse comme un paysage. Le temps était ton sculpteur. J'aimais cette autorité qui ajoutait aux lignes, aux arcs et aux angles une part d'attrait inconnue de la jeunesse. Peu à peu, la joliesse machinales des jeunes années s'en est allée. Quelque chose de mieux lui a succédé, une élégance, une aisance dans la simplicité. J'ai bien regardé : je t'ai trouvée plus belle à cinquante précisément parce que je voyais sur ton corps les effets du temps, et que le temps pour moi fut toujours un professeur de beauté. Je t'observais tout d'un coup placer dans l'ordre les grands mobiles de ta vie. Je sentais que ton corps lui-même t'y poussait. Ce mouvement était celui d'une plante qui , pour croître encore, se tourne par degrés vers la lumière. On peut bien, si on le veut, expliquer la beauté des êtres en vertu de leur seule apparence. J'ai supposée qu'au fur et à mesure qu'on avance en âge, l'âme s'extériorise et transmets au corps au moins un peu de son caractère. J'arrivais à cette opinion lorsque, certaines nuits, la joue que je frôlais me semblait aussi délicate que cette âme aussi souvent entraperçue, blottie entre deux de tes pensées.
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