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4.16/5 (sur 303 notes)

Nationalité : Suisse
Né(e) à : Bâle , le 07/06/1939
Biographie :

Jean François Billeter est un sinologue suisse.

Professeur émérite de l'Université de Genève, il a été titulaire de la chaire d'études chinoises depuis sa création en 1987 jusqu'en 1999, date à laquelle il prend sa retraite académique pour se consacrer à la rédaction d'ouvrages.

Il se fait d'abord connaître en 1989 par un ouvrage sur "L'Art chinois de l'écriture".

Dans le cadre de ses recherches, Billeter s'est notamment intéressé à l'hypnose, en particulier aux travaux de François Roustang, Bertrand Méheust et Milton Erickson.

Dans "Études sur Tchouang-tseu" (2004), il fait un rapprochement entre certains dialogues rapportés dans le Zhuang Zi et l'induction de la transe hypnotique selon Erickson.

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Bibliographie de Jean-François Billeter   (32)Voir plus

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Chronique "Un livre, un jour" sur Radio Zinzine le 29 janvier 2022 autour des deux nouveaux ouvrages de Jean François: Héraclite, le sujet et le Court Traité du langage et des choses


Citations et extraits (260) Voir plus Ajouter une citation
9 sept. Aix-en-Provence. Je déjeune tardivement sur la petite place à fontaine proche de l'hôtel. Bleu du ciel, ocres de la pierre, ombre et lumière. Je me détends, je m'ouvre à la beauté - et avec elle au souvenir de Wen qui monte en moi, puissant souvenir de bonheur partagé. Je m'y entends maintenant: je le laisse monter mais pas trop, je le garde à mi-hauteur pour qu'il ne déborde pas. Comme elle serait émue, me dis-je, si elle était témoin de mon émotion. Je pense aussi à mon père. Je les associe, c'est la première fois. Sympathie qu'ils avaient l'un pour l'autre. Ils sont les deux morts tôt et subitement. Ma vie a maintenant une intensité dont je n'avais pas l'idée et dont les autres ne se doutent pas. Pour un rien l'émotion s'empare de moi, mêlant souvenirs, joies, douleurs, peu importe. Les autres n'en ont pas l'idée parce qu'ils doivent courir, calculer, se battre, se préserver, comme moi si longtemps.
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La beauté n'est pas sans rapport avec la mort : qui a connu la beauté peut quitter le monde sans regret.
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16. J'ai passé une partie de ma vie à essayer les idées des autres. Je me disais que je finirais par trouver celles qui me conviendraient. Puis un jour, las de chercher, j'ai décidé de m'en tenir à ce que je pouvais observer par moi-même et de m'intéresser aux seuls problèmes que me posait ma propre existence, même si elle me paraissait réduite. C'était le moyen, pensais-je, d'arriver à quelques certitudes limitées, faute de mieux. J'ai accumulé les observations, elles se sont multipliées, puis un renversement s'est produit. Entre certains faits que je remarquais, des rapports sont apparus, des motifs se sont formés. Je me suis aperçu que je tenais le début d'une pensée qui m'était propre. J'ai d'abord cru qu'elle se situait à la marge du monde des idées, puis je me suis rendu compte qu'elle me mettait en position de dialoguer avec d'autres. Je disposais même d'une pierre de touche pour juger la pensée des autres et mieux déterminer en retour ma propre vision des choses.
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Un homme est d'autant plus libre qu'il a acquis plus de pouvoirs d'agir et qu'il est par conséquent capable d'agir de façon nécessaire dans un plus grand nombre de circonstances.
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La veille du départ, j'avais rendez-vous avec Wen à Xinjiekou, près de chez elle. La fin de la journée était orageuse, le vent se levait, les passants pressaient le pas. Je lisais les affiches. Certaines étaient des annonces officielles de condamnations à mort. Un visa rouge, en bas à droite, signifiait qu'elles étaient exécutoires. Ce n'était pas nouveau. J'en avais souvent vu. D'autres m'ont effrayé. Elles annonçaient que tous les habitants de Pékin qui avaient une mauvaise origine de classe et n'étaient pas nés dans la ville devaient regagner immédiatement leur lieu d'origine. Les parents de Wen risquaient d'être chassés de chez eux et contraints de retourner dans leur village du Liaoning, en Mandchourie. Comment s'y rendraient-ils ? Comment y survivraient-ils, séparés de leurs enfants ? Ils ne survivraient pas. Cette mesure faisait partie des décisions «révolutionnaires» du moment. Wen m'a dit plus tard qu'à ce moment-là, son père était contraint de balayer la rue et de porter une étoile jaune : signe extraordinaire de la parenté qu'ont entre eux les régimes totalitaires. Quand elle m'a appris cela, elle ne s'y est pas particulièrement arrêtée. Elle ne savait pas d'où venait ce signe d'infamie. Pour elle, cette avanie s'ajoutait simplement à toutes celles que son père avait déjà subies.
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A la suite de cette entrevue ou d'une autre avec M. Ma, j'ai connu un moment de désespoir. De retour dans ma chambre, je me suis jeté sur mon lit et j'ai sangloté. Je me sentais totalement démuni et la pensée m'est venue qu'après tout les autorités avaient leurs raisons, qu'il fallait les accepter sans les comprendre, qu'il y avait une nécessité supérieure face à laquelle mes prétentions n'étaient rien. J'ai fait à ce moment-là l'expérience de l'abdication devant un pouvoir totalitaire, dont ce pouvoir tire toute sa force. J'ai trouvé dans cette défaite un moment de repos, voire de réconfort. Heureusement, cela n'a pas duré.
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28 janvier. A la vue de la moindre tendresse que se témoigne un couple, la mienne pour Wen me submerge.
28 janvier. Soudaine solitude. Besoin de donner de l'affection. Je lui dédie celle qui me vient maintenant. (p. 34)
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[Les affiches ] elles annonçaient que tous les habitants de Pékin qui avaient une mauvaise origine de classe et n'étaient pas nés dans la ville devaient regagner immédiatement leur lieu d'origine. (...) Cette mesure faisait partie des décisions "révolutionnaires" du moment. Wen m'a dit plus tard qu'à ce moment -là, son père était contraint de balayer la rue et de porter une étoile jaune : signe extraordinaire de la parenté qu'ont entre eux les régimes totalitaires. (p. 85)
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Le chiffre de 43 millions de morts [de la famine] figure dans un document chinois officiel que Tch'en Yi-Tseu, réfugié aux États-Unis et professeur à Princeton, a communiqué au Washington Post (voir Le Monde du 20 juillet 1994). Ce document estime à 80 millions le nombre de personnes mortes de « causes non naturelles », autrement dit du fait de la politique du régime, de 1949 à 1976, date de la disparition de Mao Tsé-Toung.
(Note, page 51)
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Cette rencontre a eu lieu il y a un demi siècle. Je ne l'ai pas racontée jusqu'à ce jour parce que je ne savais pas comment m'y prendre. Je le fais maintenant pour qu'une trace subsiste d'événements qui ont tant marqué ma vie. Mes souvenirs sont lacunaires. Je n'ai rien noté à l'époque, on comprendra pourquoi, mais c'est peut-être devenu un avantage. Il faut s'être délesté d'une grande partie du passé pour que l'essentiel apparaisse.
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