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Critiques de Jean-François Bouchard (25)
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L'espion qui enterra Kennedy

Soyons honnête, cet Allan Dulles n’était pour moi qu’un nom croisé ici et là sans même que je m’en aperçoive, ne détecte sa redondance historique.

Pourtant, quelle influence énorme cet homme a pu avoir en des moments cruciaux de l’histoire des États-Unis au vingtième siècle et, partant de là, de l’histoire mondiale.

Pour faire simple, il a été le maître d’œuvre de la main mise par les services étasuniens sur quasiment tous les évènements importants sur la scène internationale en organisant la Central Intelligence Agency.

Ce livre brosse le portrait de ce personnage hors du commun, monstrueux à certains égards mais tellement efficace à d’autres.

La première partie du livre plonge dans cette histoire de l’émergence de la CIA et est franchement géniale : un peu d’uchronie ? que serait-il arrivé si Lénine n’avait pas été refoulé de la représentation étasunienne en Suisse par Dulles alors qu’il souhaitait émigrer ? La révolution d’octobre aurait-elle eu lieu ?

La proximité des États-Unis, la tolérance envers tout ce qui draine matière première et fiance est crûment relevé par l’auteur ;

« Rien n’y fait : imperturbable, afin de protéger le monde contre la peste bolchevique, le très presbytérien John Foster Dulles continue à défendre un régime nazi dont les crimes ne sont même plus dissimulés au public. Dans son esprit, anticommunisme et liberté des affaires sont des valeurs primordiales à défendre. Tant que le régime hitlérien portera ces principes, il le soutiendra ! »

Le livre dresse symétriquement le portrait d’un jeune politicien que l’Histoire occidentale considère comme un modèle de « coolitude » : M. J.F. Kennedy.

Ce n’est pas à l’avantage de ce dernier qui est décrit comme un arriviste forcené et un malade sexuel.

« Il est étrange que ces deux hommes n’aient jamais su s’entendre… Certes, ils avaient des différences. L’un était démocrate, l’autre républicain. L’un était jeune, l’autre moins. L’un était catholique, l’autre presbytérien. Mais à part ces détails, ils se ressemblaient tellement ! Bien des choses auraient pu les rapprocher. Les femmes, par exemple ; si tant est que l’on puisse appeler les femmes des « choses »

L’auteur expose dans la deuxième partie du livre ce qui serait appelé aujourd’hui par leurs contempteurs (essentiellement les médias aux mains de ceux qui les fomentent) les complots ourdis par Dulles et la CIA en général ; Jacobo Árbenz Guzmán au Guatemala, Mohammad Mossadegh en Iran...

Si vous n’êtes pas complotiste, ce livre vous paraîtra une élucubration. Si par contre vous pensez que les grandes nations impérialistes, Grande Bretagne et États-Unis en tête se dotent de services dont le but est notamment d’en produire, alors vous apprécierez cette piqûre de rappel de la réalité de ce qui sous-tend la politique internationale.

« La liberté et l’indépendance des peuples, quelle vaste foutaise ! Quelle importance ? Ce qui compte, c’est le pétrole, les minerais, les dollars, et la lutte contre les communistes ! Pour défendre ces vraies valeurs, depuis qu’il a pris la tête de la CIA, liberté et indépendance des peuples ont souffert maintes violences américaines »

Enfin la dernière partie, l’affrontement entre les deux hommes, dont les bases sont donc posées, commence avec l’élection à la présidence des États-Unis du sénateur malade du Massachusetts et le fameux débarquement raté de la baie des cochons. Assassinat, commission Warren ...

Un livre ouvertement polémique assez bien écrit qui se lit comme un roman.

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Sauvez Adolf Hitler !

Nous sommes à Téhéran en 1943, c’est l’opération lune noire qui va permettre la rencontre de Staline, Churchill et Roosevelt à l’ambassade de l’URSS afin d’envisager à la façon dont on pourrait sortir de la guerre. Cette conférence est l’occasion rêvée pour Hitler d’éliminer les trois hommes.



Au cours de cette entrevue, Staline annonce qu’il a fait former dix espions via le NKVD (ancêtre du KGB) dans le but d’infiltrer les SS et se rapprocher le plus possible d’Hitler, si possible dans sa garde rapprochée, afin de l’éliminer. Huit d’entre eux sont mort, l’un est très proche du but et on n’est sans nouvelles du dernier.



Surprenant tout le monde, Churchill affirme que pour vaincre le troisième Reich qui devait durer mille ans, il ne faut pas tuer Hitler. Au contraire, le Führer étant de plus en plus fou, paranoïaque, suspectant ses généraux et autres conseillers, il faut le laisser accumuler les erreurs de stratégie pour qu’il cause lui-même la perte du régime. Pour lui, « Débarrassez-vous d’Hitler et vous aurez Rommel »



Tous les trois tombent d’accord, mais Staline déclare goguenard, qu’il ne lui est pas possible de retrouver ses espions et il confie la tâche à Churchill.



Ainsi entre en scène Sir John Cecil Masterman, qui dirige « Double Cross » du MI-5 ainsi que son équipe d’espions spécialisés dans « la désinformation créative ».



Ce que j’en pense :



Ce roman nous replonge dans la deuxième guerre mondiale, et on voit évoluer des personnages historiques auxquels se mêlent des héros de pure fiction, chacun ayant une personnalité bien particulière, étudiée de façon approfondie, on ne sait jamais bien qui a existé ou non, en fait, on ne désire pas le savoir avant la fin du roman.



J’avoue que ceux que je préfère sont les vrais personnages et assister aux coups de gueule de Churchill, qui avale autant de whiskies qu’un individu normal consomme d’eau, et ses tirades mémorables, est un plaisir infini. Je suis devenue experte en Whiskies de cinquante ans d’âge, aux couleurs ambrées…. La conférence de Téhéran est un moment d’anthologie, on visualise bien les discussions entre les trois hommes, avec la pauvre interprète empêtré entre les tirades de Churchill et les fanfaronnades de Staline, alors que Roosevelt, atteint par la maladie, est déjà en demi-teinte.



Staline qui a peur de prendre l’avion et fait ainsi son baptême de l’air pour aller à Téhéran est un moment à savourer…



Je ne suis pas adepte des romans d’espionnage, mais celui-ci m’a plu par le côté historique (cette période me passionne) dans lequel il se situe. L’intrigue est bonne et l’intérêt du lecteur ne faiblit pas, des surprises, des rebondissements l’attendent. Jean –François Bouchard réussit à mêler l’Histoire, les anecdotes qui l’accompagne et la petite histoire, la fiction.



J’ai apprécié aussi les notes de l’auteur à la fin du livre qui nous révèlent les éléments historiques et ce qui est né de l’imagination du lecteur. Un roman passionnant écrit par un auteur qui maîtrise bien cette période de l’histoire.



Une note de fraicheur : l’amiral Canaris récitant « L’expiation », le beau poème de Victor Hugo consacrée à la retraite de Russie.

pour tous les adeptes de "thriller historique"



J'ai découvert ce livre grâce à Alex (Mots-à-mots) et je remercie le service de presse de l'auteur (éditions Thadée) de me l'avoir fait découvrir en avant première.


Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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L'éternelle truanderie capitaliste

Dans cet essai critique de l’histoire du capitalisme, tout part de l’histoire de Nikolaï Dimitrievitch Kondratieff. Après la révolution bolchévique et sous le régime stalinien, cet économiste russe stipule que le capitalisme est éternel, animé de cycles d’une durée d’une soixantaine d’années durant lesquelles se succèdent des crises et des phases de croissance (printemps, été, automne, hiver). Alors que Lénine accordait du crédit à ses opinions, Staline, dans sa volonté d’éliminer tout opposant supposé au régime, se débarrasse de Kondratieff et le laisse agoniser dans des geôles toutes plus insalubres les unes que les autres à cause de ses idées si optimistes sur le capitalisme. Pourtant, Kondra n’était pas un contre-révolutionnaire, il était « un économiste réaliste face au régime bolchévique communiste et stalinien », ce qui n’était bien sûr pas tolérable dans ce contexte.





Le temps passe et, un siècle plus tard, que constate-t-on ? Le communisme n’est plus que parcellaire tandis que le capitalisme nique tout sur son passage. Alors, Kondratieff était-il, comme tant d’autre, le prophète sacrifié à la volonté d’aveuglement de ses contemporains ? Kondra avait-il raison avant tout le monde ? Comme à chaque fois que l’on pose des questions fermées à la con, la réponse est : oui et non. Oui car Kondra estimait que la capacité du capitalisme à se renouveler était l’élément essentiel de sa pérennité. Mais cette capacité ne sort naturellement pas du trou du cul du capitalisme lui-même. Cette capacité à se pérenniser a conduit le capitalisme à ne sélectionner qu’une minorité de chanceux et de malins qui ont su tirer pleinement profit du capitalisme au détriment de tous les autres et comme ce processus est un cercle vicieux, l’hiver du capitalisme semble aujourd’hui s’éterniser. Bouchard nous dit :





« Contrairement au stéréotype trop communément répandu, l’organisation moderne de l’économie et de son financement souffre d’un excès de contraintes, non pas de la part des Etats, mais surtout de la part des grands acteurs capitalistes dont la position excessivement dominante finit par déformer totalement les règles à leur profit. Il en résulte une instabilité endémique : la captation de la richesse par un trop petit nombre amène inévitablement des perturbations de toutes natures. »





Bouchard nous attend au tournant et nous prend au revers de tout ce qu’on s’attendait à trouver dans un livre aussi complaisamment intitulé que le sien mais, en y réfléchissant bien, une truanderie n’est qu’une assemblée de truands, et c’est bien cette appropriation du capitalisme par quelques opportunistes que vise cet essai, et non le capitalisme en lui-même, sinon en ce qu’il permet un tel détournement de ses objectifs. En gros : le capitalisme était une bonne idée, dommage que ça ne marche pas en réalité.





Kondra avait raison lorsqu’il pensait que le capitalisme serait éternel car il améliore globalement le niveau de vie de l’ensemble de la population (même si les populations des pays développés ressentent l’inverse aujourd’hui avec la hausse relative du niveau de vie des population des pays moins développés du reste du monde, et surtout à cause de l’enrichissement toujours plus dément des plus riches de ce monde), et il est donc de l’intérêt de tout le monde de le préserver, mais il avait tort de croire en une nature vertueuse de l’être humain qui se démènerait collectivement pour rendre le capitalisme à lui-même lors des crises saisonnières qui le traverseraient. Tout ce livre est une énumération d’exemples des spoliateurs du capitalisme pour une critique plus nuancée d’un système dont Kondratieff avait soutenu les vertus en plein cœur du totalitarisme soviétique.

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L'éternelle truanderie capitaliste

Pour son livre « l'éternel truanderie capitaliste », Jean-François Bouchard se penche sur les analyses économiques de Nikolaï Kondratiev, l'homme de la théorie des cycles. Kondratiev était un économiste célèbre, qui a été engagé dans la révolution russe de 1917. Sa théorie des cycles a mis en évidence que les économies capitalistes connaissent une croissance soutenue de long terme, suivie d'une période de dépression. Cette théorie qui démontrait scientifiquement l' « éternité » du capitalisme lui valut d'être fusillé en 1938 dans le cadre de la répression politique massive dite des grandes purges de Staline. Bouchard dans son livre s'interroge sur ce que pourrait être l'opinion de Kondratiev à propos du capitalisme d'aujourd'hui.

Il évoque le nouveau visage des dictatures capitalistes, la collusion entre la classe politique et les dirigeants du grand capitalisme qui crée une classe dirigeante auto renouvelante très stable : « les maîtres du monde ». Il montre que quel que soit le côté amoral d'une activité celui qui l'exerce est intouchable, à condition de représenter un intérêt fort pour le système.

D'autre part, il n'est plus question désormais de laisser tomber une banque, toutes deviennent « too big too fail" trop grosses pour faillir et les banquiers « too big too jail » trop gros pour qu'on les emprisonne. Certaines banques deviennent même « too big to save » trop grosses pour qu'on puisse les sauver, comme BNP Paribas en France ou UBS en Suisse.

La répression de la haute truanderie financière n'a jamais été véritablement dissuasive. Malgré des montants en apparence et astronomique, les amendes restent globalement indolores car toujours très inférieures aux bénéfices des activités répréhensibles. La justice et l'équité ne font pas bon ménage avec le business.

La relation fusionnelle entre pouvoir économique et politique ne manque pas d'alimenter toute sorte de théories de complot mondial organisé. Il s'agit plus simplement d'une communauté d'intérêts bien compris qui fonctionne plus ou moins bien.

Le capitalisme a toujours cherché à s'affranchir des Nations. Les grandes entreprises de la finance ont un poids et une influence qui désormais leur permet de dominer les états sans s'encombrer de scrupules. Les marchés sans qui le capitalisme n'existerait pas ne sont ni intelligents, ni transparents, ni honnêtes, mais hors de ce système il n'est pas de vie possible. Il suffit de regarder ce qui se passe au Venezuela pour s'en convaincre. Ceux qui font vivre les marchés : traders, opérateurs, spéculateurs, ont vu leur nombre et leur puissance se multiplier, tout comme l'étendue des dégâts qu'ils peuvent causer.

Par ailleurs, toujours selon J.-F. Bouchard, les économistes ne comprennent plus rien ou presque au fonctionnement du système aujourd'hui. Et personne ne semble envisager de s'attaquer à une réforme de fond du capitalisme financier moderne. Kondratiev semble bien avoir raison, il faudra vivre avec... ou pas.
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Un demi-siècle au bord du gouffre atomique

Un demi-Siècle au bord du gouffre atomique de Jean-François Bouchard m’a fait revivre une magnifique série télé de 1986..Le Défi Mondial avec Peter Ustinov comme narrateur. Tous les coups tordus de la C.I.A. et les limites de la puissance ont chamboulé toute la géopolitique de notre monde. Comme dans le roman de Guy-Philippe Goldstein (Sept jours avant la Nuit) l’arme atomique ne peut être utilisée mais posséder cet atout est une assurance contre toute attaque d’une super puissance, imaginez Saddam Hussein possédant l’arme atomique jamais l’Amérique aurait mis le pied en Irak. Bref beaucoup de sueurs froides à la lecture de ce bouquin et comme Albert le dit si bien deux choses sont infinies l’univers et la connerie humaine.
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La haine en ce vert paradis

L'avant-propos de l'ouvrage est très accrocheur.

Ces quatre premières pages racontent le meurtre du Prince Louis Rwagasore, le 13 octobre 1961 au Burundi : « Une mort d'un homme de bien qui n'était qu'un prélude. Des millions de morts qu'il n'était plus là pour empêcher. »



La suite de ce « récit historique » est déroulée de manière chronologique, avec, en fin d'ouvrage, un rappel des dates importantes et des cartes très utiles.



L'auteur raconte l'Histoire récente des peuples Tutsi et Hutu de manière journalistique et très pédagogique.

Le récit ne se limite pas aux atrocité commises par des Hutus et par des Tutsis. Il explique aussi la genèse de leurs oppositions, et décrit les comportements de la communauté internationale.

Les territoires des actuels Burundi et Rwanda furent une colonie allemande de 1896 à 1916, puis belge jusqu'aux indépendances du 1er juillet 1962. Ailleurs, la décolonisation s'est effectuée en traçant des frontières qui ne reflétaient ni la culture, ni l'histoire, ni la composition ethnique des territoires qu'elles délimitaient.

Dans la région des Grands Lacs, les colons belges avaient institué un apartheid entre Tutsis et Hutus, appuyant leur gouvernance coloniale sur des élites locales maintenues en place mais aux pouvoirs limités, et favorisant les Tutsis au détriment des Hutus (au nom d'une prétendue supériorité raciale). En 1962, le Burundi et le Rwanda indépendants ont été constitués sur ces fondations fragiles : deux pays majoritairement « Hutus », le premier dirigé par des Tutsis et le second par des Hutus. La suite : coups d'Etats et élections tronquées/truquées permettent l'instauration de régimes autoritaires pendant des années, chaque chef d'Etat privilégiant l'ethnie dont il est issu ou celle qui le servira le mieux.

Guerres civiles et génocides deviennent des instruments de conquête du pouvoir, ou des dégâts collatéraux. Il en est de même du soutien aux rebelles qui sévissent dans le pays voisin. Les tensions entre Etats s'ajoutent aux tensions entre ethnies dans chaque pays.

Après 2003, alors que le Burundi et le Rwanda restent tous deux majoritairement peuplés de Hutus, le pouvoir y est respectivement exercé par un Hutu (Nkuruzinza) et un Tutsi (Paul Kagamé), à l'inverse de la situation de 1962.



L'auteur met également en évidence dans cet ouvrage des spécificités africaines. Parmi elles, le goût prononcé de dirigeants africains pour des constructions pharaoniques, de la cathédrale de Yamoussoukro en Côte d'Ivoire (Houphouet Boigny), à la copie de l'Alhambra au Soudan, en passant par des églises et un stade de foot au Burundi. Il faut dire qu'en 2013 Pierre Nkuruzinza, président de ce pays, a marqué un tiers des buts de l'Alléluia Social Club (39 buts en 28 matchs) malgré ses cinquante ans dépassés, et a été désigné comme "meilleur joueur de l'année" au Burundi ! De fait il a été plus efficace que les gardiens de buts des équipes adverses, étrangement paralysés face à cet attaquant de choc…



Un excellent ouvrage sur un conflit important de ces dernières décennies.
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Sombre tango d'un maître d'échecs

En 1942, un ancien professeur de mathématiques féru d’échecs se souvient et nous raconte…

Quinze ans auparavant, il a accompagné son compatriote cubain José Raúl Capablanca en Argentine alors que ce dernier remettait en jeu son titre de champion acquis en 1921. Il y affrontait le franco-russe Alechine.

Des personnalités et des stratégies très différentes s’opposèrent dans ce duel. La compétition sembla toutefois rapidement sortir des 64 cases noires et blanches ! En effet, le champion Capablanca se trouva associé à des meurtres mystérieux.



Dans ce polar, l’auteur mêle habilement la fiction policière à la réalité historique. La compétition entre Capablanca (considéré comme le plus grand joueur d’échecs de tous les temps) et Alechine a bien eu lieu, en 1927. Le parallèle entre le jeu et des événements qui lui sont extérieurs est particulièrement habile : les compétiteurs évoluent ou s’affrontent dans ces deux mondes. Les portraits de chacun, en partie inspirés des personnages réels, donnent au récit sa cohérence d’ensemble et sa crédibilité. J’ai trouvé la lecture très plaisante, avec une ambiance bien restituée mais sans un suspense haletant. Pourtant, les surprises finales sont bien au rendez-vous, comme dans un bon polar.



En fin d’ouvrage, de brèves biographies de Capablanca et d’Alechine sont bienvenues. Cette postface m’a donné envie d’en savoir un peu plus sur chacun. Selon Wikipédia, Capablanca a imaginé une modification des règles du jeu (trop simples pour lui !) par l’adjonction de 16 cases supplémentaires et de 2 sortes de pièces nouvelles combinant respectivement les mouvements de la tour et du cavalier (l’impératrice) et ceux du fou et du cavalier (la princesse). Alechine, lui, développait une théorie raciale du jeu : les échecs aryens auraient été agressifs, alors que le concept selon lequel on pouvait gagner avec la défense pure aurait été sémitique.



Par sa thématique, ce livre m’a rappelé le roman policier 'Le Tableau du Maître flamand' d’Arturo Perez Reverte (1990), lequel me semble moins original dans le genre.



En résumé : cet excellent premier roman m’a donné envie de découvrir les futurs écrits de l’auteur. Il faut cependant avouer que le sujet de celui-ci m’a d’emblée inspiré.
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Le banquier du diable

Il s'appelait Hjalmar Schacht. C'était un virtuose de la finance : pas un spéculateur mas un économiste génial qui a pris en mains l'avenir et plus précisément les comptes de l'Allemagne en pleine crise.

Avec brio, détermination et pragmatisme, il va affronter la dette abyssale, l'hyperinflation, les records de chômage et, à trois reprises, sauver l'Allemagne de la ruine.

Bien évidemment mais indirectement il a servi Hitler, sans jamais adhérer au parti nazi, ce qui lui valut l'acquittement au procès de Nuremberg.

Une lecture instructive sur le plan historique et qui fait écho aux problèmes économiques que nous connaissons.
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Sauvez Adolf Hitler !

En novembre 1943, les dirigeants de trois puissances alliées contre l'Allemagne se rencontrent à Téhéran. Churchill, Roosevelt et Staline estiment alors qu'il convient de laisser Hitler diriger le Reich et son armée ! En effet, ses décisions militaires devenues aberrantes devraient accélérer la victoire des alliés qui semble se dessiner depuis quelques mois. Une mort prématurée d'Hitler compliquerait la tâche des alliés en livrant le pouvoir militaire allemand à des spécialistes plus compétents en la matière que le dictateur (et moins enclins à utiliser des ressources allemandes pour des objectifs non militaires, comme l'extermination des Juifs). Reste un problème : arrêter les agents que le chef du NKVD, Lavrenti Beria (1899-1953), avait déjà chargés de liquider Hitler. Staline se lave les mains de cette affaire, et laisse ce travail aux britanniques. Churchill le confie à Masterman. Ce responsable du service de renseignements de sécurité intérieure (le MI-5, ou Military Intelligence - section 5) ne s'est-il pas déjà brillamment illustré lors l'opération Mincemeat* ?



Dans ce roman d'espionnage sur fond de seconde guerre mondiale, ce sont surtout les références historiques qui m'ont intéressé, et ce d'autant plus que l'auteur n'a guère besoin de broder ou d'en rajouter… A la fin de son roman, une demi-douzaine de pages fort utiles permettent de faire le tri entre les faits historiques et ceux imaginés par le romancier (pendant la lecture j'avais cependant déjà fréquemment consulté internet à cet effet). Malgré la gravité des événements, les dialogues sont souvent amusants à lire, notamment ceux dans lesquels l'humour et le flegme britannique sont mis en exergue. Quelques scènes d'action ponctuent ce livre, heureusement sans excès, et cela fait un peu partie des ingrédients incontournables du genre.



Voici quelques anecdotes historiques, rappelées de manière agréable dans ce livre : le goût prononcé de Churchill pour certains alcools, Ashley Wilkes (célèbre acteur de 'Autant en apporte le vent' tué dans un attentat contre un avion supposé transporter Churchill, le soutien de Coco Chanel après la guerre à un ami criminel de guerre nazi notoire, le régime alimentaire d'Hitler (végétarien), les craintes de Staline à prendre l'avion…



Une lecture agréable et fort instructive. Les amateurs de romans d'espionnage devraient apprécier.



De cet auteur, dans un genre différent, j'avais déjà aimé 'Sombre tango d'un maître d'échecs', dont l'intrigue était particulièrement bien construite. J'apprécie beaucoup le soin apporté par Jean-François Bouchard à ses intrigues et aux thématiques qui les entourent (les compétitions d'échecs ou la seconde guerre mondiale).



* opération « chair à pâté », qui permit ainsi à des troupes alliées de débarquer « tranquillement » en Sicile en juillet 1943, après avoir fait croire aux Allemands qu'ils attaqueraient en Sardaigne et dans les Balkans…



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Le banquier du diable

Le nom de Hjalmar Schacht ne m'était pas totalement inconnu puisque cité parmi ceux qui ont entouré la prise de pouvoir par Hitler en 1933 et qu'il figure parmi les rares acquittés des procès de Nuremberg à la fin de la seconde guerre mondiale. Pour autant cette biographie permet de resituer le personnage, banquier, financier et économiste avant tout, et de comprendre comment il a pu mettre ses réseaux au service de l'accession au pouvoir de Hitler.

Schacht est un produit de la méritocratie, supérieur intellectuellement, qui a vite fait carrière dans la banque au début du vingtième siècle jusqu'à diriger son propre établissement. A la fin de la première guerre mondiale, alors que l'hyperinflation sévit en Allemagne, Schacht, en tant que commissaire du Reich à la monnaie, va mettre fin à cette spirale en coupant tous crédits aux spéculateurs et en interdisant le remboursement des monnaies parallèles mises en place par de grandes entreprises pour maintenir leur activité.

Président de la Reichbank, il va s'efforcer au cours de longues négociations de ne pas rembourser la dette de guerre imposée à l'Allemagne par le traité de Versailles. Son credo étant que « quand une dette devient excessive, que ce soit pour un pays ou pour une institution comme une banque ou une entreprise, alors elle constitue un problème, non seulement pour le débiteur, mais aussi pour les créanciers ».Ce qu'il met en pratique en ne remboursant que ce qu'il parvient à se faire prêter par l'étranger, en conservant ainsi ses devises pour relancer l'économie allemande.

Lorsque le parti nazi parvient aux portes du pouvoir au début des années trente, l'Allemagne est exsangue, la crise économique a détruit le système bancaire et le chômage est au maximum. Les nazis n'ont pas de programme économique viable. En quelques rencontres avec Hitler et Göring, Schacht va penser qu'il peut soutenir ce parti pour mieux en diriger l'action économique. Ce qu'il va faire une fois les nazis au pouvoir, en tant que ministre de l'économie et de président de la Reichbank. Il créée des titres compensables, destinés à promouvoir l'investissement, met en branle des grands travaux, dont les fameuses autoroutes, et commence à remettre en place une industrie de l'armement. Au fur et à mesure que le régime s'oriente vers une économie de guerre, Schacht est mis de côté quittant le ministère de l'économie en 1937, puis la Reichbank en 1939. Il reste ministre sans portefeuille.

Parfaitement au courant des intentions bellicistes du régime, acceptant les lois anti-sémites, ce compagnon de route du nazisme va passer entre les gouttes des procès de Nuremberg, en mettant en avant avoir organisé une bien faible tentative de renversement de Hitler par l'armée en 1938.

Après guerre son prestige d'économiste lui permettra de conseiller les états en développement.



Le personnage est bien plus intéressant qu'il n'y paraît. Sur le plan économique, ce libéral pro capital, a mené des politiques très interventionnistes et dirigistes. Ce n'était pas un théoricien, mais un réaliste, dont la politique est entièrement liée au contexte. Son aura dans les milieux d'affaire a bien aidé Hitler a remplir les caisses de son parti et lui a ouvert la porte de la Chancellerie. Il a été le complice pas si passif que cela de la politique nazie.



L'auteur a fait le choix, historiquement très discutable, de commencer chacun de ses chapitres par une présentation à la première personne, basée sur les écrits de Schacht (et à l'interprétation de l'auteur). Le reste du texte est plus informatif. Sauf dans sa partie finale, où l'auteur se permet des comparaisons politiciennes entre les différentes interventions économiques de Schacht et la situation de la France d'aujourd'hui. En gros, Jean-François Bouchard est favorable à une relance par le dette. Ce que le lecteur attentif avait déjà compris en lisant sa présentation de l'action de Schacht. Mais la présence de ces commentaires personnels dans cette biographie, très agréable à lire autrement, est déplacée.



Merci à l'éditeur Max Milo et à Babelio d'avoir permis la lecture de cette biographie très contrastée.

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La haine en ce vert paradis

En 1961, Louis Rwagasore, premier ministre du Burundi depuis 14 jours, est assassiné. En 1993, Melchior Ndadaye, président du Burundi depuis moins de trois mois, est assassiné. Ces deux hommes croyaient à la réconciliation entre Hutus et Tutsis et à une existence en bonne intelligence des deux ethnies que la colonisation allemande et belge s’était faite fort de séparer et d’opposer. « À l’image des Aryens en Europe, auto-proclamés race supérieure, car issus d’un peuple germanique du Nord qui se distinguait par sa haute stature, sans doute est-ce du fait de leur morphotype élancé que les Belges eurent la curieuse idée de favoriser les Tutsis au détriment des Hutus, créant en pratique un régime d’apartheid entre les deux ethnies. Au demeurant, il était incontestablement aventureux de parler d’ethnies distinctes dans les années 1930, tant ces gens qu’on voulait distinguer en les nommant tutsis et Hutus avaient toujours vécu en symbiose plus ou moins étroite, et en se mélangeant constamment. Outre une absurdité sociale, cette partition était aussi une hérésie scientifique. » (p. 23 & 24) En 2005, Pierre Nkurunziza est élu président du Burundi. Après deux mandats de cinq ans, il refuse de lâcher le pouvoir et s’accroche à ce qui devient un trône de dictateur. Il ne porte pas les espoirs de paix et cohabitation de ses prédécesseurs. Aujourd’hui encore, Burundi et Rwanda saignent chaque jour et l’opposition entre Hutus et Tutsis est toujours aussi marquée. « L’entêtement égoïste d’un dirigeant prêt à sacrifier son pays pour son intérêt personnel a ruiné l’espoir d’un peuple de vivre dignement. » (p. 240)



J’ai découvert en détail une histoire qui était bien lointaine pour moi. Je connaissais vaguement les génocides Hutus et Tutsis et l’impossibilité d’attribuer la faute à une ethnie plutôt qu’à une autre. Dans une guerre comme celle-ci, il y a surtout des victimes. Avec son texte, Jean-François Bouchard apporte un éclairage sur une histoire méconnue par la plupart des Européens. « Lorsque l’élection présidentielle du premier juin 1993 se tient, depuis un siècle le Burundi est esclave de dirigeants qu’il n’a pas désirés. Colonisateurs allemands et belges, dictateurs psychopathes, militaires qui s’arrogent un pouvoir qui n’est pas légitime : cette clique sans remords ni scrupules a exploité le merveilleux pays des bords du lac Tanganyika en s’appuyant sur la division ethnique, les complots et les meurtres de masse. » (p. 123)



Le grand reproche que j’ai à faire à ce texte est le manque de neutralité de son auteur. S’il est certes impossible de rester froid et insensible devant les malheurs du Burundi et du Rwanda, un historien ou un sociologue se doit d’être impartial. Ici, Jean-François Bouchard se fait fort d’exalter les héros et de fustiger les criminels, parfois jusqu’au réquisitoire pour les seconds. « C’est pourquoi sans crainte ni remords d’ajouter du crime au crime, le président Nkurunziza et ses séides s’efforcent de faire ressortir le clivage entre Hutus et Tutsis afin de justifier leur obstination à se maintenir à la tête du Burundi. » (p. 253) Le regard porté sur la région des Grands Lacs et sa lugubre histoire est malheureusement biaisé par un point de vue personnel trop exprimé. Quand je lis un texte de cette nature, je veux des faits objectifs afin de me forger ma propre opinion. Mon sentiment s’est accentué dans les derniers chapitres où l’auteur fait montre d’une grandiloquence qui n’a pas sa place dans une telle œuvre.



Sur cette terrible histoire entre Hutus et Tutsis, je vous recommande le très beau Notre-Dame du Nil de Scholastique Mukasonga.

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Sombre tango d'un maître d'échecs

Précision liminaire : il n'est point besoin de connaître les échecs ni même de s'y intéresser pour apprécier ce roman, construit comme un polar, et mené de main de maître (normal aux échecs me direz-vous) de bout en bout. Le championnat est une partie du contexte, de la toile de fond du livre, celle qui permet à l'intrigue de se dérouler ; l'autre partie est le Buenos Aires de 1927 : ses quartiers chauds, comme La Boca dans lequel la mafia règne et fait la police, le quartier des cabarets que Capablanca court tous les soirs pour ramener une femme dans son lit, pour écouter du jazz et boire, le bidonville de San Jorge dans lequel des Indiens s'entassent dans des conditions d'extrême dénuement. Tous ses quartiers où ils ne fait pas bon traîner, le soir particulièrement.

Autre précision, qui n'est point liminaire celle-ci, et pour cause, le championnat du monde décrit par JF Bouchard s'est réellement déroulé et Capablanca et Alekhine sont des hommes ayant vraiment existé, qui se sont affrontés en 1927 (trois pages en fin de volume dressent leur rapide portrait)

Sur ces bases, JF Bouchard construit un polar diabolique, qui ne se présente pas vraiment comme un roman policier mais qui de fait, en adopte les codes. C'est Arturo Balazan, professeur de mathématiques, ancien prof de Capablanca à La Havane, secrétaire d'icelui pour cette compétition qui est le narrateur. Homme vieillissant, il n'est jamais sorti de Cuba, n'a jamais vu de téléphone, de cuvette de toilettes avec chasse d'eau, et, bien que plutôt bel homme n'a jamais vraiment eu de relation avec une femme et se sent émoustillé par les chanteuses et les entraîneuses des cabarets argentins. C'est un homme effacé, doux et plein d'admiration pour Capablanca qui lui est tout le contraire. Homme à femmes, il a du succès dans tout ce qu'il touche, que ce soit le sport, les échecs, les mathématiques, la séduction. L'auteur n'en fait pas un personnage sympathique, imbu, il parle de lui à la troisième personne du singulier voire avec un "nous" royal

Lorsque la première lettre arrive, elle ne le bousculera pas trop dans ses assurances de gagner la partie, on dirait même qu'il prend le défi qui lui est lancé d'empêcher un meurtre comme un jeu, une dose d'adrénaline en plus pour le satisfaire.

Remarquablement écrit, ce roman entre dans la tête de ses personnages, très différents les uns des autres, avec, honneur au champion, une place prépondérante pour Capablanca, et le professeur Balazan, le narrateur. JF Bouchard use d'une belle langue classique, des belles phrases, des conjugaisons avec imparfaits du subjonctifs, une langue intemporelle, qui, en plus du thème abordé n'est pas sans rappeler Le joueur d'échecs de Stefan Zweig (je ne compare pas les deux écritures, je les relie) ou le très beau La dernière ronde de Ilf-Eddine. Je l'ai classé assez vite dans la catégorie des polars, mais il peut être lu par des gens n'aimant pas ce genre, disons que c'est un roman avec une intrigue.

Un excellent roman avec un contexte fort et des personnages décrits minutieusement dans leurs tourments, leurs questionnements, leurs doutes ou leurs assurances ; maîtrisé de bout en bout, je n'en ai pas lâché une ligne. Je suis même allé faire des recherches ensuite sur Capablanca et Alekhine et le championnat de 1927. Des personnages forts qui resteront en mémoire, grâce peut-être à ce petit plus qu'est leur existence réelle.

Conseil final, si vous faites des recherches sur ces deux joueurs, n'allez pas trop loin, laissez-vous le petit suspense supplémentaire de découvrir, petit à petit, qui a remporté ce championnat de 1927. Le favori, le surdoué Capablanca ? Le challenger Alekhine ?


Lien : http://lyvres.over-blog.com
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L'éternelle truanderie capitaliste



« L’éternelle truanderie capitaliste » est sorti en librairie en février 2019, l’analyse est donc étayée par l’actualité des faits et la présentation de protagonistes contemporains. Jean –François Bouchard est économiste, écrivain et romancier. Il a travaillé pour les grandes banques et les grandes institutions internationales. En poste dans plusieurs pays étrangers (Roumanie, Bulgarie, en Afrique..), il a acquis une expérience élargie des problèmes de la finance au niveau mondial.

Jean –François Bouchard rend hommage à un économiste russe Nicolas Dimitrievitch Kondratieff exécuté sous l’ordre de Staline en septembre 1938. Sa remarquable capacité d’analyse mathématique et son intelligence l’avaient amené à établir que le capitalisme est un système éternel. Secoué par des crises cycliques d’une soixantaine d’années, la capacité du capitalisme à se renouveler, à dynamiser la recherche et le profit lui ont permis de rebondir et de s’adapter. Pourtant, le développement sans mesure de la finance ne produit plus de croissance. Le système accélère les inégalités, la recherche sans limite du profit financier provoque des crises à répétition qui sème doutes, critiques et violentes réactions des peuples. Dans une première partie, l’auteur expose le « nouveau visage des dictatures capitalistes ». Il souligne le lien étroit des politiques et des financiers, quand les responsables et décideurs (Tony Blair, José Manuel Barroso…) empruntent les chemins professionnels des deux entités. Une caste se constitue, elle cherche la stabilité en se cooptant . Les liens étroits entre les deux mondes, pouvoir et grande finance, épargne les banques des poursuites judiciaires. Elles agissent en toute impunité. Dans « la fin des nations », J-F Bouchard dénonce la loi des marchés boursiers, quand une liberté sans contrôle profite à des escrocs sans morale. Les états ont perdu l’autorité sur leurs choix économiques et financiers, ils font partie du grand marché mondial. Certes, l’Histoire rappelle que Jakob Fugger a appuyé et assuré le pouvoir de Charles Quint au XVIème siècle. Une troisième partie souligne « l’émergence des aveugles », ces spécialistes qui expliquent les crises a posteriori avec la « bêtise la plus insensée ».Quand les opinions des grands économistes ne sont « qu’un pathétique foutoir ». Dans une quatrième partie,« le cynisme et la propriété », l’auteur reconnaît que le capitalisme a permis un accroissement des niveaux de vie, le recul de la misère mais qu’il produit plus aujourd’hui de richesses. La recherche maximale du profit accélère les inégalités, le déplacement des zones d’activité, l’exploitation des richesses…En conclusion, l’auteur reconnait que le système actuel ne correspond plus au libéralisme originel. Les impasses imposeraient des réformes de fond, l’auteur en souligne leur venue hypothétique. Sans être pessimiste, il montre que tous les possibles sont devant nous.

Le livre est clair, actualisé et présente un champ d’analyse intéressant car il est remis en perspective. L’auteur ne manque pas d’humour et d’autocritique sur son poste d’expert économiste. Le langage est lisible, compréhensible, certains commentaires et expressions reprennent les réactions et mots familiers que le lecteur peut utiliser devant les annonces de salaires, bonus, retraite chapeau…. Vertigineux.

Merci aux éditions Max Milo et à Babelio pour cette découverte.

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Le banquier du diable

Il s'agit de la vie et l'oeuvre de Hjalmar Horace Greeley Schacht ministre des Finances d'Hitler jusqu'en 1937

L'intérêt de cet ouvrage est de connaître les remèdes utilisés pour juguler le chômage à cette période et relancer l'économie allemande mais plus encore le comportement paradoxal des industriels allemands et du monde économique en général

A noter aussi la tentative de l'auteur d'imaginer la transposition de ces remèdes à la situation française de 2015.

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Sombre tango d'un maître d'échecs

Buenos Aires, 1927. Championnat du Monde d'Echecs. Le cubain José-Raul Capablanca affronte le russe Alexandre Alekhine. Jean-François Bouchard signe un thriller historique très réussi.
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Sauvez Adolf Hitler !

Si vous aimez l'histoire, allez-y !

Si vous aimez les romans d'espionnage , allez-y !

Si vous aimez les deux , courez-y !



C'est une véritable réussite où de manière fort astucieuse l'auteur se sert de l'histoire pour nous faire vivre une belle histoire d'espionnage à moins que ce ne soit l'inverse .

C'est bien écrit , rythmé grâce à des chapitres courts .



Une très belle réussite.

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Le banquier du diable

Tout d'abord, merci à Babelio et Max Milo pour cette découverte dans le cadre de l'opération masse critique.



Ayant un bac ES (même si ça commence à dater) et aimant l'histoire, ce livre m'a beaucoup intéressé. J'ai découvert un personnage que je ne connaissais pas (j'avais juste croisé son nom, dans d'autres livres, parmi les personnes jugées au procès de Nuremberg) et qui pourtant mériterait d'être connu, du moins en tant qu'économiste.



Dans cet ouvrage très complet, Jean-François Bouchard nous parle d'Hjalmar Schacht, de sa vie professionnelle et personnelle mais aussi de l'histoire plus générale de l'Allemagne durant la période de vie de cet homme. On y découvre un homme passionné par l'économie, prêt à prendre tous les risques pour sauver les situations économiques les plus critiques dans lesquelles l'Allemagne a pu être plongée pendant une bonne partie du XXème siècle.



Cet homme, Hjalmar Schacht, aux capacités intellectuelles supérieures, a su faire l'unanimité parmi ses pairs, et ce, à travers le monde entier. En effet, on découvre dans ce livre qu'il était très respecté par d'importantes personnalités américaines ou anglaises avec lesquelles il travaillera en début de carrière, mais aussi par des chefs de gouvernement de pays en développement (Egypte notamment) avec lesquels il travaillera en fin de carrière afin de les aider dans leur volonté d'indépendance vis-à-vis des deux grands blocs alors en place. C'est d'ailleurs cette reconnaissance de l'économiste qu'il était qui permettra son acquittement lors du procès de Nuremberg, car, même s'il n'a jamais été membre du parti nazi, c'est principalement grâce à lui et à son plan de sauvetage de l'économie allemande qu'Hitler a pu accéder au pouvoir.



Au niveau de la forme, j'ai été un peu gênée par les discours à la première personne imaginés par l'auteur et qui servent à démarrer les chapitres. En effet, au début je pensais que c'étaient de véritables paroles prononcées ou écrites par Schnacht, ce qui aurait été fort intéressant mais au final, je découvre que c'est une liberté prise par l'auteur et une invention de sa part que je trouve quelque peu dérangeante. Cependant, l'alternance entre ces "discours" et les parties explicatives donne du rythme à l'ouvrage. En dehors de ça, j'ai tout de même bien apprécié cette lecture qui m'a fait découvrir un grand économiste du XXème siècle.

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Le banquier du diable

Livre passionnant sur le banquier d'Hitler, Hjalmar Schacht. Sa transposition à l'époque contemporaine.

Mais surtout cet ouvrage éclaire l'après guerre où tout n'était pas détricoter entre le bloc de l'Est et de l'Ouest. Avec les bons et les méchants nazis de l'autre.

Ce livre expose l'expérience keynésienne grandeur nature qui réussie au dépend de la finance à atteindre l'objectif d'Hitler. Le placer en héro.

Faire disparaitre le chômage, réduire la dette publique, relancer l'activité économique par les travaux d'état, protectionnisme pour une balance commerciale positive, inspirer confiance aux capitaux américains et anglais pour relancer les entreprises allemandes (et la militarisation de l'Allemagne), créer une monnaie fictive. Schacht est un magicien qui échappe à la peine de mort à Nuremberg après une longue incarcération en Allemagne pour avoir trahi Hitler.

Les européens auraient dû faire main basse sur ce type pour le mettre à la Banque Centrale Européenne qui étrangle les pays adhérents au titre du retour à l'équilibre de la dette publique abyssale au risque de fabriquer le retour de la barbarie nazie.

Puissions apprendre de nos erreurs et l'inscrire dans notre patrimoine génétique. Ce type aurait dû être cloné.
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Il faut tuer Che Guevara !

Dans ce récit, l’auteur raconte l’Histoire des Etats-Unis des années 60 ainsi que la menace de Che Guevara.



Pour une bonne lecture, je pense qu’il faut connaître l’Histoire des États-Unis ainsi que la vie du >!

C’est un beau livre malgré la présence d’une multitudes de personnages 🤔.

.

Je sors de ma zone de confort avec ce genre de livre mais celui-ci m’a permis de m’ouvrir davantage. Maintenant je suis à la recherche d’une biographie de Che Guevara 🙈
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Le banquier du diable

j'ai regretté que l'auteur ne consacre qu'une page aux mesures qui ont permis de juguler l'inflation en 1923. Le livre est bourré d'anecdotes, est parfois hors sujet, n'est pas très technique . J'ai regretté aussi que les relations entre la banque d'Angleterre et la Reichsbank ne soient pas davantage documentées.
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