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3.63/5 (sur 4 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Blandy les Tours , le 09/02/1948
Biographie :

Instituteur à la retraite, militant associatif dans la solidarité, a écrit 10 livres en quatre ans.


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Bibliographie de Jean-François Chalot   (5)Voir plus

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
IL Y EN A DE PLUS CONFINES QUE D'AUTRES

Nous sommes tous à la même enseigne...ou presque !
Certains possèdent une maison en ville ou à la campagne et surtout un jardin permettant aux enfants de gambader librement. Même un petit jardin est justement apprécié.
D'autres qui sont locataires dans les tours de l'Almont, de Montaigu ou ailleurs ont peu d'espace et rien pour les enfants.
Beaucoup sont à la limite de la sur-occupation et vivent dans un espace réduit, chacun n'a pas sa chambre et le partage de la pénurie est difficile.
Dire que des bien pensants, en colère, fustigent à longueur de colonnes, ces « mauvais citoyens » qui sortent malgré l'ordre formel de confinement....
Comment feriez vous à leur place ?
Les temps sont durs pour tout le monde et surtout pour ces familles fragilisées qui disposant de faibles revenus subissent de plein fouet les effets de cette crise sanitaire qui nous touche :
les revenus sont réduits avec le chômage total ou partiel ;
les fluides coûtent plus cher quand tout le monde reste à la maison et qu'il faut éclairer et chauffer un peu plus ;
le coût de la nourriture est plus élevé , les cantines qui permettaient à des enfants de disposer d'un repas équilibré à petit prix sont fermées.
Il y avait bien avant le confinement de nombreuses distributions alimentaires assurées par des associations caritatives.
Aujourd'hui beaucoup sont fermées .
Ne parlons pas des vestiaires où des familles pouvaient s'habiller pour quelques euros, ils sont à l'arrêt !

La misère gagne du terrain tous les jours et avec l'épidémie et la fermeture des guichets, les personnes en difficulté n'ont plus que le téléphone comme vecteur de communication.
El là c'est la galère pour avoir quelqu'un au bout du fil....
Le nombre de personnes présentes pour répondre est réduit à cause du grand confinement....
Qui est responsable ?
Ni le personnel et encore moins le public qui paye le prix fort.
Les associations d'éducation populaire qui sont sur le terrain qu'elles soient familiales ou de locataires comme le DAL sont intervenues auprès des pouvoirs publics et des bailleurs pour un moratoire des loyers.

« Un moratoire est une décision provisoire de suspendre l'exécution de certaines obligations (exemple : le paiement d'une somme d'argent), ce qui entraîne une prolongation de certains délais. Exemple : pendant les périodes de guerre, un moratoire permet de reporter des dettes afin de ne les rendre exigibles qu'à l'issue d'un certain délai. »

Le DAL de l'Isère a développé sur cette question toute une argumentation dont j'extrais cette partie particulièrement convaincante :

« Les bailleurs sociaux ont tout intérêt à s’entendre avec le gouvernement pour un moratoire sur les loyers et une indemnisation financière comme l’ont obtenu les banques ou le BTP, car le manque à gagner sera très élevé et les pertes importantes, déjà que le secteur HLM est très fragilisé par les dernières mesures gouvernementales (baisses des APL, loi ELAN...)
Si le gouvernement ne change pas son fusil d’épaule, ce sont des mises à la rue massives qui s’annoncent et la plongée dans l’angoisse de l’expulsion pour une grande partie des familles modestes une fois le confinement passé et la trêve hivernale suspendue. Nous avons tous en mémoire les images de Détroit aux États-Unis ou des expulsions à répétition en Espagne. »
Parallèlement à cette démarche d'adresse aux décideurs, les associations vont s'opposer à toute expulsion, par la voie légale en utilisant tous les dispositifs existant comme les commissions d'impayés de loyers ou les CCAPEX et par d'autres moyens si c'est nécessaire : accueils collectifs des huissiers, manifestations.
Nous ne pouvons pas accepter que les pauvres, les « sans grades »soient condamnés à la double peine : l'hyper confinement durant de longues semaines et la mise à la rue.
Jean-François Chalot
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Jean-François Chalot
Lier action sociale et action laïque

Participant au mouvement social, j'agis depuis plus de 15 ans à Vaux-le-Pénil et à Melun en accompagnement des personnes fragilisées.


Toute personne qui vient à la permanence du DAL (Droit au Logement) ou à celle des Familles laïques de Melun est reçue et écoutée.
Je ne m'intéresse pas du tout à l'apparence de cette personne ou à ses supposées origines, ce qui me préoccupe c'est uniquement le degré d'urgence de sa situation.
Nous avons souvent devant nous des personnes désespérées, au bout du rouleau....
Ah si elles venaient dès qu'apparaissent les premières difficultés ?
Malheureusement c'est uniquement à la veille de le leur expulsion locative ou parce qu'elles dorment depuis hier soir dans la rue qu'elles viennent sonner à notre porte.

J'exagère à peine.

Intervenant dans le quartier Montaigu- zone « sensible »- de Melun, je reçois beaucoup de femmes voilées.

Pour moi et les autres bénévoles, il ne s'agit là que de femmes en difficulté.

Les seules personnes que je n'aide pas, ce sont les hommes violents qui battent leur femme....Ceux-là n'ont qu'à aller sonner à une autre porte.

Venons-en aux femmes voilées.

Elles connaissent les mêmes problèmes que d'autres femmes et en vivent d'autres : une intégration parfois difficile, un enfermement dans un rôle de femme au foyer pour la plupart.
Elles ne sortent pas de leur cercle familial , c'est pourquoi il nous faut agir pour qu'elles s'intègrent et puissent bien connaître et maîtriser les codes.

Au moment de l'irruption du mouvement des gilets jaunes, les Familles laïques et l'UDAF de Seine et Marne ( l'Union départementale des organisations familiales) ont organisé une soirée débat.

L'une des premières intervenantes fut une femme voilée qui se présenta comme membre des familles laïques.

Cela me surprit et me fit beaucoup plaisir....

Elle avait compris que l'association laïque défendait toutes les familles sans exception et que sur la question sociale et la solidarité elle pouvait compter sur nous.

ET VOS VALEURS....VOS PRINCIPES....QU'EN FAITES-VOUS ?

C'est l'une des questions que nous posent certains de nos amis, nous interrogeant sur notre posture de laïques ;

Notre association détient une mission de service public, même si elle est indépendante des pouvoirs publics.

Comme les fonctionnaires territoriaux qui à la Mairie, reçoivent tout le monde et ne font aucune distinction entre les « usagers », nos salariés – quand nous en avons- et les bénévoles accueillent quiconque ….

Cela ne veut pas dire que nous mettons nos principes dans la poche, par opportunisme ou par crainte du quand rira t-on :
Un « usager » est un demandeur qui sollicite une aide, un accompagnement.
Il a besoin d'être accueilli comme il est et d'obtenir les clés lui permettant de surmonter une difficulté

Évidemment, quand des hommes ou des femmes nous sollicitent pour qu'on leur délivre des cours de français, nous sommes dans une autre relation avec eux.

Ils sont des apprenants et nous des formateurs.

A côté du travail linguistique que nous allons faire avec eux pour qu'ils puissent s'orienter dans la ville, faire leurs courses et leurs démarches, nous leur faisons connaître et partager les valeurs et principes de la République dont l'égalité des droits et la laïcité.

Nous leur parlons de la place des femmes, égales des hommes en France et leur expliquons les codes du savoir vivre : on se serre la main – sauf en période de confinement- bien entendu.

Il faut être pédagogique et ferme sur cette question.

Nos cours sont mixtes et il n'est pas question de séparer les hommes des femmes....

La rigueur n'est pas l'épreuve de force mais l'énoncé de principes qu'on ne négocie pas.

Un jour un homme a voulu rester pour « surveiller » son épouse.... Je lui ai répondu que s'il voulait rester, il faudrait s'inscrire et qu'il ne serait dans le même groupe que son épouse que s'ils sont tous les deux de même niveau !

Les cours de français sont des lieux d'intégration républicain et sociale très utiles.

On y apprend aussi à être autonomes.....

Un jour une femme qui commençait à bien maîtriser la langue de Voltaire m'a interrogé sur la possibilité de devenir à son tour une bénévole

Je lui ai répondu par l'affirmative en rappelant ce que j'avais dit sur la laïcité :

Notre association est laïque, comme l'école publique et nos bénévoles ne peuvent pas porter de signes politiques ou religieux, parce qu'ils remplissent une mission de service PUBLIC que leur donne l'association.
JF Chalot
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Après l’adoption de la loi de 1905, la hiérarchie catholique, de l’évêque au pape en passant par ses représentants patentés au parlement n’a pas désarmé, loin de là. Les cléricaux ont réussi, peu à peu à détricoter la loi de Séparation – qui laissait d’ailleurs filer quelques mailles –, et à consolider une école privée confessionnelle financée par l’État. Face à une situation plus que préoccupante, la mobilisation des laïques n’a pas faibli. Seuls les renoncements des dirigeants politiques de gauche, lorsqu’ils furent au pouvoir, notamment entre 1981 et 1986, ont brisé l’élan de la conquête laïque. Les nouvelles menaces qui se précisent méritent une riposte à la hauteur des enjeux. Les laïques de ce pays doivent se rassembler dans l’unité, non seulement pour faire face, mais pour obtenir que la séparation soit effective.
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