Nous autres Greenies évitons de trop y penser, mais il suffit de dérouler mon récit pour me rendre compte que l'île prend beaucoup de vies. C'est une sorte de Baal celte, n'est-ce-pas, qui exige de très nombreux sacrifices. Anglaises ou natives, les familles sont décimées. On pourrait en conclure qu'il règne sur Greene une tragique atmosphère. Il n'en est rien. Je crois au contraire que cette fragilité de la vie, qui nous est sans cesse jetée au visage, nous donne de l'énergie, puisque au fond deux choix s'offrent, sans échappatoire : s'asseoir sur une pierre et attendre que la faux s'abatte, ou se lever pour les luttes quotidiennes, avec un sourire pour bien faire.