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3.9/5 (sur 48 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 21/07/1946
Biographie :

Jean-François Sabouret est un sociologue français.

Il a soutenu une thèse sur les minorités discriminées au Japon en 1981 à l'École des hautes études en sciences sociales.

De 1998 à 2006, il a été directeur de recherche au CNRS au Centre de recherche sur les liens sociaux à l'Université Paris V.

Depuis mars 2006, il est directeur de l'Unité propre de service "Réseau Asie - préfiguration de l'Institut des mondes asiatiques" (CNRS), hébergée et soutenue également par la Fondation Maison des sciences de l'homme.

Il a créé le Bureau de représentation du CNRS au Japon en 1990 qu'il a dirigé jusqu'en 1996.

Il a été nommé Chevalier de la Légion d'Honneur en juin 2008.

Source : Wikipédia
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Un archipel des savoirs et des technologies, Depuis cent cinquante ans, les japonais ont tout assimilé. Premier pays non-occidental à entrer dans le club des grandes nations industrialisées, il y est toujours aujourd'hui. L'Asie le sait bien, qui prend modèle sur le Japon.


Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Le monde cependant ne se referme pas sur soi ; plus précisément, l'affirmation du sujet est corrélée à la reconnaissance de l'extériorité, paysages et objets. Ce n'est pas tant l'altérité qui intéresse que le moyen de la rendre, de la peindre, dirait-on, aussi justement que possible, et là encore il sera question de la langue et de l'une de ses compétences, la description.
La question du paysage occupe une place significative dans cette configuration, non seulement comme lieu d'ajustement de la langue à l'expression de la perception visuelle, mais aussi et surtout comme enjeu de l'ouverture physique et culturelle des récits qui s'inscrivent ainsi dans une réalité qui les dépasse et les légitime à la fois, comme le montrent notamment les travaux d'Augustin Berque. L’œuvre emblématique en est Musashino (1901), de Kunikida Doppo (1871 – 1908), série de courtes chroniques, éloge bucolique de la campagne proche de la capitale, telle que le narrateur l'arpente, imprégné de références provenant de la poésie classique et des descriptions de la nature chez Tourgueniev. Est proposée ici une sorte de synthèse entre la réalité vue et la représentation culturelle, fondée une fois encore sur le sujet, un « je » qui se pose comme le principe d'unité de ce qui finit par se cristalliser comme un paysage intérieur. La description s'intéresse aussi aux objets, en tant qu'ils ne sont pas purs décors […] C'est ainsi que Kajii Motojirô (1901 – 1932) exalte dans Lemon (1925), la prégnance du fruit. D'autres auteurs, comme Shiga Naoya (1883 – 1971) avec Le Rasoir (1916), ou Akutagawa Ryûnosuke (1892 – 1927) avec Les Mandarines (1919), sauront avec brio associer le regard aux autres sens, les couleurs au rythme du récit, la valeur symbolique du détail au réseau des résonances. La faune, la flore, les petits objets de la vie quotidienne impriment ainsi leur marque sur les œuvres modernes, comme pour mieux illustrer la force du regard sur le monde extérieur – le pouvoir du sujet sur le monde extérieur.

Les grands thèmes littéraires de Meiji à nos jours - Cécile SAKAI
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Peut-être une autre époque commence-t-elle avec les années 1970. Pour les auteurs nés après la guerre, le passé s'est clos avec le suicide de Mishima et l'avenir se dessine avec les mouvements étudiants. Le siècle de la littérature moderne dont ils héritent alors leur offre les moyens nécessaires pour se distinguer, tout en inscrivant d'emblée leur œuvre dans une dimension internationale. La question de l'intériorité a perdu de sa pertinence, elle est saturée. Comment alors ne pas abandonner le sujet, qui conserve toute sa force comme principe de cohérence ? C'est ainsi que l'on peut analyser l’œuvre d'un Murakami Haruki (1949), qui installe dans ses récits un « je » récurrent, jeune homme tranquille, en perte de repères, et envahi par le monde – un monde étrange où tout peut se produire, pourquoi pas une Course au mouton sauvage (1982), tandis qu'un Éléphant s'évapore (1985). Comme une silhouette qui traverserait l'histoire, le « je » chez Murakami, incertain, sans référent ni signifié, semble inscrire le signifiant du sujet dans le texte. Ce détachement, délibéré, implique aussi un dégagement par rapport au cours du temps, comme si cette jeunesse des années 1970 devait demeurer là pour l'éternité.
D'autres auteurs contemporains bousculent eux aussi l'intériorité. Ainsi, Nakagami Kenji (1946 – 1992) a imposé la présence en littérature d'un sujet discriminé, acteur tragique emporté dans le tourbillon d'une histoire cyclique ; Murakami Ryû (1952) inscrit pour sa part ses personnages dans une succession échevelées d'actions pures, violentes, qui ne laissent pas le moindre répit pour une pause réflexive. La technique est celle du manga, à effet immédiat.
Ces nouvelles approches du sujet s'ajustent à une réalité mouvante. Ainsi, en 1995, avec le séisme de Kôbe et l'attentat au gaz sarin perpétré par la secte Aum dans le métro de Tôkyô ; la concomitance des événements frappe les esprits et apparaît comme un appel au réengagement de la littérature. Société, politique, histoire, reviennent dans les récits et donnent une épaisseur contextuelle au sujet moderne, elles le conditionnent, même chez Murakami Haruki – mais d'intériorité, point. Ni la psychologie ni la métaphysique n’apparaissent comme des recours. Et c'est un certain désarroi qui demeure.

Les grands thèmes littéraires de Meiji à nos jours - Cécile SAKAI
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Mais la littérature, pour quel message ? Parmi toutes les influences possibles, c'est finalement le naturalisme français qui marquera durablement la nouvelle littérature japonaise, sous une forme adaptée, délaissant l'ambition socioscientifique pour conserver l'exigence d'une vérité tangible, parce que circonscrite. Le sujet s'affirme alors comme un thème majeur, support d'une intériorité à explorer, celle de l'écrivain lui-même. Plutôt les Confessions de Rousseau que la leçon de Zola : tel est le bilan de cette vaste confrontation de l'ère Meiji, qui a donné naissance au fameux « roman du moi » ou roman personnel, dont l’œuvre canonique, selon des critères critiques rétroactifs, est Futon (1907) de Tayama Katai (1871 – 1930).

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Dans son ouvrage fondamental sur Les origines de la littérature japonaise moderne, le critique Karatani Kôjin analyse la construction idéologique d'un discours culturel qui fonde sa légitimité nationale en naturalisant des caractéristiques littéraires écartelées entre Occident et Orient. Il inclut dans ce dispositif la découverte de l'intériorité, liée à l'élaboration d'un système de la confession, l'appropriation de l'enfance, de la maladie ou du paysage par la littérature.
Dans cette optique historiciste, une lecture complémentaire de « l'intériorité » s'impose. On observe en effet que l'avènement de l'intériorité accompagne la valorisation de la littérature dans le champ culturel, que l'auteur accède ainsi au statut d'écrivains, disposant d'une reconnaissance symbolique et d'une autonomie financière. Cette restructuration s'accompagne d'instruments d'expertise et de différenciation : élaboration d'une critique et d'une histoire littéraire, assimilation d'une nouvelle rhétorique, évaluation du succès public, etc. D'une certaine manière, l'intériorité est un prolongement littéraire de ce sacre de l'écrivain, un mode de représentation qui place en son centre la personne même de l'auteur, que le registre en soit laudatif (lyrisme héroïque), neutre (réalisme objectif) ou dépréciatif (drame pathétique) – option la plus fréquente dans le roman personnel archétypale au Japon.

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L'administration de l'industrie est confiée au ministère du Commerce et de l'Agriculture, créé en 1881. Il va soutenir le développement de l'industrie locale et l'un de ses premiers "coups d'éclat" politiques est la promulgation, en 1884, d'une loi d'association locale d'industries qui oblige les producteurs à s'associer en coopératives préfectorales (dôgyô kumiai). Ces coopératives devront fournir un effort commun de recherche destiné à améliorer la qualité de leurs produits dans un esprit concurrentiel.
Le ministère des Finances de Matsukata Masayoshi fait diligence. Il multiplie les prêts à très bas taux d'intérêt pour inciter des industriels à reprendre des entreprises publiques. Ainsi, pour ne citer que le cas le plus illustre, l'armateur Mitsubishi fait l'acquisition en 1889 de l'un des chantiers navals japonais les mieux équipés à Nagasaki.
Cet effort public par le biais de financements sans but capitalistique et de lois limitant la libre entreprise a pour dessein la concentration industrielle à travers la naissance d'entreprises géantes d'une part et la concentration de petits entrepreneurs, de l'autre. En contrepartie des engagements qu'elle impose, cette politique est à l'origine de la création de laboratoires de recherche publics. Ainsi en est-il par exemple du laboratoire de recherche électrique, créé en 1891 et placé sous l'autorité administrative du ministère du Commerce et de l'Agriculture.
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"Automne varié, une oie sauvage malade se couche sur la terre gelée" (aki samazama byôgan fusuya shimo no ue). Ces vers du dernier poème de Iwasaki Koyata, quatrième PDG de Mitsubishi, décédé en décembre 1945, symbolisent la fin de ce monde : en octobre 1946, le siège de Mitsubishi est dissous.
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Ôkubo Toshimichi (1830-1878)
Il prit la tête du gouvernement et fixa come orientation générale à la nation de devenir un ""pays riche, doté d'une armée forte"" (fukoku kyôhei)

Fukuzawa Yukichi (1835-1901)
""Dans un monde dominé par la loi du plus fort des animaux, Le Japon doit aussi devenir un animal""
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Au Nouvel An 1946, l'empereur déclare publiquement qu'il n'est pas une divinité mais un être humain et, le 10 janvier, le gouvernement abolit le shintô d'Etat et ses instances institutionnelles (religieuses et éducatives).
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Je ne sais pas ce que veut dire "dialectique".ici,moi je parlerais d'enfantement.Le particulier enfante l'universel comme l''universel engendre du particulier. Il n'y a pas d'opposition, de combat entre les deux,avec le dépassement des oppositions,mais plutot(je n'ose pas dire au contraire)naissance de l'un par l'autre et réciproquement.Dans l'universel occidental, je veux placer la graine de l'Orient pour enrichir l'Occident pas pour le détruire.
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En 1868, Le Japon entre dans une nouvelle ère : Meiji ou "le gouvernement éclairé".
(...) L'empereur, et avec lui la famille impériale, fut partie prenante de cette entreprise prométhéenne de remodelage du Japon.
(...) Soucieux d'assurer la cohésion idéologique et morale de la nation en cette période de profonds changements, de résister à la convoitise des puissances et de prendre ainsi place parmi les "nations civilisées", le nouveau gouvernement voulut ainsi asseoir le changement sur un principe d'ordre et de stabilité qu'il trouva non pas dans les référents philosophiques ou religieux de l'empire, jugés trop faibles - à la différence du christianisme, qui fondait selon lui la culture politique occidentale - mais dans l'institution impériale. Pour cela, à partir de la fin des années 1880, le gouvernement mit en place une "éthique nationale", véritable culte patriotique récupérant et transformant au profit de la maison impériale certaines des croyances religieuses nationales et le vieux fonds confucianiste, dont le shintô d'Etat, l'éducation et l'armée seront les principaux véhicules.
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