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4.35/5 (sur 92 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 17/02/1938
Biographie :

Jean-François Steiner est né dans la région parisienne.

Son père, israélite, est mort en déportation. Sa mère, catholique soucieuse de donner à ses enfants l'éducation que leur aurait souhaitée leur père, s'est remariée avec un médecin israélite.

Après des études classiques au lycée Louis-le-Grand, Jean-François Steiner passe un an et demi en Israël. Il a alors dix-sept ans, découvre la vie en kibboutz et prend conscience d'un monde qui lui inspire un intérêt passionné, première étape des recherches qui aboutiront à la rédaction de Treblinka.

Revenu en France, il suit les cours de propédeutique à la Sorbonne.

En 1959, il part pour l'Algérie dans un régiment de parachutistes (le Xllle Dragon - régiment opérationnel de réserve générale).

Son service militaire terminé, deux ans plus tard, il coupe des dépêches à Combat, écrit un texte qui sera publié par Les Temps modernes en février 1962 sous le titre "Fabrication d'un parachutiste".

Il collabore à Réalités, L'Express (reportages en Algérie), Le Nouveau Candide.
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Source : Livre de poche
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Simone de Beauvoir rencontre l'auteur de "Treblinka"
Simone de BEAUVOIR rencontre l'auteur de "Treblinka" Jean François STEINER dont elle a préfacé le livre

Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Entre la mort et la souffrance, il avait choisi la fuite. ''Entre deux solutions, je choisis toujours la troisième...''
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Dans la Rome ancienne, on tranchait la tête des messagers de mauvaises nouvelles; à Lodz, à Vilna, comme à Bialystok et à Varsovie, on se contentait de ne pas les écouter.
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“Comme il [Herbert Floss] l’expliqua, tous les cadavres ne brûlaient pas de la même manière, il y avait de bons cadavres et de mauvais cadavres, des cadavres réfractaires et des cadavres inflammables. L’art consistait à se servir des bons pour consumer les mauvais. D’après ses recherches (…), les vieux brûlaient mieux que les nouveaux, les gras que les maigres, les femmes que les hommes et les enfants moins bien que les femmes mais mieux que les hommes. Il en ressortait que le cadavre idéal était un vieux cadavre de grosse femme.”
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Cela avait été un homme calme et doux, bon juif, bon père et bon mari. Il était arrivé à Treblinka avec toute sa famille et il n'avait jamais compris quelle force l'avait poussé à prétendre qu'il était charpentier. Après avoir passé sa première nuit à dire le "kaddish", il avait sombré dans un état de catalepsie pour échapper à l'horreur de la situation. Depuis, il n'était plus soutenu que par cette mystérieuse volonté ancestrale de vivre qui avait fait que ses ancêtres avaient survécu à tous les empires, à toutes les tempêtes, à tous leurs ennemis et à tous leurs amis, à tous ceux qui leur avaient dit :"meurs, Juif !", et à tous ceux qui leurs avaient dit : "vis, mon frère. Tu es un homme comme tous les hommes !" Son nom, plus personne ne s'en souvient, la tradition orale du camp de Treblinka n'a gardé que le souvenir d'un visage rond, qui semblait avoir été fait pour sourire , de deux yeux au regard perdu, d'une silhouette petite et lasse. On l'avait amené dans ce coin à l'écart où les cadavres étaient entassés au sortir des chambres à gaz avant d'être traînés vers les grandes fosses. On lui avait mis dans les mains une paire de tenailles et on lui avait dit d'ouvrir toutes les bouches et d'arracher les dents en or qui pouvaient s'y trouver, mais il n'avait pas compris. C'était beaucoup trop difficile pour lui. La pince pendue au bout de son bras, il avait erré parmi les cadavres en murmurant le "kaddish" pour tous ces frères morts.
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Les Juifs ne se défendaient jamais, ne se révoltaient jamais. Les plus pieux y voyaient un châtiment de Dieu, les autres un phénomène naturel comparable à la grêle en pays de vignoble ou aux sauterelles au Maroc. On avait appris une chose: le Gentil est le plus fort, se révolter ne fait qu'attiser sa colère. ''Si un goy te bat, enseignaient les mères à leurs enfants, baisse la tête, il te laissera la vie sauve.''
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Ils ne luttaient ni pour vaincre ni pour survivre, mais pour jeter un cri à l'avenir, à l'Histoire, aux hommes ou à Dieu chacun suivant ses convictions.
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Soudain, il se rappela Hanna Ran : "Il n'y a plus de forêt, Itzak, il n'y a plus rien, le monde est mort." Il comprenait maintenant ce qu'elle avait voulu dire. [...] Il n'y avait plus place que pour la haine, une haine immense, inextinguible que rien ne pourrait jamais désarmer. Mais il se sentait sans haine, aussi. Il faut vivre pour haïr et il était déjà mort.
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- Qui préférez-vous, demandèrent les "techniciens" aux Juifs de Vilna, votre maman ou votre femme ? Si c'est votre femme, donnez-nous votre maman et si c'est votre mère, donnez-nous votre femme.

Que répondre à cette question ? Les Juifs qui le tentèrent s'y empalèrent le cœur.
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“Regarde-moi, je suis belle. Regarde-moi, je vais mourir. Regarde mon corps, regarde comme il est beau. Il était fait pour aimer, il était fait pour la vie, pour les caresses. Regarde-le! N’est-il pas beau? N’est-il pas jeune? N’est-il pas ferme? Il veut vivre, il veut aimer, Dieu l’a dessiné pour l’amour.”
Elle laissa retomber ses mains qu’elle avait remontées le long de ses hanches et de ses flancs, puis, après un instant d’immobilité, son visage lumineux se déchira en sanglots.
Deux gardes ukrainiens que le bruit avait attirés l’emmenèrent derrière la baraque et ses sanglots de désespoir devinrent des sanglots de douleur.”
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“A quelques dizaines de mètres de là, d’immenses brasiers hauts de plusieurs mètres vrombissaient. Les visages des morts reprenaient, au moment où les flammes les atteignaient, une vie soudaine. Ils se tordaient et grimaçaient comme déformés par une douleur insoutenable. La graisse liquide et la lymphe qui perlaient soudain recouvraient leur visage d’une sorte de sueur qui renforçait encore l’impression de vie et d’intense souffrance. Sous l’effet de la chaleur, le ventre d’une femme enceinte éclata comme un fruit trop mûr libérant le fœtus qui s’embrasa d’un coup.”
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