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3.69/5 (sur 13 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Jean-Frédéric JUNG a deux yeux, comme tout monde, sauf qu’ils ne voient pas la même chose, et même qu’ils s’opposent. L’un, effrontément pessimiste, porte sur l’humain un regard très critique, alors que l’autre, obstinément optimiste, y recherche le meilleur. De cette dualité, il ressort une écriture à deux faces. Au recto l’ironie, l’humour noir, voire le cynisme ; au verso le sentiment, le goût du beau, l’élégance, voire le transcendant. De ses rencontres, ses écrits se moquent avec méchanceté, et même avec cruauté, ou bien les remercient et les célèbrent. Jean-Frédéric JUNG est entraineur C.S.O (Concours de Saut d’Obstacles) pour des scolaires et étudiants, principalement des filles – une spécificité de l’équitation. Ses journées sont consacrées à ses étudiants pour un double objectif : le plus haut niveau possible à cheval et dans les études. La nuit, cet insomniaque écrit.

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Bibliographie de Jean-Frédéric Jung   (13)Voir plus

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Qui suis-je pour lui ? Une enquêtrice, flic ou agent secret, une amoureuse en planque, une mélancolique psychopathe à la recherche d’un souvenir, ou tout simplement une prisonnière de ses habitudes sur le chemin d’un pâle et triste chez-soi, histoire de retarder son intime solitude ? En traversant la salle, je croise un instant son regard ; alors, derrière son bar, il esquisse un sourire et me gratifie d’un discret hochement de tête, tout en frottant un verre avec son torchon. Je m’installe à ma table près de la vitre, une petite table ronde typique du vieux Paris, comme tous les soirs depuis que je l’ai enfin localisé. De là, je vois clairement l’immeuble d’en face, de l’autre côté de la rue, et peux surveiller sa porte d’entrée, une porte cochère d’immeuble ancien et surtout, au premier étage, la fenêtre, derrière laquelle je peux aussi voir son ombre passer, ou s’attarder un peu. Le Chinois arrive à « ma place » avec un plateau et, toujours sans un mot, me débarrasse de la tasse à café vide et du paquet de cigarettes, puis il passe un chiffon sur la table pour un bref nettoyage. Comme tous les soirs, je lui tends le blouson que je sais être le sien. Il le prend et s’en retourne, l’air de rien, indifférent à mon « merci » ; c’est toute fois l’apparence qu’il donne ! Mais sur son visage, j’ai cru voir un soupçon d’ironie, de plaisir ou d’amusement ; je ne sais vraiment pas comment le qualifier, ce soupçon.
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Trois minutes plus tard, accoudé à la lice de la carrière d’obstacle, Pierre Leonhardt regardait les passages des cavaliers sur deux dispositifs d’obstacles. Le premier, sur un des grands côtés de la carrière, une ligne de cinq obstacles croissants en hauteur et largeur, avec un intervalle d’une foulée courte chacun, sauf pour le dernier, un intervalle à deux foulées ; lequel dernier était un oxer large et montant ayant vocation à « lancer » le cheval après quatre sauts comprimés. Une telle sortie du premier dispositif permettait au cheval de se libérer musculairement de ses quatre efforts contraignants, mais obligeait ainsi son cavalier à le remettre prestement en équilibre sur le petit côté de la carrière, pour aborder le deuxième dispositif, sur la longueur opposée, mais en suite immédiate du tournant : un oxer carré sans pied à prendre en foulées croissantes et suivi d’un droit sec à trois foulées, un chouïa longues les foulées, pour rester dans la même logique d’action.
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J’aime bien ce bistrot, tout y est vieillot, enfin, je veux dire le style ; même la porte d’entrée pivotante en gros bois sombre cerclé de laiton doré a l’air d’avoir un siècle. C’est pour ça qu’elle est lourde ; elle est imprégnée de centaines et de centaines de mains qui y ont laissé la trace de leurs joies, leurs espoirs, leurs déceptions, leurs peines, sans oublier leurs lassitudes et leurs folies aussi ! J’ai toujours pensé que la porte d’un bistrot était la mieux placée pour témoigner de l’humanité ; mieux encore que le comptoir, de la même vieille essence que la porte, mais un peu de parti-pris, pour en avoir tant vu des clients s’épancher, rire aux éclats, ou pleurer et finir par s’endormir, affalés sur un verre vide ; trop concerné, le comptoir, pour donner son avis.
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Mon amour pour elle étant bien de ce monde ne pouvait en souffrir… enfin, c’est ce que je croyais !
⸺ Ouhlà ! La malédiction ?
⸺ Oui, mon petit, la malédiction ! Tu t’apercevras au cours de mon propos de quelle manière pernicieuse, la malédiction envahit peu à peu ma vie. Pour l’heure, Mirza remise sur pieds, enfin sur roues, je repris la route et trois heures plus tard, je sonnai à la porte de Clarisse. Il devait être plus ou moins deux heures de l’après-midi. Clarisse ne m’attendait pas et dormait encore. La veille, elle avait fait du baby-sitting une grande part de la nuit, puis en rentrant s’était plongée dans ses cours, histoire de gagner du temps en attendant le sommeil qui ne l’avait surprise qu’au matin. Alors, j’ai insisté et…
⸺ Égoïste !
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J’y avais souvent réfléchi ; elle représentait une vierge, une sainte, une fée ou encore une autre entité, enfin ce que chacun voudrait qu’elle soit. Pour moi, elle était Elle, tout simplement Elle, et de son étonnant regard levé sur le grand monsieur, elle m’avait aussi enveloppée, comme pour gentiment me dire quelque chose. J’étais encore bien trop petite pour comprendre son regard, mais en grandissant, j’avais compris ce qu’elle voulait me dire ; j’ai mis du temps, mais j’ai compris : « Tu ne m’oublieras pas ! Tu ne m’oublieras pas, parce que je suis la clef secrète de tes espoirs, et un jour viendra où il te faudra ouvrir la porte d’un long et douloureux parcours, pour enfin savoir qui tu es. »
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À mes yeux, Sœur Jeanne était une cumularde. Elle n’était pas juste une sœur religieuse, mais aussi la vraie sœur de ma mère ; un pied dans le spirituel, un pied dans le temporel. Or, vu la distance, pour le commun des mortels, existant entre spirituel et temporel, cette prédisposition de stature, lui permettait sans émoi de faire souvent le grand écart ! Côté temporel, sa brutalité, qu’elle appelait fermeté, à l’égard des enfants, et tout spécialement de moi, n’avait d’égale, en perversité, que la part secrète de sa vie, intimement liée à un infirmier hospitalier.
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Ô là ! Mon travail de recherche ! Pas question de tout détruire, parce que, vraiment, cela n'a pas été facile ; c'est le moins que l'on puisse dire ! Il est vrai qu'averti par un voisin que j'aurais pris pour lui dans la rue, deux réactions lui auraient été possibles : descendre dans la rue, la traverser en courant, se précipiter dans le bistrot, balayer la salle du regard, me repérer et se jeter sur moi pour me prendre dans ses bras, mon dieu. Ou bien... il fuit aussitôt, se cache et déménage vite fait bien fait et bien sûr en secret. Le salop !
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On n’est jamais trop prudent ! Et donc, voilà pourquoi le docteur Retouche s’empressa de recevoir H malgré le barrage peu efficace de la belle secrétaire aussi furibonde… que blonde, celle-ci !
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J’ai toujours pensé que le sourire du grand monsieur était… Tiens ! Ben justement, il y a une ombre derrière la fenêtre ! Dans la nuit la pièce est bien sombre, mais le lampadaire de la rue a suffi pour la dévoiler, cette ombre. Attention, on dirait qu’elle prend forme… enfin presque ; elle a fermé la fenêtre ; je suis sûre qu’elle a fermé la fenêtre ; avant, la fenêtre était à l’espagnolette, et là, elle ne l’est plus ! zut ! je ne vois plus l’ombre… ouais, pas de doute, elle a disparu.
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Je ne commande plus maintenant, le Chinois connaît mes habitudes et me sert directement mon chocolat ; le café viendra plus tard. Mais là, quelque chose en moi a dû retenir son attention, peut-être même le toucher, car, sans rien dire, avec mon chocolat chaud, il a mis un deuxième petit sablé ! sa façon à lui de dire « je ne sais pas encore tout, mais il y a des jours, où il est bon de ne pas se sentir seul ».
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