Lorsque j’ai reçu ce livre dans le cadre de l’opération Masse critique présenté par Babélio que je remercie ainsi que les éditions de la Table ronde pour l’envoi, je ne savais pas que ce livre avait été écrit avant 1970.
J’avais alors, l’age des deux jeunes filles du roman de Jean Freustié.
Certes ce roman est présenté comme un livre incestueux, je ne l’ai pas vu sous cet angle-là.
Tout d’abord il est bien écrit, avec des mots simples, pas de tournure de phrase superflue et une ambiance générale qui retrace le calme qui régnait à cette époque pas si lointaine (enfin c’est selon son appréciation). Je ne vivais pas comme les acteurs de ce livre, mais cela aurait pu, si ma sphère parentale avait été différente.
Paul, auteur de romans, de chroniques et de nouvelles qui le font vivre, vit près de Apt en Provence. Pour les vacances, il reçoit sa fille chez lui, alors qu’il ne l’avait pas trop bien connue auparavant, lui-même avait été marié plusieurs fois et séparé de la mère d’Isabelle qui a 17 ans. Ils se découvrent. Et chacun apprend de l’autre en réparant les a-priori entendus ou supposés. Isabelle lit les romans que son père a écrits, qu’elle ne connaissait pas et elle les apprécie. Une amitié se transformant en contacts plus intimes se développent sans pour cela que l’auteur devienne grivois ou érotique. C’est un récit de faits qui même si plus tard on apprend qu’ils ont été inventés, semblent avoir réellement eut lieu.
Par la suite, une amie d’Isabelle ; Maryvonne qui a également 17/18 ans entre dans ce cercle et deviendra, elle, la maîtresse de Paul. Il ne cessera de la comparer à sa fille et parfois à rêver d’Isabelle au travers de Maryvonne. Ils semblent former un trio heureux de leur sort.
Je ne jugerai pas ce Paul, d’autres ont dû le faire lors de la première sortie du livre, mais probablement de façon moins virulente que si les meurs de notre époque étaient appliqués il y a un peu plus de 40 ans. Aujourd’hui, beaucoup de tabous sont tombés et on ne prend plus beaucoup le temps de s’attarder sur les frasques ou autres choses que la morale réprouve tant il y en a de nombreuses et audacieuses. La « société » à dispersée les sujets de discussions.
J’ai aimé l’écriture de Jean Freustié, avec des apartés souvent très intelligents et qui, l’espace de quelques lignes nous évadent du sujet. C’est léger, divertissant et le livre se lit très facilement.
Je dirais que je donne la note de « très bien » comme il était écrit en marge de nos cahiers d’écoliers en cette époque.
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Paul est écrivain et vit reclus dans un village perdu au-dessus d'Apt. Il se voit obligé par son ex-femme de prendre en charge pour l'été sa fille de 17 ans, Isabelle, très belle jeune fille, à laquelle il ne s'est jusqu'alors jamais intéressé. Durant ces quelques semaines, père et fille se jaugent et se séduisent. Naît alors entre eux un amour des plus troublants.
Je ne connaissais pas Jean Freustié et je dois dire que je suis reconnaissante à Masse Critique de me l'avoir fait découvrir. J'ai beaucoup aimé sa très belle écriture et sa façon de décrire les sentiments et les personnages. Le ton, comme le contexte, m'ont rappelé les romans de Jean-Louis Curtis, écrivain des mêmes années 1970.
Ainsi, le fait que cela se passe en 1970, où plus rien n'était interdit ni tabou est essentiel car l'inceste, même s'il n'est jamais consommé, y est crûment abordé et même envisagé. J'avoue avoir été très gênée par certaines pages.
Cela ne m'empêchera aucunement de lire d'autres livres de cet auteur brillant et je félicite les éditions de "La table ronde" de les rééditer.
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Je reste un peu mitigée sur ce livre : j'ai bien accroché au début, apprécié l'écriture et trouvé le thème intéressant, puis, au fur et à mesure de la lecture, je me suis lassée de cet homme un peu vieillissant, qui projette des fantasmes plus ou moins incestueux sur sa fille. J'avoue m'être forcée pour aller jusqu'au bout, car je trouve que l'auteur se répète à force. La réflexion sur la jeunesse qui passe et également sur le métier d'écrivain est plutôt bien, mais ne me convainc qu'à moitié : peut-être parce qu'il est difficile de s'attacher au personnage qui n'est pas très sympathique, il faut bien l'avouer. Bref, des aspects intéressants, mais trop de longueurs...
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Qui se souvient de Pierre Teurlay mort en 1983, écrivain sous le pseudo de Jean Freustié ? Sa femme Christiane publia chez Grasset un roman intitulé Pierre en hommage à son mari.
Merci aux éditions Le Dilettante d'avoir publié le recueil de nouvelles intitulé Les collines de l'Est.
C'est une littérature de l'instant, de l'attente sans avenir, de l'espoir oublié, de la chance captive.
La guerre, les médecins, les soldats, la vie d'autrefois à laquelle on se rattache, les illusions, les femmes, les inconnues.
Le médecin, seul face à la malade alcoolique, le trocart qui perce l'abdomen, l'écoulement du liquide, l'abdomen qui dégonfle, mais le malheur qui reste dans l'air.
On lit et relit ces histoires, avec conscience, pour se persuader de leur réalité, à chaque lecture on en ressort différent, plus léger et plus grave à la fois, persuadé que rien ne peut changer dans le combat immuable des hommes contre eux mêmes.
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Un auteur méconnu en 2014 (malheureusement) ,je pense qu'il existe un prix annuel Jean Freutié? Un petit bijoux.
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j'ai vu le film, j'ai lu le livre et celui ci m'a déçu par rapport au film
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Un écrivain de quarante-cinq ans qui vit en Haute-Provence dans une semi-retraite morose se voit confier provisoirement la garde de sa fille, Isabelle. Cette beauté de dix-sept ans, le père ne la connaît pas. On la lui donne «toute faite». Elle ne peut représenter à ses yeux que le mythe de sa propre jeunesse perdue, celui aussi des liens incompréhensibles du sang. Il s'en éprend. Sensuelle, curieuse, impudique et tendre, Isabelle répondrait sans doute à cette passion délibérément incestueuse si elle trouvait en son père l'autorité virile dont elle a été privée en son enfance. Déçue par un homme qui préfère rêver plutôt que vivre, elle échappe au huis-clos de la maison de campagne et rentre à Paris avec sa mère.
Le père l'y rejoindra. Poursuivant sa chimère, à travers une série d'épisodes de la vie littéraire parisienne, il se déprend peu à peu d'Isabelle au profit de son amie la plus intime, la douce et fidèle Maryvonne qu'il ramènera à son foyer. Isabelle, la beauté blonde aux longs cheveux, qui a surtout incarné pour lui la traditionnelle et séduisante image de l'inceste, est devenue dans le silence de son cabinet de travail l'héroïne d'un roman intitulé Isabelle.
312 pages
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Curieux ces liens entre père et fils. Ici c'est le fils qui raconte le père, il se positionne par rapport à lui. D'abord en opposition complète et puis, petit à petit, peut-être pas tant que ça. Sorte de bilan d'une vie. Une remarque au niveau du style: peu de dialogues et les phrases sont très longues. Saveur particulière qui n'est pas pour déplaire, même si ça donne un petit côté vieillot au ton.
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